| LE
DICTIONNAIRE DES SCIENCES OCCULTES
D'après J.Collin de Plancy
1391 Articles
| |
SABAOTH
Les archontiques, secte du deuxième siècle,
faisaient de Sabaoth un ange douteux qui était pour quelque chose dans les
affaires de ce monde. Les mêmes disaient que la femme était l'ouvrage de Satan,
galanterie digne des hérétiques.
|
SABBAT
Voir article.
|
SABRA
Devineresse mise au nombre des sibylles. On croit
que c'était celle de Cumes.
|
SABÉISME
Culte que l'on rend aux éléments et aux astres, et
qui, selon quelques-uns, est l'origine de l'astrologie judiciaire.
|
SABIENUS
Dans la guerre de Sicile, entre César et Pompée,
Sabiénus, commandant la flotte de César, ayant été pris, fut décapité par ordre
de Pompée. Il demeura tout le jour sur le bord de la mer, sa tête ne tenant plus
au corps que par un filet. Sur le soir, il pria qu'on fît venir Pompée ou
quelqu'un des siens, parce qu'il arrivait des enfers, et qu'il avait des choses
importantes à communiquer. Pompée envoya plusieurs de ses amis, auxquels
Sabiénus déclara que la cause et le parti qu'ils servaient alors étaient
agréables aux dieux des enfers, et que leur chef réussirait; qu'il avait ordre
de le lui annoncer, et que, pour preuve de ce qu'il disait, il allait mourir
aussitôt : ce qui eut lieu. Mais on ne voit pas que le parti de Pompée ait
réussi, dans le sens naturel du mot.
|
SABINS
Nom des astrologues turcs.
|
SABLE
Les Madécasses n'entreprennent jamais la guerre
sans consulter leurs augures : ceux-ci ont une petite calebasse remplie d'un
sable qui ne se trouve qu'en certains lieux; ils le répandent sur une planche
et y marquent plusieurs figures. Ils prétendent connaître par là s'ils
vaincront leurs ennemis.
|
SACARAS
Singes du sixième ordre chez les Madécasses. Ils
sont tous malfaisants.
|
SAINT-ESPRIT
Le Saint-Esprit est la troisième Personne de la
Trinité chrétienne, celle qui, de toutes les Trinités analogues, nous intéresse
le plus parce qu'elle domine le courant de civilisation judéo-chrétien qui est
le nôtre. Dieu est Esprit et n'est que cela. Sous sa forme non manifestée, il
ne correspond pour nous à rien de concevable ; sous son aspect manifesté, au
contraire, il prend une triple forme, que nous devions progressivement
explorer. Pendant l'ère juive (ère astrologique du Bélier), nous avons connu le
Père. Il fut craint et respecté, nanti d'une autorité absolue, honoré par des
sacrifices innombrables de boucs sur un autel cornu, choisit pour divulguer sa
Loi, Moïse qu'on représente cornu. Puis l'ère du Bélier fit place à l'ère des
Poissons. On cessa d'immoler des bêtes à cornes. Le Christ apparut, choisissant
pour premiers disciples des pécheurs. Les premiers Chrétiens se reconnurent par
le symbole des Poissons gravé maintes fois dans les Catacombes de Rome. Le
Christ fut un Dieu humain, n'invoquant d'autorité que celle du coeur.
Actuellement, l'ère des Poissons touche à sa fin : nous entrons dans l'ère du
Verseau. Après le Père et le Fils, nous allons faire connaissance avec le
Saint-Esprit.
Nous savons du Saint-Esprit ce que Jésus nous en a
dit. Le Paraclet, ou Esprit Saint, rendra témoignage de Lui comme il a rendu
témoignage de son. Père. Quand cet Esprit de vérité sera parmi nous, nous nous
enseignerons les uns les autres et la science, premier pas vers la
Connaissance, pourrait bien être le premier balbutiement de cet enseignement.
Le symbolisme du Verseau et d'Uranus le fait penser... et la tournure des
choses aussi. L'Esprit Saint n'a pas de visage. Il n'est jamais apparu que sous
la forme aérienne de la colombe ou la forme immatérielle du Feu : c'est la
subtilité même. Toutes choses cachées vont être révélées par ses soins C'est
donc, grâce à son immatérielle présence, la fin de tous les mystères. N'est-il
pas patent que, pour beaucoup de contemporains, la notion de mystère comme tel
est déjà rangée au rang des souvenirs ?
La Religion du Saint-Esprit frappe à la porte
depuis un grand moment. Mais une religion n'éclôt pas avant son temps. Il a
fallu que le Christ vienne habiter le symbole de la croix et de la Vierge
Marie, qui étaient honorés avant qu'il ne parût. Ce jour-là seulement, la croix
supplanta le triangle de Jéhovah. Depuis mille ans, le culte de Dieu sans
visage frappe à la porte. L'étoile à cinq branches est son emblème ; elle est
d'argent en Islam, rouge en Russie et blanche en Amérique. Mais l'étoile d'or
ne peut être habitée que par un état de fait et cet état de fait s'organise
silencieusement et sûre-ment parmi nous.
A l'âge du Fils, la Loi autoritaire du Père apparut
sous un jour si nouveau que la vie chrétienne n'a plus guère de points communs
avec la vie juive. A l'âge du Saint-Esprit, auquel nous parvenons à peine, la
Loi humaine du Fils apparaît sous un jour si nouveau que la vie de demain ne
s'organise même plus en regard de l'homme. Pourtant, Jésus s'est consacré à
faire respecter la Loi de son Père comme les courants du Verseau oeuvrent à
expliciter la Loi du Christ. Mais de stade en stade, les Interdits tombent, et
l'Esprit Saint les fera tomber jusqu'au dernier. Est-ce à dire que la Religion
du Saint-Esprit soit dépourvue de morale ? N'est-ce pas ce que les Juifs de la
Synagogue ont reproché plusieurs fois à Jésus... En fait, l'Esprit de Vérité
éclairera la Loi Universelle, celle à laquelle on ne désobéit pas tout comme on
ne désobéit pas à la pesanteur. Mais cette Loi Naturelle suffit ; il suffit
qu'elle soit révélée pour que les Interdits paraissent vides de sens, et
tombent, afin que l'Esprit apparaisse dans toute sa gloire divine, afin que
l'homme comprenne que l'unité du Monde n'est pas due aux liens qui l'enserrent,
mais à la cohésion que lui donne l'universelle force d'Amour.
Les liens du dogme sont appelés à tomber parce que
la Vie est un principe de cohésion qui se suffit à lui-même. Les rites
eux-mêmes sont appelés à sortir de leur immobilité pour retourner à la vie.
Mais de même que la Synagogue est restée debout à côté de l'Eglise ou du
Temple, desservant toute une couche humaine qui avait besoin d'elle, l'Eglise
et le Temple continueront à desservir une couche d'humanité qui a formellement
besoin d'une religion affective. Au surplus, l'Esprit Saint serait à l'étroit
dans un Temple, alors que sa raison d'être est d'inonder.
La vie religieuse de demain atteindra les foules en
plus d'un millénaire. Mais ceux qu'elle atteindra avant ce temps ne seront pas
des êtres séparés du reste des humains. L'ascèse n'a plus de sens loin du monde
puisque précisément c'est dans la vie que se trouve Dieu. Aucune Règle
surajoutée à l'esclavage social ne peut rapprocher de l'Esprit, qui est au
contraire Aisance et Ampleur. La Participation est la Grande Clef ; et, parce
que Dieu est par-tout, le seul péché est de limiter sa participation. La
limitation porte mille noms : le Moi, l'Angoisse, le Refus, la Rigueur,
l'Interdit, le Retrait, l'Intolérance, le Pessimisme, la Sécurité..., alors
que le Dieu de Vérité est Universalité, Joie, Acceptation, Vie, Liberté,
Amour, Connaissance, Enthousiasme, Risque.
Pratiquement et pour replacer le Paraclet dans le
cadre de l'Evolution occulte que poursuit notre civilisation depuis quatre
mille ans, l'ère du Verseau ou âge du Saint-Esprit apparaît comme
l'aboutissement logique d'un rythme millénaire, comme l'extrapolation légitime
des indices psychosociologiques actuels enfin comme la conclusion normale des
filiations symboliques les plus diverses, qu'on les considère à la lumière de
la Tradition ou à la lumière de la pensée spéculative contemporaine.
|
SAINT GERMAIN ( LE COMTE DE )
Cet extraordinaire personnage, qui parut en France
au XVIIIe siècle à la cour de Louis XV et qui éblouit Paris, avait un passé et
une origine soigneusement entourés de mystère. Certains le disaient d'origine
hongroise, d'autres le croyaient fils naturel de Marie de Neubourg, veuve de
Charles II d'Espagne, mais il est demeuré impossible de situer sa naissance et
par conséquent son passé, puisque déjà à l'époque où il fréquentait la Cour de
France, il dit lui-même avoir 125 ans à certains, et 3.000 ans à d'autres. A la
vérité, ceci importe moins que de connaître sa vie et ses pouvoirs prodigieux.
Enrichi d'une érudition telle qu'elle lui permettait d'aborder n'importe quel
sujet de plain-pied, et d'en donner soit des détails précis soit des
descriptions exactes, connaissant aussi bien ce que nous nommons actuellement
la science, que l'alchimie ; l'histoire de la musique ; avec cela beau et
plein de charme, il fit retentir la Cour, puis tout Paris et enfin l'Europe de
sa renommée qui était considérée comme un prodige. Il vivait dans une opulence
telle qu'une énorme fortune n'y aurait pas suffi et possédait une collection de
bijoux et de pierres de si grande beauté et en telle quantité qu'elle semblait
illimitée. Avec cela, le comte de Saint-Germain parlait admirablement toutes
les langues connues et il était en outre doué d'une extraordinaire confiance en
lui, et d'une aisance absolue. Tout ceci déjà aurait largement suffi à le
faire considérer comme un personnage extrêmement séduisant. On dit que Rameau,
qui l'en-tendit au clavecin et au violon, en fut émerveillé, et que Latour et
Van Loo, surpris de son talent de peintre et du rare éclat de ses couleurs, lui
demandèrent en vain son secret. Il distribuait autour de lui des élixirs de
santé, de beauté, des baumes et prétendait avoir le secret « d'arrêter l'usure
du corps humain ». Cet être énigmatique intrigua toute son époque non seulement
par le mystère de sa naissance, de sa vie brillante, de ses dons, par les
souvenirs qu'il racontait avec des détails précis et dont certains se situaient
au début de l'ère chrétienne, que parce qu'il ne touchait jamais à aucun plat et
prétendait ne pas se nourrir, mais davantage encore par le pouvoir qu'il avait
et reconnaissait de transmutation des métaux et des pierres précieuses.
D'innombrables histoires circulaient à son sujet et certains prétendaient
avoir assisté à des séances d'alchimie, où Saint-Germain transmua des pièces
d'argent en or. Rameau qui, au moment où il vint à Paris, était déjà fort âgé,
prétendait l'avoir déjà rencontré en 1710 et que le comte de Saint-Germain
avait à cette époque exactement le même aspect. Il fréquentait Casanova qui en
parle dans ses Mémoires et laisse paraître qu'il le tenait pour un agent
secret. Il est bien possible que ce grand Seigneur de l'occultisme, brillant et
séducteur, alchimiste et d'une culture invraisemblable, ait utilisé aussi ses
facultés sur d'autres plans. Il semble certain qu'il était Rose-Croix, et il
paraît non moins certain qu'il fut en relation avec les Cours d'Allemagne, de
Hollande, d'Autriche, de Russie, de Suède, d'Espagne et d'Angleterre. La maçonnerie
préparait la Révolution et, bien que la loge des Rose-Croix fut monarchiste (et
que Saint-Germain l'était lui-même puisqu'il tenta de prévenir Marie-Antoinette
de ce qui l'attendait et lui donna des conseils précis pour tenter de
l'éviter), il parait avoir joué aussi un rôle assez suspect en France, si bien
qu'il fut dans l'obligation d'en partir. Il y reparut à des époques diverses,
alors qu'il était considéré comme mort depuis 1783 ou 1784 à Ekrenforde ; en
1789, il apparut à Marie-Antoinette ainsi qu'à Madame d'Adhémar (à la même
époque, il aurait apparu à Vienne), en 1790 et en 1815, le jour de l'assassinat
de la reine.
A son apparition de 1789, en Autriche, après avoir
disparu et reparu à plusieurs reprises, il prit congé de Graffer et du baron
Linden, en lui disant : « Je vous quitte. Vous me verrez une fois encore. On a
besoin de moi à Constantinople. Puis je vais en Angleterre pour préparer deux
inventions que vous aurez au siècle prochain, les trains et les bateaux à
vapeur. Les saisons changeront peu à peu, le printemps d'abord, puis l'été.
C'est l'arrêt gradué du cycle. Je vois cela. Les astronomes et les
météorologistes ne savent rien. Croyez-m'en : il faut étudier comme moi dans
les pyramides. Je disparaîtrai de l'Europe vers la fin du siècle, et me
rendrai dans la région des Himalayas. Je me reposerai... On me reverra dans
quatre-vingt-cinq ans, jour pour jour. Adieu, je vous aime. » Au moment où il
achevait de parler, un orage éclata, le baron Linden et Franz Graffer se
retournèrent... Le comte de Saint-Germain avait disparu.
|
SAINT MALACHIE
Evêque d'Arnagh, primat d'Irlande en1134, a
parcouru l'Europe et fut un ami de saint Bernard. Il formula une prophétie sous
forme d'une suite de devises latines concernant sucessivement cent onze papes.
Jusqu'alors, à quelques rares exceptions, les rapports sont certains entre les
distiques de saint Malachie et les papes qui se sont effectivement succédé au
trône de saint Pierre.
|
SAGITTAIRE
Le symbolisme du Sagittaire procède de l'aisance,
de la majesté, de l'ouverture, de l'aspect double. C'est aussi l'éclipse et la
défiance, mais c'est plus générale-ment la bienveillance organisatrice, la
synthèse faite de haut. C'est encore l'indépendance et la trajectoire, le
risque dans une joie sereine. C'est le spec-tacle plutôt que la scène,
l'urbanité plutôt que la politesse, la loyauté par chevalerie. C'est le roi
doublé du prêtre et triplé de l'Ardeur sans flamme. C'est le brasier.
Correspondances : Chaleur, Sécheresse, Feu, Positivité, Masculinité, Beauté,
Automne. Métal : l'étain. Minéraux : turquoise, escarboucle. Partie du corps :
le foie et les cuisses. Planètes : domicile diurne de Jupiter. Mercure s'y
trouve en exil.
|
SAKIMOUNI
Génie ou dieu, dont les légendes des Kalmouks
racontent qu'il habitait le corps d'un lièvre ; il rencontra un homme qui
mourait de faim, il se laissa prendre pour satisfaire l'appétit de ce
malheureux. L'esprit de la terre, satisfait de cette belle action, plaça
aussitôt l'âme de ce lièvre dans la lune, où les Kalmouks prétendent la
découvrir encore.
|
SALAMANDRES
Selon les cabalistes, ce sont des esprits
élémentaires, composés des plus subtiles parties du feu , qu'ils habitent. «
Les salamandres, habitants enflammés de la région du feu, servent les sages,
dit l'abbé de Villars; mais ils ne cherchent pas leur compagnie: leurs filles
et leurs femmes se font voir rarement. De tous les hôtes des éléments, les
salamandres sont ceux qui vivent le plus longtemps. » Les historiens disent
que Romulus était fils de Mars. Les esprits forts ajoutent : c'est une fable ;
les démonomanes disent : il était fils d'un incube. Nous qui connaissons la
nature, poursuit le même auteur, nous savons que ce Mars prétendu était un
salamandre. Il y a un animal amphibie, de la classe des reptiles et du genre
des lézards, qu'on nomme la salamandre. Sa peau est noire, parsemée de taches
jaunes, sans écailles et presque toujours enduite d'une matière visqueuse qui
en suinte continuellement. La salamandre ressemble, pour la forme, à un lézard.
Les anciens croyaient que cet animal vivait dans le feu. « La Salamandre
loge dans la terre, dit Bergerac, qui est toujours farceur, sous des montagnes
de bitume allumé, comme l'Etna, le Vésuve et le cap Rouge. Elle sue de l'huile
bouillante et crache de l'eau-forte, quand elle s'échauffe ou qu'elle se bat.
Avec le corps de cet animal, on n'a que faire de feu dans une cuisine. Pendu
à la crémaillère, il fait bouillir et rôtir tout ce que l'on met devant la cheminée.
Ses yeux éclairent la nuit comme de petits soleils ; et, placés dans une chambre
obscure, ils y font l'effet d'une lampe perpétuelle... »
|
SALIÈRE
Le sel, chez les anciens, était consacré à la
sagesse; aussi n'oubliait–on jamais la salière dans les repas. Si l'on ne
songeait pas à la servir, cet oubli était regardé comme un mauvais présage. Il
était aussi regardé comme le symbole de l'amitié ; les amis avaient coutume de
s'en servir an commencement des repas, et si quelqu'un en répandait, c'était le
signe de quelque brouillerie future. Aujourd'hui c'est encore un très-mauvais augure
pour les personnes superstitieuses, lorsque les salières se renversent sur la
table.
|
SALISATEURS
Devins du moyen âge, qui formaient leurs
prédictions sur le mouvement du premier membre de leur corps qui venait à se
remuer, et en tiraient de bons ou mauvais présages.
|
SALIVE
Pline le Naturaliste rapporte, comme un ancien
usage, celui de porter avec le doigt un peu de salive derrière l'oreille, pour
bannir les soucis et les inquiétudes. Mais ce n'est pas là toute la vertu de la
salive; elle tue les aspics et les serpents, les vipères et les autres
reptiles venimeux. Albert le Grand dit qu'il faut qu'elle soit d'un homme à
jeun et qui ait demeuré longtemps sans boire. Figuier assure qu'il a tué
plusieurs serpents d'un petit coup de bâton mouillé de sa salive. M. Salgues
ajoute qu'il est possible de tuer les vipères avec un peu de salive, mais qu'il
est à propos que le coup de bâton qui l'accompagne soit suffisant. Ce qui est
certain, c'est que Redi a voulu vérifier les témoignages d'Aristote, de Galien,
de Lucrèce, etc. Il s'est amusé à cracher, à jeun, sur une multitude de
vipères que le grand duc de Toscane avait fait rassembler; mais, à la grande
confusion de l'antiquité, les vipères ne sont pas mortes.
|
SALOMON
Les philosophes, les botanistes, les devins, et
les astrologues orientaux regardent Salomon ou Soliman comme leur patron. Selon
eux, Dieu, lui ayant donné sa sagesse, lui avait communiqué en même temps
toutes les connaissances naturelles et surnaturelles; et entre ces dernières,
la science la plus sublime et la plus utile, celle d'évoquer les esprits et les
génies et de leur commander. Salomon avait, disent-ils, un anneau chargé d'un
talisman qui lui donnait un pouvoir absolu sur ces êtres intermédiaires entre
Dieu et l'homme. Cet anneau existe encore; il est renfermé dans le tombeau de
Salomon, et quiconque le posséderait, deviendrait le mettre du monde ; mais on
ne sait où trouver ce tombeau.
|
SANGLIER
Cet animal représente l'Hiver féroce qui tua Adonis.
Il représente encore l'Hiver qui laboure et renverse tout ce qui se trouve sur
son passage. Il était dédié à Diane qui l'utilisa pour anéantir une fête à
laquelle elle n'était pas conviée. Les Gorgones ont une corne de sanglier sur
la tête. En un mot, le symbolisme du sanglier est de pure destruction.
|
SAPHIR
Gemme dédiée à Jupiter et qui symbolise la foi non
seulement sous son aspect contemplatif, mais aussi actif. Cette pierre est
considérée comme ayant la vertu de guérir les maux d'yeux, d'apporter la joie,
la vitalité, d'éclaircir la vue, d'amener l'âme qui est troublée à la joie
divine, de dissiper les tourments. Elle agit favorablement sur le foie, les poumons,
les artères, d'après la tradition géomantico-astrologique, et plus spécialement
si elle est sertie dans du bronze. Cela s'explique par le fait que le bronze,
comme le saphir, est dédié à Jupiter.
D'ailleurs, c'est le mythe jupitérien qui fait le
fonds commun des différentes vertus énumérées ci-dessus : maladies de foie,
joie de vivre, équilibre et clairvoyance, vitalité, tendance à l'hypertension,
etc. Dans la mesure où l'on admet la méthode des signatures, on comprend qu'un
principe jupitérien ait une action sur les troubles corporels et psychiques
relevant de cette signature. Dès lors, il faut tenir compte des précisions thérapeutiques
apportées par les recherches plus récentes sur la tradition, et dire que le
saphir foncé seul possède les propriétés susdites. Le saphir clair, au
contraire, procède d'un symbolisme vénusien et tous les saphirs en général ont
la signature du Verseau. Le saphir foncé serti de bronze, au contraire ou en
plus est apparenté au Taureau. Ce sont des symboliques proches.
|
SAPONDOMAD
Génie sous la protection duquel est la terre, et
qui, selon les guèbres, fait des souhaits pour celui qui la cultive, et des
imprécations contre celui qui la néglige.
|
SARE ( MARGUERITE )
Prévenue de sorcellerie à seize ans, elle mourut
en prison à Bordeaux, où elle avait été renfermée pour avoir fait un pacte avec
le diable. Vers l'an 1600.
|
SATAN
Autre nom de Lucifer
( voir ce mot ).
|
SATURNE
Ce terme qui désigne une planète, sert à définir
analogiquement un processus et un pôle directeur de tout élément relevant de ce
processus. Le processus saturnien est caractérisé par une sécheresse, une
concentration cristallisante tout à fait typique. Soumis à la fatalité, il est
inclus dans la notion de temps au sens de vieillissement, durcissement et mort.
Il est à la fois conservation et usure. Saturne, ou Chronos, dans la
mythologie, est le pouvoir dévorant et infini du temps. On lui prête un aspect
rigide et un caractère impitoyable et rigoureux. Ces éléments contribuent à
faire considérer que la notion de processus saturnien s'applique par exemple au
phénomène de la sclérose, à l'impitoyable et fatal tic-tac de l'horloge, à la
rigueur de l'analyse scientifique, à la profondeur des abîmes obscurs, à
l'étroitesse d'esprit et au systématisme du vieillard. En un mot, le symbole
Saturne s'applique à tout ce qui est fatalité, ossature, rigueur, enchaînement
sans rémission des causes et des effets.
Il y a, dans le détail, des correspondances
consacrées. L'astrologie a, par exemple, fixé les attributs classiques du
symbole saturnien : froid, sécheresse, terre, masculinité, etc...
|
SATURNE ( MONT DE
)
En chirologie, on appelle ainsi l'éminence qui se
trouve à la base du médius. La tradition enseigne que ce Mont, traversé par la
ligne de chance, assure une vie heureuse, à moins que cette ligne pénètre dans
le médius. Il n'en est rien. Ce Mont, traversé d'une petite ligne longitudinale
provenant de la ligne de coeur (cette ligne désignant le point de repère de
trente ans), portera des signes interprétables par rapport à ce repère et
correspondant à cette période de la vie.
|
SAUBADINE DE SUBIETTE
Mère de Marie de Naguille, sorcière, que sa fille
accusa de l'avoir menée au sabbat plusieurs fois.
|
SAUSINE
Sorcière et prêtresse du sabbat. Elle est très considérée
des chefs de l'empire infernal. C'est la première des femmes de Satan. On l'a
vue souvent dans les assemblées qui se tenaient au pays de Labour.
|
SAVON
Dans l'île de Candie et dans la plupart des îles de
la Turquie
et de la Grèce,
on évite d'offrir du savon à quelqu'un. On craindrait par là d'effacer
l'amitié.
|
SCANDINAVES
Alfader est le plus ancien des dieux dans la Théogonie
des Scandinaves. L'Edda lui donna douze noms ; premièrement Alfader ( père de
tout) ; deuxièmement Héréon (seigneur ou plutôt guerrier); troisièmement Nikar (le
sourcilleux) lorsqu'il est mécontent ; quatrièmement Nikuder ( dieu de la mer)
; cinquièmement Fiolner ( savant universel ) ; sixièmement Orne (le bruyant );
septièmement Bifid (l'agile) ; huitièmement Vidrer (le magnifique);
neuvièmement Svidrer ( l'exterminateur) dixièmement Svider ( l'incendiaire ) ;
onzièmement Oské ( celui qui choisit les morts) ; douzièmement Falker (
l'heureux) ; Alfader est le nom que l'Edda emploie le plus souvent.
|
SCEAU DE SALOMON
Figure formée de deux triangles composant un
hexagramme étoilé. La tradition juive, d'une part, et la tradition alchimique,
d'autre part, accordent des sens spéciaux à chacun des deux triangles, font de
l'hexagramme de Salomon une image du monde, image à sens multiples, valable sur
le plan physique, moral et spirituel. On peut lire mille choses sur l'hexagramme
de Salomon ; en fait, tout ce qu'on en dit revient aux considérations de base
suivantes:
1 °) Le triangle ayant la signification symbolique
que l'on sait, le triangle blanc, à base inférieure, symbolise Dieu ou les
forces d'évolution.
2 °) Le triangle noir, parce qu'il est à la fois
son opposé et son complément par rapport au nombre six, prend les sens
inverses et complémentaires (involution, humanité, forces terrestres).
3 °) Le sceau de Salomon inscriptible dans un
hexagone participe de toutes les propriétés de cette figure (égalité du côté
et du rayon du cercle circonscrit, etc...) et de celles du nombre six. En
outre, il y ajoute la particularité d'avoir ses branches coupées en trois
parties égales ce qui est un aspect de la division ternaire si caractéristique
de la pensée kabbalistique.
4 °) Les couleurs blanche et noire attribuées aux
deux triangles composant l'hexagramme apportent avec elles tout le symbolisme
supplémentaire du noir et du blanc.
En résumé, le Sceau de Salomon est l'idéogramme-type
du stade ternaire. Il symbolise, en effet, tous les aspects des combinaisons
possibles du binaire et du ternaire. Prendre garde qu'il n'a rien de commun
avec l'hexenaire, sinon par ses résultantes : son principe est lié au
ternaire.
|
SCIOMANCIE
Divination qui consistait à évoquer les âmes des
morts pour les interroger sur l'avenir.
|
SCHADA-SCHIVAOUN
Génies indiens qui régissent le monde. Ils ont des
femmes mais ce ne sont que des attributs personnifiés. La principale se nomme
Houmani c'est elle qui gouverne le ciel et la région des astres.
|
SCHAMANS
Sorciers de la Sibérie,
qui font des conjurations pour retrouver une vache perdue, pour guérir une
maladie, et qui invoquent les esprits en faveur d'une entreprise ou d'un
voyage. Ils sont très redoutés.
|
SCHOUMNUS
Fées malfaisantes très redoutées des Kalmouks ;
elles se nourrissent de sang et de la chair des humains, prennent souvent la
forme de femmes charmantes ; mais un air sinistre, un regard perfide, dévoilent
leur âme infernale. Quatre dents de sanglier sortent ordinairement de leur
bouche, qui se prolonge quelquefois en trompe d'éléphant.
|
SCIAMANCIE
Divination qui consiste à évoquer les ombres des
morts, pour apprendre les choses futures. Elle différait de la nécromancie et
de la psychornancie, en ce que ce n'était ni l'âme ni le corps du défunt qui
paraissait, mais seulement un simulacre.
|
SCIENCES OCCULTES
Ou sciences secrètes. On donne ce nom à la magie,
à la théurgie, au plus grand nombre des divinations, a la jurisprudence des
pactes, à l'art notoire, à l'art des talismans, aux pratiques des grimoires,
aux secrets et aux combinaisons des sorciers, aux procédés qui évoquent, dirigent
ou renvoient les démons et les esprits ; etc., etc., etc.
|
SCIMASAR
Une des douze espèces d'augures que Michel Scot
distingue dans son traité de la physionomie. Il l'appelle Scimasar Nova.
Lorsque vous voyez, dit-il, un homme ou un oiseau derrière vous, qui vous joint
et vous passe, s'il passe à votre droite, c'est bon augure, et mauvais s'il
passe à votre gauche.
|
SCIOPODES
Peuples fabuleux de l'Ethiopie, dont parle Pline,
lesquels, n'ayant qu'un pied, s'en servaient pour se mettre à l'ombre du
soleil, en se couchant par terre, et levant leur pied en l'air.
|
SCOPELISME
Sorte de maléfice qu'on donnait par le moyen de
quelques pierres charmées. On jetait une ou plusieurs pierres ensorcelées dans
un jardin ou dans un champ : la personne qui les découvrait ou y trébuchait, en
recevait le maléfice, qui faisait parfois mourir.
|
SCORPION
Les Persans croient que, par le moyen de certaines
pierres merveilleuses, on peut ôter le venin aux scorpions, qui se trouvent
chez eux en grand nombre.
Frey assure qu'il n'y a jamais eu ni de serpents ni
de scorpions dans la ville de Harnps, à cause de la figure d'un scorpion gravée
sur un talisman dans les murailles de cette ville.
|
SCORPION ( SIGNE DU )
Le symbolisme du Scorpion procède du secret, de la
fécondité, de la curiosité et de l'agressivité. C'est la recherche critique et
les vues larges plus que constructives. C'est le détour à l'abri des regards.
C'est l'auto-destruction. C'est la réclusion vivante de la graine en attendant
le printemps. C'est l'opiniâtreté et
l'activité silencieuse mais intense. C'est la fécondation et c'est aussi la
lutte pour la lutte. C'est l'aspect occulte de la force vive. Correspondances :
Froid, Humidité, Eau, Nuit, Obéissance, Reptation et Reptiles. Partie du corps
: organes génitaux externes. Métal : fer. Minéraux : topaze, hématite, sinabre,
aimant. Planètes : domicile nocturne de Mars. Vénus y est en exil ainsi que
Proserpine ; la Lune y est en chute.
|
SCYLLA
Nymphe dont Glaucus fut épris. N'ayant pu la rendre
sensible, il eut recours à Circé, qui jeta un charme dans la fontaine où Scylla
avait coutume de se baigner. A peine y fut-elle entrée, qu'elle se vit changée
en un monstre qui avait douze griffes, six gueules et six têtes, une meute de
chiens lui sortait de la ceinture. Effrayée d'elle-même, Scylla se jeta dans la
mer à l'endroit où est le détroit qui porte son nom.
|
SEBHIL ou SEBHAEL
Génie qui, selon les musulmans, tient les livres où
sont écrites les bonnes et mauvaises actions des hommes.
|
SECRETAIN (FRANÇOISE)
Sorcière qui fut brûlée à Saint-Claude, en
Franche-Comté, sous Boguet. Elle avoua qu'elle avait vu le diable, tantôt en
forme de chien, tantôt en forme de chat, tantôt en forme de poule. Elle le vit
aussi sous les traits peu agréables d'un grand cadavre
|
SEGJIN
Septième partie de l'enfer chez les mahométans. On
y jette les âmes des impies, sous un arbre noir et ténébreux, où l'on ne voit
jamais aucune lumière : ce qui n'est pas gai.
|
SEIDR
Mythologie nordique, "Magie" : Rituel de
magie et d'oracles, à la fois bénéfique et maléfique. Ce sont les Vanes qui
firent connaître le Seidr aux Ases par Freyja qui en ait la maîtresse. A savoir
que les légendes parlent de la féminisation qu'apportent le Seidr, même pour
les hommes !
Le Seidr et lié aux Esprits des Eléments, les
Vardlokur, auxquels il puise son pouvoir afin de les contrôler par leurs
invocations ou leurs conjurations.
|
SEIDUR
Magie noire chez les Islandais.
|
SEINGS
Divination à l'aide des seings adressée par
Mélampus au roi Ptolémée. — Un seing ou grain de beauté, au front de l'homme ou
de la femme, promet des richesses. Un seing auprès des sourcils d'une femme la
rend à la fois bonne et belle : auprès des sourcils d'un homme, un seing le
rend riche et beau. Un seing dans les sourcils promet à l'homme cinq femmes, et
à la femme cinq maris. Celui qui porte un seing à la joue, deviendra opulent.
Un seing à la langue promet le bonheur en ménage. Un seing aux lèvres indique
la gourmandise. Un seing au menton annonce des trésors. Un seing aux oreilles
donne une bonne réputation. Un seing au cou promet une grande fortune, mais
pourtant celui qui porte un seing derrière le cou pourrait bien être décapité.
Un seing aux reins caractérise un pauvre gueux. Un seing aux épaules annonce
une captivité. Un seing à la poitrine ne donne pas de grandes richesses. Celui
qui porte un seing sur le coeur est quelquefois méchant. Celui qui porte un
seing au ventre aime la bonne chère. Ceux qui ont un seing aux mains auront
beaucoup d'enfants.
|
SEL
Le sel, dit Boguet, est un antidote souverain
contre la puissance de l'enfer. Le diable a tellement le sel en haine, qu'on ne
mange rien de salé au sabbat. Un Italien, se trouvant par hasard à cette
assemblée pendable, demanda du sel avec tant d'importunité, que le diable fut
contraint d'en faire servir. Sur quoi l'Italien s'écria que Dieu soit béni,
puisqu'il m'envoie ce sel ! et tout délogea à l'instant. Quand du sel se
répand sur la table, mauvais présage que l'on conjure en prenant une pincée du
sel répandu, et le jetant derrière soi avec la main droite par dessus l'épaule
gauche. Les Écossais attribuent une vertu extraordinaire à l'eau saturée de
sel ; les habitants des Hébrides et des Orcades n'oublient jamais de placer un
vase rempli d'eau et de sel sur la poitrine des morts, afin, disent-ils, de
chasser les esprits infernaux. Le sel est le symbole de l'éternité et de la
sagesse, parce qu'il ne se corrompt point.
|
SERMONS
Le diable, qui affecte de singer tous les usages de
l'Eglise, fait faire au sabbat des sermons auxquels doivent assister tous les
sorciers. Asmodée est son prédicateur ordinaire; et plusieurs sorcières ont
rapporté lui avoir entendu prêcher des abominations.
|
SEROSCH
Génie de la terre chez les Parsis. Il préserve
l'homme des embûches du diable.
|
SEPHITOH
Selon la Kabbale, la substance divine s'exprime
tout entière par les dix séphiroths ou attributs divins. Chacun d'eux
correspond par surcroît à une partie du corps, à une planète, etc... L'arbre
des dix Séphiroths est à la base de toutes les spéculations kabbalistiques.
|
SAMAEL
Le serpent noir de Pensylvanie a lu pouvoir de
charmer ou de fasciner les oiseaux et les écureuils : s'il est couché sous un
arbre et qu'il fixe ses regards sur l'oiseau ou l'écureuil qui se trouve
au-dessus de lui , il le force à descendre et à se jeter directement dans sa
gueule. Cette opinion est justes ment très accréditée, et ceux qui la nient
parce qu'elle tient du merveilleux ne connaissent pas les effets de la
fascination naturelle. Il y a dans les royaumes de Juida et d'Ardra, en
Afrique, des serpents très doux, très familiers, et qui n'ont aucun venin ; ils
font une guerre continuelle aux serpents venimeux : voilà sans doute l'origine
du culte qu'on commença et qu'on a continué de leur rendre dans ces contrées.
Un marchand anglais, ayant trouvé un de ces serpents dans son magasin, le
tua, et, n'imaginant pas avoir commis une action abominable, le jeta devant sa
porté. Quelques femmes passèrent, poussèrent des cris affreux, et coururent
répandre dans le canton la nouvelle de ce sacrilége. Une grande fureur
s'empara des esprits; on massacra les Anglais; on mit le feu à leurs comptoirs,
et leurs marchandises furent consumées par les flammes. Il y a encore des
chimistes qui soutiennent que le serpent, en muant et en se dépouillant de sa
peau, rajeunit, croît, acquiert de nouvelles forces et qu'il ne meurt que par
des accidents, et jamais de mort naturelle. On ne peut pas prouver par des
expériences la fausseté de cette opinion ; car si l'on nourrissait un serpent
et qu'il vînt à mourir, les partisans de son espèce d'immortalité diraient
qu'il est mort de chagrin de n'avoir pas sa liberté, ou parce que la nourriture
qu'on lui donnait ne convenait point à son tempérament.
On dit qu'Ajax, roi des Locriens, avait apprivoisé
un serpent de quinze pieds de long qui le suivait comme un chien et venait
manger à table.
|
SEPTEMBRE
Ce mois est consacré à Vulcain. On trouve
d'ailleurs dans l'histoire de ce Dieu que les Grecs appellent Héphaïstos,
toutes sortes d'éléments automnaux : Dieu de la chaleur, on le représente près
d'un feu ayant à ses côtés Vesta tenant un pain, fruit des moissons terminées.
Héphaïstos, avec l'aide des Silènes et des Satyres, avait forgé les foudres de
Zeus pour les orages de septembre, le char ailé l'Hélio, la faucille de
Demeter, attribut des moissons et l'équipement de chasse d'Adonis, la chasse
étant par nature pratiquée après la rentrée des récoltes.
|
SERPENT
Les jeunes filles de la Côte des Esclaves,
destinées à devenir prêtresses doivent, entre autres rites, passer une heure
dans un caveau très voûté et sous terre, en compagnie de deux ou trois serpents
qui les épousent par commission, après quoi, elles sont rappelées sous le nom
de « femmes du grand serpent » qu'elles continuent de porter toute leur vie.
Dans ce rite, on voit le serpent dans son rôle d'époux sacré, c'est-à-dire la
forme sublimée de la sexualité. Mais, dans d'autres légendes, pratiques ou
mythes, il apparaît dans des rôles dérivés qui dépendent du degré d'évolution
des peuples ou civilisations qui en emploient le symbole.
Que le serpent soit d'abord un symbole phallique,
c'est évident. La Tradition le fait pressentir, le mythe du serpent du Paradis
terrestre le laisse transparaître. La tradition hindoue le dit explicitement.
Mais il est intéressant de suivre la filiation des sens différents du serpent
à partir de cette valeur initiale que la psychanalyse confirme d'une manière
expérimentale. Le serpent Ouroboros est une autre forme de la Mulaprakriti, qui
entoure le Koïlon, le monde ; c'est le fluide universel. Mais sur le plan de la
vie, le serpent devient à la fois le principe divin de la vie, qu'on appelle
élan vital, libido, ou de tout autre nom, et témoignage de ce principe divin. A
ce titre, il est le serpent en lequel s'est transformé le bâton de Moïse pour
témoigner de la présence de l'Eternel aux jours du Pharaon. C'est aussi le
serpent d'airain que Moïse élève au désert, bien qu'en un autre sens.
Du principe, le serpent passe sur le plan
manifesté. La libido passe par la phase de la vie sexuelle ; puis, inondant la
Vie Humaine de son principe central, elle parcourt les étapes que l'Inde assigne
au serpent Kundalini. D'abord enroulé derrière le pubis, Kundalini va, en se
développant, vitaliser et consciencialiser tous les shakras, jusqu'à donner la
Sagesse Suprême et l'Union en Dieu. Au cours de cette aventure, la force
primordiale va être l'occasion de bien des échecs, à telle enseigne que bien
peu nombreux sont ceux chez qui la sublimation s'opère jusqu'au bout ou même en
partie. Le premier écueil que rencontre l'homme est celui de la rupture
nécessaire avec le plan animal. Le serpent, symbole sexuel, devient le
tentateur, qui veut inciter l'homme au péché de la chair pour le tenir à sa
merci en l'empêchant d'accéder à la Connaissance de Dieu. Précisons que ce
sens est faux. S'il a été toléré en fait, favorisé même par certaines exégèses
orales de l'Histoire Sainte, c'est parce que l'obsession sexuelle a ravalé le
symbole judéo-chrétien au niveau des clefs des songes pour concierges. La
tentation est bien opérée par le serpent, mais à un tout autre étage, et la
Bible l'exprime explicitement. L'enjeu de la tentation est l'arbre qui se
trouve au milieu du jardin où coulent quatre fleuves. Ce point central érigé
dans l'espace à l'intersection d'une croix, c'est l'Esprit. C'est une tentation
parce que le serpent (Satan, dans cette tradition) ne propose pas à Adam (par
Eve) de manger l'arbre, mais ses fruits.
La grande tentation est en effet de ne pas aimer
l'action pour elle-même, mais pour ses fruits (le désintéressement des fruits
de l'action du Bhagavat Gita), de ne pas aimer l'esprit des choses pour
lui-même, mais d'aimer les choses pour soi. Cet intérêt aux choses porte un
autre nom : c'est l'intérêt intellectuel, la trahison de la lettre, l'esprit
d'analyse et non l'amour de l'esprit. L'esprit d'analyse et son cercle vicieux
est d'ailleurs représenté par l'image stérile du serpent se mordant la queue.
Le cycle vain est le péché majeur à ce niveau ; il engendre l'orgueil qui en
est la traduction en termes de morale. Au contraire, le serpent spiral du
caducée a le sens d'une évolution dénouée. Par incidence, signalons que le
serpent manifesté est un symbole masculin et viril ; en voie d'évolution, il
est au contraire féminin (la Kundalini). Le serpent unique du Caducée
correspond à la tresse de cheveux de femmes qui s'enroule autour du Calumet de
la Paix.
Le double serpent est enroulé en huit, symbole de
l'Infini ; les têtes sont au niveau des ailes du caducée. La Réalisation fait
de la Force primordiale, un lieu de passage à travers le plan de l'homme. A un
autre point de vue, Mercure est le déplacement, qui implique le Temps. Et le
temps, donc le vieillissement, est la condition inéluctable du progrès de
Kundalini. Une des formes de la tentation est de vouloir l'éternité du moi
incompatible avec le progrès et apparentée au cycle stérile du mental
analytique sans fin. Cette tentation du temps est symbolisée par la très belle
légende gréco-latine du serpent rachetant à l'âne la vie éternelle contre une
gorgée d'eau.
|
SERVIUS-TULLIUS
Leloyer et d'autres prétendent que le roi de Rome,
Servius, était fils d'un démon. Les cabalistes soutiennent de leur côté qu'il
fut fils d'un salamandre.
|
SETHIENS ou SETHITES
Hérétiques du IIe siècle, qui honoraient particulièrement
le patriarche Seth, fils d'Adam. Ils disaient que deux anges avaient créé Caïn
et Abel, et débitaient beaucoup d'autres rêveries. Selon ces hérétiques,
Jésus-Christ n'était autre que Seth, venu au monde une seconde fois. Ils
forgèrent des livres sous le nom de Seth et des autres patriarches.
|
SETHUS
Il y avait à la suite de l'empereur Manuel un
magicien, nommé Séthus, qui rendit une fille éprise de lui par le moyen d'une
pêche qu'il lui donna, à ce que conte Nicétas.
|
SHAKRAS
A côté des centres nerveux que ne méconnaissent
nullement les anatomistes hindous, se situent des centres fluidiques ayant de
fonctions assez difficiles à définir selon le vocabulaire de la science occidentale.
Reliés par le système canaliculaire des naadis, les shakras sont ac nombre de
six. Les deux premiers occupent le petit bassin et la région sacrée le troisième
la région ombilicale, le quatrième la région du coeur, le cinquième la région
supérieure du cerveau, le sixième la région frontale. Résumer cette importante
question est impensable en quelques pages (on trouvera un exposé succinct mais
valable dans l'opuscule de Marquès-Rivière : Le Yoga Tantrique). La
connaissance que l'homme peut prendre de ses shakras et les pratiques
physiques qui lui permettent de diriger la circulation fluidique dans les
naadis constituent le but et le moyen du progrès psychique (du moins selon
cette voie) et aussi de la médecine hindoue. Quant aux notions que l'homme est
appelé à découvrir en acquérant cette connaissance, elles ne peu-vent être
exprimées que par des idéogrammes ou des analogies. De sorte que les lotus
surchargés de signes et de subtilités représentant les shakras sur les schémas
anatomiques hindous sont des rébus pour les profanes. Entre les mains des
vulgarisateurs, ils deviennent des occasions de comique par l'absurde.
Ce que la métapsychique nous a déjà enseigné
démontre clairement presque visuellement l'existence de centres fluidiques.
Comme les opérateurs et expérimentateurs occidentaux ont une formation
essentiellement médicale, ils ont le plus souvent reporté ces centres aux
plexus du système neuro-végétatif. Or, si certains de ces centres sont bien
effectivement dans le voisinage des plexus, tous ne le sont pas. En vertu de
considérations de cet ordre et aussi de considérations touchant l'objectivation
systématique par la culture psychique, on doit admettre que l'homme,
indépendamment de ses multiples systèmes connus (réseaux glandulaire, sanguin,
lymphatique, cérébro-spinal, sympathique et parasympathique, etc.), possède un
réseau fluidique jalonné de centres émetteurs et récepteurs. Rappelons que cette
anatomie invisible fait en partie la base des corrélations utilisées par
l'acupuncture.
|
SHAMAVEDAM
L'un des quatre livres sacrés des Indiens. C'est
celui qui contient la science des augures et des divinations.
|
SHOUPELTINS
Les habitants des îles Schetland appelaient ainsi
des tritons ou hommes marins, dont les anciennes traditions et la superstition
populaire ont peuplé les mers du Nord.
|
SIBYLLES
C'est avec Héraclite et Pindare qu'est né le culte
des Sibylles. La Tradition rapporte que la naissance de ce culte correspondait
à une réaction contre les prêtres d'Apollon, qui étaient devenus doctoraux. La
première Sibylle inspirée des Dieux, dont la légende nous rapporte le souvenir,
semble être Cassandre. On situe sa vie au IV° siècle avant Jésus-Christ. La
sibylle de Cumes, Saba, avait, selon la légende, apporté au roi des livres
d'oracles qu'elle avait notés étant inspirée par les Dieux. Elle les aurait
vendus à Tarquin qui fonda plus tard des collèges destinés à les conserver au
Capitole. Ces livres étaient tenus en grande considération par le Sénat qui y
avait recours chaque fois qu'une décision importante devait être prise. La
Tradition rapporte que la célèbre Sibylle de Cume ayant reçu d'Apollon le don
de vivre autant d'années que sa main pouvait contenir de grains de sable,
devint si vieille et si décharnée, qu'il ne lui restait plus que le son de la
voix. La Sibylle de Delphes, ville appelée aussi Pytho, semble avoir donné
naissance au nom de Pythonisse. Elle rendait des oracles sur un trépied couvert
de la peau du serpent Python et, lorsqu'elle était inspirée pat les Dieux, elle
entrait en fureur et parlait d'une voix basse et inarticulée. Chez les Anciens,
Delphes passait pour être située au milieu de la terre, Jupiter voulant en
découvrir le lieu aurait lâché deux aigles qui volaient à la même rapidité dans
deux sens différents. Ils se rencontrèrent à Delphes et c'est alors qu'on
construisit un temple sur une pierre blanche marquant le nombril de la terre.
Dans ce temple, les premiers oracles eurent lieu. On y honorait une divinité
invisible qui transmettait à ceux qu'elle « enthousiasmait » ses présages ou
oracles. La Sibylle de Dodone, elle, interprétait le son d'une fontaine qui
coulait en ce lieu. La légende rapporte qu'une colombe qui avait le don de la
parole et qui fut donnée à Thèbes par Jupiter, s'échappa de cette ville et vint
jusqu'à Epire, dans la forêt de Dodone, où elle s'arrêta, disant aux habitants
que Jupiter voulait que ce lieu devint celui d'un oracle. La prêtresse devint
la Sibylle qui rendait aussi des oracles en interprétant les sons que
produisaient des vases d'airain suspendus autour d'une statue du même métal en
s'entrechoquant.
Samos, la Libye et l'Erythrée, avaient aussi des
Sibylles d'une grande célébrité. I1 est, d'autre part, fait allusion dans le
chant liturgique Dies iræ, au témoignage de la Sibylle annonçant la naissance
du Christ : « Teste David cum Sibglla. »
Ce nom de Sibylle était déjà à l'époque de Platon,
synonyme de celui de Pythie. Platon lui-même, dans Phèdre, écrit ceci : « Si
nous voulions énumérer tous les heureux résultats obtenus par la Sibylle et les
oracles en prédisant l'avenir, nous devrions trop nous étendre en rappelant des
faits que chacun connaît. » En Grèce, pour obtenir des oracles, on gardait dans
des temples des femmes « possédées par Dieu » qui, après avoir, soit absorbé
des herbes ayant des vertus spéciales, soit respiré des vapeurs d'origine
volcanique, entraient dans un état de transe prophétique. En Béotie, existait
aussi un oracle, à Lébade. C'était un homme qui eut une réputation
extraordinaire. Il rendait ses oracles après s'être purifié à une source et
s'être approché d'un gouffre, ayant dans chaque main des galettes de miel
destinées aux monstres infernaux cachés dans ce gouffre. Dès qu'il se penchait
sur celui-ci, il était précipité dans ses profondeurs, puis rejeté sur la
terre, inconscient. A mesure qu'il reprenait ses sens, il énonçait d'une voix
gutturale les visions qu'il venait d'avoir, visions prophétiques que des
prêtres interprétaient. Un autre homme, qui possédait aussi un sens sibyllin,
nommé Calcas ou Calchas, et qui était fils de Thestor, passait pour avoir reçu
d'Apollon la science du présent, du passé et de l'avenir. Au siège de Troie,
l'armée grecque le prit pour grand prêtre et devin. Ayant vu monter sur un
arbre un serpent qui, après avoir dévoré neuf petits oiseaux et leur mère, fut
changé en pierre, il prédit que le siège de Troie durerait dix ans. Plus tard,
c'est d'après ses oracles que les Grecs, décimés par la peste, purent la faire
cesser. Sa destinée, qu'il connaissait, était de mourir dès qu'il rencontrerait
un devin plus habile que lui. Ce destin se réalisa exactement quand il
rencontra Mopsus, qui devina des énigmes qu'il n'était pas parvenu à
déchiffrer.
Il y aurait encore beaucoup à dire sur les Sibylles
et les devins aux-quels l'histoire les mêle. Du point de vue qui nous
intéresse, disons en conclusion que les Sibylles sont des voyantes ou des
illuminées. Leurs oracles sont généralement formulés sous une forme tellement
incompréhensible que le mot sibyllin a pris dans le langage courant le sens
d'indéchiffrable. Pratiquement, ce sont les prêtres qui créaient
l'interprétation. Ils prolongeaient de leurs dons de voyance personnels ce que
la Pythie n'avait pas formulé ; ils y combinaient aussi des dons politiques si
nets que la partialité des oracles sollicités par les chefs militaires et
civils éclata et qu'ils finirent par perdre tout crédit. C'est dans un tollé
universel que s'abîma l'institution des Oracles sibyllins, après avoir
pratiquement commandé aux destinées du monde hellène.
|
SIDÉROMANCIE
Divination qui se pratiquait en rougissant un fer
sur lequel on jetait un nombre impair de brindilles de paille dont on tirait
des présages, selon les étincelles et les figures qui s'y produisaient.
|
SIGÉANI
Esprit qui, dans le royaume d'Ava, préside à
l'ordre des éléments et lance la foudre et les éclairs.
|
SIGNATURE
En Astrologie, l'expression signature planétaire a
un sens à peu près équivalent à celle de dominante planétaire. Par ailleurs, la
signature est l'ensemble des signes par lesquels un objet, une plante,
manifeste ses vertus principielles. La médecine des signatures utilise les
vertus correspondant aux signes portés par les plantes, selon un système analogique
qui permet de retrouver ces mêmes signes dans les symptômes des maladies. Cette
médecine, partie de considérations à la fois fort superficielles en apparence
et fort théoriques sur les rapports du microcosme et du macrocosme, a reçu un
développement qui l'a progressivement intégrée à la médecine homéopathique,
dont elle a été à la fois la base (principe des semblables) et le fil
conducteur (analogie). Au sens large, on emploie le mot signature pour exprimer
ce qui s'explicite à partir des caractéristiques symboliques des formes (en
graphologie, en physiognomonie, etc...). Mais cet emploi est à déconseiller.
|
SIGNES
On appelle ainsi tout ce qui signifie, c'est-à-dire
tout ce qui comporte un sens dépassant ce qui le constitue effectivement. Par
exemple, un signe de tête signifiera « acquiescement », sens qui ne peut se
déduire de l'analyse même du mouvement des muscles du cou sans faire appel à un
code extérieur. Les symboles diffèrent des signes en ce qu'ils procèdent
nécessairement d'une relation analogique et de participation, alors que le
signe peut être arbitrairement choisi (ex. : je décide que, lorsque je tirerai
un coup de feu, ce sera le signe de l'offensive générale. On dit aussi signal).
Le signe procède donc de relations accidentelles ou concertées, et le symbole
de relations naturelles. Dans bien des cas, le signe qui a été choisi
abstraitement ( l'infini en mathématiques) a aussi une valeur symbolique car
l'homme n'est maitre qu'en apparence du choix des signes.
Les mouvements planétaires sont, pour l'astrologue,
des signes. Toutes les mancies et une partie de la magie jouent sur les signes.
Quant à l'inconscient collectif, il les a répertoriés sous forme de
superstitions ou de rites. Pour les Bretons, les intersignes sont des annonces du
destin. Pour l'observateur anecdotique de l'actualité, tel fait est un signe
des temps. Pour l'occultiste, tout est signe (hélas ! quelque-fois aussi ce qui
ne l'est pas). Il y a d'ailleurs des cas embarrassants : quelle que soit
l'opinion qu'on adopte sur les prophéties, il faut admettre qu'il est difficile
de prévoir avec certitude ce qui se passera mille ans plus tard...
Dans la crypte de la chapelle de l'Escorial
(construit par Philippe II) se trouve un caveau réservé aux cendres des rois
d'Espagne. Des urnes encastrées dans le mur comme de petits casiers sont là
depuis le début de la construction de l'édifice et le premier regard montre
qu'il n'est pas possible d'ajouter ni des cases, ni d'en retrancher. Or,et tout
le monde peut le voir la dernière case seule reste vide : celle qui attend les
restes d'Alphonse XIII. Hasard? « On peut voir, dit P.-V. Piobb, à la basilique
Saint-Paul-Hors-les-Murs, à Rome, une série de médaillons où la mosaïque
retrace les portraits des papes qui se sont succédé depuis le premier de tous,
l'Apôtre saint Pierre. Or, plusieurs médaillons se trouvent: vides : ils sont
destinés aux portraits des papes à venir. On n'a qu'à compter combien il y en a
de vides à la suite du pape existant au moment où l'on visite cette église remarquable.
II y en a autant qu'il en reste, depuis le pape régnant, sur la liste donnée
par la prophétie de saint Malachie. » S'agit-il d'un hasard ? Ou bien sont-ce
les prophéties qui inspirent les architectes ?
On peut se poser la même question quant aux pyramides
d'Egypte qui, dit-on, recèlent tant de secrets. Mais la question ne se pose
plus quand c'est la nature elle-même qui révèle ses signes : que de cette
considération significative de la continuité de la série des nombres entiers on
en soit arrivé à tenir pour assurée la continuité des corps simples, rien de
concerté la signature de la fleur de menthe ait annoncé aux spagyr les
propriétés thérapeutiques du menthol, il n'y a non plus rien de voul de
rationnel là-dedans. La nature est pleine de signes. Le tout est de les
comprendre. Les hommes les reproduisent quelquefois sans les comprendre et le
vouloir : cela ne les rend pas plus clairs mais les manifeste. A ce point vue,
toute la part involontaire du symbolisme gothique est une véritable mine d'exploitation
difficile d'ailleurs, si l'on en juge par les balbutiements confus des
exégètes.
|
SIGNES MOBILES, FIXES MUTABLES
On appelle cardinaux
ou mobiles, les signes zodiacaux suivants : le Bélier, le Cancer Balance, le
Capricorne. Il s'y attache symboliquement le sens de libération, action,
commandement. On appelle fixes, les signes zodiacaux suivants : Taureau, le
Lion, le Scorpion, le Verseau. Il s'y attache symboliquement le sens de
stabilité, dans la bonne et dans la mauvaise acception. On appelle mutables ou
cadents, les signes zodiacaux suivants : les Gémeaux, la Vierge, le Sagittaire
et les Poissons. Il s'y attache symboliquement le sens de subtilité,
adaptabilité, ambiguïté.
|
SILÉNES
On donnait ce nom aux satyres lorsqu'ils étaient
vieux. On entendait aussi quelquefois par silènes des génies familiers, tels
que celui dont Socrate se vantait d'être acompagné.
|
SIMONIDE
Un jour qu'il soupait chez un de ses amis, on vint
l'avertir que deux jeunes gens étaient à la porte, qui voulaient lui parler
d'une importante affaire. Il sort aussitôt, ne trouve personne ; et, dans l'instant
qu'il veut rentrer à la maison, elle s'écroule et écrase les convives sous ses
ruines. Il dut son salut à un hasard si singulier, qu'on le regarda, parmi le
peuple, comme un trait de bienveillance de Castor et Pollux, qu'il avait
chantés dans un de ses poèmes.
|
SINGES
Ces animaux étaient vénérés en Egypte. Chez les
Romains, au contraire, c'était un mauvais présage de rencontrer un singe, en
sortant de la maison.
|
SIRATH
C'est le nom que donnent les musulmans au pont que
les âmes passent après leur mort, et au-dessous duquel est un feu éternel. II
est aussi mince que le tranchant d'un sabre ; les justes doivent le franchir
avec la rapidité de l'éclair, pour entrer dans le paradis.
|
SIRENES
On représente en général les sirènes comme ayant le
haut d'un corps de femme, et le bas du corps d'un poisson ; cependant que la
tradition la plus ancienne les figurait moitié femmes, moitié oiseaux. En
effet, Pline les place parmi les oiseaux et Ovide leur donné des visages de
femmes avec des plumes et des pattes d'oiseaux. Ces monstres, dit-on,
chantaient avec tant de mélodie qu'elles attiraient les passants puis elles les
faisaient mourir. Dans son voyage, Ulysse dut boucher les oreilles de ses compagnons
pour les garantir des enchantements des Sirènes ; il se fit attacher en outre
au mât de son vaisseau. Le Destin avait prédit aux Sirènes que si un seul
passant leur résistait, elles périraient ; aussi, après le passage d'Ulysse,
elles se précipitèrent dans la mer où elles furent changées en rochers. On a
souvent confondu les Sirènes et les Néréides. C'est en raison de cette
confusion qu'on leur a donné une queue de poisson. Les Sirènes, filles d'Achéloüs
et de Calliope, furent, d'après certains auteurs plus récents, métamorphosées
en femmes-poissons après avoir osé défier le chant des Muses, qui leur
arrachèrent leurs plumes et s'en firent des coiffures après les avoir vaincues.
La légende n'ôte jamais rien à la légende. Que le
charme des oiseaux ou par les oiseaux (l'Oiseau Bleu, le Cygne de Léda, etc...)
soit devenu le charme par le poisson peut avoir un sens révélateur de la nature
profonde du mythe. Les Sirènes représentent en tout cas le mirage, son danger
et son côté séduisant ; c'est le charme de la nature. Quand le charme des
forces naturelles échoue, c'est que l'homme l'a érigé en notion (rocher). Elles
sont issues d'Achéloüs, fils lui-même de l'Océan, et de Calliope, muse de l'Eloquence
et de la Poésie épique. Or, l'Océan est l'Inconscient universel. Tout le
problème pour l'homme est donc, s'il ne veut pas succomber à sa condition, de
consciencialiser ces forces (les voir sans les sentir comme firent les
compagnons d'Ulysse).
|
SISTRE
Plante qui, selon Aristote, se trouvait dans le
Scamandre, ressemblait au pois chiche, et avait la vertu de mettre à l'abri de
la crainte des spectres et des fantômes ceux qui la tenaient à la main.
|
SITTIM
Démon indien, qui habite les bois sous la forme
humaine.
|
SMYRNE
On dit qu'antérieurement aux temps historiques, une
amazone fonda la ville de Smyrne et lui donna son nom, qu'elle n'a jamais
perdu.
|
SOLEIL
Ce terme, qui désigne un astre, sert à définir
analogiquement un processus et un pôle directeur des éléments suivant ce
processus. Le processus solaire est caractérisé par une tendance à l'expression
en même temps que par une situation de centre. L'astre Soleil chauffe ; il est
au centre du système qui porte son nom ; on lui attribue la gloire et le
rayonnement. Au niveau humain, le Roi a une situation analogue et participe du
même symbolisme. Il entre aussi dans le symbole solaire l'idée d'harmonie,
d'effort inapparent, de réserve d'énergie, de centre de synthèse. Tous ces
attributs contribuent à faire considérer que la notion de processus solaire
s'applique par exemple au geste fort et parfaitement élégant, à la courbe
parfaitement équilibrée d'une trajectoire de plongeon, à la majesté du Grand
Siècle ; en un mot à tout ce qui rayonne, est harmonieux, puissant, riche de
vie sans débordements intempestifs, généreux.
II y a, dans le détail, des correspondances
consacrées. L'astrologie a par exemple fixé les attributs classiques du symbole
solaire : chaud, sec, masculin, positif, il participe aussi du symbolisme du
Lion. Si l'on transpose à l'échelle de l'individu tout ce qui concerne le
processus solaire, on retrouve les caractéristiques du type solaire, tel que
nous l'avons esquissé dans l'article consacré à la Typologie.
|
SOLEIL ( MONT DU )
La chiromancie désigne de ce nom l'éminence qui se
trouve à la racine de l'annulaire. Selon la Tradition, plus il est bombé, plus
les dons artistiques sont développés. C'est une erreur : bombé, il exprime
plutôt une propension à la joie facile, aux arts légers en un mot, à tout ce
qui ne comporte pas une pensée profonde. Il est, la plupart du temps, traversé
longitudinalement par une ligne dite ligne du soleil. Ferme, large, il indique
plus une propension à la joie qu'au bonheur ou qu'au plaisir.
|
SOLEIL ( LIGNE DU )
Ligne de la main qui prend naissance soit vers la
racette, soit vers le bas de la ligne de vie, soit dans la plaine de Mars, soit
sur la ligne de tête, et se dirige vers l'annulaire. Elle correspond à une
tendance solaire de tempérament et à une prédisposition aux honneurs.
L'interprétation de cette correspondance varie avec le lieu où elle prend
naissance et avec les particularités de son trajet.
|
SOMNANBULISME
Etat de dédoublement proche de celui qu'on obtient
par la suggestion hypnotique, mais qui se produit spontanément. Cet état, bien
connu désormais au point de vue clinique, n'offre pas d'intérêt du point de vue
des sciences occultes, sauf en ce qu'il aide à comprendre le mécanisme des
états hypnotiques.
|
SONGES
Il faut distinguer les rêves, phénomène psychique
du sommeil n'ayant qu'un intérêt psychologique ou clinique, et les songes du
moins dans le sens où ce mot est employé traditionnellement. Encore que le
songe ne soit, du point de vue purement classificatoire, qu'un rêve, il y
ajoute généralement le privilège de donner, sous forme imagée, un message
n'intéressant pas seulement le dormeur et ne pouvant pas s'expliquer par lui
seul. L'antiquité, l'histoire et la Tradition nous ont légué la description de
songes célèbres (songe du Pharaon, songe de Booz, songe de Zoroastre, etc...).
Les Anciens ont beaucoup insisté sur la distinction des rêves et des songes,
sur les procédés à employer pour obtenir les seconds, et Artémidore d'Ephèse,
après avoir résumé ces considérations, a même codifié les clefs
d'interprétation générales. Il ne faut pas croire que les songes aient été
l'apanage de l'antiquité. En bien des pays, et même en Occident, les songes
prophétiques sont encore largement pris en considération et à juste titre.
Seulement, les recherches de ceux qui se sont consacrés à la question ont mis
en lumière que le songe n'avait le plus souvent de valeur qu'autant que le
songeur était soumis à la fois à une ascèse morale et physique. Le sommeil
n'est même pas nécessaire et les états d'auto-intoxication du jeûne ou
d'hétéro-intoxication obtenus par les drogues les plus variées aboutissent aux
mêmes résultats.
En fin de compte, il faut penser qu'il en est des
songes comme de la voyance. Elle apparaît chez certains sans préparation, chez
d'autres après préparation chez les uns en état de conscience et chez les
autres quand le mental est endormi. Cette unification n'est pas simpliste :
elle se justifie par l'analyse des caractères internes du message et les
mécanismes généraux de son idéation. La fièvre de la création artistique, aidée
ou non de toxiques ou de jeûne, peut quelquefois aboutir à la création
d'oeuvres qui sont de véritables présages (et s'interprètent d'ailleurs selon
les mêmes clefs que les songes).
|
SORCELLERIE
La sorcellerie est une partie de la magie
concernant les sorciers et leurs pratiques. Les sorciers, selon la conception
classique, ont fait un pacte avec le diable pour opérer par son secours, des
prodiges et des maléfices, pour jeter des sorts, etc. Le sorcier diffère donc
des magiciens en ce qu'il est, en quelque sorte, spécialisé dans le mal et,
généralement, de moindre dimension. Après le triomphe du Christianisme,
l'appellation de sorcier, plus péjorative, désigna conjointement ce dernier et
le magicien, toute magie étant, selon Rome, oeuvre du Démon.
La sorcellerie a été, de ce jour, prétexte à toutes
sortes de cruautés inspirées d'un opportunisme suspect. On faisait brûler vive
sous une accusation facile à inventer et difficile à contredire, toute
personne gênante. Parmi les innombrables victimes, à côté de simples d'esprit
et de déments irresponsables, de philosophes de valeur ayant commis le péché
d'intelligence, il faut citer Jeanne d'Arc, Urbain Grandier, la maréchale
d'Ancre. Les accusés, même lorsqu'ils n'avaient, en fait, aucun pouvoir de
sorcellerie, avouaient volontiers avoir assisté au sabbat, ce qui s'explique
par les hallucinations procurées par les drogues en usage dans les fausses
initiations, notamment le stramonium et le haschich. C'est seulement en 1672
que les tribunaux cessèrent d'admettre les accusations de sorcellerie. Mais la
pratique de la sorcellerie a subsisté aussi longtemps que les consciences n'ont
pas été libérées de l'interdit. Si les tribunaux ont cessé de poursuivre,
c'est que les accusations portées devant eux relevaient le plus souvent d'une
imagination malveillante alors que les vrais sorciers, et il en existe encore,
sont généralement adroits et protégés. D'ailleurs, les choses ont changé de
nom : on ne fait plus de sorcellerie, mais de la magie et c'est justifié
puisque la sorcellerie n'était qu'une contrepartie de l'oppression exercée par
l'Eglise.
Il n'y a pas de différence foncière entre la
sorcellerie et la magie. Toutefois, cette dernière procède d'une connaissance
organisée alors que la première relève plutôt des petites recettes.
|
SORTILEGES
Autre nom donné aux sorts. On emploie aussi le mot
sortilège pour désigner les effets de la magie spontanée de la nature
(envoûtement par l'écho, sortilège du chant des oiseaux, etc...). Enfin, le
sens maléfique est moins marqué dans le sortilège que dans le sort.
|
SORTS DES SAINTS
Nom que l'on donnait au Moyen Age à la
rhapsodomancie qui était alors pratiquée dans les Saintes Ecritures.
|
SORTS PRENESTINS
Dans les temples situés à Preneste et Antium, les
prêtres confectionnaient des tablettes couvertes de caractères sacrés et
secrets. Par ces tablettes, que désignaient des enfants, l'avenir était dévoilé
et interprété par les prêtres, qu'on appelait sortilègues.
|
SOUCOUPE
Au lieu de faire parler la table selon les techniques
consacrées, on peut aussi utiliser une soucoupe de la façon suivante : sur un
guéridon bien lisse (de marbre de préférence), on trace en cadran les vingt-six
lettres de l'alphabet ainsi que les mots oui et non ; on retourne alors la
soucoupe au milieu du guéridon et chaque opérateur la touche du doigt. La
soucoupe se dirige alors vers une lettre, puis l'autre, et compose ainsi les
mots formant la réponse à la question posée.
|
SOUFFLE
Symboliquement pris pour la vie. Par exemple, Dieu
souffle dans les narines d'Adam pour l'animer. Le souffle intervient dans
nombre de rites initiatiques dans un sens analogue. Par ailleurs, on sait
quelle place tient le respir dans les doctrines hindoues, le souffle étant
notre moyen de participation à l'univers. Enfin, l'âme portait en Grèce le nom
de pneurna (d'où la pneumatique, ou psychologie).
|
SOURCIERS
Les sourciers sont des radiesthésistes possédant
une sensibilité élective pour l'eau. Cette sensibilité peut être pure,
c'est-à-dire se manifester sans le secours d'aucun appareillage. Elle procure
alors un état sui generis qu'a fort bien défini dans un des plus réputés
d'entre eux, l'abbé Médéric Brodat : « Lorsque je passe au-dessus d'une source,
dit-il, je me sens entrer dans un bain... » Dans la plupart des cas, le sourcier
a besoin d'un « support », c'est-à-dire d'un intermédiaire révélant le
fonctionnement sensitif en l'occurrence une baguette ou un pendule. Ceux qui
sont bien entraînés se servent de n'importe quelle baguette (de n'importe quel
bois, ou de deux baleines, ou de deux tiges métalliques, etc...), ou de
n'importe quel pendule (d'agate, de métal, de bois, etc...). Ceux que la suggestion
enchaîne au respect de l'arsenal traditionnel se servent de la baguette de
coudrier. Selon les écoles, elle doit être dégagée de son écorce sur une
partie, ou au contraire intacte. On tient les deux branches du V dans les deux
mains, la partie jointive de l'instrument se trouvant dardée horizontale-ment
devant soi. Passe-t-on au-dessus d'une nappe d'eau ou d'un cours d'eau
souterrain, la baguette s'incline et les efforts faits pour la retenir sont
impuissants à la maintenir en position horizontale.
On a expliqué la détection à la baguette par une
influence de l'eau sur le bois sec ou, plus récemment, par une radiation
spécifique de l'eau. Tout cela est gratuit (comme nous l'expliquons à propos de
la radiesthésie). D'ailleurs, les sourciers modernes se servent du pendule.
D'autres n'utilisent rien, comme les « voyeurs d'eau » dont on cite les cas
célèbres de la voyeuse d'eau de Lisbonne, du Provençal Jean Paragen, de la
jeune Syrienne Hanne Naïm, êtres pour qui la terre était comme transparente et
qui apercevaient l'eau dans ses profondeurs avec une précision visuelle assez
déconcertante.
L'art des sourciers est connu depuis la plus haute
antiquité.
|
SOUAD
Goutte noire, germe de péché, inhérente depuis la
chute originelle, au coeur de l'homme, selon les musulmans, et dont Mahomet se
vantait d'avoir été délivré par l'ange Gabriel.
|
SOUGAI-TOYON
Dieu du tonnerre chez les Yakouts ; il est mis par
eux au rang des esprits malfaisants. C'est le ministre des vengeances
d'Oulon-Toyon, chef des esprits.
|
SPECTRES
Sorte de substance sans corps, qui se présente
sensiblement aux hommes, contre l'ordre de la nature, et leur cause des
frayeurs. La croyance aux spectres et aux revenants, aussi ancienne que les sociétés
d'hommes, est une preuve de l'immortalité de l'âme, et en même temps un monument
de la faiblesse de l'esprit humain, abandonné à lui-même. Olaüs Magnus assure
que, sur les confins de la mer Glaciale, il y a des peuples, appelés Pylapiens,
qui boivent, mangent et conversent familièrement avec les spectres. Elien
raconte qu'un vigneron ayant tué, d'un coup de bêche, un aspic fort long, était
suivi en tous lieux par le spectre de sa victime !...
Suétone dit que le spectre de Galba poursuivait
sans relâche Othon, son meurtrier, le tiraillait hors du lit l'épouvantait et
lui causait mille tourments.
|
SPÉCULAIRES
Nom que l'antiquité donnait aux magiciens ou devins
qui faisaient voir dans un miroir les personnes ou les choses qu’on désirait
connaître.
|
SPHINX
Fils de Typhon et d'Echidna, ce monstre avait un
corps de femme, une tête de lion ainsi que les pattes du même animal, et des
ailes d'aigle. Il vivait sur le mont Cythéron, près de Thèbes, où il avait été
envoyé par Junon irritée contre les Thébains, parce que Jupiter avait eu deux
enfants d'Alcmé. Le Sphinx proposait une énigme aux passants et il dévorait
ceux qui ne l'expliquait pas. Cette énigme consistait à deviner quel était
l'animal qui avait quatre pieds le matin, deux à midi et trois le soir. Mais
CEdipe décela le sens de cette énigme en y reconnaissant l'homme qui, dans son
enfance, au matin de sa vie, se traîne souvent « à quatre pattes », qui, à
midi, c'est-à-dire dans la force de l'âge, n'a besoin que de ses deux jambes,
mais qui, le soir, c'est-à-dire dans sa vieillesse, est obligé de s'appuyer sur
un bâton, comme sur une troisième iambe. L'énigme devinée, le Sphinx, de rage,
se précipita contre un rocher sur lequel il se brisa la tête. Œdipe épousa
Jocaste, qui devait être le prix du vainqueur du monstre.
Le Sphinx personnifie le gardien d'un seuil
métaphysique au-delà duquel les interdits sont levés (OEdipe, en tant que
représentatif du destin de l'humanité, franchit le cap de l'interdit de
l'inceste. En tant qu'homme, on sait qu'il ne le franchit pas). Mais le sens
plus complet de gardien du seuil lui échoit pleinement si on le considère à son
origine, aui est égyptienne. En Egypte, ce n'est qu'à titre tout à fait
symbolique qu'il garde l'entrée des temples.
|
SPIRE
La spire est la figure formée par l'extrémité d'un
segment de droite animé d'une rotation autour de son autre extrémité animée
elle-même d'un mouvement rectiligne et continu. La spire est l'idéogramme
représentant classiquement l'évolution. Tous les phénomènes évolutifs
s'inscrivent dans une spire (la végétation, la vie humaine, les grands courants
de pensée, etc...). Si on considère la spire en se plaçant dans le prolongement
de son axe, elle apparaît comme un cercle ou une ellipse. Sur ce cercle ou
cette ellipse, se superposent au même point tous les passages de l'ellipse par
une même génératrice. Les rythmes évolutifs vont ainsi pouvoir se figurer sur
le cercle par des zones ou des arcs dont l'ensemble reconstitue la circonférence.
L'interprétation de ces schémas circulaires relève de l'étude des rythmes et de
la Croix.
Dans l'espace, le symbolisme spiral est plus riche
puisqu'il restitue la double valeur de la structure et du mouvement, la double
origine universelle droite et courbe. Ainsi la représentation spirale est-elle
un outil de recherche analogique du plus haut intérêt. Permettant de saisir sur
un même axe longitudinal tous les faits correspondant à une même phase du cycle
évolutif et au long d'un tour de spire tous les faits qui composent un cycle,
elle a les propriétés représentatives du tableau à double entrée inscrit sur
cylindre. Au surplus, il ne faut pas accorder au schéma spiral des propriétés
métaphysiques qu'il n'a pas : il n'est qu'un procédé figuratif. Il convient
notamment de ne pas confondre le schéma spiral et les propriétés remarquables
du solénoïde, confusion à partir de laquelle les plus beaux développements
littéraires nous ont été offerts, sans intérêt pour personne.
|
SPIRITISME
Doctrine dans laquelle il est admis que les individus,
à la mort, se dédoublent, et que le double, libéré du corps, peut se manifester
aux vivants. Le spiritisme orthodoxe pose pour assuré que les esprits, après
avoir erré, se réincarnent, se purifient d'existence en existence jusqu'à un
état final heureux témoignant d'un effort moral suffisant. Il diffère donc de
la métempsychose en ce qu'il croit à la réincarnation sous la seule forme
humaine ; mais certaines sectes admettent la continuité à travers les espèces
animales ce qui traduit une influence des doctrines orientales. Les Chrétiens,
dans certains pays, croient au spiritisme et accommodent selon des systèmes
divers la notion de réincarnation avec les notions de paradis et d'enfer. Pour
certains théosophes (Leadbeater par exemple), le cycle des existences se
poursuit aussi sur d'autres planètes. En un mot, le spiritisme prend des formes
assez variées, et aussi quelquefois, dans les pays anglo-saxons en particulier,
le nom de spiritualisme. Or, ce mot a, dans le vocabulaire philosophique
international, une signification toute différente.
|
STEGANOGRAPHIE ou STENOGRAPHIE
Art d'écrire en chiffres ou abréviations, d'une
manière qui ne puisse être devinée que par ceux qui en ont la clef. Trithême a
fait un traité de stéganographie, que Charles de Bouelles prit pour un livre de
magie, et l'auteur pour un nécromancien. On attribuait autrefois à la magie
tous les caractères qu'on ne pouvait comprendre; et beaucoup de gens, à cause
de son livre, ont mis le bon abbé Trithême au nombre des sorciers.
|
STERNOMANCIE
Divination parle ventre. Ainsi on savait les choses
futures lorsque l'on contraignait un démon ou un esprit à parler dans le corps
d'un possédé, pourvu qu'on entendît distinctement. C'était ordinairement de la
ventriloquie.
|
STRYGES
C'étaient de vieilles femmes chez les anciens. Chez
les Francs, nos ancêtres, c'étaient des sorcières ou des spectres qui
mangeaient les vivants. Il y a même, dans la loi salique, un article contre ces
monstres : « Si une stryge a mangé un homme, et qu'elle en soit convaincue,
elle payera une amende de huit mille deniers, qui font deux cents sous d'or. »
Il paraît que les stryges étaient communes au Ve siècle, puisqu'un autre
article de la même loi condamne à cent quatre-vingt-sept sous et demi celui qui
appellera une femme libre stryge ou prostituée. Comme ces stryges sont
punissables d'amende, on croit généralement que ce nom devait s'appliquer, non
à des spectres insaisissables, mais exclusivement à des magiciennes. Il y eut,
sous prétexte de poursuites contre les stryges, des excès qui frappèrent
Charlemagne. Dans les Capitulaires qu'il composa pour les Saxons, ses sujets de
conquête, il condamne à la peine de mort ceux qui auront fait brûler des hommes
ou des femmes accusés d'être stryges. Le texte se sert des mots stryga vel
masca; et l'on croit que ce dernier terme signifie, comme larve, un spectre, un
fantôme, peut-être un loup-garou. On peut remarquer, dans ce passage des
Capitulaires, que c'était une opinion reçue chez les Saxons, qu'il y avait des
sorcières et des spectres (dans ce cas des vampires) qui mangeaient ou suçaient
les hommes vivants; qu'on les brûlait, et que, pour se préserver désormais de
leur voracité, on mangeait la chair de ces stryges ou vampires. Quelque chose
de semblable s'est vu dans le traitement du vampirisme au XVIII° siècle. Ce qui
doit prouver encore que les stryges des anciens étaient quelquefois des
vampires, c'est que, chez les Russes, et dans quelques contrées de la Grèce
moderne où le vampirisme a exercé ses ravages, on a conservé aux vampires le
nom de stryges.
|
STYX
Fontaine célèbre dans les enfers des païens.
|
SUCCUBES
Démons qui prennent des figures de femmes. On
trouve dans quelques écrits, dit le rabbin Élias, que, pendant cent trente ans,
Adam fut visité par des diablesses, qui accouchèrent de démons, d'esprits, de
lamies, de spectres, de lémures et de fantômes. Sous le règne de Roger, roi de
Sicile, un jeune homme, se baignant au clair de la lune, avec plusieurs autres
personnes, crut voir quelqu'un qui se noyait, courut à son secours, et ayant
retiré de l'eau une femme, en devint épris, l'épousa et en eut un enfant. Dans
la suite, elle disparut avec son enfant, sans qu'on en ait depuis entendu
parler, ce qui a fait croire que cette femme était un démon succube. Hector de
Boëce, dans son histoire d'Ecosse , rapporte qu'un jeune homme d'une extrême
beauté était poursuivi par une jeune démone, qui passait à travers sa porte
fermée et venait lui offrir de l'épouser. Il s'en plaignit à son évêque, qui le
fit jeûner, prier et se confesser, et la beauté d'enfer cessa de lui rendre
visite. Delancre dit qu'en Egypte, un honnête maréchal-ferrant étant occupé à
forger pendant la nuit, il lui apparut un diable sous la forme d'une belle
femme. Il jeta un fer chaud à la face du démon qui s'enfuit.
Les cabalistes ne voient dans les démons succubes
que des esprits élémentaires.
|
SUCRE
Les Grecs ont à la vérité connu le sucre, mais
seulement comme un article rare et précieux, et Théophraste le premier en fait
mention. On l'appelait le sel indien. Cependant les Chinois connaissaient déjà
l'art de le raffiner. De la
Chine le sucre fut porté vers l'Inde occidentale, où il
recut le nom qu'il porte encore aujourd'hui, suceur, Parmi les peuples
européens du moyen âge ce furent les Portugais qui connurent les premiers le
sucre dans les ports de l'Inde.
Les Indiens racontaient des merveilles de la vertu
du sucre; ils cherchèrent à induire les Portugais en erreur sur son origine.
Mille contes fabuleux avaient couru à ce propos en Europe. Les savants
l'appelaient miel de l'Orient. Cependant on objectait qu'on le découvrait dans
le miel ordinaire. Les théoriciens répondaient qu'il ne fallait pas s'en
laisser imposer par les praticiens, et que ce miel était une espèce de manne
qui tombe du ciel en Inde. Il n'y avait rien à opposer à cet argument : la
blancheur, la pureté, la suavité extraordinaire de ce remarquable produit,
semblaient donner de l'appui à cette assertion.
|
SUPPORT D’ENVOUTEMENT
Dans tous les protocoles magiques d'envoûtement, on
utilise des accessoires et des objets ayant, avec le but poursuivi, des
analogies plus ou moins directes. En Egypte, dès avant la construction des
pyramides, les mages utilisaient par exemple des statues de cire auxquelles ils
scellaient par exemple la bouche en prononçant des formules impératives, pour
paralyser la langue du médisant. Pour obtenir la santé et l'éternelle
jeunesse, on utilisait une laitue qui symbolisait la verdeur du corps et de
l'esprit. Le vert avait en général une signification de revitalisation. Un
bijou sur lequel étaient gravés quatre piliers servait dans les envoûtements
destinés à apporter la stabilité. Chaque pays a un arsenal spécial, mais
présentant pourtant une unité remarquable à travers l'espace et le temps. Les
peintures rupestres montrent des effigies d'animaux transpercés de flèches ou
de pointes et personne ne doute qu'il ne s'agisse là d'un rite magique
d'envoûtement. Des populations primitives d'Amérique Centrale et d'Afrique
Centrale utilisent des statuettes de bois, bardées de pointes en tous sens. Au
Moyen Age, et jusqu'à nos jours, l'envoûtement emploie toujours la statuette
de bois ou de cire, ou l'effigie peinte ou dessinée. Sous sa forme la plus
simplifiée, elle devient une chandelle ou un morceau de bois, sous sa forme la
plus moderne, elle est devenue une photographie. Ce dernier support a même une
faveur toute particulière, car la photographie émane directement de la personne
elle-même, participe de sa nature, et constitue donc un double proprement dit.
Par ailleurs, les expériences de psychométrie
montrent qu'on peut aussi retrouver le contact d'une personne par un quelconque
objet lui ayant appartenu (écharpe, bague, etc...). Aussi les envoûteurs et la
croyance populaire qui les inspire utilisent-ils ces objets. En réalité, on
préfère les choses émanant du sujet de façon plus directe : cheveux, rognures
d'ongles, etc... Ces derniers produits servent souvent à des préparations
compliquées qui dépassent l'envoûtement proprement dit et dont nous ne pouvons
donner ici une description même résumée.
|
SUPPORT DE VOYANCE
On appelle ainsi tout élément naturel ou artificiel
permettant, par une observation suivie, faite dans certaines conditions, de
déceler des signes. Le voyant interprète ces signes selon son intuition du
moment ou, au contraire, selon un code fixé par la tradition. On en trouvera
une nomenclature sommaire en consultant tous les mots se terminant en mancie
qui figurent dans le présent Dictionnaire.
|
SURVIVANCE
La survivance de l'âme a toujours été une question
angoissante pour l'homme. Si curieux que cela paraisse, il a toujours masqué
son angoisse par des édifices grandioses (philosophies, religions, occultisme),
et il n'a vraiment construit ces édifices que pour échapper à l'angoisse de
perdre son Moi, alors qu'il a toujours témoigné beaucoup de désintérêt de la
vie dans les combats ! C'est que précisément la vie est moins importante que la
survie. On sait que deux théories principales sont en présence dans les
solutions les plus courantes du problème : les paradis et les renaissances.
Dans l'hypothèse des paradis (doublés d'enfers, de Champs Elysées, de
Purgatoires, etc...), l'homme ne repasse jamais oû il a vécu. Toute preuve et
tout espoir de preuve échappe donc quant à prouver la survie par le témoignage
d'un revenant. Les différentes religions qui optent pour cette solution s'en
remettent aux assertions de leurs prophètes et la foi fait le reste. Dans les
religions qui optent au contraire pour les réincarnations, les preuves peuvent
venir de l'expérience humaine (visite des Esprits, etc...). Nous avons exposé
la valeur de ces preuves à propos du Spiritisme et de la Réincarnation.
Quant à la survie temporaire à défaut de survie
éternelle elle n'est pas impossible. Certaines expériences, et notamment des
photographies, prou-vent que le corps psychique survit au corps physique.
D'autre part, les récentes expériences russes de l'Institut de Moscou, sur les
réanimations après mort prolongée, devraient et doivent être l'occasion d'observations
intéressantes à ce sujet. Toutefois et jusqu'à plus ample informé, les réanimés
de la dernière guerre n'ont gardé aucun souvenir de toute la période qui
sépare leur mort de leur résurrection.
|
SWASTIKA
Figure symbolique dont on trouve des traces en
Perse, en Chine, au Pérou, au Mexique et dans la Rome chrétienne. Elle
représente une croix dont chaque branche est recourbée vers la droite. Elle
symbolise la force, le dynamisme, la création. On explique sa signification de
toutes sortes de façons, notamment à partir de considérations arithméticogéométriques
dont le poids semble assez léger. On a voulu y voir aussi le plan de
l'Atlantide, tel que l'évoque Platon. En fait, la swastika, inscriptible dans
un carré divisé en quatre carré, bénéficie des propriétés mathématiques
particulières à cette figure. Quant à la signification qu'on lui accorde, il
faut bien plutôt en chercher l'origine dans le fait qu'au symbolisme de la
croix, la swastika ajoute le symbolisme dynamique du tourniquet. Le sens
senestrogyre que lui accorde la tradition se rattache à toute la symbolique de
la droite et de la gauche symbolisme dont on trouve l'explication tant sur le
plan de la psychologie individuelle que sur celui de la psycho-sociologie. En
tant que pantacle, la Swastika a une valeur active (alors que l'hexagramme de
Salomon, figure close, est statique).
|
SYCOMANCIE
Divination qui se pratiquait par l'interprétation
du bruit que faisaient les feuilles de figuier agitées par le vent de la nuit.
D'autres fois, on inscrivait simplement son nom et des questions sur des
feuilles de figuier ; si les feuilles se fanaient rapidement, la réponse était
favorable ; elle était défavorable dans le sens contraire.
|
SYLPHES
Esprits élémentaires, composés des plus purs
atomes de l'air, qu'ils habitent.
L'air est plein d'une innombrable multitude de
peuples, de figure humaine, un peu fiers en apparence, dit le comte de Gabalis,
mais dociles en effet, grands amateurs des sciences, subtils, officieux aux
sages, ennemis des sots et des ignorants. Leurs femmes et leurs filles sont
des beautés mâles, telles qu'on dépeint les Amazones. Ces peuples sont les
sylphes. On trouve sur eux beaucoup de contes.
|
SYMANDIUS
Roi d'Egypte, possesseur du grand oeuvre, qui, au
dire des philosophes hermétiques, avait fait environner son monument d'un
cercle d'or massif, dont la circonférence était de trois cent soixante-cinq
coudées. Chaque coudée était un cube d'or. Sur un des côtés du péristyle d'un
palais qui était proche du monument, on voyait Symandius offrir aux dieux l'or
et l'argent qu'il faisait tous les ans. La somme en était marquée, et elle
montait à 131,200,000,000 de mines .
|
SYRROCHITE
Pierre précieuse dont, au rapport de Pline, les
nécromanciens se servaient pour retenir les ombres évoquées.
|
|
| |