On donne quelquefois
témérairement le nom de verge de Moise à la baguette divinatoire.
Sans doute aussi le
lecteur a entendu parler de la verge foudroyante, avec laquelle les sorciers
faisaient tant de prodiges. Pour la faire, il faut acheter un chevreau, le premier
jour de la lune, l'orner trois jours après d'une guirlande de verveine, le
porter dans un carrefour , l'égorger avec un couteau neuf, le brûler dans un
feu de bois blanc, en conservant la peau, aller ensuite cher-cher une baguette
fourchue de noisetier sauvage, qui n'ait jamais porté fruit, ne la toucher ce
jour-là que des yeux, et la couper le lendemain matin, positivement au lever du
soleil , avec la même lame d'acier qui a servi à égorger la victime et dont on
n'a pas essuyé le sang. Il faut que cette baguette ait dix-neuf pouces et demi
de longueur, ancienne mesure du Rhin, qui fait à peu près un demi-mètre. Après
qu'on l'a coupée, on l'emporte, on la ferre par les deux extrémités de la
fourche avec la lame du couteau; on l'aimante; on fait un cercle avec la peau
du chevreau qu'on cloue à terre au moyen de quatre clous qui aient servi à la
bière d'un enfant mort. On trace avec une pierre ématille un triangle au milieu
de la peau; on se place dans le triangle, puis on fait les conjurations, tenant
la baguette à la main, et ayant soin de n'avoir sur soi d'autre métal que de
l'or et de l'argent. Alors les esprits paraissent et on commande Ainsi le disent du moins les grimoires
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