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DICTIONNAIRE DES SCIENCES OCCULTES
D'après J.Collin de Plancy
1391 Articles
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NACHTMANNETJE
Ou petit homme de nuit, nom que les Flamands
donnent aux incubes.
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NACHTVROUWTJE
Ou petite femme de nuit, nom que les Flamands
donnent aux succubes.
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NAGATES
Astrologues de Ceylan. Des voyageurs crédules
vantent beaucoup le savoir de ces devins, qui, disent-ils, font souvent des
prédictions que l'événement accomplit. Ils décident du sort des enfants. S'ils
déclarent qu'un astre malin a présidé à leur naissance, les pères, en qui la
superstition étouffe la nature, leur ôtent une vie qui doit être malheureuse.
Cependant, si l'enfant qui voit le jour sous l'aspect d'une planète contraire
est un premier né, le père le garde, en dépit des prédictions; ce qui prouve
que l'astrologie n'est qu'un prétexte dont les pères trop chargés d'enfants se
servent pour eu débarrasser leur maison. Ces nagates se vantent encore de
prédire, par l'inspection des astres, si un mariage sera heureux, si une
maladie est mortelle, etc.
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NAGLEFARE
Vaisseau fatal chez les Celtes. Il est fait des
ongles des hommes morts; il ne doit être achevé qu'à la fin du monde, et son
apparition fera trembler les hommes et les dieux. C'est sur ce vaisseau que
l'armée des mauvais génies doit arriver d'Orient.
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NAGUILLE (CATHERINE)
Petite sorcière âgée de onze ans, qui fut accusée
d'aller au sabbat en plein midi.
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NAGUILLE (MARIE)
Jeune sorcière, soeur de Catherine. Arrêtée à seize
ans, elle avoua que sa mère l'avait conduite au sabbat. Lorsqu'elles devaient
y aller ensemble, le diable venait ouvrir la fenêtre de leur chambre et les
attendait à la porte. La mère tirait un peu de graisse d'un pot, s'en oignait
la tête, excepté la figure, prenait sa fille sous le bras, et elles s'en
allaient en l'air au sabbat. Pour revenir à la maison, le diable leur servait
de porteur. Elle avoua encore que le sabbat se tenait à Pagole, près d'un petit
bois.
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NAHAMA
Soeur de Tubalcain. On lit dans le Talmud que c'est
une des quatre mères des diables. Elle est devenue elle-même, selon les
démonomanes, un démon succube.
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NAIRANCIE
Espèce de divination usitée parmi les Arabes, et
fondée sur plusieurs phénomènes du soleil et de la lune.
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NAKARONIR
Esprit que Mahomet envoie dans leur sommeil aux
musulmans coupables, pour les pousser au repentir.
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NAN
Mouches assez communes en Laponie. Les Lapons les
regardent comme des esprits et les portent avec eux dans des sacs de cuir, bien
persuadés que par ce moyen ils seront préservés de toute espèce de maladies.
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NAPOLÉON
Empereur des Français. On a prétendu qu'il avait un
génie familier, comme Socrate et tous les grands hommes dont les actions ont
excité l'admiration de leurs contemporains. On l'a fait visiter par un petit
homme rouge, espèce de génie mystérieux. On a vu aussi dans Napoléon un des
terribles précurseurs de l'Antechrist. Qui sait?
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NARAC
Enfer des Indiens ; on y sera tourmenté par des
serpents.
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NARCISSE
Fleurs dont on faisait des couronnes dans les sacrifices
en l'honneur des Euménides, parce qu'on considérait que cette fleur
assoupissait. Mêlée aux pavots, elle couronnait Proserpine, déesse des Enfers.
Cette fleur représente aussi le « beau Narcisse », d'une si éblouissante beauté
qu'il s'éprit de lui-même en se mirant dans une fontaine, et sécha de langueur,
ne pouvant se détacher de son image ; après sa mort, il fut transformé en
fleur, à l'endroit même où la nymphe Echo avait, à son sujet, versé des larmes.
Le Narcisse n'est donc pas l'emblème du narcissisme, mais sa sublimation. C'est
pourquoi la déesse des enfers en était couronnée, exprimant par là que le
royaume des morts assume la sublimation de l'ego pour toux ceux qui n'ont pas
pu se libérer sur terre.
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NASTRANDE
Partie de l'enfer des Scandinaves. Là sera un
bâtiment vaste et infâme; la porte, tournée vers le nord, ne sera construite
que de cadavres, de serpents, dont toutes les têtes, tendues à l'intérieur,
vomiront des flots de venin. il s'en formera un fleuve empoisonné, dans les
ondes rapides duquel flotteront les parjures, les assassins et les adultères.
Dama une autre région, la condition des damnés sera pire encore; car un loup
dévorant y déchirera sans cesse les corps qui y seront envoyés.
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NAUDÉ (GABRIEL)
L'un des savants distingués de son temps, né à
Paris en 1600. Il fut d'abord bibliothécaire du cardinal Mazarin, ensuite de la
reine Christine, et mourut à Abbeville en 1653. II a laissé une Instruction à la France
sur la vérité de l'histoire des frères de la Rose-Croix,
1623, in-4° et in 8°; rare. Naudé y prouve que les prétendus frères de la Rose-Croix
n'étaient que des fourbes qui cherchaient à trouver des dupes, en se vantant
d'enseigner l'art de faire de l'or, et d'autres secrets non moins merveilleux.
Ce curieux opuscule est ordinairement réuni à une autre brochure intitulée :
Avertissement au sujet des frères de la Rose-Croix.
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NAXAC
Séjour de peines où les habitants du Pégu font
arriver les âmes après plusieurs transmigrations.
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NECROMANCIE ou NECYOMANCIE
Art d'évoquer les morts ou de deviner les choses
futures par l’inspection des cadavres.
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NEMBROTH
Un des esprits que les magiciens consultent. Le
mardi lui est consacré et on l'évoque ce jour-là: il faut, pour le renvoyer,
lui jeter une pierre, ce qui est facile.
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NEMROD
Roi d'Assyrie. Ayant fait bâtir la tour de Babel,
et voyant, disent les auteurs arabes, que cette tour, à quelque hauteur qu'il
l'eût fait élever, était encore loin d'atteindre au ciel, il imagina de s'y
faire transporter dans un panier, par quatre énormes vautours. Les oiseaux
l'emportèrent en effet lui et son panier, mais si haut et si loin, que depuis
on n'entendit plus parler de lui.
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NENUFAR
Plante aquatique froide, dont voici un effet : Un
couvreur travaillait en été sur une maison, à l'une des fenêtres de laquelle le
maître avait un flacon d'eau de fleurs de nénufar à purifier au soleil. Comme
il était échauffé et altéré, il prit le flacon et but de cette eau ; il
retourna chez lui avec les sens glacés. Au bout de quelques jours, surpris de
son refroidissement, il se crut ensorcelé. Il se plaint du maléfice qu'on lui
a fait. Le maître de la maison examine son flacon et le trouve vide. Il
reconnaît aussitôt d'où vient le maléfice, console le couvreur en lui faisant
boire du vin de gingembre confit et toutes choses propres à le réchauffer. Il
le rétablit enfin et fit cesser ses plaintes.
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NEPHELIM
Nom qui signifie également géants ou brigands.
Aussi est-ce celui que l'Ecriture donne aux enfants nés du commerce des anges
avec les filles des hommes. Selon l'auteur du livre d'Enoch, les néphélim
étaient fils des géants et pères des éliuds.
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NEPTUNE
Ce terme, qui désigne une planète, sert à définir
analogiquement un processus et un pôle directeur de tout élément relevant de ce
processus. Le processus neptunien est caractérisé par la plasticité, la
réceptivité. Il est riche du destin et des forces du monde, emmagasine toutes
les influences et les redistribue sans y prendre d'autre part personnelle
qu'une sorte de conscience-fatalité. Uranus est le mystère de tout ce qui est
par nature au-delà des limites du cerveau de l'homme; il est le volant de la
machine, emmagasinant les énergies d'une façon invisible et les tenant à la
disposition sans en faire d'usage personnel ; il est l'immense réservoir de
l'Océan. La notion de processus neptunien s'applique aux grands mouvements de
foules, comme à l'infini corpusculaire tenant les énergies en réserve.
Le jeu des correspondances situant le processus
neptunien s'établit progressivement. L'astrologie, par exemple, a fixé les
attributs du symbole neptunien. Abusivement ou non, on a même décrit un type
neptunien caractérisé par un tempérament et un caractère. Outre que les
descriptions proposées ne correspondent à aucune morphologie définie ou
reconnaissable, il semble que ces symboles étrangers au cycle des sept planètes
de la tradition s'appliquent plutôt à un plan extra-individuel de la réalité.
Que le parfait novateur en T. S. F. présente par quelque côté des analogies
avec le principe neptunien, rien de plus naturel ; mais alors, on a affaire à «
l'homme de la chose et non à l'homme. Tout se passe comme si cette planète,
découverte après la clôture de l'ère individualiste, commandait un symbolisme
propre aux collectivités et aux forces universelles.
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NEQUAM
Prétendu prince des magiciens, à qui les chroniques
mayençaises attribuent la fondation de Mayence.
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NEUF
Ce nombre est sacré chez différents peuples. Les
Chinois se prosternent neuf fois devant leur empereur. En Afrique, on a vu des
princes, supérieurs aux autres en puissance, exiger des rois leurs vassaux de
baiser neuf fois la poussière avant de leur parler. Pallas observe que les
Mogols regardent aussi ce nombre comme très auguste, et l'Europe n'est pas
exempte de cette idée.
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NEURES ou NEURIENS
Peuples de la Sarmatie
européenne, qui prétendaient avoir le pouvoir de se métamorphoser en loups une
fois tous les ans, et de reprendre ensuite leur première forme.
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NEW-HAVEN
La barque de la fée de New-Haven apparaît, dit-on,
sur les mers avant les naufrages au nouveau monde. Cette tradition prend sa
source dans une de ces apparitions merveilleuses et inexplicables, qu'on
suppose être occasionnées par la rétraction de l'atmosphère, comme le palais de
la fée Morgane, qui brille au-dessus des eaux dans la baie de Messine.
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NICKAR
D'après la mythologie scandinave, source principale
de toutes les croyances populaires de l'Allemagne et de l'Angleterre, Odin
prend le nom de Nickar ou Hnickar, lorsqu'il agit comme principe destructeur
ou mauvais génie. Sous ce nom et sous la forme de kelpic, cheval-diable
d'Ecosse, il habite les lacs et les rivières de la Scandinavie,
où il soulève des tempêtes et des ouragans. Il y a, dans l'île de Rugen, un
lac sombre dont les eaux sont troubles et les rives couvertes de bois épais.
C'est là qu'il aime à tourmenter les pêcheurs en faisant chavirer leurs bateaux
et en les lauçant quelquefois jusqu'au sommet des plus hauts sapins. Du Nickar
scandinave sont provenus les hommes d'eau et les femmes d'eau, les nixes des
Teutons. Il n'en est pas de plus célèbres que les nymphes de l'Elbe et de la Gaal. Avant l'établissement du christianisme, les Saxons qui habitaient le voisinage de ces
deux fleuves adoraient une divinité du sexe féminin, dont le temple était dans
la ville de Magdebourg ou Megdeburch ( ville de la jeune fille ), et qui
inspira toujours depuis une certaine crainte comme la naïade de l'Elbe. Elle apparaissait
à Magdehourg, où elle avait coutume d'aller au marché avec un panier sous le
bras: elle était pleine de grâce, propre, et au premier abord on l'aurait prise
pour la fille d'un bon bourgeois ; mais les malins la reconnaissaient à un
petit coin de son tablier, toujours humide, en souvenir de son origine
aquatique.
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NID
Degré supérieur de magie que les Islandais
comparaient à leur seidur ou magie noire. Cette espèce de magie consistait à
chanter un charme de malédictions contre un ennemi.
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NIFLHEIM
Nom d'un double enfer chez les Scandinaves. Ils le
plaçaient dans le neuvième monde ; suivant eux, la formation en avait précédé
de quelques hivers celle de la terre. Au milieu de cet enfer, dit l'Edda, il y
a une fontaine nommée Hvergelmer. De là coulent les fleuves suivants :
l'Angoisse , l'Ennemi de la
Joie, le Séjour de la Mort,
la Perdition,
le Gouffre, la
Tempête, le Tour-billon, le Rugissement, le Hurlement , le
Vaste ; celui qui s'appelle le Bruyant coule près des grilles du séjour de la
mort. Cet enfer est une espèce d'hôtellerie, ou, si l'on veut, une prison dans
laquelle sont détenus les hommes lâches ou pacifiques qui ne peuvent défendre
les dieux inférieurs en cas d'attaque imprévue. Mais les habitants doivent en
sortir au dernier jour pour être condamnés ou absous. C'est une idée très-imparfaite
du purgatoire.
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NIGROMANCIE
Art de connaître les choses cachées dans les
endroits noirs, ténébreux, comme les mines, les pétrifications souterraines,
etc. Ceux qui faisaient des découvertes de ce genre évoquaient les démons et
leur commandaient d'apporter les trésors cachés. La nuit était particulièrement
destinée à ces évocations, et c'est aussi durant ce temps que les démons
exécutaient les commissions dont ils étaient chargés.
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NIRUDY
Roi des démons malfaisants chez les Indiens. On le
représente porté sur les épaules d'un géant et tenant un sabre à la main.
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NITOÈS
Démons ou génies que les habitants des îles
Moluques consultent dans les affaires importantes. On se rassemble ; on appelle
les démons au son d'un petit tambour, on allume des flambeaux, et l'esprit
parait, ou plutôt un de ses ministres ; on l'invite à boire et à manger ; et,
sa réponse faite, l'assemblée dévore les restes du festin.
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NOALS (JEANNE)
Sorcière qui fut brûlée par arrêt du parlement de
Bordeaux, le 20 mars 1619, pour avoir chevillé le moulin de Las-Coudourleiras,
de la paroisse de Végenne. Ayant porté un jour du blé à moudre à ce moulin
avec deux autres femmes, le meunier, Jean Destrade, les pria d'attendre que le
blé qu'il avait déjà depuis plusieurs jours fût moulu ; mais elles s'en
ailèrent mécontentes, et aussitôt le moulin se trouva chevillé, de façon que le
meunier ni sa femme n'en surent trouver le défaut. Le maître du moulin ayant
été appelé, il s'avisa d'y amener ladite sorcière, qui, s'étant mise à genoux
sur l'engin avec lequel le meunier avait coutume d'arrêter l'eau , fit en sorte
qu'un quart-d'heure après le moulin se remit à moudre avec plus de vitesse
qu'il n'avait jamais fait
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NODIER ( CHARLES )
Spirituel auteur de Trilby ou le lutin d'Argail
(Argyle) , et de beaucoup d'écrits charmants où les fées et les follets
tiennent poétiquement leur personnage.
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NOEL ( JACQUES )
Prétendu possédé et peut-être obsédé, qui fit
quelque bruit en 1667. Il était neveu d'un professeur de philosophie au
collége d'Harcourt à Paris. Il s'imaginait sans cesse voir des spectres. Il
était sujet aux convulsions épileptiques, faisait des grimaces, des
contorsions, des cris et des mouvements extraordinaires. On le crut démoniaque,
on l'examina; il prétendit qu'on l'avait maléficié, parcequ'il n'avait pas
voulu aller au sabbat. Il assura avoir vu le diable plusieurs fois en
différentes formes. On finit par découvrir qu'il était fou.
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NOH
Nom du premier homme selon les Hottentots. Ils
prétendent que leurs premiers parents entrèrent dans le pays par une porte ou
par une fenêtre; qu'ils furent envoyés de Dieu même, et qu'ils communiquèrent
à leurs enfants l'art de nourrir les bestiaux avec quantité d'autres connaissances.
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NOM
Aux Indes, selon une pratique populaire, l'enfant
reçoit deux noms dont l'un reste secret et connu seulement des parents. Cette
pratique a pour but de protéger l'enfant contre les sortilèges que pourraient
lui jeter des ennemis en invoquant son nom. L'importance magique du nom est un
fait universel. La mythologie et la pensée égyptiennes, autant que la tradition
rabbinique, précisent que les choses n'existent que dans la mesure où leur nom
a été prononcé. De ce fait, il existe entre un être et son nom des rapports
dont la notion fait le fond de l'Onomancie, de la Kabbale, de l'Astrologie
onomastique, etc.
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NOMBRE D’OR
Encore que le Nombre d'Or n'ait rien d'occulte, il
faut le définir pour éviter qu'on continue à en abuser. Le Nombre d'Or a pour
valeur 0,618. Il s'exprime géométriquement par un rectangle dont les
proportions constituent la coupe d'or et qui s'expriment par la formule :
a/b = b / ( a-b )
Ce nombre a pour propriétés singulières par exemple
:
1 °) D'avoir pour inverse lui-même + 1, soit 1,618.
2 °) D'être la limite de la série de Fibonacci
3 °) D'exprimer le rapport le plus simple après les
divisions élémentaires comme le démontre Mathila Ghika dont le nom reste
attaché aux études faites sur ce nombre. Dans la nature brute ou la nature
manufacturée, il offre la singularité par exemple :
1 °) de correspondre au rectangle que les étudiants
d'une université ont déclaré, après épreuves multiples, être le plus
harmonieux.
2 °) De correspondre au module de nombreux édifices
réputés pour leur élégance et leur harmonie.
3 °) De correspondre au module de construction de
nombreux coquillages cloisonnés.
4 °) De correspondre aux proportions des formats
les plus universellement adoptés (boites d'allumettes, enveloppes commerciales,
papier à machine, etc...).
5 °) De correspondre au taux moyen d'indice de la
spire selon laquelle les rameaux s'insèrent sur la tige (avec de nombreuses
exceptions d'ailleurs), etc..., etc...
De là à penser, comme l'ont fait certains
théoriciens, que le Nombre d'Or est un module universel (à condition de
l'inverser, de le multiplier en tous sens), il y a un pas. Car on peut toujours
tout prouver si l'on n'est pas à un subterfuge près. Il y a également un grand
pas entre le fait de constater que certains édifices sont modulés sur la coupe
d'or (en comprenant le toit, ou en omettant le toit, ou en oubliant le perron,
ou en faisant abstraction de ceci ou de cela, d'ailleurs) et celui de vouloir
construire des maisons ou peindre des tableaux sur ce module. Dans la moyenne
des cas, le résultat n'est pas brillant sauf si l'artiste a du génie ; dans ce
dernier cas, les résultats sont aussi brillants lorsqu'il ne tient pas compte
du Nombre d'Or.
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NONO
Génies malfaisants que les Indiens des îles
Philippines placent dans des sites extraordinaires entourés d'eau; ils ne
passent jamais dans ces lieux, qui remplissent leur imagination d'effroi, sans
leur en demander permission. Quand ils sont attaqués de quelque infirmité ou
maladie, ils portent à ces génies, en forme d'offrande, du riz, du vin, du
coco, et le cochon qu'on donne ensuite à manger aux malades.
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NORNES
Fées ou parques chez les Celtes. Elles dispensaient
les âges des hommes, et se nommaient Ueda (le passé), Verandi (le présent), et
Skalda (l'avenir).
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NOTARIQUE
Une des trois divisions de la cabale chez les
Juifs. Elle consiste à prendre, ou chaque lettre d'un mot pour en faire une
phrase entière, ou les premières lettres d'une sentence pour en former un seul
mot.
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NOVEMBRE
Ce mois est consacré à Diane. Il correspond
analogiquement au signe du Sagittaire muni comme cette déesse d'une flèche et
d'un arc. Diane est, on le sait, un mythe lunaire, de plus sa chasteté l'apparente
à la Vierge. Or, l'entrée du Soleil dans le signe du Capricorne, le 21
novembre, est le jour de la Présentation au Temple de la Vierge, selon la
mythologie chrétienne. Quant au côté nocturne de Diane, on trouve ses
correspondances dans le rituel romain avec les Nocturnes de l'Office des Morts,
le 2 novembre.
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NOYÉS
Les marins anglais et américains croient que
retirer un noyé et l'amener sur le pont d'un navire qui va appareiller, c'est,
si le noyé y meurt, un mauvais présage, qui annonce des malheurs et le danger
de périr. Superstition inhumaine. Aussi laissent-ils les noyés à l'eau.
Voici une légende qui a été racontée par le poète
OEhlenschloeger. Ce n'est point une légende, c'est un drame de la vie réelle.
Un pauvre matelot a perdu un fils dans un naufrage, et la douleur l'a rendu
fou. Chaque jour il monte sur sa barque et s'en va en pleine mer; là, il frappe
à grands coups sur un tambour, et il appelle son fils à haute voix : — Viens,
lui dit-il, viens! sors de ta retraite! nage jusqu'ici! je te placerai à côté
de moi dans mon bateau ; et si tu es mort, je te donnerai une tombe dans le
cimetière, une tombe entre des fleurs et des arbustes ; tu dormiras mieux là
que dans les vagues. Mais le malheureux appelle en vain et regarde en vain.
Quand la nuit descend, il s'en retourne en disant :— J'irai demain plus loin,
mon pauvre fils ne m'a pas entendu.
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NUIT DES TRÉPASSÉS
De tous les jours de l'année, il n'en est point que
l'imagination superstitieuse des Flamands ait entouré de plus grandes terreurs
que le 1er novembre. Les morts sortent à minuit de leurs tombes, pour
venir, en longs suaires, rappeler les prières dont ils ont besoin, aux vivants
qui les oublient. La sorcière et le vieux berger choisissent cette soirée pour
exercer leurs redoutables maléfices. L'ange Gabriel soulève alors pour douze
heures le pied sous lequel il retient le démon captif, et rend à cet infernal
ennemi des hommes le pouvoir momentané de les faire souffrir. D'ordinaire la
désolation de la nature vient encore ajouter aux terreurs de ces croyances; la
tempête mugit, la neige tombe avec abondance, les torrents se gonflent et
débordent; enfin la souffrance et la mort menacent de toutes parts le voyageur.
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NYMPHES
Démons femelles. Leur nom vient de la beauté des
formes sous lesquelles ils se montrent. Chez les Grecs, les nymphes, très honorées,
étaient partagées en plusieurs classes : les mélies suivaient les personnes
qu'elles voulaient favoriser ou tromper; elles couraient avec une vitesse
inconcevable. Les nymphes genetyllides présidaient à la naissance, assistaient
les enfants au berceau, faisaient les fonctions de sages-femmes, et leur
donnaient même la nourriture. Ainsi Jupiter fut nourri par la nymphe Mélisse,
etc. Ce qui prouve que ce sont bien des démons, c'est que les Grecs disaient
qu'une personne était remplie de nymphes pour dire qu'elle était possédée des
démons. Du reste, les cabalistes pensent que ces démons habitent les eaux,
ainsi que les salamandres habitent le feu ; les sylphes l'air, et les gnômes ou
pygmées la terre.
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NYNAULD (J. DE)
Auteur d'un traité De la Lycanthropie,
publié en 1615.
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NYOL
Vicomte de Brosse, poursuivi comme sorcier à la fin
du XVI siècle. Il confessa qu'ayant entendu dire qu'on brûlait les sorciers,
il avait quitté sa maison et en était demeuré longtemps absent. Ses voisins
l'ayant suivi l'avaient trouvé dans une étable de pourceaux ; ils l'interrogèrent
sur différents maléfices dont il était accusé; il reconnut qu'il était allé une
fois au sabbat, à la croix de la
Motte, où il avait vu le diable en forme de chèvre
noire; qu'il s'était donné audit diable, sous promesse qu'il aurait des richesses
et serait bien heureux au monde; « et lui bailla pour gage sa ceinture, partie
de ses cheveux, et après sa mort un de ses pouces. Ensuite le diable le marqua
sur l'épaule; il lui commanda de donner des maladies, de faire mourir les
hommes et les bestiaux, de faire périr les fruits par des poudres qu'il
jetterait au nom de Satan. Il avoua encore que le diable l'avait fait danser
au sabbat avec les autres sorciers, ayant chacun une chandelle; et que quand
le.diable se retirait enfin, eux tous se trouvaient transportés dans leurs
maisons. » Vingt-huit témoins confrontés soutinrent que le vicomte de Brosse
avait la réputation de sorcier, et qu'il avait fait mourir quatre hommes et
beaucoup de bestiaux; il fut condamné.
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NYPHO (AUGUSTIN)
Sorcier italien, qui avait un démon familier et
barbu, dit De-Lancre, lequel démon lui apprenait toutes choses.
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