Secret
de la jarretière pour les voyageurs. Vous cueillerez de
l'herbe que l'on appelle armoise, dans le temps que le soleil fait son entrée
au premier signe du Capricorne; vous la laisserez un peu sécher à l'ombre , et
en ferez des jarretières avec la peau d'un jeune lièvre, c'est-à-dire qu'ayant
coupé la peau du lièvre en courroie de la largeur de deux pouces , vous en
ferez un redoublé dans lequel vous coudrez ladite herbe, et les porterez aux
jambes. Il n'y a point de cheval qui puisse suivre longtemps un homme de pied
qui est muni de ces jarretières.
Où bien vous prendrez un
morceau de cuir de la peau d'un jeune loup, dont vous ferez deux jarretières,
sur lesquelles vous écrirez avec votre sang les paroles suivantes : Abumalith
cados; vous serez étonné de la vitesse avec laquelle vous cheminerez, étant
muni de ces jarretières à vos jambes. De peur que les caractères écrits ne
s'effacent, il sera bon de doubler la jarretière d'un padoue de fil blanc du
côté de l'écriture.
« Il y a encore une
manière de faire la jarretière, que j'ai lue dans un vieux manuscrit en
lettres gothiques. En voici la recette. Vous aurez Ies cheveux d'un larron
pendu, desquels vous ferez des tresses dont vous formerez des jarretières que
vous coudrez entre deux toiles de telle couleur qu'il vous plaira; vous les
attacherez aux jambes de derrière d'un jeune poulain; puis vous laisserez
échapper le poulain, le ferez courir à perte d'haleine, et vous vous servirez
avec plaisir de ces jarretières ».
On prétendait autrefois
que les magiciens pouvaient donner une jarretière enchantée, avec laquelle on
faisait beaucoup de chemin en peu de temps. C'est là peut-être l'origine des
bottes de sept lieues.
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