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DICTIONNAIRE DES SCIENCES OCCULTES
D'après J.Collin de Plancy
1391 Articles
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OANNÉS ou OÈS
Monstre moitié homme et moitié
poisson, dans les vieilles mythologies de l'Orient; venu de la mer égyptienne,
il sortait de l'oeuf primitif, d'où tous les autres êtres avaient été tirés.
Il parut, dit Bérose, près d'un lieu voisin de Babylone. II avait une tête
d'homme sous une tête de poisson. A sa queue étaient joints des pieds d'homme,
et il en avait la voix et la parole. Ce monstre demeurait parmi les hommes sans
manger, leur donnait la connaissance des lettres et des sciences, leur
enseignait les arts, l'arithmétique, l'agriculture; en un mot, tout ce qui
pouvait contribuer à adoucir les moeurs. Au soleil couchant, il se retirait
dans la mer et passait la nuit sous les eaux. C'était un poisson comme on n'en
voit guère.
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OB
Démon des Syriens, qui était, à ce qu'il paraît,
ventriloque. Il donnait ses oracles par le derrière, organe qui n'est pas ordinairement
destiné à la parole, et toujours d'une voix basse et sépulcrale, en sorte que
celui qui le consultait ne l'entendait souvent pas du tout, ou plutôt entendait
tout ce qu'il voulait.
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OBÉRON
Roi des fées et des fantômes aériens. Il joue un
grand rôle dans la poésie anglaise; c'est l'époux de Titanic. Ils habitent
l'Inde; la nuit, ils franchissent les mers et viennent dans nos climats danser
au clair de la lune ; ils redoutent le grand jour et fuient au premier rayon du
soleil, ou se cachent clans les bourgeons des arbres jusqu'au retour de
l'obscurité. Obéron est le sujet d'un poëme célèbre de Wiéland.
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OBOLE
Pièce de monnaie que les Romains et les Grecs
mettaient dans la bouche des morts, pour payer leur passage dans la barque à
Caron.
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OBSÉDÉS
Dom Calmet fait cette distinction entre les
possédés et les obsédés. Dans les possessions, dit-il, le diable parle, pense,
agit pour le possédé. Dans les obsessions, il se tient au dehors, il assiége,
il tourmente, il harcelle. Saül était possédé, le diable le rendit sombre;
Sara, qui épousa le jeune Tobie, n'était qu'obsédée, le diable n'agissait
qu'autour d'elle.
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OCCULTES
On appelle sciences occultes la magie, la
nécromancie, la cabale, l'alchimie et toutes les sciences secrètes.
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OCHOSIAS
Roi d'Israël , mort 896 ans avant Jésus-Christ. Il
s'occupait de magie et consultait Belzébuth, honoré à Accaron. Il eut une fin
misérable.
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OCTOBRE
Ce mois est consacré à Mars qui est
astrologiquement le Maître du Scorpion. Octobre marque un retour de la vie au
foyer et il est marqué par l'apparition des premiers froids. Le feu allumé à
l'intérieur est typiquement le Mars du Scorpion, dynamisme intériorisé,
favorisant la spéculation intellectuelle et préparant en projet les offensives
futures. C'est aussi le symbolisme des fermentations, le vin pressé en
septembre qui commence à fermenter dans les cuves.
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OCULOMANCIE
Divination dont le but était de découvrir un larron
, en examinant la manière dont il tournait l'oeil, après certaines cérémonies
superstitieuses.
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ODDON
Pirate flamand des temps anciens, qui voguait en
haute mer par magie, sans esquif ni navire.
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ODIN
Dieu des Scandinaves. Deux corbeaux sont toujours
placés sur ses épaules et lui disent à l'oreille tout ce qu'ils ont vu ou
entendu de nouveau. Odin les lâche tous les jours; et, après qu'ils ont
parcouru le monde, ils reviennent le soir à l'heure du repas. C'est pour cela
que ce dieu sait tant de choses, et qu'on l'appelle le dieu des corbeaux. A la
fin des siècles, il sera mangé par un loup. Il en a toujours deux à ses pieds ;
beau cortége ! Les savants vous diront que l'un des corbeaux est
l'emblème de la pensée; quelle pensée! et l'autre le symbole de la mémoire. Les
deux loups figuraient la puissance. II y a des gens qui ont admiré ce mythe.
Odin, à la fois pontife, conquérant, monarque,
orateur et poète, parut dans le Nord, environ soixante-dix ans avant Notre-Seigneur.
Le théâtre de ses exploits fut principalement le Danemark. Il avait la réputation
de prédire l'avenir et de ressusciter les morts. Quand il eut fini ses
expéditions glorieuses, il retourna en Suède, et, se sentant près du tombeau,
il ne voulut pas que la maladie tranchât le fil de ses jours, après avoir si
souvent bravé la mort dans les combats. Il convoqua tous ses amis, les compagnons
de ses exploits; il se fit, sous leurs yeux, avec la pointe d'une lance, neuf
blessures en forme de cercle ; et au moment d'expirer, il déclara qu'il allait
dans la Scythie
prendre place parmi les dieux, promettant d'accueillir un jour avec honneur
dans son paradis tous ceux qui s'exposeraient courageusement dans les batailles
ou qui mourraient les armes à la main. Toute la mythologie des Islandais a Odin
pour principe, comme le prouve l'Edda , traduit par Mallet, à la tête de son
Histoire de Danemark.
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ŒIL
Les Gorgones avaient un seul oeil , dont elles se
servaient tour à tour pour changer en pierres tous ceux qui les regardaient.
Les anciens font mention des Arimaspes, comme de
peuples qui n'avaient qu'un oeil, et qui étaient souvent aux prises avec les
griffons, pour ravir l'or confié à la garde de ces monstres.
La représentation de l’oeil magique comme pantacle
contre le mauvais oeil, se rencontre à peu près partout ; il existe sur des
médailles byzantines servant d'amulettes sur lesquelles est gravé un oeil
menacé d'en haut par trois poignards et attaqué par cinq animaux qui sont, en
partant du côté gauche, un lion, une autruche, un serpent, un scorpion et un
autre lion.
Une intaille du II° siècle représentait un oeil
entouré des divinités aux-quelles sont dédiés les jours de la semaine.
Au-dessus de 1oeil se trouve une chouette au-dessus de laquelle se trouvent
encore la - foudre, un lion, urr chien, un scorpion, un cerf et un serpent. On
a découvert à Rome un pavage en mosaïque blanche et noire portant cette
inscription :
INTRANTIBUS HIC DROS PROPITIOS ET BASILIAE
HILARIANAE
Au-dessus, un oeil traversé d'une pique sur le
sourcil duquel est posée une chouette et, entouré de neuf animaux s'élançant
sur lui, un corbeau. Une colombe, posée sur une branche d'olivier, une chèvre,
une lionne, un serpent, un scorpion, un taureau, une autre lionne, un serpent.
La paupière de l’oeil est peinte en rouge.
En Egypte, l'oeil mystique attaché au bras ou au
poignet et portant le nom de « Oudja », protège contre le mauvais oeil. En
Italie, on porte le « vetro del occhio », verre ovale en forme d'oeil
humain. En Perse, on fait dessécher un oeil de brebis égorgée le jour
correspondant à la fête d'Abraham, il est ensuite enfermé dans une boule de
verre entourée de cire. Ces boules sont portées par les femmes qui les
suspendent à leur cou. Elles les portent parfois aussi dans leurs cheveux. En
Asie Mineure, lorsqu'une maison n'a pas encore été habitée, on y accroche à la
porte un oeil. En France, an portait l'oeil droit d'une belette enchâssé dans
une bague pour éviter les dangers de l'aiguillette. On trouve aussi des bagues
de fer dans lesquelles sont enchâssés des yeux de loup. A Rhodes, on porte un
oeil dont le centre est noir et le tour bleu et jaune.
Marquès-Rivière, qui cite ces éléments, à propos
des images pantaculaires, n'en donne pas l'explication. D'ailleurs, il n'en
faut envisager de gênérale qu'en tenant compte des autres sens du symbolisme de
l'oeil. Dans la tradition judéo-chrétienne, on sait que l'oeil est un emblème
de Jéhovah ; on l'inscrit généralement dans un triangle. Cet oeil de Dieu est
traduit classiquement, à l'échelle de l'homme, comme l'oeil de la conscience
c'est-à-dire de la conscience morale. Il s'agit certes d'une conscience morale
plus apparentée à la peur du surveillant qu'à la saine philosophie. Et c'est là
peut-être qu'il faut chercher le sens général du symbole. La contrainte, c'est
,être vu. Le regard pèse sur celui qui est regardé. Autrement dit, l'image de
loeil est toute désignée pour que l'inconscient y projette son angoisse son
angoisse morale comme les autres, mais souvent sous la forme « peur du
châtiment appel du châtiment ». Attaquer l'oeil-image, le menacer du poignard
et le faire dévorer par les animaux, c'est neutraliser l'angoisse par une
contre-défense. Les pantacles à l'oeil transpercé sont très exactement une
défense contre la peur superstitieuse et inexplicable que symbolise le mauvais
oeil.
Par ailleurs, on sait que la psychanalyse assigne à
l'oeil la valeur d'un symbole féminin. Ce sens n'est pas très éloigné de
l'autre dans la mesure où `la femme est l'occasion du péché et l'instrument de
la culpabilité à telle enseigne que l'ascèse par la chasteté passe pour
rapprocher de Dieu et ''éloigner du Démon ; (les femmes portent des pantacles à
base d'oeil parce que pour elles aussi la féminité est l'occasion de péché à
telle enseigne que les femmes dites « de bien » croient se rapprocher de Dieu
en supprimant en elles toute féminité). Enfin, on sait quelle place importante
jouent l'oeil et l'image visuelle dans la conception chrétienne de la décence,
de la, chasteté et de la concupiscence.
En un mot, l'oeil est le support magique de la
culpabilité. Tout ce qui amoindrit ou blesse l'oeil-pantacle calme l'angoisse.
En outre, il faut peut-être attribuer un sens particulier aux différents
instruments de cette blessure. Les dards atteignant la paupière supérieure
sont analogiquement correspondants au regard. Les animaux qui menacent la
paupière inférieure (la plus passive et la plus intérieure) correspondent
analogiquement aux images intérieures et à la concupiscence imaginative.
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OEIL
D'HORUS ( ou OUDJAT )
C'est le symbole de la
divinité et de la plénitude. L'origine de cette représentation vient des
violents combats qui opposèrent Horus à Seth pour la royauté d'Egypte . Ce
dernier arracha l'oeil de son neveu et le cassa en six morceaux. On tient Horus
(fils de Osiris et Isis) pour l'ancêtre des pharaons, qu'on représentait
parfois avec la tête d'un faucon.
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OENOMANCIE
Divination par le vin, dont on considère la couleur
en le buvant, et dont on remarque les moindres circonstances pour en tirer des
présages. Les Perses étaient fort attachés à cette divination.
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OENOTHÈRE
Géant de l'armée de Charlemagne, qui d'un revers
de son épée fauchait des bataillons ennemis comme on fauche l'herbe d'un pré.
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OEONISTICE
Divination par le vol des oiseaux.
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ŒUFS
On doit briser la coque des oeufs frais, quand on
les a mangés, par pure civilité ; aussi cet usage est-il pratiqué par les gens
bien élevés, dit M. Salgues; cependant il y a des personnes qui n'ont pas coutume
d'en agir ainsi. Quoi qu'il en soit, cette loi remonte à une très-haute antiquité.
On voit, par un passage de Pline, que les Romains y attachaient une grande
importance. L'oeuf était regardé comme l'emblème de la nature, comme une
substance mystérieuse et sacrée. On était persuadé que les magiciens s'en
servaient dans leurs conjurations, qu'ils le vidaient et traçaient dans
l'intérieur des caractères magiques dont la puissance pouvait opérer beaucoup
de mal. On en brisait les coques pour détruire les charmes. Les anciens se
contentaient quelquefois de le percer avec un couteau, et dans d'autres moments
de frapper trois coups dessus. Les oeufs leur servaient aussi d'augure. Julie,
fille d'Auguste, étant grosse de Tibère, désirait ardemment un fils. Pour
savoir si ses voeux seraient accomplis, elle prit un oeuf, le mit dans son
sein, l'échauffa ; quand elle était obligée de le quitter, elle le donnait à
une nourrice pour lui conserver sa chaleur. L'augure fut heureux, dit Pline :
elle eut un coq de son oeuf et mit au monde un garçon.
Les druides pratiquaient, dit-on, cette superstition
étrange; ils vantaient fort une espèce d'oeuf inconnu à tout le monde , formé
en été par une quantité prodigieuse de serpents entortillés ensemble, qui y
contribuaient tous de leur bave et de l'écume qui sortait de leur corps. Aux
sifflements des serpents, l'oeuf s'élevait en air; il fallait s'en emparer
alors, avant qu'il ne touchât la terre : celui qui l'avait reçu devait fuir ;
les serpents couraient tous après lui jusqu'à ce qu'ils fussent arrêtés par une
rivière qui coupât leur chemin. Ils faisaient ensuite des prodiges avec cet
oeuf. Aujourd'hui on n'est pas exempt de bien des superstitions sur l'oeuf.
Celui qui en mange tous les malins sans boire meurt, dit-on , au bout de l'an. Il
ne faut pas brûler les coques des oeufs, suivant une croyance populaire superstitieuse,
de peur de brûler une seconde fois saint Laurent, qui a été brûlé avec de pareilles
coques. Albert le Grand nous apprend, dans ses secrets, que la coque d'oeuf,
broyée avec du vin blanc et bue, rompt les pierres tant des reins que de la
vessie.
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OGRES
Sauf le nom, ces monstres étaient connus des
anciens. Polyphème, dans l'Odyssée, n'est autre chose qu'un ogre; on trouve des
ogres dans les Voyages de Sindbad le marin; et un autre passage des Mille et
une nuits prouve que les ogres ne sont pas étrangers aux Orientaux. Dans le
conte du Visir puni, un jeune prince égaré rencontre une dame qui le conduit à
sa masure : elle dit en entrant : — Réjouissez-vous, mes fils, je vous amène un
garçon bien fait et fort gras.
—Maman, répondent les enfants, où est-il, que nous
le mangions ? car nous avons bon appétit.
Le prince reconnaît alors que la femme, qui se
disait fille du roi des Indes, est une ogresse, femme de ces démons sauvages
qui se retirent dans les lieux abandonnés et se servent de mille ruses pour
surprendre et dévorer les passants, comme les sirènes, qui, selon quelques
mythologues, étaient certainement des ogresses. C'est à peu près l'idée que
nous nous faisons de ces êtres effroyables; les ogres, dans nos opinions, tenaient
des trois natures : humaine, animale et infernale. Ils n'aiment rien tant que
la chair fraiche; et les petits enfants étaient leur plus délicieuse pâture. Le
Drac, si redouté dans le Midi, était un ogre qui avait son repaire aux bords
du Rhône, où il se nourrissait de chair humaine. Il paraît que cette
anthropophagie est ancienne dans nos contrées, car le chapitre 67 de la loi
salique prononce une amende de deux cents écus contre tout sorcier ou stryge
qui aura mangé un homme.
Quelques- uns font remonter l'existence des ogres
jusqu'à Lycaon, ou du moins à la croyance où l'on était que certains sorciers
se changeaient en loups dans leurs orgies nocturnes , et mangeaient , au sabbat
, la chair des petits enfants qu'ils pouvaient y conduire. On ajoutait que,
quand ils en avaient mangé une fois, ils en devenaient extrêmement friands et
saisissaient ardemment toutes les occasions de s'eu repaître: ce qui est bien
le naturel qu'on donne à l'ogre. On voit une multitude d'horreurs de ce genre
dans les procès des sorciers; on appelait ces ogres des loups-garous; et le
loup du petit Chaperon-Rouge n'est pas autre chose. Quant à l'origine du nom
des ogres, l'auteur des Lettres sur les contes des fées de Ch. Perrault l'a
trouvée sans doute. Ce sont les féroces Huns ou Hongrois du moyen âge, qu'on appelait
Hunnigours, Oïgours, et ensuite par corruption Ogres.
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OIAROU
Objet du culte des Iroquois. C'est la première
bagatelle qu'ils auront vue eu songe, un calumet, une peau d'ours, un couteau,
une plante, un animal, etc. Ils croient pouvoir, par la vertu de cet objet,
opérer ce qui leur plait, même se transporter et se métamorphoser.
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OLOLYGMANCIE
Divination tirée du hurlement des chiens.
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OMBRIEL
Génie vieux et rechigné, à l'aile pesante, à l’air
refrogné
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ONOMANCIE ou ONOMATOMANCIE
Divination par les noms. Elle était fort en usage
chez les anciens. Les pythagoriciens prétendaient que les esprits, les actions
et les succès des hommes étaient conformes à leur destin, à leur génie et à
leur nom. On remarquait qu'Hippolyte avait été déchiré par ses chevaux, comme
son nom le portait. De même on disait d'Agamemnon, que, suivant son nom, il
devait rester longtemps devant Troie; et de Priam, qu'il devait être racheté
d'esclavage. Une des règles de l'onomancie, parmi les pythagoriciens, était
qu'un nombre pair de voyelles, dans le nom d'une personne, signifiait quelque
imperfection au côté gauche, et un nombre impair quelque imperfection au côté
droit. Ils avaient encore pour adage que de deux personnes, celle-là était la
plus heureuse dans le nom de laquelle les lettres numérales jointes ensemble
formaient la plus grande somme. Ainsi, disaient-ils, Achille devait vaincre
Hector, parce que les lettres numérales comprises dans le nom d'Achille donnaient
une somme plus grande que celles du nom d'Hector. C'était sans doute d'après un
principe semblable que, dans les parties de plaisir, les Romains buvaient à la
santé de leurs belles autant de coups qu'il y avait de lettres dans leur nom.
Enfin, ou peut rapporter à l'onomancie tous les présages qu'on prétendait
tirer des noms, soit considérés dans leur ordre naturel, soit décomposés et
réduits en anagrammes
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ONYCHOMANCIE
Divination par les ongles. Elle se pratiquait en
frottant avec de la suie les ongles d'un jeune garçon, qui les présentait au
soleil, et l'on s'imaginait y voir des figures qui faisaient connaître ce qu'on
souhaitait de savoir. On
se servait aussi d'huile et de cire.
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OOSCOPIE ou OUMANCIE
Divination par les oeufs. Les devins des anciens
jours voyaient dans la forme extérieure et dans les figures intérieures d'un
oeuf les secrets les plus impénétrables de l'avenir. Suidas prétend que cette
divination fut inventée par Orphée.
On devine à présent par l'inspection des blancs
d'oeufs; et des sibylles modernes (entre autres mademoiselle Lenormant ) ont
rendu cette divination célèbre. Il faut prendre pour cela un verre d'eau,
casser dessus un oeuf frais et l'y laisser tomber doucement. On voit par les
figures que le blanc forme dans l'eau divers présages. Quelques-uns cassent l'oeuf
dans de l'eau bouillante ; on explique alors les signes comme pour le marc de
café. Au reste cette divination n'est pas nouvelle; elle est même indiquée par
le Grimoire. « L'opération de l'oeuf, dit ce livre, est pour savoir ce qui
doit arriver à quelqu'un qui est présent lors de l'opération. On prend un oeuf
d'une poule noire, pondu du jour; on le casse, on en tire le germe; il faut
avoir un grand verre bien fin et bien net, l'emplir d'eau claire et y mettre le
germe de l'eeuf ; on met ce verre au soleil de midi dans l'été, en récitant
des oraisons et des conjurations, et avec le doigt on remue l'eau du verre pour
faire tourner le germe ; on le laisse ensuite reposer un instant et on regarde
sans toucher. On voit ce qui aura rapport à celui ou à celle pour qui
l'opération se fait. Il faut tâcher que ce soit un jour de travail, parce
qu'alors les objets s'y présentent dans leurs occupations ordinaires.
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OPALE
Cette gemme, dédiée à Iris dont elle symbolise
l'écharpe ayant toutes les couleurs, a aussi toutes les vertus des autres
gemmes. Ceux qui veulent à tout présage une origine historique rapportent (sans
malheureusement citer de références) que ladite vertu maléfique de l'opale a
pris naissance à la Cour de Russie. L'impératrice, assistant à un assassinat
dans la salle même du trône, se pencha sur le corps de la victime; un long
sautoir d'opales qu'elle portait ce jour-là trempa dans le sang. L'impératrice
refusa désormais de le porter, et la Cour, comme il sied, l'imita sans
comprendre, transposant le fait sur le plan de la superstition.
Selon la tradition géomantico-astrologique, l'opale
est dédiée à Mercure, elle agirait bénéfiquement sur la perception, les
poumons, les nerfs, les intestins et la langue. Elle apporterait donc à celui
qui la porte une plus grande habileté, plus d'aisance et un surcroît
d'intuition ou de flair, ainsi que la chance au jeu. Elle serait aussi
favorable aux médecins qu'aux commerçants.
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OPALSKI
Sources d'eaux chaudes dans le Kamtschatka. Les
habitants s'imaginent que c'est la demeure de quelque démon, et ont soin de lui
apporter de légères offrandes pour apaiser sa colère. Sans cela, disent–ils, il
soulèverait contre eux de terribles tempêtes.
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OPHIOMANCIE
Divination par les serpents. Elle était fort
usitée chez les anciens, et consistait à tirer des présages des divers
mouvements qu'on voyait faire aux serpents. On avait tant de foi à ces
oracles, qu'on nourrissait exprès des serpents pour connaître ainsi l'avenir.
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ORACLE
Terme de l'Ecriture. L'oracle, nom du Saint des
Saints, c'est-à-dire du lieu le plus sacré dans le temple des Juifs. Dans la
Bible (Livre des Rois, 3, 6, 16), les prêtres portèrent l'arche d'alliance du
Seigneur .au lieu qui lui avait été destiné, c'est-à dire près de l'oracle du
temple, dans le Saint des Saints. Bossuet dit (dans son Histoire, 11, 13) : «
L'Eglise par laquelle le Saint-Esprit rendait ses oracles. »
On voit que le mot a changé de sens dans notre
langage courant, puis-que nous lui attribuons un sens exclusivement profane,
par opposition aux dits des prophètes. En fait, et par étymologie, l'oracle est
une chose dite, et devient prophétie lorsqu'elle est écrite — encore que ce
dernier mot indique lui aussi un processus purement oral.
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ORDALIE
On donnait le nom d'ordalie à une série d'épreuves
par les éléments. Elles consistaient à marcher les yeux bandés parmi des socs
de charrue rougis au feu, à traverser des brasiers enflammés, à plonger le
bras dans l'eau bouillante, à tenir à la main une barre de fer rouge, à avaler
un morceau de pain mystérieux, à être plongé les mains liées aux jambes dans
une grande cuve d'eau, enfin à étendre pendant assez longtemps les bras devant
une croix.
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OREILLE
Aux Indes, une tradition assure qu'au moment de
l'agonie, le Dieu Ishuara ne manque pas de venir souffler dans l'oreille droite
du moribond et de le purifier ainsi de tous ses péchés. Si quelqu'un s'était
couché sur l'oreille droite, il se hâtait de se tourner sur l'oreille gauche au
moment d'expirer. Cette croyance est à rapprocher de la signification symbolique
attribuée par les systèmes numérologiques de la Chine à l'oreille droite.
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ORFRAIE
Oiseau messager de Vesta. Il procède analogiquement
du symbolisme de l'aigle et de la chouette
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ORNITHOMANCIE
Divination qu'on tirait de la langue, du vol, du
cri et du chant des oiseaux.
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OROMASIS
Salamandre distinguée que les cabalistes donnent
pour comagnon de Noé dans l'arche.
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OROMAZE
La mythologie persane dit que le dieu Oromaze fit
vingt–quatre dieux, et les mit tous dans un oeuf. Arimane, son ennemi, en ayant
aussi fait un pareil nombre, ceux–ci percèrent l'oeuf, et le mal se trouva
alors mêlé avec le bien.
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ORPHÉE
Epoux d'Eurydice, qu'il perdit le jour de ses
noces, qu'il pleura si longtemps, et qu'il alla enfin redemander aux enfers.
Pluton la lui rendit, à condition qu'il ne regarderait point derrière lui
jusqu'à ce qu'il fût hors du sombre empire. Orphée ne put résister à son
impatience : il se retourna et perdit Eurydice une seconde fois et sans retour.
Il s'enfonça alors dans un désert, jura de ne plus aimer, et chanta ses
douleurs d'un ton si touchant, qu'il attendrit les bêtes féroces. Les
bacchantes furent moins sensibles, car sa tristesse le fit mettre en pièces
par ces furieuses.
Les anciens voyaient dans Orphée un musicien
habile, à qui rien ne pouvait résister. Les compilateurs du moyen âge l'ont
regardé comme un magicien insigne, et ont attribué aux charmes de la magie les
merveilles que la mythologie attribue au charme de sa voix.
Orphée fut le plus grand sorcier et le plus grand
nécromancien qui jamais ait vévu, dit Pierre Leloyer. Ses écrits ne sont farcis
que des louanges des diables. Il savait les évoquer. Il institua l'ordre des
Orphéotélestes, espèces de sorciers, parmi lesquels Bacchus tenait anciennement
pareil lieu que le diable tient aujourd'hui aux assemblées du sabbat. Bacchus,
qui n'était qu'un diable déguisé, s'y nommait Sabasius : c'est de là que le
sabbat a tiré son nom. Après la mort d'Orphée, sa tête rendit des oracles dans
l'île de Lesbos. Tzetzès dit qu'Orphée apprit en Egypte la funeste science de
la magie, qui y était en grand crédit, et surtout l'art de charmer les
serpents. Pausanias explique sa descente aux enfers par un voyage en Thesprotale,
où l'on évoquait par des enchantements les âmes des morts. L'époux d'Eurydice,
trompé par un fantôme qu'on lui fit voir pendant quelques instants, mourut de
regret, ou du moins renonça pour jamais à la société des hommes et se retira
sur les montagnes de Thrace.
Leclerc prétend qu'Orphée était un grand magicien;
que ses hymnes sont des évocations infernales; et que, si l'on en croit
Apollodore et Lucien, c'est lui qui a mis en vogue dans la Grèce
la magie, l'art de lire dans les astres et l'évocation des mânes.
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ORPHEOTELESTES
Gens qui faisaient le sabbat institué par Orphée,
comme on vient de le dire.
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ORPHISME
Doctrine initiatique comportant un culte dont plus
sieurs éléments se retrouvent dans les rites chrétiens. Par contre, les Orgies
(Bacchanales) étaient des fêtes orphiques dans la mesure où l'antiquité
grecque rapporta à Orphée à peu près tout ce qui représentait le culte de l'ampleur
et de l'aisance dans la nature.
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OUAHICHE
Génie ou démon, dont les jongleurs iroquois se
prétendent inspirés. C'est lui qui leur révèle les choses futures.
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OUIKKA
Mauvais génie qui, chez les Esquimaux, fait naître
les tempêtes et renverse les barques.
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OULON—TOYON
Chef des vingt-sept tribus d'esprits malfaisants,
que les Yakouts supposent répandus dans l'air et acharnés à leur nuire. II a une
femme et beaucoup d'enfants.
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OURS
Quand les Ostiacks ont tué un ours, ils l'écorchent
et mettent sa peau sur un arbre auprès d'une de leurs idoles ; après quoi ils
lui rendent leurs hommages, lui font de très-humbles excuses de lui avoir donné
la mort, et lui représentent que dans le fond ce n'est pas à eux qu'il doit
s'en prendre, puisqu'ils n'ont pas forgé le fer qui l'a percé, et que la plume
qui a hâté le vol de la flèche appartient à un oiseau étranger.
Au Canada, lorsque des chasseurs tuent un ours, un
d'eux s'en approche, lui met entre les dents le tuyau de sa pipe, souffle dans
le fourneau, et, lui remplissant ainsi de fumée la gueule et le gosier, il
conjure l'esprit de cet animal de ne pas s'offenser de sa mort. Mais comme
l'esprit ne fait aucune réponse, le chasseur, pour savoir si sa prière est
exaucée, coupe le filet qui est sous la langue de l'ours et le garde jusqu'à la
fin de la chasse. Alors on fait un grand feu dans toute la bourgade, et toute
la troupe y jette ces filets avec cérémonie: s'ils y pétillent et se retirent,
comme il doit naturellement arriver, c'est une marque certaine que les esprits
des ours sont apaisés; autrement on se persuade qu'ils sont irrités et que la
chasse ne sera point heureuse l'année d'après, à moins qu'on ne prenne soin de
se les réconcilier par des présents et des invocations.
Le diable prend quelquefois la forme de cet animal.
Un choriste de Cîteaux, s'étant légèrement endormi aux matines, s'éveilla en
sursaut et aperçut un ours qui sortait du choeur. Cette vision commença à
l'effrayer, quand il vit l'ours reparaître et considérer attentivement tous les
novices, comme un officier de police qui fait sa ronde….. Enfin
le monstre sortit de nouveau en disant : « Ils sont bien éveillés ; je
reviendrai tout à l'heure voir s'ils dorment...» Le naïf légendaire ajoute que
c'était le diable, qu'on avait envoyé pour contenir les frères dans leur
devoir.
On croyait autrefois que ceux qui avaient mangé la
cervelle d'un ours étaient frappés de vertiges, durant lesquels ils se
croyaient transformés en ours et en prenaient les manières.
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OXYONES
Peuples imaginaires de Germanie, qui avaient, dit on,
la tête d'un homme et le reste du corps d'une bête.
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