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DICTIONNAIRE DES SCIENCES OCCULTES
D'après J.Collin de Plancy
1391 Articles
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RABBATS
Lutins qui font du vacarme dans les maisons et
empêchent les gens de dormir. On les nomme rabbats parce qu'ils portent une
bavette à leur cravate, comme les gens qu'on appelle en Hollande consolateurs
des malades, et qui ne consolent personne.
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RABDOMANCIE
Divination par les bâtons. C'est une des plus
anciennes superstitions. Ezéchiel et Osée reprochent aux Juifs de s'y laisser
tromper. On dépouillait, d'un côté et dans toute sa longueur, une baguette choisie;
on la jetait en l'air ; si en retombant elle présentait la partie dépouillée,
et qu'en la jetant une seconde fois elle présentât le côté revêtu de l'écorce,
ou en tirait un heureux présage. Si au contraire elle tombait une seconde fois
du côté pelé, c'était un augure fâcheux. Cette divination était connue chez les
Perses, chez les Tartares et chez les Romains. La baguette divinatoire, qui a
fait grand bruit sur la fin du XVII° siècle, tient à la rabdomancie. Bodin dit
qu'une sorte de rabdomancie était de son temps en vigueur à Toulouse; qu'on
marmottait quelques paroles ; qu'on faisait baiser les deux parties d'un
certain bâton fendu, et qu'on en prenait deux parcelles qu'on pendait au cou
pour guérir la fièvre quarte.
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RACHADERS
Génies malfaisants des Indiens.
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RADCLIFFE (ANNE)
Anglaise qui publia, il y a quarante ans, des
romans pleins de visions, de spectres et de terreurs, comme les Mystères
d'Udolphe, etc.
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RADIESTHESIE
Ce terme, qui est mal choisi, désigne une
sensibilité spéciale grace à laquelle l'homme peut détecter la présence de
toutes sortes d'éléments. Le nom est mal choisi parce qu'il suppose, a priori,
l'existence d'ondes, d'une radiation, que rien ne prouve. Sans doute des esprits
ont-ils été impressionnés par les découvertes modernes et ont admis comme
évident qu'une sensibilité ne peut capter qu'une onde. Cette hypothèse est
d'autant plus absurde que le pendule réagit de la même façon aux prétendues
radiations, qu'il soit de bois, de métal, d'agate ou de toute autre substance.
Au surplus et jusqu'à nouvel ordre, personne n'a mis ces prétendues ondes en
évidence. Enfin, en admettant une hypothèse de cet ordre, on ne comprend plus
comment est possible la détection sur plan.
Il faut donc admettre un fait brut : l'homme
possède (ainsi que les animaux d'ailleurs) une sensibilité particulière.
L'adjonction à cette sensibilité d'un pendule, d'une baguette, ou de tout autre
dispositif pose d'ailleurs à cet égard une autre question : il est certain, par
exemple, que le radiesthésiste peut prendre, avec son pendule, toutes les
conventions qu'il veut : l'abbé Lambert et bien d'autres radiesthésistes
I'admettent. Par exemple, on peut décider qu'un battement de pendule signifiera
une profondeur de la couche d'eau de deux mètres ou bien de cinquante
centimètres. Cela est si vrai que tous les radiesthésistes et sourciers n'ont
pas le même code.
Le pendule (ou la baguette) n'est donc qu'un index
artificiel servant à objectiver une sensibilité qui, sans lui, ne pourrait être
visualisée. Par ailleurs, le pendule, en automatisant la réponse à une
sensibilité indéfinissable, permet à l'opérateur :
1 °) D'être débarrassé des interventions
parasitaires de ses mécanismes mentaux, puisqu'il a l'esprit fixé sur le
pendule.
2 °) De régler son appréciation sur cette
manifestation et, par conséquent, d'augmenter son taux de précision.
A partir de là, il est évident que chacun peut
monter sa réaction à son gré, inventer les dispositifs les plus compliqués, les
plus gradués, les plus électriques, les plus fantaisistes. Certains comportent
des renforçateurs, d'autres des règles à coulisse, d'autres combinent aux
prétendues ondes celles de lumières multicolores. Tout cela n'a ni intérêt ni
importance. Un accessoire particulier mérite peut-être seul l'attention : le
témoin. On sait quoi appelle témoin un tube ou un paquet contenant un objet de
même naturt que ce qui est cherché. Effectivement, la sensibilité spéciale peut
avoir besoii de points de repère, tout comme l'oeil a besoin d'un échantillon
pour repère une couleur par rapport à une échelle chromatique. Ce besoin est
particu fièrement justifié lorsqu'il s'agit par exemple d'identifier un microbe
ou ur type lésionnel dont l'opérateur n'a aucune idée ou encore lorsqu'il
s'agit de retrouver la trace d'une personne inconnue de l'opérateur.
Il n'y a pas de délimitation franche entre
1'esthésie spéciale dont nous parlons et la voyance. L'une et l'autre sont des
formes de connaissance im-médiate. On voit d'ailleurs souvent un opérateur
commencer sa détection à l'aide du pendule sur un plan. une photo ou un
croquis puis oublier son pendule et
opérer au psychomètre, en touchant simplement le document , puis terminer en pure
voyance, sans plus prendre aucun support matériel. En résumé, il se passe dans
ce domaine ce qui se passe dans le domaine de toutes les sensibilités : la
sensibilité proprement dite (ex.: voir) correspond à l'étage le plus matériel
de connaissance. Au-dessus se trouve une forme plus profonde et plus subtile de
sensibilité, d'ordre psychique, mais qui peut apparaître seulement à l'occasion
de repères artificiels (ex.: voir dans une boule de cristal, voir dans le marc
de café, voir à partir des indications d'un pendule, etc...) ; plus éduquée,
cette forme de sensibilité se passe de tout artifice. Au-dessus encore (et dans
un autre axe d'ailleurs), se situe la connaissance mentale (construction
imaginative à partir d'éléments détectés par l'analyse) ; puis aussitôt
au-dessus se situe la connaissance par sensibilité analogique, qui infère les
caractéristiques particuhères à partir des correspondances analogiques qui les
circonscrivent (comme-lorsqu'on dit : « Je vois » après que l'interlocuteur a
accumulé les comparaisons). Enfin, la connaissance, parce qu'elle donne la
sensibilité immédiate aux Réalités, permet de voir les choses par le dedans, en
dehors du temps.
Du point de vue pratique, il est évident que
l'apprentissage de la « radiesthésie » doit se faire selon les méthodes
enseignées couramment. On nous excusera de ne pas résumer ici ces méthodes ni
l'ensemble de la radiesthésie, qui est devenue de notion courante. Mais il
importe que, le plus tôt possible, l'élève se détache de l'obsession du
matériel et du protocole-technique ; ce qui compte est précisément d'affiner et
de consciencialiser sa sensibilité et non de l'emprisonner dans des
automatismes.
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RAGALOMANCIE
Divination qui se faisait avec des bassinets, des
osselets, de petites balles, des tablettes peintes, et que nul auteur n'a pu
bien expliquer
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RAGE
Pour être guéri de la rage, des écrivains
superstitieux donnent ce conseil: On mangera une pomme ou un morceau de pain
dans lequel on enfermera ces mots: Zioni, Kirioni Ezzeza; ou bien on brûlera
les poils d'un chien enragé, on en boira la cendre dans du vin, et on guérira
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RAGINIS
Espèce de fées chez les Kalmouks. Elles habitent
le séjour de la joie, d'où elles s'échappent quelquefois pour venir au secours
des malheureux. Mais elles ne sont pas toutes bonnes; c'est comme chez nous.
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RALDE ( MARIE DE LA )
Sorcière qu'on arrêta à l'âge de dix-huit ans, au
commencement du dix-septième siècle. Elle avait débuté dans le métier à dix
ans, conduite au sabbat pour la première fois par la sorcière Marissane. Après
la mort de cette femme, le diable, selon la procédure, la mena lui-même à son
assemblée, où elle avoua qu'il se tenait en forme de tronc d'arbre. Il semblait
être dans une chaire, et avait quelque ombre humaine fort ténébreuse. Cependant
elle l'a vu aussi sous la figure d'un homme ordinaire, tantôt rouge, tantôt
noir. Il s'approchait souvent des enfants, tenant un fer chaud à la main ;
mais elle ignore s'il les marquait. Elle n'avait jamais baisé le diable; mais
elle avait vu comment on s'y prenait : le diable présentait sa figure ou son
derrière, le tout à sa discrétion et comme il lui plaisait. Elle ajouta qu'elle
aimait tellement le sabbat, qu'il lui semblait aller à la noce, «non pas tant
par la liberté et licence qu'on y a, mais parce que le diable tenait tellement
liés leur coeur et leurs volontés, qu'à peine y laissait-il entrer nul autre
désir.» En outre, les sorcières y entendaient une musique harmonieuse, et le
diable leur persuadait que l'enfer n'est qu'une niaiserie, que le feu qui brûle
continuellement n'est qu'artificiel. Elle dit encore qu'elle ne croyait pas
faire mal d'aller au sabbat, et que même elle avait bien du plaisir à la
célébration de la messe qui s'y disait, où le diable se faisait passer pour le
vrai Dieu. Cependant elle voyait à l'élévation l'hostie noire,Il ne paraît pas
que Marie de la
Raide ait été brûlée, mais on ignore ce que les
tribunaux en firent.
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RAOLLET ( JACQUES )
Loup-garou de la paroisse de Maumusson, près de
Nantes, qui fut arrêté et condamné à mort par le parlement d'Angers. Durant son
interrogatoire, il demanda à un gentilhomme qui était présent s'il ne se
souvenait pas d'avoir tiré de son arquebuse sur trois loups ; celui-ci ayant
répondu affirmativement, il avoua qu'il etait l'un des trois loups, et que,
sans l'obstacle qu'il avait eu en cette occasion, il aurait dévoré une femme
qui était près du lieu. Riekius dit que, lorsque Raollet fut pris, il avait
les cheveux flottants sur les épaules, les yeux enfoncés dans la tête , les
sourcils refrognés, les ongles extrêmement longs ; qu'il puait tellement qu'on
ne pouvait s'en approcher. Quand il se vit condamné par la cour d'Angers, il
ajouta à ses aveux qu'il avait mangé des charrettes ferrées , des moulins à
Vent, des avocats, procureurs et sergents, disant que celte dernière viande
était tellement dure et si mal assaisonnée, quil n'avait pu la digérer
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RASPODOMANCIE
Divination qui se pratiquait en ouvrant un livre de
poèmes et en interprétant les vers ainsi désignés par le sort. Cette mancie a
survécu jusqu'aux premiers temps de l'ère chrétienne. Dans les temps modernes,
on en trouve la trace dans la pratique protestante qui consiste à ouvrir la
Bible à une page quelconque et à considérer comme message le texte ainsi
désigné. Lamennais dit aussi que l'Imitation répond toujours à toute question
posée lorsqu'on l'ouvre au hasard.
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REINCARNATION
Doctrine selon laquelle notre esprit est voué,
après la mort, à s'unir à un autre corps. Cette doctrine, exprimée ou non,
admettant ou non le passage par des vies animales, est connue en Orient depuis
les temps immémoriaux. Elle se fonde sur les faits expérimentaux du
dédoublement et des manifestations des esprits telles que les spirites en
allèguent l'existence. Il est évident que la métapsychique moderne, critiquant
les faits, en arrive elle-même à des considérations troublantes. Si l'homme ne
passe pas d'une vie à l'autre par une vie intermédiaire et un choix comme le
veulent la théosophie, le spiritisme et les religions orientales, il est pour
le moins certain que nous sommes en vibration harmonique à travers le temps
avec des êtres ayant vécu à d'autres époques.
On compte pour certains des témoignages prouvés et
vérifiés de cas dans lesquels un sujet apprend, par un moyen ou par un autre, «
qu'il a vécu à telle époque, à tel endroit, et vérifie l'exactitude des
renseignements fournis sur la « personnalité antérieure ». Dans un cas qui nous
est connu personnellement, une voyante spirite a appris à un homme jeune,
cultivé et méfiant d'ailleurs, qu'il avait vécu à Trévise de 1842 à 1865 et lui
décrivit même sa maison et ses conditions de vie. Il se rendit sur place et ne
trouva pas la maison, qui avait été abattue depuis. Renseignements pris, les
indications cadraient avec celles de la voyante spirite. Mais, ce qui est plus
intéressant encore, c'est que le voyageur reconnut le quartier et éprouva en
arrivant qu'il manquait, sur la place, une tour carrée qu'il avait bien
con-nue. De cela encore il s'informa et apprit qu'il avait bien existé là une
tour carrée, abattue en 1875. Tout cela, comme nous le disons à propos du spiritisme,
ne constitue pas une preuve formelle. Du fait que la voyance per-met les mêmes
découvertes, on peut supposer que la voyance peut expliquer ces faits.
Par ailleurs, la doctrine des réincarnations est
sujette à des variations étranges. II n'y a qu'un point sur lequel elle ne
varie guère, et qui peut se résumer dans la notion de Karma.
Or, cette notion, si elle n'est pas subjective, est
pour le moins transcendantale, et ce n'est pas de ce côté-là que peut venir la
lumière. Dès lors, quel parti prendre ? Un seul : Faire le chemin qui sépare
l'homme ordinaire de l'initié, se soumettre à une ascèse intérieure afin de
connaître par évidence ce que la logique humaine ne peut pas décider. Si cette
solution ne satisfait pas le lecteur, nous nous en excusons, mais du fait qu'il
n'y a pas de preuves logiques, nous lui proposons l'expérimentation lui faisant
l'honneur de croire qu'il n'accepterait pas une opinion sans preuves.
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RHABDOMANCIE
Divination par des baguettes. On jetait celles-ci
dans un vase ou une coupe. Elles formaient alors des figures qu'on
interprétait. On pouvait aussi faire tirer au sort par le consultant une
baguette parmi une série de baguettes semblables portant chacune des caractères
gravés et secrets. Outre ces formes diverses dans lesquelles la baguette ne
joue pas un rôle essentiel, la rhabdomancie comporte aussi toutes les formes de
divination s'effectuant avec une baguette et notamment la sourcellerie ou
hygromancie — plus connue sous le nom d'art des sourciers.
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RICHELIEU
Le maréchal de Richelieu, étant ambassadeur à
Vienne, se fit initier dans la société de quelques nécromanciens, qui lui
promirent de lui montrer Belzehuth, le prince des démons. Il donna dans cette
chimère. Il y eut une assemblée nocturne, des évocations : en sorte que
l'affaire éclata. Un jour que le maréchal disait à Louis XV que les Bourbons
avaient peur du diable, le roi lui répondit : — C'est qu'ils ne l'ont pas vu
comme vous.
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RITUEL
Terme générique désignant « ce qu'il faut faire
» conformément à la règle dogmatique ou magique. Du point de vue de son
contenu, un rituel comporte des paroles à prononcer, des attitudes à prendre,
des gestes à faire, des actes précis, des vêtements à arborer, etc... Le Rituel
désigne à la fois le déroulement des opérations prescrites (ex. : le Rituel du
Baptême) et le Recueil contenant la description des rites (ex.: Rituel de Haute
Magie).
Quant à son origine et sa signification, il n'est
pas sans intérêt de rapporter ici le schéma qui en a été fait par la Société
Française de Psychosociologie :
1 °) Le rite est, dans un premier temps, le
processus inconscient qui guide les actes dans les manifestations de magie de
participation : gestes, paroles, incantations, etc...
2 °) Comme la pensée est originairement
collective, le rite se traduit par des actes collectifs qui traduisent cette
participation magique (danses, chants, cérémonies faisant partie de la
tradition élémentaire des peuples primitifs, etc.).
3 °) Les rites, sous l'influente des sorciers, de
prêtres ou de tout autre agent de socialisation, se figent en un Rituel.
4 °) Sous l'influence de ces mêmes agents, le
Rituel se rigidise et se charpente d'un Dogme ; il acquiert des droits de
coercition sur les non-conformistes.
5 °) Le dogme devient abstrait et le Rituel se vide
de son contenu tout en affermissant les lignes de son protocole ; il devient
gestes et paroles dénués de son sens pour le commun.
6 °) Le Rituel, privé de son sens, dégénère alors.
Ou bien il se transforme jusqu'à être méconnaissable ; ou bien il est
abandonné progressivement ; ou bien, parce qu'il garde un attrait pittoresque,
il demeure sous une superstition ou un jeu. L'histoire des jeux est typiquement
intéressante à cet égard : Colin Maillard, par exemple, se jouait au XVe
siècle en déguisant la victime d'une peau d'animal close de toutes parts, et en
rossant cruellement ce personnage aveugle, assimilé au diable, jusqu'à ce qu'il
ait attrapé un de ses bourreaux.
Comme un rituel procède originairement des forces
magiques c'est-à-dire des lois naturelles il procède par contre-coup de tous
les rituels correspondants ayant eu cours en d'autres temps. Cela explique que
le Rituel de l'Eglise Romaine reprenne involontairement le Rituel de l'Orphisme
et de toutes sortes de religions monothéistes antiques : le solstice d'hiver a
donné lieu à des pratiques magiques collectives qui, sous des noms divers,
appellent des formes expressives analogues — qu'on appelle ce solstice «
nouveau soleil » ou « Noël ». Aussi faut-il, pour l'étude, considérer les rites
« en enfilade ». C'est de la correspondance de rituels correspondants qu'on
peut tirer les rudiments d'une symbolique expérimentale. Quant au jugement
humain à porter sur les rites, s'il fallait en exprimer un, il faudrait dire qu'ils
ne sont pas une preuve de faiblesse, mais au contraire un garant
d'authenticité. Qu'il s'agisse d'une religion déiste, d'une religion
métaphysique ou d'une religion politique, ce qui serait inquiétant serait que
fût abandonné un rituel correspondant à la Nouvelle Année, au repos dominical,
à la Saint-Jean, etc.... Par contre, le fait que les ressortissants d'un dogme
ne saisissent plus le sens de son Rituel est de mauvais augure quant à la
longévité de ce dogme.
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ROBERT LE DIABLE
Frère aîné de Richard sans Peur. On dit qu'il
avait pour père un démon. Ce fut un effroyable bandit. Après les excès les plus
horribles, il se convertit; fit une longue pénitence et mourut ermite. On
croit en Normandie que son spectre errant doit expier jusqu'au jugement dernier.
Voyez, dans les Légendes de l'histoire de France, de J. Collin de Plancy, la
chronique de Robert le Diable.
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ROBERT
Sorcier de l'Artois, qui fut condamné, en 1331, au
bannissement et à la confiscation de ses biens. Il avait formé le dessein d'envoûter
le roi, la reine et le duc de Normandie. Il avait montré à un prêtre une petite
figure de cire mystérieusement enveloppée dans un écrin. Cette figure représentait
Jean, duc de Normandie, fils du roi.
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ROBERT
Roi de France. Ce monarque avait épousé Berthe, sa
cousine issue de germain. Le pape Grégoire V examina l'affaire dans un
concile. Suivant la discipline du temps, le mariage fut déclaré incestueux, et
le concile décréta que les époux seraient tenus de se séparer et de faire
pénitence. Le roi Robert, refusant de se soumettre, fut excommunié et son
royaume mis en interdit. Un jour qu'il était allé faire sa prière à la porte
d'une église, on lui présenta un petit monstre qui avait le cou et le dessus de
la tête d'un canard. — Voyez, lui dit-on, les effets de votre désobéissance :
la reine Berthe vient d'accoucher de cet enfant. Le roi, à ce spectacle,
répudia Berthe, et l'excommunication fut levée. C'est à cause de cet incident
que la reine Berthe, femme de Robert, fut représentée dans ses statues avec un
pied d'oie.
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ROSE-CROIX
Le mot est pris substantivement pour désigner tout
un ensemble de directions doctrinales et on lui fait traditionnellement
correspondre l'idéogramme composé d'une croix inscrite dans un cercle. En fait,
ce nom peut être considéré comme une transcription du nom de Christian
Rosenkreutz, son fondateur du XIVe siècle. D'autres font remonter cette
fondation au XIIe siècle. Bref, le nom même de Rosenkreutz est peut-être
mythique, mais ce qui est certain, c'est que la Confrérie des Roses-Croix a
existé, a même connu une grande vitalité au XVIIe siècle et semble avoir, au
minimum, orienté son activité vers l'alchimie, les sciences psychiques et le
symbolisme.
Sur les bases de ce patrimoine valable, deux
nouvelles sociétés rosicruciennes furent fondées à Paris en 1888, mais sur des
conceptions de l'occultisme qui sont loin d'offrir une garantie. La première
fut fondée par Stanislas de Guaita qui l'appela : Ordre Kabbalistique des
Rose-Croix, la seconde fondée par Peladan s'appela La Rose-Croix Esthétique du
Temple et du Graal. La première, outre des buts humanitaires et d'entr'aide, se
proposait « la lutte pour montrer à la théologie chrétienne les magnificences
ésotériques dont elle est grosse à son insu ». La seconde disait aussi, par
les bonnes oeuvres, « opérer selon le Saint-Esprit dont il s'efforçait d'augmenter
la gloire et de préparer le règne ». Si l'occultisme avait été autre chose que
ce qu'il était à la fin du XIXe siècle et si le préjugé de la Bonne Action
humanitaire n'avait pas entaché leur action culturelle, il est certain que les
deux sociétés avaient à jouer un rôle sérieux. La seconde sombra dans
l'indifférence. Et comme les confréries valent ce que valent ceux qui les
dirigent, il importe de préciser que les remarques et réserves faites ci-dessus
ne pré-jugent rien quant à l'activité de ceux qui, de nos jours, ont repris le
flambeau de la Rose-Croix.
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ROUGE
Le rouge est, selon la symbolique chrétienne, une
des trois couleurs fondamentales avec le noir et le blanc. Il symbolise l'Amour
Divin. Dans la symbolique mythologique, il a toutes les valeurs symboliques de
Mars (le sang, la guerre, la colère), ce que le langage courant a confirmé.
Dans les langues slaves, les mots du type chervonié (en russe, en polonais notamment)
signifient à la fois rouge et beau. En thibétain, le mot Mé signifie à la fois
rouge et trois (la flamme a d'ailleurs une forme triangulaire et il y a toute
une correspondance symbolique dans cette direction). En Chine, à certaines
époques et dans certaines régions, le rouge fut la couleur du deuil. Le
rouge-sang un peu noir est donné aussi, dans la symbolique du Moyen Age, comme
symbole du Démon. Il est difficile de retrouver une filière centrale dans tous
ces sens. Mais il faut mentionner des expériences faites récemment sur l'influence
des couleurs : on peignait de diverses couleurs les verrières éclairant les
différents ateliers d'une usine. Alors que les ouvriers travaillant en lumière
bleue, par exemple, étaient d'une mollesse extrême, ceux des ateliers rouges
étaient particulièrement nerveux et agressifs ; on enregistra des batailles
sans grand prétexte. L'analogie du rouge et du sang a donc une base certaine ;
celle du rouge et du feu ne fait pas de doute ; celle du rouge et de l'amour se
comprend. Les variations et additions procèdent d'éléments propres à telles ou
telles dispositions particulières des inconscients raciaux.
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RUBEUS
Figure de géomancie, dont le nom français est le
Rouge, le nom populaire le déterminé et le nom populaire arabe, la rougeur.
Elle exprime, au sens propre et au sens figuré, tout ce qui correspond au
symbolisme du feu et de la virilité : passion, incendie, sang, guerre, meurtre,
révolution, colère, pléthore, action rapide, etc... Correspondances : Feu,
Mars.
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RUBEZAHL
Prince des gnomes, fameux chez les habitants des
monts Sudètes. Il est extrêmement malin, comme tous les êtres de son espèce, et
joue mille tours aux montagnards. On a écrit des volumes sur son compte; il
est même le héros de quelques romans; Musoeus a conté longuement ses prouesses.
Et toutefois on n'a pas encore suffisamment éclairci ce qui concerne ce lutin,
qui probablement est un personnage de l'ancienne mythologie slave. Il paraît encore,
dit-on, dans quelque coin éloigné; mais chaque année il perd de sa renommée et
de sa considération. C'est le même que Ribenzal.
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RUBIS
Gemme dédiée à Mars et qui, dans la tradition,
donne de la vigueur aux muscles, guérit les maux de l'oreille gauche ainsi que
sa surdité, agit sur la vésicule biliaire et fortifie les organes génitaux
externes. Elle est favorable dans la lutte, le courage ou l'effort, permet de
réaliser plus aisément ses projets. Elle a des vertus dont bénéficient surtout
les polémistes, les militaires, les métallurgistes. D'autres commentateurs de
la tradition lui confèrent le pouvoir d'écarter les serpents ou les araignées,
de renforcer la mémoire et la joie, d'être excellente pour le cerveau, le
coeur, la vigueur et la mémoire, de clarifier le sang et de protéger le coeur
contre les poisons et même contre la peste.
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RUGGIERI (COSME)
Sorcier florentin et courtisan de Catherine de
Médicis; il fut appliqué à la question, en 1574, comme prévenu d'avoir attenté
par ses charmes aux jours de Charles IX, qu'il voulait envoûter
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RUGNER
Géant scandinave, dont la lance énorme était faite
de pierre à aiguiser. Dans un duel, Thor la lui brisa d'un coup de sa massue,
grosse comme un dôme, et en fit sauter les éclats si loin, que c'est de là que
viennent toutes les pierres à aiguiser qu'on trouve dans le monde, et qui
paraissent évidemment rompues par quelque effort.
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RUNES
Lettres ou caractères magiques, que les peuples du
Nord croyaient d'une grande vertu dans les enchantements. Il y en avait de
nuisibles, que l'on nommait runes amères; on les employait lorsqu'on voulait
faire du mal. Les runes secourables détournaient les accidents ; les runes
victorieuses procuraient la victoire à ceux qui en faisaient usage; les runes
médicinales guérissaient des maladies; on les gravait sur des feuilles
d'arbres. Enfin, il y avait des runes pour éviter les naufrages, pour soulager
les femmes en travail, pour préserver des empoisonnements. Ces runes
différaient par les cérémonies qu'on observait en les écrivant, par la matière
sur laquelle on les traçait, par l'endroit où on les exposait, par la façon
dont on arrangeait les lignes, soit en cercle, soit en ligne serpentante, soit
en triangle, etc. On trouve encore plusieurs de ces caractères tracés sur les
rochers des mers du Nord.
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RYMER
Géant, ennemi des dieux chez les Scandinaves; il
doit à la fin du monde être le pilote du vaisseau Naglefare.
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