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DICTIONNAIRE DES SCIENCES OCCULTES
D'après J.Collin de Plancy
1391 Articles
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PACTE
Le Pacte avec le Diable a été fort en vogue au
Moyen Age. On en aurait peut-être oublié l'existence si le Faust de Goethe n'en
avait prolongé la notion jusqu'à nous. Pourtant, aucune pratique n'a eu autant
de vogue ni de mystérieux attrait. On la décrit de mille manières. Toujours
elle comporte une préparation : vie nocturne, alimentation composée de mets
interdits selon les rituels anciens, etc... ; puis, une invocation nécessitant
un matériel variable mais toujours une flamme ou un brasier ; puis enfin la
signature d'un contrat, ou pacte, signé avec du sang provenant du bras gauche.
Les grimoires imaginent d'accompagner ces cérémonies de toutes sortes de
formules consacrées et entremêlées de blasphèmes, et d'en fixer le protocole
d'une manière si complexe que peu de gens se seraient effectivement trouvés en
posture de pouvoir y souscrire. Aussi existe-t-il des pactes tacites et des
équivalents de pacte.
Au vrai, les sorciers ont moins fait pour le diable
que les théologiens eux-mêmes. L'esprit scholastique aimant à classer ot à
clarifier les choses, il se trouve que les démonologues ont dressé à l'usage des
théologiens des tableaux fort utiles à la fois aux adeptes sorciers et aux
chercheurs actuels. De plus, le point de vue des théologiens, auxiliaires de la
justice, ne laisse pas d'être inquiétant par l'acception démesurément large
qu'il accorde au pacte. En effet, relève du Pacte tacite avec le Diable toute
pratique dont on espère un résultat ne procédant ni des lois de la nature ni de
l'intervention divine sollicitée en bonne et due forme. On voit quel danger
permanent auraient couru les inventeurs et quels dangers couraient en fait les
guérisseurs, magiciens et « philosophes » divers. Les mêmes théologiens
considéraient comme équivalent au Pacte le fait de recourir aux services de
ceux qui se trouvent dans le cas de pactiser. On voit tout le parti qu'il était
possible de tirer de cette conception lorsqu'il s'agissait de compromettre un
indésirable. Le Pacte formel, tel que le définissent les théologiens, suppose
un commerce personnel avec le Diable, mais s'entend aussi du fait d'avoir
recours à un invocateur pactisant ou même du fait d'invoquer Satan dans
l'intention. Tous les détails nécessaires ajoutés pour éclairer des décrets,
constituaient un excellent manuel de pactologie.
Le vulgaire, qui ignorait les textes mais
s'imprégnait inconsciemment de la consistance donnée à la chose, ajoutait maint
détail pittoresque dont le meilleur n'est pas toujours resté dans la légende.
On sait toutefois que, selon la croyance populaire, celui qui avait souscrit un
Pacte avec le Diable perdait son double; aussi n'avait-il plus d'image de
lui-même lorsqu'il se regardait dans la glace aussi ne portait-il plus d'ombre
lorsqu'il était au soleil, etc... Les effets bénéfiques du Pacte (jeunesse,
invisibilité, toute-puissance, ubiquité, richesse, séduction, etc...) ne duraient
pas éternellement mais seulement une vingtaine d'années. D'ailleurs, le Diable
raccourcissait quelquefois le délai par pure filouterie ; inversement, il se
faisait bassement duper comme un enfant... Le folklore allemand est plein de
légendes sur les roueries des paysans à l'égard du Diable. Tel celui-ci, qui
fixe pour condition au diable de remplir sa botte d'or après avoir pris soin
d'en ôter la semelle et l'avoir placée au-dessus d'une immense fosse ; tel cet
autre qui promet au diable tout ce qui poussera sur son champ, mais plante des
betteraves et contraint le diable à se contenter des feuilles, et renouvelle
l'exploit l'année suivante en promettant au diable le dessous du sol mais en
plantant, cette fois, du blé.
A côté, ou au-dessus de ces enfantillages, les
grands personnages faisaient les choses plus sérieusement. On connaît le cas
Faust, qui est légendaire, mais est inspiré, dit-on, d'une histoire vraie. La
Bibliothèque Nationale conserve précieusement le Pacte signé du sang d'Urbain
Grandier, l'infortuné prieur de Loudun. La Bibliothèque de l'Arsenal possède
aussi une belle collection de grimoires, sceaux et pantacles diaboliques, qui
donnent en quelque sorte corps à la vérité historique du Pacte. Reste à
expliquer à quoi correspondait réellement ce contrat extraordinaire. A la
vérité, bien des hypothèses sont ouvertes. D'abord, on peut dire que le taux de
réalité concrète du Pacte est le même au minimum que celui de la lutte
d'Abraham avec l'ange, ou que celui de la Tentation de Saint Antoine. Dans des
manifestations de cette envergure ou de cette consistance, il faut opter soit
pour la valeur mythique et symbolique pure, soit pour le phénomène
hallucinatoire, soit pour une réalité concrète d'un ordre quelconque. A
considérer les choses d'un point de vue rationaliste critique, nous savons que
la question remet en jeu l'éternel problème du critérium de la réalité. C'est
une impasse.
On peut considérer le Pacte comme une vérité pragmatique, comme un concept
opérationnel, ou tout autre chose du point de vue épistémologique. Du point de
vue expérimental, on peut plus simplement rapprocher les éventuelles
apparitions du Diable des apparitions concrètes d'entités. Les voyageurs du
Thibet rapportent des choses plus extraordinaires et disent les avoir vues. Par
ailleurs, à la rédaction des pactes ce que nous savons de la métapsychique
justifie assez leurs dires, même si on leur accorde une large part
d'exagération involontaire.
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PAJOT ( MARGUERITE )
Sorcière qui fut exécutée à Tonnerre en 1576, pour
avoir été aux assemblées nocturnes des démons et des sorciers. Elle composait
des maléfices et faisait mourir les hommes et les animaux. Elle avait de plus
tué un sorcier qui n'avait pas voulu lui prêter un lopin de bois avec lequel il
faisait des sortiléges. Une remarque singulière qu'on avait notée, c'est
qu'elle revenait du sabbat toujours toute froide.
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PALINGENESIE
Ce mot veut dire renaissance. Duchêne dit avoir vu
à Cracovie un médecin polonais qui conservait dans des fioles la cendre de
plusieurs plantes; lorsqu'on voulait voir une rose dans ces fioles, il prenait
celle où se trouvait la cendre du rosier, et la mettait sur une chandelle
allumée : après qu'elle avait un peu senti la chaleur, on commençait à voir
remuer la cenre; puis on remarquait comme une petite nue obscure qui, se
divisant en plusieurs parties, venait enfin à représenter une rose si belle,
si fraîche et si parfaite, qu'on l'eût jugée palpable et odorante, comme
cellequi vient du rosier. Cette nouveauté fut poussée plus loin. On assura que
les morts pouvaient revivre naturellement, et qu'on avait des moyens de les
ressusciter en quelque façon. Van der Bect, surtout, a donné ces opinions pour
des vérités incontestables ; et dans le système qu'il a composé pour expliquer
de si étranges merveilles, il prétend qu'il y a dans le sang des idées
séminales, c'est-à-dire des corpuscules qui contiennent en petit tout l'animal.
Quelques personnes , dit-il , ont distillé du sang humain nouvellement tiré, et
elles y ont vu , au grand étonnement des assistants saisis de frayeur, un
spectre humain qui poussait des gémissements. C'est pour ces causes, ajoute-t-il,
que Dieu a défendu aux Juifs de manger le sang des animaux, de peur que les
esprits on idées de leurs espèces qui y sont contenues ne produissent de
funestes effets. Ainsi, en conservant les cendres de nos ancêtres, nous
pourrons en tirer des fantômes qui nous en représenteront la figure. Quelle
consolation, dit le P. Lebrun, que de passer en revue son père et ses aïeux,
sans le secours du démon, et par une nécromancie très-permise !. Quelle
satisfaction pour les savants que de ressusciter en quelque manière les
Romains, les Grecs, les Hébreux et toute l'antiquité ! Rien d'impossible à
cela, il suffit d'avoir les cendres de ceux qu'on veut faire paraître. Ce
système eut, comme toutes les rêveries , beaucoup de partisans.On prétendait
qu'après avoir mis un moineau en cendres, et en avoir extrait le sel, on avait
obtenu, par une chaleur modérée, le résultat désiré. L'académie royale d'Angleterre
essaya, dit-on, cette expérience sur un homme. Je ne sache pas qu'elle ait
réussi. Mais cette découverte, qui n'aurait pas dû occuper un seul instant les
esprits, ne tomba que quand un grand nombre de tentatives inutiles eut prouvé
que ce n'était non plus qu'une ridicule chimère.
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PALLADIUM
Petites statues douées de vertus protectrices
magiques et dont on ornait la plupart des villes de l'Antiquité. Le Palladium
de Troyes était célèbre, celui de Jérusalem également, mais la représentation
des images y étant proscrite, elle consiste en une inscription sur plaque
carrée.
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PALINGENESIE
Le mot signifie textuellement nouvelle naissance.
Il s'emploie tantôt en parlant de la deuxième naissance qui est le fruit de
l'initiation, tantôt des renaissances dont fait état la doctrine de
transmigration.
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PALMOSCOPIE
Augure qui s'appelait aussi palmicum, et qui se
tirait de la palpitation des parties du corps de la victime, calculées à la
main.
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PALUD ( MADELEINE
DE MENDOZ DE LA )
Fille d'un gentilhomme de Marseille, et soeur du
couvent des ursulines, qui fut ensorcelée par Gaufridi, à l'âge de dix-neuf
ans.
Cette femme, quarante ans après le procès de
Gaufridi, ayant voulu se mêler encore de sorcellerie, fut condamnée, par arrêt
du parlement de Provence, à la prison perpétuelle, en 1653.
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PAMILIUS
Pamilius de Phères, tué dans un combat, resta dix
jours au nombre des morts; on l'enleva ensuite du champ de bataille pour le
porter sur le bûcher; mais il revint à la vie et raconta des histoires
surprenantes de ce qu'il avait vu pendant que son corps était resté sans
sentiment
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PAN
L'un des huit grands dieux, ou dieux de la première
classe chez les Egyptiens. On le représentait sous les traits d'un homme dans
la partie supérieure de son corps, et sous la forme d'un bouc dans la partie
inférieure.
Dans les démonographies, c'est le prince des démons
incubes.
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PANACEE ( UNIVERSELLE )
La panacée fut l'un des rêves des alchimistes, si
l'on en croit les dictionnaires. En fait, cette expression désigne un stade de
l'ascèse alchimique, stade caractérisé par la possibilité d'effectuer la
guérison par contact ou par simple volonté. Il ne faut pas croire pour autant
que lorsqu'un homme en arrive là, il n'est pas capable aussi de faire des
élixirs souverains. Il ne faut donc pas croire que la Panacée Universelle soit
seulement une abstraction. Il est notamment un alchimiste contemporain qui
s'est consacré pendant des années à reprendre minutieusement les indications
des alchimistes et à trouver en cours de route (il n'en est que là pour
l'instant) une certaine panacée secondaire ayant les aspects prévus et qu'il a
fait analyser. On y retrouve notamment, à l'état hyper-concentré, toutes les
vitamines, de la pénicilline et pas mal de corps inconnus. Il sait quels
efforts intérieurs lui coûte cette découverte et pense être plusieurs années
avant d'en arriver au stade suivant. Cela posé, attendons. Il sait aussi que sa
culture scientifique ne lui sert à rien, en l'occurrence, qu'elle est notamment
incapable de lui dicter le moyen de transmettre en clair ce qu'il a fait depuis
le début de son expérience.
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PANDAEMONIUM
Capitale de l'empire infernal, selon Milton.
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PANEROS
Pline cite une pierre précieuse de ce nom qui
rendait les femmes fécondes.
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PANJACARTAGUEL
Ce mot, qui chez les Indiens désigne les cinq
dieux, exprimait aussi les cinq éléments qui, engendrés par le Créateur,
concoururent à la formation de l'univers. Dieu, disent-ils, tira l'air du
néant. L'action de l'air forma le vent. Du choc de l'air et du vent naquit le
feu. A sa retraite celui-ci laissa une humidité, d'où l'eau tire son origine.
De l'union de ces puissances résulta une écume; la chaleur du feu en composa
une masse qui fut la terre.
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PANTACLES
Espèces de talismans magiques. Toute la science de
la clavicule dépend de l'usage des pantacles, qui contiennent les noms
ineffables de Dieu. Les pantacles doivent être faits le mercredi, au premier
quartier de la lune, à trois heures du matin, dans une chambre aérée,
nouvellement blanchie, où l'on habite seul. On y brûle des plantes
odoriférantes. On a du parchemin vierge, sur lequel on décrit trois cercles
l'un dans l'autre, avec les trois principales couleurs : or , cinabre et vert;
la plume et les couleurs doivent être exorcisées. On écrit alors les noms
sacrés; puis on met le tout dans un drap de soie. On prend un pot de terre où
l'on allume du charbon neuf, de l'encens mâle et du bois d'aloès, le tout
exorcisé et purifié; puis, la face tournée vers l'orient, on parfume encore les
pantacles avec les espèces odoriférantes, et on les remet dans le drap de soie
consacré, pour s'en servir au besoin.
On ne peut faire aucune opération magique pour
exorciser les esprits, sans avoir ce sceau qui contient les noms de Dieu. Le
pantacle n'est parfait qu'après qu'on a renfermé un triangle dans les cercles
; on lit dans le triangle ces trois mots : formatio, reformatio,
transformation. A côté du triangle est le mot agla, qui est très-puissant pour
arrêter la malice des esprits. Il faut que la peau sur laquelle on applique le
sceau soit exorcisée et bénite ; en exorcise aussi L'encre et la plume dont ont
se sert pour écrire les noms dont on vient de parler.
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PANTARBE
Pierre fabuleuse à laquelle quelques docteurs ont
attribué la propriété d'attirer l'or, comme l'aimant attire le fer.
Philostrate, dans la
Vie d'Apollonius, en raconte des merveilles : L'éclat
en est si vif, dit-il, qu'elle ramene le jour au milieu de la nuit. Mais, ce
qui est plus étonnant encore, cette lumière est un esprit qui se répand dans la
terre et attire insensiblement les pierres précieuses ; plus cette vertu
s'étend, plus elle a de force; et toutes ces pierres dont la pantarbe se fait
une ceinture ressemblent à un essaim d'abeilles qui environnent leur roi. De
peur qu'un si riche trésor ne devînt trop vil, non-seulement la nature l'a
caché dans la terre profonde, mais elle lui a donné la faculté de s'échapper
des mains de ceux qui voudraient la prendre sans précaution. On la trouve dans
cette partie des Indes où s'engendre l'or.
Suivant l'auteur des Amours de Théagène et de
Chariclée, elle garantit du feu ceux qui la portent.
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PAOUAOUCI
Enchantements ou conjurations au moyen desquels
les naturels de la
Virginie prétendent faire paraître des nuages
et tomber de la pluie.
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PAON
Symbole des princesses. Les Persans appelaient
l'ange Gabriel: le Paon du Paradis. On sait aussi que, Argus endormi au son de
la flûte par Mercure, puis décapité pour s'être révolté contre Isis et avoir, à
l'aide de ses cent yeux toujours ouverts, vu ce qu'il ne devait pas voir, fut
ensuite transformé en paon. La naissance de cette légende a des causes
multiples. L'une d'elles est certainement le fait que l'imagination populaire a
toujours été frappée de la similitude qui existe entre les cercles colorés du
plumage de la queue du paon et l'image d'un oeil.
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PAPILLON
L'image matérielle de l'âme la plus généralement
adoptée est le papillon. Les artistes anciens donnent à Platon une tête avec
des ailes de papillon, parce que c'est le premier philosophe grec qui ait écrit
dignement sur l'immortalité de l'âme.
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PARACELSE
(Philippus Aurcolus Théophrastus Bombast von
Hohenheim)
Né dans le canton de Zurich en 1493. Il voyagea,
vit les médecins de presque toute l'Europe, et conféra avec eux. Il se donnait
pour le réformateur de la médecine; et voulant en arracher le sceptre à
Hippocrate et à Galien, il décria leurs principes et leur méthode. On lui doit
la découverte de l'opium et du mercure, dont il enseigna l'usage. Paracelse
est surtout le héros de ceux qui croient à la pierre philosophale, et qui lui
attribuent hautement l'avantage de l'avoir possédée, s'appuyant en cela de sa
propre autorité. C'était quelque-fois un homme étonnant et un grand charlatan.
Quand il était ivre, dit Wetternus, qui a demeuré vingt-sept mois avec lui, il
menaçait de faire venir un million de diables, pour montrer quel empire et
quelle puissance il avait sur eux. Mais il ne disait pas de si grandes
extravagances quand il était à jeun. Il avait, selon les démonomanes, un démon
familier renfermé dans le pommeau de son épée. Il disait que Dieu lui avait
révélé le secret de faire de l'or; et il se vantait de pouvoir, soit par le
moyeu de la pierre philosophale, soit par la vertu de ses remèdes, conserver la
vie aux hommes pendant plusieurs siècles. Néanmoins il mourut à quarante-huit
ans, en 1541, à Salzbourg.
Les médecins, ses rivaux, n'ont pas peu contribué à
le décrier. « Ce fut le diable (dit le docteur Louis de Fontenettes ,
dans la préface de son Hippocrate dépaysé), qui suscita Paracelse, auteur de la
plus damnable hérésie qui ait jamais été tramée contre le corps humain. »
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PARCHEMIN VIERGE
Il est employé dans la magie en plusieurs manières.
On appelle parchemin vierge celui qui est fait de peaux de bêtes n'ayant jamais
engendré. Pour le faire, on met l'animal qui doit le fournir dans un lieu
secret ou personne n'habite, on prend un bâton vierge, ou de la sève de l'année
; on le taille en forme de couteau; puis on écorche l'animal avec ce couteau de
bois, et avec le sel on sale ladite peau, que l'on met au soleil pendant quinze
jours. On prendra alors un pat de terre vernissé, autour duquel on écrira des
caractères magiques. Dans ce pot on mettra une grosse pierre de chaux vive,
avec de l'eau bénite et ladite peau; on l'y laissera neuf jours entiers. On la
tirera enfin, et avec le couteau de bois, on la ratissera pour en ôter le poil;
on la mettra sécher pendant huit jours à l'ombre, après l'avoir aspergée ; on
la serrera ensuite dans un drap de soie, avec tous les instruments de l'art.
Qu'aucune femme ne voie ce parchemin, parce qu'il perdrait sa vertu. C'est sur
ce parchemin qu'on écrit ensuite les pantacles, talismans, figures magiques,
pactes et autres pièces.
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PARFUMS
On dit que si l'on se parfume avec de la semence de
lin et de psellium, ou avec les racines de violette et d'ache, on connaîtra les
choses futures, et que pour chasser les mauvais esprits et fantômes nuisibles,il
faut faire un parfum avec calment, pivoine, menthe et palma-christi. On peut
assembler les serpents par le parfum des os de l'extrémité du gosier de cerf,
et, au contraire, on les peut chasser et mettre en fuite si on allume la corne
du même cerf. La corne du pied droit d'un cheval ou d'une mule, allumée dans
une maison, chasse les souris, et celle du pied gauche, les mouches. Si on
fait un parfum avec le fiel de seiche, du thymiamas, des roses et du bois
d'aloès, et qu'on jette sur ce parfum allumé de l'eau ou du sang, la maison
semblera pleine d'eau ou de sang; et si on jette des-sus de la terre labourée,
il semblera que le sol tremble.
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PARLANGE CHARLES
Guérisseur célèbre de Paris. Mérite d'être cité
pour avoir réalisé pour la première fois sous contrôle, la momification d'une
côtelette de mouton se trouvant à Toulouse, depuis Paris où il habitait. Cette
expérience mémorable fut faite en 1934.
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PARANATELLONS
Sorte d'horoscope journalier universellement
applicable à toutes les personnes nées un jour donné, sans considération de
l'année de naissance
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PARQUES
Divinités que les anciens croyaient présider à la
vie et à la mort maîtresses du sort des hommes, elles en réglaient les
destinées. La vie était un fil qu'elles filaient : l'une tenait la quenouille,
l'autre le fuseau, la troisième avec ses grands ciseaux coupait le fil. On les
nomme Clotho, Lachésis et Atropos. On les fait naître de la Nuit,
sans le secours d'aucun dieu; Orphée, dans l'hymne qu'il leur adresse, les
appelle les filles de l'Erèbe.
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PART DE FORTUNE ( ASTROLOGIE )
En Astrologie, l'emplacement de la Part de Fortune
se détermine en reportant, à partir de l'Ascendant, la distance angulaire qui
sépare le Soleil de la Lune. Les Astrologues ne sont pas d'accord sur sa
signification ; alors que la tradition lui accorde une valeur sûre concernant
la prospérité financière.
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PART DE FORTUNE ( GEOMANCIE )
En Géomancie, lorsque le jet de points est terminé,
on compte le nombre total de points jetés. On divise le nombre par douze. Le
reste de la division désigne la Maison dans laquelle tombe la part de fortune.
Si cette maison est occupée par une figure bénéfique, elle renforce cette
valeur et inversement, elle aggrave la situation si la figure occupant la
maison est maléfique. S'il y a passation de la figure occupée par la maison
dans laquelle tombe la part de fortune, au domicile du juge, cette passation
revêt alors une importance exceptionnelle et doit passer au tout premier plan
de l'interprétation du thème.
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PARTHÉNOMANCIE
Divination pour connaître la présence ou l'absence
de fa virginité. On mesurait le cou d'une fille avec un fil, et en répétant
l'épreuve avec le même fil, on tirait mauvais présage du grossissement du cou.
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PASÉTÈS
Magicien qui achetait les choses sans les
marchander; niais l'argent qu'il avait donné n'enrichissait que les yeux, car
il retournait toujours dans sa bourse.
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PASSALORYNCHITES
Hérétiques des premiers siècles, ainsi nommés de
deux mots grecs qui veulent dire pieu dans le nez. Ils croyaient qu'on ne
pouvait prier convenablement qu'en se mettant deux doigts, comme deux pieux,
dans les deux narines.
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PASSATION
En Géomancie, on appelle passation le fait qu'une
même figure se retrouve dans une autre ou plusieurs autres maisons (on dit
qu'il y a passation simple, ou passation avec répétition). Il y a passations
parallèles lorsque plusieurs figures passent d'une maison à l'autre en
conservant le même écart. Il y a passation double lorsqu'une figure passe d'une
maison à la maison suivante. La passation implique une synergie entre les
éléments représentés par les maisons entre lesquelles elle s'effectue.
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PATALA
Nom de l'enfer des Indiens.
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PATINIAC
Superstition particulière aux Indiens des îles
Philippines. C'est un sortilége qu'ils prétendent attaché au fruit d'une
femme, dont l'effet est de prolonger les douleurs de l'enfantement et même de
l'empêcher. Pour lever le charme, le mari ferme bien la porte de la case, fait
un grand feu tout à l'entour, quitte les vêtements dont il est couvert, prend
une lance ou un sabre , et s'en escrime avec fureur contre les esprits
invisibles jusqu'à ce que sa femme soit délivrée.
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PEGOMANCIE
Autre nom de l'hydromancie. On réservait plus
particulièrement ce nom à la divination qui se faisait avec de l'eau de
fontaine.
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PENATES
Voir au mot MANES.
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PENTAGRAMME
Des deux polygones à cinq côtés (le pentagone et
l'étoile à cinq branches), on réserve généralement à ce dernier le nom de
pentagramme. Cette figure a, selon la science talismanique, une foule de
valeurs. Pour s'en tenir à une symbolique plus simple, il faut la placer dans
la continuité des polygones et voir quelles sont ses correspondances
analogiques spécifiques. Ces correspondances sont indiquées par le symbolisme
même du cinq. Par surcroît, l'histoire du courant judéo-chrétien montre que le
triangle est l'attribut de Jéhovah et la croix celui du Christ. L'étoile à cinq
branches est l'attribut de l'ère suivante, le Christ (dans l'ordre 3, 4, 5...
Père, Fils, Saint-Esprit). en fait, et comme nous le signalons ailleurs,
l'Islamisme, la dernière grande religion créée, a pour emblème l'étoile
d'argent, l'U. R. S. S. l'étoile rouge, les U. S. A. l'étoile blanche. L'étoile
d'or est l'emblème du Saint-Esprit).
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PERESPRIT
Les spirites désignent par périsprit le corps
astral, qui participerait à la fois du corps et de l'esprit immatériel. Pour
eux, en effet, et pour certains métapsychistes (mais alors au titre de simple
hypothèse de travail), la nature est triple : le périsprit, la matière et
l'esprit. Il est d'ailleurs peu probable que le nombre de nos plans se limite à
trois. Par surcroît, tous sont à la fois matière et esprit.
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PERICLES
Général athénien qui, se défiant de l'issue d'une
bataille, pour rassurer les siens, fit entrer dans un bois consacré à Pluton un
homme d'une taille haute, chaussé de longs brodequins, ayant les cheveux épars,
vêtu de pourpre, et assis sur un char traîné de quatre chevaux blancs, qui
parut au moment de la bataille, appela Périclès par son nom, et lui commanda de
combattre, l'assurant que les dieux donnaient la victoire aux Athéniens. Cette
voix fut entendue des ennemis, comme venant de Pluton, et ils en eurent une
telle peur qu'ils s'enfuirent sans tirer l'épée.
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PERIS
Génies femelles des Persans, d'une beauté
extraordinaire ; elles sont bienfaisantes, habitent le Ginnistan, se
nourrissent d'odeurs exquises, et ressemblent un peu à nos fées. Elles ont
pour ennemis les dives.
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PERITHE
Pierre jaune qui avait, dit-on, la vertu de guérir
la goutte et qui brûlait la main quand on la serrait fortement.
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PERLE
Gemme dédiée à la lune au sens Phoebé (au sens
Diane, c'est la pierre de lune qui est consacrée à cet astre). Universellement
considérée comme bénéfique, elle ne justifie pas le discrédit dans lequel la
jette quelquefois In superstition contemporaine. Ayant un pouvoir de pantacle
attractif des forces lunaires les plus positives, elle compensera, au mieux, du
point de vue organique, toutes les sécheresses procédant du tempérament nerveux
et toutes les scléroses procédant d'une mauvaise influence de Saturne.
Typiquement, elle a une valeur rajeunissante et son effet est particulièrement
sensible au niveau de la peau.
Dans le domaine psychologique et dans le cadre du
symbolisme de l'oeil gauche, elle confère l'intuition lorsqu'elle manque, et
favorise aussi l'imagination créatrice. Elle éveille enfin le domaine de sa
sensibilité et de l'affectivité, ce qui lui fait accorder le pouvoir de donner
l'esprit de finesse à ceux qui n'ont que l'esprit de géométrie. L'histoire
rapporte d'autre part que la perle a été employée jusqu'au xixe siècle dans une
forme de divination dite Margaritomancie.
Nous ne ferons que citer pour mémoire les compositions
dans lesquelles entre la perle et auxquelles la tradition attribue les
propriétés suivantes : la poudre de perle mêlée au jus de citron et bue était
un merveilleux anti-dote ; elle entrait aussi dans la préparation de la célèbre
poudre de gascoigne dont il est parlé dans les vieux formulaires. D'autres
formules procèdent avec évidence des rapports symboliques qui existent entre la
perle et l'argent.
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PERTEMAN
Une jeune fille de la commune d'Uccle (près de
Bruxelles) avait dit à plusieurs personnes qu'elle était ensorcelée ; que la
nuit des spectres et des revenants, vêtus de longues robes jaunes, se
présentaient devant son lit et venaient lui causer de grandes frayeurs, au
point que sa santé en était altérée. Les frères de cette jeune fille, croyant
que leur soeur était réellement ensorcelée, eurent recours à un individu de
la commune surnommé le perteman ( le joueur de mauvais tours ), qui avait la
réputation de posséder le moyen de conjurer les spectres et les esprits
malins. Cet homme s'attendait probablement et pour cause à être consulté par
les parents de la jeune fille ; il se mit donc en devoir d'employer, moyennant
salaire bien entendu, ses talents surnaturels, comme il les appelait, pour
combattre les oeuvres des nombreuses sorcières, dont il prétendait que la jeune
fille était la victime. Presque tous les soirs il se rendait, muni d'un gros
livre, au domicile de la fille, y allumait des chandelles et restait souvent
là toute la nuit ; cependant le revenant reparaissait toujours lorsque l'exorciseur
ne venait pas; enfin, le perteman vint annoncer qu'il était parvenu à
reconnaître la cause du malheur et le remède à employer ; ce remède était une
somme de 15 francs à répartir entre les trente sorcières qui assiégaient la
malheureuse jeune fille ; on les calmait donc à raison de 50 centimes par tête.
Le frère de cette infortunée, ne possédant pas la
somme de quinze francs, alla consulter le bourgmestre, et l'on conçoit qu'il
n'en fallut pas davantage pour mettre un terme aux manoeuvres du sorcier.
L'autorité communale envoya, le soir même où le perteman devait venir opérer
le désenchantement définitif, deux gardes forestiers chargés de vérifier ce qui
se passait; ceux-ci trouvèrent le perteman dans la maison. Il s'occupait à
feuilleter son gros volume, à jeter de l'eau bénite et à marmotter certaines
paroles ; vers minuit, ils virent approcher de la maison une femme habillée de
jaune, qui alla écouter à la porte ; un instant après, le perteman sortit,
disposé à lier conversation avec le revenant ; il aperçut alors les gardes,
prit la fuite, ainsi que la femme, et dans son trouble il laissa tomber son
volume mystérieux, qui, vérification faite, fut trouvé être un ouvrage de
Mirabeau intitulé : De la monarchie prussienne, sous Frédéric le Grand.
Le perteman fut arrêté, et depuis le revenant n'a
plus été vu ni par la jeune fille ni par personne.
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PENTEMAN
Le peintre Penteman , né à Rotterdam, vers l'an
1650, fut chargé de représenter dans un tableau des têtes de morts et
plusieurs autres objets capables d'inspirer du mépris pour les amusements et
les vanités du siècle. Afin d'avoir sous les yeux des modèles, il entra dans
un cabinet d'anatomie, qui devait lui servir d'atelier. En dessinant les
tristes objets qui l'entouraient, l'artiste s'assoupit malgré lui et céda
bientôt aux charmes du sommeil. Il en goûtait à peine les douceurs, qu'il fut
réveillé par un bruit extraordinaire. Quelle dut être sa frayeur, en voyant
remuer les têtes des squelettes qui l'environnaient, et en apercevant les
corps suspendus au plancher s'agiter et se heurter avec violence. Saisi
d'effroi, Penteman sort de ce lieu terrible, se précipite du haut de l'escalier
et tombe dans la rue à demi-mort. Lorsqu'il eut repris connaissance, il fut
facile de s'assurer que le spectacle dont il venait d'être épouvanté n'était
que trop naturel, puisqu'il avait été occasionné par un tremblement de terre.
Mais la terreur avait tellement glacé son sang qu'il mourut peu de jours après.
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PESTE
Les rois de Hongrie se vantaient de guérir la
jaunisse, comme les rois de France guérissaient les écrouelles, et ceux de
Bourgogne dissipaient la peste.
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PET
Qui pète en mangeant voit le diable en mourant.
Axiome populaire répandu pour enseigner la bienséance aux enfants dans les
contrées où l'on mange beaucoup de choux et de navets.
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PETCHIMANCIE
Divination par les brosses ou vergettes. Quand un
habit ne peut pas se vergeter, c'est un signe qu'il y aura de la pluie.
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PETIT-PIERRE
Les contes populaires de l'Allemagne donnent ce nom
au démon qui achète les âmes et avec qui on fait pacte. Il vient au lit de mort
sous la forme d'un nain chercher ceux qu'il a achetés.
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PETPAYATONS
Les Siamois appellent ainsi les mauvais esprits
répandus dans l'air. S'ils préparent une médecine, ils attachent au vase plusieurs
papiers, où sont écrites des paroles mystérieuses pour empêcher que les
Petpayatons n'emportent la vertu du remède.
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PEUPLIER
Les anciens regardaient le peuplier comme un arbre
dédié aux enfers et aux démons.
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PHAETON ou ERIDAN
L'un des favoris d'Aphrodite, fils d'Eos et de
Céphale. On racontait qu'il avait été enlevé tout jeune par la déesse et
qu'elle le nomma le gardien nocturne de ses temples sacrés. Les Grecs donnent
quelquefois le nom de Phaéton au Soleil. En fait, Phaéton conduisit une fois le
char du Soleil, son père, mais tantôt s'approchait trop de la terre, tantôt
s'en éloignait trop, jusqu'à ce que Jupiter inquiet n'en vint à le foudroyer.
Il tomba dans le Pô, qui porta autrefois précisément le nom d'Eridan. Encore
que l'idée n'en soit pas clairement exprimée, il y a peut-être là une
transposition du phénomène astronomique de l'excentricité des orbites (pour
documentation, chercher ce qui concerne Eridan, Clymène, Epaphus, Apollon,
Cyenus, Héliades, Tithon, Aurore).
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PHAENIX
Oiseau fabuleux qui, selon la mythologie
égyptienne, n'apparaissait en Egypte que tous les cinq cents ans. Il venait
alors à tire-d'aile du fond de l'Arabie où il était né, apportant le cadavre
de son père au temple d'Héliopolis, pour l'y ensevelir sous une couche de
myrte. Il ressemblait à un aigle et était adoré en qualité d'âme d'Osiris. Ceci
explique qu'il ait eu deux attributs singuliers :
1 °) Celui d'être unique.
2 °) Celui de renaitre de ses cendres. Ces deux
attributs s'expliquent aussi en fonction de la signification symbolique du
Phaenix : l'âme immortelle.
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PHALLUS
On sait que les Grecs ont aussi appelé Mercure :
Chrysorapis, c'est-à-dire « qui a une verge d'or ». Ce à quoi les
commentateurs prudents n'ont pas manqué de signaler qu'il s'agissait du caducée
et non d'autre chose, et ils ont raison. Mais si le mot verge a un double sens
dans notre langue, c'est que précisément cet attribut-instrument a un sens
symbolique. La verge d'Aaron, le sceptre royal, la Lance de Parsifal, la
Baguette magique, le Bâton du Tarot, le Bâton de Moïse, la Marotte du Fou, sont
des symboles ou attributs équivalents de même valeur que le Lingham hindou. Une
des formes équivalentes est le serpent (le bâton de Moïse se change en serpent
sous les yeux du Pharaon), et comme lui, il est la force de vie.
Il faudrait reprendre toute la mythologie pour
traiter la question du symbolisme phallique. Nous ne ferons qu'indiquer les
fils conducteurs suivants :
1 °) Le symbole phallique participe de tous les
sens de la droite opposée à la courbe.
2 °) Il procède du symbolisme de ce qui est érigé
par rapport à ce qui est horizontal.
3 °) Il est le principe masculin central.
4 °) Il est explicité par les mythes de Priape, de
Vishnou indirectement Jupiter, Osiris, Bacchus, Pan.
5 °) Il affecte, outre le serpent, la forme
symbolique de l'épée pointe en l'air (l'épée pointe en terre montre la croix et
symbolise le complexe de castration ou le sacrifice, selon la terminologie
chrétienne), la montagne (mythologie chinoise notamment),
6 °) d'une façon générale, se prête à toutes les
transformations symboliques qui ont été inventoriées et expliquées par la
psychanalyse.
7 °) L'étymologie montre des correspondances
multiples (pin, pigne, pignon, pinacle : forme érigée ; erigere : élévation ; biti : étrave en
ancien scandinave ; nique, niké : victoire en grec ; nik : coïter en arabe,
baiser quelqu'un au sens d'avoir la victoire sur lui, etc... ; virga, verge,
verger du latin viridis, vert, vert au sens vert-galant, vergue en normand,
envergure ; vit, vita, vitellus, etc... ; vis : force, vir : homme, etc... ;
lux, lumière, luxus, luxe, luxuria, surabondance, etc...).
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PHYLACTÈRES
Préservatifs. Les Juifs portaient à leurs manches
et à leur bonnet des bandes de parchemin, sur lesquelles étaient écrits des
passages de la loi ; ce que Notre-Seigneur leur reproche dans saint Matthieu,
chap. XXIII. Leurs descendants suivent la même pratique et se persuadent que
ces bandes ou phylactères sont des amulettes qui les préservent de tout danger,
et surtout qui les gardent contre l'esprit malin.
Des chrétiens ont fait usage aussi de paroles
écrites ou gravées, comme de phylactères et préservatifs. L'Eglise a toujours
condamné cet abus.
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PHYLLORHODOMANCIE
Divination par les feuilles de roses. Les Grecs
faisaient claquer sur la main une feuille de rose, et jugeaient par le son du
succès de leurs voeux.
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PIACHES
Prêtres idolâtres de la côte de Cumana en Amérique.
Pour être admis dans leur ordre, il faut passer par une espèce de noviciat qui
consiste à errer deux ans dans les forêts. Ils persuadent au peuple qu'ils
reçoivent là des instructions de certains esprits qui prennent une forme
humaine pour leur enseigner leurs devoirs et les dogmes de leur religion. Ils
disent que le soleil et la lune sont le mari et la femme. Pendant les éclipses,
les femmes se tirent du sang et s'égratignent les bras, parce qu'elles croient
la lune en querelle avec son mari.
Les Piaches donnent un talisman en forme de X comme
préservatif contre les fantomes. Ils se mêlent de prédire, et il s'est trouvé
des Espagnols assez crédules pour ajouter foi à leurs prédictions. Ils disent
que les échos sont les voix des trépassés.
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PICARD (MATHURIN)
Directeur d'un couvent de Louviers, qui fut accusé
d'être sorcier et d'avoir conduit au sabbat Madeleine Bavan , tourière de ce
couvent. Comme il était mort lorsqu'on arrêta Madeleine, et qu'on lui fit son
procès, où il fut condamné ainsi qu'elle, son corps fut délivré à l'exécuteur
des sentences criminelles, traîné sur des claies par les rues et lieux publics,
puis conduit en la place du Vieux-Marché; là brûlé et les cendres jetées au
vent, 1647.
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PIC DE LA MIRANDOLE
(JEAN)
L'un des hommes les plus célèbres par la précocité
et l'étendue de son savoir, né le 24 février 1463. II avait une mémoire prodigieuse
et un esprit très-pénétrant. Cependant un imposteur l'abusa en lui faisant
voir soixante manuscrits qu'il assurait avoir été composés par l'ordre
d'Esdras, et qui ne contenaient que les plus ridicules rêveries cabalistiques.
L'obstination qu'il mit à les lire lui fit perdre un temps plus précieux que
l'argent qu'il en avait donné et le rempiit d'idées chimériques dont il ne fut
jamais entièrement désabusé. Il mourut en 1491. On a recueilli de ses ouvrages,
des Conclusions philosophiques de cabale et de théologie, Rome, Silbert,
in-fol., extrêmement rare ; c'est là le seul mérite de ce livre. Car, de l'aveu
même de Tiraboschi , on ne peut que gémir, en le parcourant, de voir qu'un si
beau génie, un esprit si etendu et si laborieux, se soit occupé de questions si
frivoles. On a dit qu'il avait un démon familier.
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PICHACHA
Nom collectif des esprits follets chez les Indiens.
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PIE
Oiseau de mauvais augure. En Bretagne, les
tailleurs sont les entremetteurs des mariages ; ils se font nommer, dans cette
fonction, basvanals; ces basvanals, pour réussir dans leurs demandes, portent
un bas rouge et un bas bleu, et ils rentrent chez eux s'ils voient une pie,
qu'ils regardent comme un funeste présage.
M. Berbiguier dit que la pie voleuse, dont on a
fait un mélodrame, était un farfadet.
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PIED
Les Romains distingués avaient dans leur vestibule
un esclave qui avertissait les visiteurs d'entrer du pied droit. On tenait à
mauvais augure d'entrer du pied gauche chez les dieux et chez les grands. On
entrait du pied gauche lorsqu'on était dans le deuil ou dans le chagrin. Les
anciens avaient pour règle de religion de construire en nombre impair les
degrés des temples ; d'où il résultait qu'après les avoir montés, on entrait nécessairement
dans l'édifice auquel ces degrés conduisaient par le pied droit ; ce que les
païens regardaient comme un point essentiel et d`un augure aussi favorable que
le contraire eût été funeste.
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PIED FOURCHU
Le diable a toujours un pied fourchu quand il se
montre en forme d'homme.
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PIERRE DE LANCRE
Conseiller d'Etat du roi Louis XIII, qui doit sa
célébrité, d'une part, à la rigueur avec laquelle il instruisit les procès de
sorcellerie dans la région de Bordeaux et, d'autre part, par la conviction
qu'il apporta dans l'existence de la magie et de la sorcellerie. Il a laissé
dans l'histoire non seulement une interminable liste de femmes qu'il fit
torturer et briller vives, mais aussi des livres célèbres de démonographie et
sorcellerie. Ceux qu'on cite le plus souvent sont :
1 °) Tableau de l'inconstance des mauvais anges et
démons.
2 °) Incrédulité et mécréance du sortilège
pleinement convaincues.
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PIERRE DE LUNE
Cette gemme, dédiée à la Lune au sens Diane (à la
Lune au sens Phoebe est consacrée la perle). Cette pierre confère les
propriétés nocturnes de l'élément lunaire et procède également des vertus de
l'argent-métal dans ses alliages. Ses effets les plus ordinaires lorsqu'ils ne
sont pas employés selon une thérapeutique proprement dite, sont de favoriser
sur le plan physique les échanges lymphatiques et notamment le drainage
cellulaire. Mais elle risque de créer des désordres par inhibition dans la vie
sexuelle. Elle favorise la diurèse, mais si elle fait augmenter la quantité des
urines émises, elle ne fait pas nécessairement que les toxines s'éliminent pour
autant. Sur le plan psychique et contrairement à ce qui se passe pour la perle
fine, elle favorise l'imagination poétique et non l'imagination créatrice. Elle
donne une sensibilité passive mais qui n'aide en rien la facilité d'expression.
Elle donne par contre une mémoire abondante et précise. Sur le plan de la vie,
elle est la pierre de la solitude au même titre que le camphre, anaphrodisiaque
qui est son synergique.
Une thérapeutique bien conduite permet d'utiliser
les vertus bénéfiques de la pierre de lune tout en en évitant les
inconvénients. Des dosages judicieux avec d'autres pierres pouvant être par
exemple serties dans le même bijou seront fixés d'après la signature planétaire
de la personne à qui le bijou est destiné.
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PIERRE PHILOSOPHALE
Grand OEuvre de l'Alchimie (voir ce mot).
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PIERRE D'AIGLE
Ainsi nommée parce qu'on a supposé qu'elle se
trouvait dans les nids d'aigle. Dioscoride dit que cette pierre sert à
découvrir les voleurs. Matthiole ajoute que les aigles vont chercher cette
pierre jusqu'aux Indes pour faire éclore plus facilement leurs petits. C'est
là-dessus qu'on a cru qu'elle accélérait les accouchements.
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PIERRE DU DIABLE
Il y a dans la vallée de Schellenen, en Suisse, des
fragments de rocher de beau granit, qu'on appelle la pierre du Diable. Dans un
démêlé qu'il y eut entre les gens du pays et le diable, celui-ci l'apporta là
pour renverser un ouvrage qu'il avait eu, quelque temps auparavant; la
complaisance de leur construire.
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PIGEONS
C'est une opinion accréditée dans le peuple que le
pigeon n'a point de fiel. Cependant Aristote et de nos jours l'anatomie ont
prouvé qu'il en avait un, sans compter que la fiente de cet oiseau contient un
sel inflammable qui ne peut exister sans le fiel. On conte que le crâne d'un homme
caché dans un colombier y attire tous les pigeons des environs.
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PIJ
Nom que les Siamois donnent aux lieux où les âmes
des coupables sont punies; elles y doivent renaître avant de revenir en ce
monde.
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PILAPIENS
Peuples qui habitent une presqu'île sur les bords
de la mer Glaciale, et qui boivent, mangent et conversent familièrement avec
les ombres. On allait autrefois les consulter. Leloyer rapporte que quand un
étranger voulait savoir des nouve'les de son pays, il s'adressait à un Pilapien,
qui tombait aussitôt en extase et invoquait le diable, lequel lui révélait les
choses cachées.
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PILATE ( MONT )
Montagne de Suisse, au sommet de laquelle est un
lac ou étang célèbre dans les légendes. On disait que Pilate s'y était jeté,
que les diables y paraissaient souvent, que Pilate, en robe de juge, s'y faisait
voir tous les ans une fois, et que celui qui avait le malheur d'avoir cette
vision mourait dans l'année. De plus, il passait pour certain que, quand on
lançait quelque chose dans ce lac, cette imprudence excitait des tempêtes
terribles qui causaient de grands ravages dans le pays, en sorte que, même au XVI
siècle, on ne pouvait monter sur cette montagne, ni aller voir ce lac, sans une
permission expresse du magistrat de Lucerne, et il était défendu, sous de
fortes peines, d'y rien jeter. La même tradition se rattache au lac de Pilate,
voisin de Vienne en Dauphiné.
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PILLAL-KARRAS
Exorcistes ou devins du Malabar, aux conjurations
desquels les pécheurs de perles ont recours, pour se mettre à l'abri des
attaques du requin, lorsqu'ils plongent dans la mer. Ces conjurateurs se
tiennent sur la côte, marmottent continuellement des prières et font mille
contorsions bizarres.
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PIPI (MARIE)
Sorcière qui sert d'échanson au sabbat; elle verse
à boire dans le repas, non seulement au roi de l'enfer, mais encore à ses
officiers et à ses disciples, qui sont les sorciers et magiciens
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PIQUEUR
A Marsanne, village du Dauphiné, près de
Montélimart, on entend toutes les nuits, vers les onze heures un bruit
singulier qne les gens du pays appellent le piqueur : il semble, en effet, que
l'on donne plusieurs coups sous terre. M. Berbiguier, dans son tome III des
Farfadets, nous apprend qu'en 1821 les piqueurs qui piquaient les femmes dans
les rues de Paris n'étaient ni des filous, ni des méchants, mais des farfadets
ou démons. « J'étais plus savant, dit-il, que le vulgaire, qui ignore que
les farfadets ne font le mal que par plaisir. »
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PIRIPIRIS
Talismans en usage chez certains Indiens du Pérou.
Ils sont composés de diverses plantes ; ils doivent faire réussir la chasse,
assurer les moissons, amener de la pluie, provoquer des inondations, et défaire
des armées ennemies.
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PISON
Après la mort de Germanicus, le bruit courut qu'il
avait été empoisonné par les maléfices de Pison. On fondait les soupçons sur
les indices suivants : on trouva dans la demeure de Germanicus des ossements de
morts, des charmes et des imprécations contre les parois des murs, le nom de
Germanicus gravé sur des lames de plomb, des cendres souillées de sang, et
plusieurs autres maléfices par lesquels on croit que les hommes sont dévoués
aux dieux infernaux.
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PISTOLE VOLANTE
Quoique les sorciers de profession aient toujours
vécu dans la misère, on prétendait qu'ils avaient cent moyens d'éviter
l'indigence et le besoin. On cite entre autres la pistole volante, qui,
lorsqu'elle était enchantée par certains charmes et paroles magiques, revenait
toujours dans la poche de celui qui l'employait, au grand profit des magiciens
qui achetaient, et au. grand détriment des bonnes gens qui vendaient ainsi en
pure perte.
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PIVERT
Nos anciens, dit le Petit Albert, assurent que le
pivert est un souverain remède contre le sortilège de l'aiguillette nouée, si
on le mange rôti à jeun avec du sel bénit, c'était un oiseau d'augure. Elius,
préteur romain, rendait la justice sur son tribunal, lorsqu'un pivert vint se
reposer sur sa tête. Les augures, consultés sur ce fait, répondirent que tant
qu'Elius prendrait soin de l'oiseau, sa famille prospérerait, mais que, la
république serait malheureuse ; qu'au contraire, lorsque le pivert périrait, la
république prospérerait et la famille d'Elius serait à plaindre. Ce dernier,
préférant l'intérêt public au sien, tua sur-le-champ l'oiseau en présence du
sénat ; et quelque temps après, dix sept jeunes guerriers de sa maison furent
tués à la bataille de Cannes. Mais cette bataille n'accomplit que la moitié de
la prédiction, et démentit l'autre, puisqu'elle fut la plus désastreuse de
toutes celles que perdit la république.
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PLANETES
Les planètes ont, en Astrologie, le rôle qu'on
sait. Cependant, rien ne prouve que les correspondances alléguées par les
tenants de cet art soient dues à des influences au sens où ils l'entendent
généralement. Dans ces conditions, rien ne permet d'inférer, à partir de notre
système astrologique, les qualités propres des planètes. Résolument, il faut
rester sur le plan des analogies et considérer Ies notions planétaires comme
des notions-clefs. Jean Carteret a eu l'heureuse idée de situer le symbolisme
planétaire par rapport à la notion de processus. En fait, il y a, dans les
conduites humaines comme dans les phénomènes et événements qui nous entourent,
des choses qui suivent le processus solaire, d'autres le processus lunaire,
etc... Ainsi définies, les planètes prennent un sens purement analogique qui
écarte toute équivoque ; leur étude peut, de plus, être considérée sous l'angle
expérimental. Aux différents articles correspondant aux noms des planètes, nous
définissons donc les processus correspondants, et les pôles symboliques
directeurs de ces processus. (Voit SOLEIL, MARS, etc...).
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PLANETES ANTECEDENTE
On dit qu'une planète est antécédente à une autre
lorsqu'on la rencontre après cette autre en remontant le cours du Zodiaque
(c'est-à-dire dans l'ordre Poissons, Verseau. Sagittaire, etc...).
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PLANETE BRULEE
Signifie, dans le vocabulaire astrologique, que
cette planète est très proche du Soleil, sans toutefois être en conjonction
avec lui. Cette conception, mise en doute par quelques astrologues modernes,
procède de considérations analogiques qui, effectivement, ne sont peut-être pas
pleinement justifiées.
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PLANETE CULMINANTE
Nom donné à la planète qui se tient le plus près du
milieu du Ciel, dans un thème astrologique.
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PLATS
Divination par les plats. Quinte-Curce dit que les
prêtres égyptiens mettaient Jupiter Ammon sur une nacelle d'or, d'où pendaient
des plats d'argent, par le mouvement desquels ils jugeaient de la volonté du
dieu, et répondaient à ceux qui les consultaient.
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PLUTON
Roi des enfers, selon les païens, et , selon les
démonomanes , archidiable, prince du feu, gouverneur général des pays
enflammés, surintendant des travaux forcés du ténébreux empire.
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PLUTON ( PLANETE )
Ce terme, qui désigne une planète récemment découverte
(1930), encore que sa découverte ait été prévue depuis longtemps, sert à
définir analogiquement un processus et un pôle directeur de tout élément relevant
de ce processus. Le processus plutonien se caractérise par l'explosivité, la
brusquerie de la révélation, la réserve souterraine. En pensant aux attributs
du Pluton de la mythologie et à ses rapports avec Proserpine on peut aisément
situer le symbolisme du processus plutonien. L'Astrologie se sert avec trop ou
trop peu de réserve de cet élément puissant. En tout état de cause, le
symbolisme plutonien concerne des choses cosmiques ou humaines, mais non
individuelles. On peut
appliquer la notion de processus plutonien à tout ce qui concerne la mine (au
double sens du mot), l'énergie atomique et tout ce qui, d'une façon générale,
passe ex-abrupto du noir au blanc par voie d'explosion.
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PODOMANCIE
Divination par les pieds. Cette science, analogue à
la chiromancie, est extrêmement développée en Chine. En Occident, elle est
presque inconnue.
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POINT DE L’INTENTION
En Géomancie on considère les douze premières
maisons d'un thème, on compte le nombre de points que contiennent les rangs
impairs des figures occupant ces maisons. Le reste de la division de ce nombre
par douze, désigne la maison où tombe le point de l'intention. On l'appelle
aussi « sommation des impairs ». Ce point renseigne sur les efforts que le
questionneur aura à fournir et selon la figure occupée par la maison dans
laquelle il tombe le succès de ces
efforts.
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POINTE
On appelle pointe d'une Maison astrologique, ou cuspide
de cette maison, son point d'origine sur le cercle extérieur d'un thème. Ce
point passe pour avoir une importance toute particulière encore que de nombreux
auteurs fixent la « pointe d'influence » au centre de la maison
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POISSONS
Le symbolisme des Poissons procède de la douceur,
de la perméabilité, du fluide collectif. C'est la sève humaine dans ce qu'elle
a à la fois de pitoyable et de potentiellement riche, elle comporte son
harmonie qui est faite de renon-cement plutôt que d'ordonnancement. C'est le
psychisme collectif avec tout ce qu'il contient de malheur. C'est la douleur de
base, attendant sa sublimation et c'est la religion triste qui en assume le
poids. Les Poissons sont « l'hôpital du Zodiaque », mais c'en est aussi la
chambre de médiumnité. Correspondances : Froid, Humidité, Eau, Nuit, Silence ou
Murmure confus. Totalité : Sommeil. Métal : l'étain. Minéraux : les rochers, la
pierre ponce, le corail, le sable de la mer. Parties du corps : les pieds.
Planètes : domicile de Neptune ; domicile nocturne de Jupiter. Vénus y est en
exaltation ; Mercure y est en exil et en chute à la fois.
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POLYPHÊME
Géant qui n'avait qu'un oeil au milieu du front,
célèbre dans l'Odyssée.
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POLYPHIDÉE
Devin d'Hypérésie , pays d'Argos.
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POMME D'ADAM
La légère protubérance qu'on appelle Pomme-d'Adam à
la gorge des hommes, vient, dans les opinions populaires, d'un pépin qui s'est
arrêté là quand notre premier père mangea si désastreusement le fruit défendu.
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PONT
Les anciens Scandinaves disaient que les dieux
avaient fait un pont qui communiquait du ciel à la terre, et qu'ils le montaient
à cheval. Quand Satan se révolta contre Piast, il fit bâtir un fameux pont qui
allait de l'abîme au paradis. Il est rompu.
On appelle Pont d'Adam une suite de bancs de sable
qui s'étendent presque en ligne directe entre l'île de Manaar et celle de
Ceylan, où les indigènes placent le paradis terrestre. C'est, selon les
Chingulais, le chemin par lequel Adam, chassé du paradis, se rendit sur le
continent. Les Indiens disent que le golfe se referma pour empêcher son retour.
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PONT DU DIABLE
Dans la
vallée de Schellenen, en Suisse, l'imagination croit voir partout les traces
d'un agent surnaturel. Le diable n'est point, aux yeux de ces montagnards , un
ennemi malfaisant ; il s'est même montré assez bonne personne, en perçant des
rochers, en jetant des ponts sur les précipices, etc., que lui seul, selon les
habitants, pouvait exécuter. On ne peut rien imaginer de plus hardi que la
roule qui parcourt la vallée de Schellenen. Après avoir suivi quelque temps les
détours capricieux de cette route terrible, on arrive à cette oeuvre de Satan,
qu'on appelle le Pont du Diable. Cette construction imposante est moins
merveilleuse encore que le site où elle est placée. Le pont est jeté entre deux
montagnes droites et élevées, sur un torrent furieux, dont les eaux tombent
par cascades sur des rocs brisés et remplissent l'air de leur fracas et de leur
écume. Le pont de Pont-à-Mousson était aussi l'ouvrage du diable, aussi bien
que le pont de Saint-Cloud, le pont qu'on appelait à Bruxelles le Pont du
Diable, et plusieurs autres.
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POPOGUNO
Enfer des Virginiens, dont le supplice consiste à
être suspendu entre le ciel et la terre.
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POPULUS
Figure de géomancie, dont le nom français est le
peuple, le nom populaire la bavarde, et le nom populaire arabe, la réunion.
Elle exprime tout ce qui s'apparente symboliquement à la multitude, à la foule,
aux efforts non coordonnés, l'incohérence et le désordre. Correspondances : Eau, Lune.
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PORRICIAE
Entrailles de la victime que les prêtres jetaient
dans le feu, après les avoir considérées pour en tirer de bons ou de mauvais
présages.
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PORTA (
JEAN-BAPTISTE )
Physicien célèbre, qui a fait faire des pas à la
science et qui a préparé les découvertes photographiques dont nous jouissons
aujourd'hui, né à Naples vers 1550. On dit qu'il composa à quinze ans les
premiers livres de sa Magie naturelle, qui sont gâtés par les préjugés du
siècle où il vécut. Il croyait à l'astrologie judiciaire, à la puissance
indépendante des esprits, etc. On cite, comme le meilleur de ses ouvrages, la Physiognomonie
céleste, 1661, in-4° ; il s'y déclare contre les chimères de l'astrologie ;
mais il continue néanmoins à attribuer une grande influence aux corps célestes.
On lui doit encore un traité de Physiognomonie, où il compare les figures humaines
aux figures des animaux , pour en tirer des inductions systématiques.
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PORTE
Les Tartares mantchoux révèrent un esprit gardien
de la porte , sorte de divinité domestique qui écarte le malheur de leurs
maisons.
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PORTES DES SONGES
Dans Virgile, l'une est de corne, l'autre est
d'ivoire. Par la porte de corne passent les songes véritables, et par la porte
d'ivoire, les vaines illusions et les songes trompeurs.
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POSSESSION
La possession désigne le fait qu'un être humain
soit habité par un démon (ou plusieurs). La notion de possession est très
ancienne. Les Evangiles nous montrent le Christ chassant les démons du corps
des possédés. Le Moyen Age eut ses possédés et le phénomène fut d'une extrême
fréquence jusqu'à la Révolution. Lorsqu'on interrogeait un possédé, c'était le
démon lui-même qui répondait ; il déclinait son nom. Pour les tribunaux
ecclésiastiques, le possédé était une victime, mais nullement un responsable.
En cas de sortilège, il permettait même de savoir qui s'était rendu coupable de
sorcellerie et comme tel, interrogé. (Strictement... c'était le démon qui était
interrogé ! Curieux témoignage pour un tribunal ecclésiastique, et piètre
garantie pour la Justice !). On connaît la scandaleuse histoire des Ursulines
de Loudun, dans laquelle l'hystérique et vindicative Supérieure Jeanne de
Belciel (soeur Jeanne des Anges !) conduisit au supplice de la question
ordinaire et extraordinaire, puis au bûcher, Urbain Grandier, prêtre de Loudun
(début du xvlle siècle). Or, des histoires de possessions collectives et
individuelles couraient perpétuellement la France et l'étranger.
Il y a encore des possédés. On peut les observer,
dans les asiles d'aliénés où ils sont le plus souvent. Il leur arrive de «
parler des langues inconnues », « de révéler des choses justes et lointaines »
(qui n'arrivent pas), de « faire paraître des futures au-dessus de la nature
humaine » — comme disait le Rituel en énumérant les signes assurés de la
possession ; mais « ils ne s'élèvent pas dans les airs et n'y restent pas
suspendus sans aucun appui » (les possédés de la belle époque non plus,
d'ailleurs). Le nombre de ces malheureux est limité ; il y a trois ou quatre
cents ans, ils étaient infiniment plus nombreux, parce que les mythomanes,
hystériques, 'etc... et simulateurs venaient grossir les rangs.
Comment, dès lors, interpréter les possessions dont
il est parlé dans les Evangiles ? A notre avis, de la façon suivante : les
Ecritures rapportent, selon le vocabulaire et les croyances du temps, des faits
que Jésus n'a jamais pris le soin d'expliquer aux Apôtres. En fait, Jésus,
semble-t-il, savait ce qu'il faisait, faute de quoi il n'aurait pas eu ce taux
d'efficacité. Ce qui marque en tout cas l'erreur du Moyen Age et au-delà, c'est
que jamais l'Eau bénite n'a chassé un seul démon, sauf chez les simulateurs.
Par ailleurs, et enfin la notion de Démons (voir ce mot) est assez proche de
celle d'Entité, et par conséquent d'Entité morbide (nous ne forçons pas les
mots ; voir Essai sur la Guérison, du Dr Allendy). Dans ces conditions, on peut
parler de Démons pour parler des maladies, alors que l'Eglise ignore dans la
possession une maladie.
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POT A BEURRE
Un habile exorciste avait enfermé plusieurs démons
dans un pot à beurre; après sa mort , comme les démons faisaient du bruit dans
le pot , les héritiers le cassèrent, persuadés qu'ils allaient y surprendre
quelque trésor; mais ils n'y trouvèrent que le diable assez mal logé. il
s'en-vola avec ses compagnons , et laissa le pot vide.
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POU D'ARGENT
C'est la décoration que le diable donne aux
sorciers.
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POUDRE DE SUCCESSION
Nom donné à des poisons en poudre que vendaient de
soi-disant sorciers et qu'achetaient des femmes désirant être veuves (XVIIe
siècle).
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POUDOT
Savetier de Toulouse, dans la maison duquel le
diable se cacha en 1557. Le malin jetait des pierres qu'il tenait enfermées
dans un coffre que l'on trouva fermé à clef, et que l'on enfonça ; mais, malgré
qu'on le vidât, il se remplissait toujours. Cette circonstance fit beaucoup de
bruit dans la ville, et le président de la cour de justice, M. Latomy, vint
voir cette merveille. Le diable fit sauter son bonnet d'un coup de pierre au
moment où il entrait dans la chambre au coffre; il s'enfuit effrayé, et on ne
délogea qu'avec peine cet esprit, qui faisait des tours de physique amusante.
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POULE NOIRE
C'est en sacrifiant une poule noire à minuit, dans un
carrefour isolé, qu'on engage le diable à venir faire pacte. Il faut prononcer
une conjuration, ne se point retourner, faire un trou en terre, y répandre le
sang de la poule et l'y enterrer. Le même jour, et plus ordinairement neuf
jours après, le diable vient et donne de l'argent; ou bien il fait présent à
celui qui a sacrifié d'une autre poule noire qui est une poule aux oeufs d'or.
Les doctes croient que ces sortes de poules, données par le diable, sont de vrais
démons. Le juif Samuel Bernard, banquier de la cour de France, mort à
quatre-vingt-dix ans en 1739, et dont on voyait la maison à la place des
Victoires , à Paris , avait , disait-on, une poule noire qu'il soignait extrêmement
; il mourut peu de jours après sa poule, laissant trente-trois millions. La superstition
de la poule noire est encore très répandue. On dit en Bretagne qu'on vend la
poule noire au diable, qui rachète à minuit, et paye le prix qu'on lui en
demande. Il y a un mauvais et sot petit livre dont voici le titre :« La Poule Noire,
ou la poule aux oeufs d'or, avec la science des talismans et des anneaux
magiques, l'art de la nécromancie et de la cabale, pour conjurer les esprits
infernaux, les sylphes , les ondins , les gnomes , acquérir la connaissance
des sciences secrètes, découvrir les trésors et obtenir le pouvoir de
commander à tous les êtres et déjouer tous les maléfices et sortiléges, etc. »
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POULET
Chez les Romains, on interprétait la manière dont
mangeaient les poulets sacrés, spécialement élévés pour ce genre de
divination.
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POURANG
Nom du premier homme, selon les Japonais, lequel
sortit d'une citrouille échauffée par l'haleine d'un boeuf, après qu'il eut
cassé l'oeuf d'ou le monde était issu.
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POU-SHA
Dieu de la porcelaine chez les Chinois. Des
ouvriers, dit-on, ne pouvant exécuter un dessin donné par un empereur, l'un
d'eux, nommé Pou-sha, dans un moment de désespoir, s'élança dans le fourneau
tout ardent. Il fut à l'instant consumé, et la porcelaine prit la forme que
souhaitait le prince. Ce malheureux acquit à ce prix l'honneur de présider, en
qualité de dieu, aux ouvrages de porcelaine.
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PRA-ARIASERIA
Personnage fameux qui vivait dans le royaume de
Siam, du temps de Sommona-Codom. Les Siamois en font un colosse de quarante
brasses et demie de circonférence, et de trois brasses et demie de diamètre,
ce qui paraît peu compréhensible. II est vrai que nous ne savons pas quelle
était sa forme.
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PREMIER MAI
En Grèce, il était de coutume pour les jeunes gens
d'aller chercher des feuillages nouveaux, ce qui était l'occasion de
réjouissances diverses. Cette tradition s'est perpétuée sous toutes sortes de
formes jusqu'à devenir le rite du muguet. Par ailleurs, une tradition aussi
ancienne fait du premier mai le jour du respect à l'autorité. Au Moyen Age en
France, les paysans plantaient un arbre, dit « le May », aux alentours de la
porte de leur seigneur. Actuellement, on sait que le seigneur est devenu
prolétariat, mais que le premier mai demeure le jour convenable pour lui proclamer
son attachement. Mais à y regarder de plus près, il s'agit là d'un tournant
important : on dit que, vers le début de 1790, les révolutionnaires plantèrent
des arbres de la liberté ; il y a été fait allusion à l'Assemblée Nationale le
16 février 1790. Ce qu'on ne dit pas, c'est que les arbres dont on a parlé à
cette date n'étaient évidemment pas des arbres plantés en janvier ! En fait, il
s'agissait des Mays, ou Mais, précédemment plantés, et aux pieds desquels les
paysans brûlaient les titres de noblesse de leurs ci-devant seigneurs.
Si l'on tient compte du fait que le 1° mai
correspond astrologiquement à l'entrée dans le deuxième décan du Taureau, ou
décan de la lutte, on détient déjà un des facteurs de l'explication. L'autre
est détenu par la persistance de fêtes païennes liées au solstice du printemps
et que les modifications du calendrier ont repoussées au premier mai. Le
premier mai a donc toujours été manifesté de manière ambivalente parce qu'il
symbolise la force végétative du printemps forçant les barrages. Ce fut en
Grèce (comme à Rome, aux Jeux Floraux) la force végétative du printemps
poussant la jeunesse à rompre ce jour-là les interdits sexuels (on crut même
devoir, à certaines époques, interdire la fête des feuillages qui était
occasion de débauche collective) ;
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PREMONITION
On appelle prémonition le fait de savoir à l'avance
qu'un événement va se produire, sans qu'aient pu jouer les processus habituels
du raisonnement, ou la sensation ou la perception de signes prodromiques.
Flammarion cite le cas d'un homme qui ne parvient pas à s'endormir, puis tout à
coup, est obsédé par l'idée de changer son lit de place. Tout en jugeant cela
ridicule et après avoir atermoyé un long moment, il se décide à le faire. A
peine était-il réinstallé dans son lit que le plafond s'effondrait avec ses
poutres et ses plâtras. L'endroit où se trouvait le lit précédemment avait
précisément reçu les matériaux les plus lourds et l'homme n'aurait pas manqué
d'être grièvement blessé ; où il se trouvait, au contraire, le plafond avait
tenu. Cet exemple n'est pas probant, et nous le citons précisément pour
montrer la difficulté de la critique qui s'impose dans de tels cas. Avant que
le plafond soit tombé, il est admissible et même vraisemblable qu'il a ployé
et, par conséquent, émis des craquements ou des crissements sourds. Ne peut-on
pas supposer que l'inconscient du sujet, interprétant ces bruits, a
conditionné le comportement prémonitoire ?
Beaucoup de gens racontent leurs prémonitions ;
dans le plus grand nombre des cas, il s'agit d'une précision à partir
d'éléments inconscients. Mais il existe de vraies prémonitions, et pas
seulement chez les humains. On cite à l'infini des cas de soldats de la guerre
de 1914-18, habituellement courageux et qui, un beau jour, pas plus dangereux
que tous les autres, annonçaient à leurs camarades que ce serait leur tour ce
jour-là. Là aussi, une critique statistique — mais elle a été faite —
s'imposait, et si l'on prend soin de distinguer le « vague pressentiment » de
la certitude prémonitoire, la question est jugée. Dans le fond, la prémonition
ne diffère pas de la voyance (et c'est à ce mot que nous renvoyons le lecteur).
Parmi les phénomènes de voyance, elle se caractérise par le fait d'être
généralement accidentelle et inopinée.
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PRESCIENCE
Au sens plein, la prescience est le fait de savoir
.avant (sous-entendu : avant que les éléments nouveaux permettant d'acquérir ce
savoir se soient présentés). Les chercheurs scientifiques pratiquent la
prescience à longueur de journée dans la mesure où ils passent leur temps à
faire des hypothèses et à les vérifier. Mais la prescience d'un résultat conditionné
ne met en jeu qu'un système limité à l'intérieur duquel l'intuition devançant
souvent le raisonnement, il est aisé de deviner ce qui va se passer. Lorsqu'il
s'agit au contraire de la prescience d'événements, l'intuition travaille dans
le système infiniment étendu de l'univers. Aussi la probabilité de prévision
juste tombe-t-elle à un taux relativement bas. Il est indéniable .que les faits
de prescience justifient de résultats que la probabilité n'explique pas. C'est
que nous sommes alors sur le plan de la voyance qui met en jeu
des mécanismes tout différents.
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PRESTIGES
Terme de démonologie et de théologie par lequel on
oppose les miracles faits par le diable (et qui, par conséquent, ne peuvent
porter ce nom) aux miracles divins.
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PRIERE
La prière est un fait aussi ancien que l'histoire
de la civilisation. On peut même affirmer sans preuves mais avec de minimes
chances d'erreur, que la prière a existé bien avant l'histoire. Quelle que soit
la religion dans laquelle on la considère, elle est un acte magique et son
histoire suit toujours le même cycle dans une civilisation donnée : dans un
premier temps, elle est craintive et sollicite tout d'une autorité extérieure
anthropomorphique et discrétionnaire. Dans un deuxième temps, elle sollicite au
nom du coeur, des forces d'Amour, afin d'obtenir une faveur. Dans un troisième
temps, elle s'adresse à l'Univers, et le prend pour point d'appui dans son
effort de libération personnelle. C'est à ce troisième stade qu'en est le
Bouddhisme depuis deux millénaires et demi. Mais quel que soit le degré
d'avancement évolutif du processus, il n'en reste pas moins magique .
De toutes les disciplines d'esprit, la prière est
certes la plus féconde et la plus indispensable. Avec saint François de Sales,
on peut distinguer des étapes et des qualités de l'état de prière. L'Oraison
muette et participante est évidemment la meilleure si elle atteint une
intensité suffisante. Mais elle ne dispense pas de la formule, qui donne un
sens à la vie mentale, ni de l'attitude, qui mobilise les énergies profondes en
vertu de mécanismes éprouvés depuis des millénaires. Ce n'est pas parce qu'on
pense qu'il ne faut pas manger, ni parce qu'on a une vie affective qu'il ne
faut pas avoir de vie spéculative. Comme la vie, la prière est un tout et elle
n'a de sens qu'à cette condition.
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PROSERPlNE
Epouse de Pluton selon les païens, et reine de
l'empire infernal. Selon les démonomanes, Proserpine est archiduchesse et
souveraine princesse des esprits malins. Son nom vient de proserpere, ramper,
serpenter; les interprètes voient en elle le serpent funeste.
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PROSTROPHIES
Esprits malfaisants qu'il fallait supplier avec
ferveur, chez les anciens, pour éviter leur colère.
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PSÉPHOS
Sorte de divination où l'on faisait usage de
petits cailloux qu'on cachait dans du sable.
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PSYCHOMANCIE
Mode de divination dans laquelle on évoquait les
âmes. Cette divination procède d'une multitude de techniques (par le portrait,
par la transe, etc...), aussi en sera-t-il indirectement traité à l'occasion
des différents phénomènes métapsychiques.
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PSYCHOMETRIE
Faculté de voyance qui s'exerce communément au
contact des objets. Le psychomètre touche l'objet qui lui est soumis ; il a
aussitôt, sous forme d'images ou de savoir non imagé, la connaissance de ce qui
concerne cet objet et les personnes qui l'ont successivement possédé ou avec
lesquels il a été en contact plus ou moins prolongé.
Pour expliquer ce phénomène psychique, on a voulu,
dans un souci matérialiste trop étroitement compris, supposer que les objets
s'imprègnent du fluide des personnes qui sont entrées en contact avec eux.
Cette théorie, dite de l'empreinte ou de l'imprégnation, fait figure
d'hypothèse aussi gratuite qu'inutile, lorsqu'on regarde les faits avec quelque
soin, ce que nous avons développé dans les articles consacrés à la voyance et à
la radiesthésie.
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PSYLLES
Peuples de Libye, dont la présence seule charmait le
poison le plus subtil des serpents les plus redoutables. Ils prétendaient
aussi guérir la morsure des serpents avec leur salive ou par leur simple
attouchement. Hérodote prétend que les anciens Psylles périrent dans la
guerre insensée qu'ils entreprirent contre le vent du midi, indignés qu'ils
étaient de voir leurs sources desséchées.
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PUELLE
Figure de géomancie, dont le nom français est la
fille, le nom populaire la pucelle, et le nom populaire arabe, la joue sans
poil. Elle exprime tout ce qui dérive du symbolisme féminin, avec une nuance de
sensualité, et aussi d'apaisement, de concorde et de sollicitude.
Correspondances : Eau, Vénus.
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PUER
Figure de géomancie, dont le nom français est le
garçon, le nom populaire l'écervelé, et le nom populaire arabe le solide. Elle
exprime tout ce qui s'apparente symboliquement à la virilité : courage,
énergie, adultère, violence et générosité. Correspondances : Feu, Mars.
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PURIFICATION
Dans l'antiquité, on appelait purification celle
qui se pratiquait par l'eau. A noter que pour l'expiation des grandes fautes ou
des crimes, on devait employer l'eau de mer. A défaut, on prenait l'eau des
fleuves et des fontaines, à laquelle on ajoutait du sel.
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PUNAISES
Si on les boit avec du bon vinaigre, elles font
sortir du corps les sangsues que l'on a avalées, sans y prendre garde, en
buvant de l'eau de marais.
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PUTÉORITES
Secte juive dont la superstition consistait à
rendre des honneurs particuliers aux puits et aux fontaines.
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PYROMANCIE
Divination par le feu. On jetait dans le feu
quelques poignées de poix broyée; et, si elle s'allumait promptement, on en
tirait un bon augure. Ou bien on brûlait une victime, et on prédisait l'avenir
sur la couleur et la figure de la flamme. Les démonomanes regardent le devin
Amphiaraüs comme l'inventeur de cette divination. II y avait à Athènes un
temple de Minerve Poliade où se trouvaient des vierges occupées à examiner les
mouvements de la flamme d'une lampe continuellement allumée. Delrio rapporte
que de son temps les Lithuaniens pratiquaient une espèce de pyromancie qui
consistait à mettre un malade devant un grand feu ; et, si l'ombre formée par
le corps était droite et directement opposée au feu, c'était signe de guérison;
si l'ombre était de côté, c'était signe de mort.
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PYTHONS
Les Grecs nommaient ainsi, du nom d'Apollon
Pythien, les esprits qui aidaient à prédire les choses futures, et les
personnes qui en étaient possédées. La
Vulgate se sert souvent de ce terme pour exprimer
les devins, les magiciens, les nécromanciens. La sorcière qui fit apparaître
devant Saül l'ombre de Samuel est appelée la Pythonisse
d'Endor. On dit aussi esprit de Python pour esprit de devin. Les prêtresses de
Delphes s'appelaient Pythonisses ou Pythées. Python, dans la mythologie
grecque, est un serpent qui naquit du limon de la terre après le déluge. Il fut
tué par Apollon, pour cela surnommé Pythien.
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