AURA
On appelle aura l'apparence que prend le corps
fluidique, ou quelquefois aussi le corps fluidique lui-même. Dans ce deuxième
sens, on explique par exemple par l'existence de l'aura le fait que souvent,
avant de rencontrer une personne, nous pensons à elle — alors que de toute
évidence elle n'était pas encore en vue et que rien ne permettait de prévoir
logique-ment sa rencontre. Cela laisserait supposer que l'aura peut entourer un
être d'un halo de dimensions considérables. En métapsychique expérimentale, on
admet plutôt que le corps astral se déforme et pousse des prolongements au
loin, ce en quoi l'hypothèse ne dépasse pas la constatation des faits, puisque
dans certaines conditions le corps astral est visible et qu'il peut, lorsqu'il
se déplace loin du corps matériel, être relié à ce dernier par un cordon
fluidique.
Au sens le plus courant, l'aura est un phénomène
fluidique visible et coloré. Pour percevoir l'aura des êtres, l'obscurité n'est
pas requise, mais un entraînement psychique est indispensable. Les êtres n'ont
pas tous un aura de même couleur, les plus évolués ayant un aura tirant sur le
bleu et les moins évolués un aura tirant sur le rouge. Cette traduction optique
correspond à une constatation de fait, mais jusqu'alors inenregistrable
photographiquement. A l'oeil, on voit même des auras multicolores et on ne
saurait appeler subjective cette constatation que plusieurs observateurs non
prévenus et indépendants peuvent faire de manière identique.
L'être humain n'a pas le privilège de l'aura et les
animaux semblent percevoir à la fois celles des autres animaux et celle de
l'homme, ce qui constitue l'une des explications les plus solides du fait que
certaines personnes peuvent entrer sans risque dans la forêt vierge alors que
le chasseur y est en danger. Viviane de Watteville, célèbre par sa grande
connaissance de la forêt et sa culture psychique, raconte en un admirable livre
toutes les constatations qu'elle a faites à ce point de vue.
Mais, contrairement au corps astral, qui est
protéiforme et se présente comme une « matière », l'aura se présente comme un
rayonnement ou une lueur. Il est hors de doute qu'il existe une relation entre
ces deux choses. Le fait que le corps astral se dédouble lui-même, au cours de
certaines expériences, en un corps blanc bleuâtre et une luminescence
rougeâtre plus adhérente au corps matériel semble justifier une communauté
d'origine ou de nature.
Bien entendu, il ne faut pas voir, dans le fait des
diversités de coloration des auras, une preuve d'existence du plan moral en
tant que tel. Cette attribution des couleurs bleuâtres et rougeâtres, si elle
correspond à un fait optique objectif (il est possible que la rétine soit
impressionnée par des éléments incolores ayant le pouvoir de faire vibrer tels
filets nerveux plutôt que tels autres, sans qu'on puisse parler de couleurs),
peut correspondre à un principe actif et à un principe passif selon le
symbolisme du Yin et du Yang, sans que le principe du Bien et du Mal soit le
moins du monde en cause. Que cette distinction, qui comporte toute une gamme intermédiaire,
traduise une évolution psychique, c'est possible et probable. Mais il faut
surtout se méfier de la métapsychique gratuite que les gens de bonne volonté
ont tendance à placer au faîte des charpentes les plus anodines.
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