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DICTIONNAIRE DES SCIENCES OCCULTES
D'après J.Collin de Plancy
1391 Articles
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MAGNETISME
Au mot MESMERISME, nous verrons dans quelles
conditions est née en France et malgré la France la théorie du magnétisme
animal et du magnétisme minéral. En soi, le mot de magnétisme est détestable,
parce qu'il reflète les modes et les goûts d'une époque où l'électromagnétisme
avait frappé les imaginations, parce qu'il établit un rapport accidentel et
parfaitement gratuit entre un « influx » humain, biologique, et un phénomène
électrique dont, au surplus, nous ignorons la nature. Ce que nous savons, c'est
que le pouvoir magnétique est un don assez peu répandu et que cependant
beaucoup d'êtres humains possèdent sans le savoir. Bien des guérisseurs se sont
rendus célèbres en exhibant des morceaux de viande, des poissons, des oeufs,
qu'ils avaient magnétisés, à la suite de quoi ces aliments avaient été
préservés de la putréfaction. Médicalement, si les praticiens ignorent
généralement le magnétisme et sourient lorsqu'on leur en parle, les Corps
Constitués en reconnaissent l'existence et l'efficacité, ne serait-ce qu'en
pour-suivant pour exercice illégal de la médecine ceux qui la pratiquent sans
diplôme.
Les effets du magnétisme ont été très étudiés et
l'unité est à peu près faite sur ce point qu'ils sont positifs. On refuse
seulement et à juste titre de croire que l'influence du magnétisme humain sur
les éléments biologiques soit chez les malades du même ordre que ce qui se
passe dans les expériences de momification. On refuse aussi d'admettre le
sommeil magnétique qui relève bien plutôt de l'hypnotisme et de la suggestion.
Enfin, on se demande si le magnétisme procède d'un effet physique et non pas,
plus simplement, d'un processus analogue à celui de la voyance, mais sur le
plan actif. Nous ne pouvons ici entrer dans le détail de ces questions qui sont
purement scientifiques et nullement occultes.
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MAI
Mois consacré à Apollon dans l'antiquité et de nos
jours consacré à la Vierge Marie. En remontant la filière du symbolisme de la
Vierge Marie, on retrouve selon les psychanalystes tout le symbolisme de la «
Nature » (Mater, Meteria). Par ailleurs, on l'identifie à Maya ou Maïa,
l'illusion, qui est aussi la nature. Enfin, le mythe d'Apollon est l'aspect
printanier de celui de Bacchus qui est automnal. La tradition a orné les
cheveux de ce dernier dieu de fleurs printanières mêlées aux lourdes grappes de
raisins.
A travers tous ces sens, le symbolisme du mois de mai apparaît clairement : en
son début, il est : éclosion, le coup de force du renouveau, ce qui explique la
date des bacchanales et aussi la signification du Premier Mai.
Quant au reste du mots, il est à la fois clair et
silencieux, c'est le lent développement de la nature, illusoire et potentielle
(symbolisme de Maïa et symbolisme de la Vierge).
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MAIN
La main a toujours eu une valeur symbolique,
inspirée d'ailleurs de ses attributions naturelles. La main de l'homme frappe
ou protège, acquiert ou tranche. La main de Dieu châtie ou protège, prend ou
juge. L'iconographie nous montre souvent la main de Dieu, démesurément agrandie
dans les Jugements Derniers, la main du Christ Bénissant, la main de
Jean-Baptiste montrant le Ciel, etc... L'histoire nous montre le rôle important
de la main dans le Droit romain (affranchissement d'un esclave, achat, serment,
etc...). Il faut mentionner d'ailleurs qu'il s'agit toujours de la main droite.
Dans quelques civilisations, le nombre de doigts a été assimilé analogiquement
au nombre de sens et l'iconographie correspondante accorde un sixième doigt à
ceux qui sont pourvus du sixième sens (fût-il mystiquement interprété).
Certaines fresques byzantines représentent des Saints ayant six orteils au pied
; la main de Fatima a aussi quelquefois six doigts, et assure de la protection
divine. Aussi la voit-on dans tout l'Orient musulman, au poignet ou à la
cheville de femmes aussi bien qu'au front des chevaux ou des ânes.
Dans les pantacles, en général, la main intervient
avec l'un des sens que nous avons énumérés. Il y aurait toute une iconographie
à faire, que nous ne pouvons résumer ici, du sens symbolique des différentes
attitudes de la main (deux doigts levés, poing fermé, etc...). Cette étude est
à compléter par la considération des différents gestes symboliques connus par
l'histoire (Moïse levant la main pour protéger l'armée pendant tout le combat,
le pouce élevé pour demander grâce, les deuxième et troisième doigts en V du
salut gaulliste, la main horizontale du serment, etc...) et la tradition
(positions manuelles des Sages de l'Orient, gesticulations manuelles des danses
sacrées, etc...).
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MAIN DE GLOIRE
Ce que les sorciers appellent main de gloire est
la main d'un pendu , qu'on prépare de la sorte : on l'enveloppe dans un
morceau de drap mortuaire, en la pressant bien, pour lui faire rendre le peu de
sang qui pourrait y être resté; puis on la met dans un vase de terre, avec du
sel, du salpêtre, du zimat et du poivre long, le tout bien pulvérisé. On la
laisse dans ce pot l'espace de quinze jours; après quoi on l'expose au grand
soleil de la canicule, jusqu'à ce qu'elle soit parfaitement desséchée; si le
soleil ne suffit pas, on la met dans un four chauffé de fougère et de verveine.
On compose ensuite une espèce de chandelle avec de la graisse de pendu, de la
cire vierge et du sésame de Laponie; et on se sert de la main de gloire, comme
d'un chandelier, pour tenir cette merveilleuse chandelle allumée. Dans tous les
lieux où l'on va avec ce funeste instrument, ceux qui y sont demeurent immobiles,
et ne peuvent non plus remuer que s'ils étaient morts. Il y a diverses manières
de se servir de la main de gloire; les scélérats les connaissent bien; mais,
depuis qu'on ne pend plus chez nous, ce doit être chose rare.
Deux magiciens, étant vénus loger dans un cabaret
pour y voler, demandèrent à passer la nuit auprès du feu, ce qu'ils obtinrent.
Lorsque tout le monde fut couché, la servante, qui se défiait de la mine des
deux voyageurs, alla regarder par un trou de la porte pour voir ce qu'ils
faisaient. Elle vit qu'ils tiraient d'un sac la main d'un corps mort, qu'ils en
oignaient les doigts de je ne sais quel onguent, et les allumaient, à l'exception
d'un seul qu'ils ne purent allumer, quelques efforts qu'ils fissent, et cela
parce que, comme elle le comprit, il n'y avait qu'elle des gens de la maison
qui ne dormît point; car les autres doigts étaient allumés pour plonger dans
le plus profond sommeil ceux qui étaient déjà endormis. Elle alla aussitôt à
son maître pour l'éveiller, mais elle ne put en venir à bout, non plus que des
autres personnes du logis, qu'après avoir éteint les doigts allumés, pendant
que les deux voleurs commençaient
à faire leur coup dans
une chambre voisine. Les deux magiciens, se voyant découverts, s'enfuirent au
plus vite, et on ne les trouva plus.
Les voleurs ne peuvent
se servir de la main de gloire, quand on a eu la précaution de frotter le seuil
de la porte avec un onguent composé de fiel de chat noir, de graisse de poule
blanche et de sang de chouette, lequel onguent doit être fait dans la canicule.
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MAIN INVISIBLE
Gaspard Schotter, dans sa Magie universelle, livre IV,
page 407, rapporte le fait suivant, dont il a été témoin dans son enfance, et
qu'il a entendu raconter à des témoins plus âgés que lui. Deux compagnons
sortaient d'une ville armés et portant leur bagage, pour aller travailler dans une
autre contrée. L'un d'eux ayant trop bu attaque l'autre, qui refuse de se
battre avec un homme ivre; mais il reçoit un coup à la tête. Voyant couler son
sang, il riposte et perce de part en part le malheureux ivrogne. On accourt
aussitôt de la ville, et parmi les assistants se trouve la femme même du mort.
Dans le moment qu'elle donnait des soins à son époux, le meurtrier, qui
s'enfuyait, se sentit saisi par une main invisible et fut entraîné auprès du
magistrat, lequel le fit mettre en prison. Qu'était-ce que cette main
invisible? Celle du mort qui revenait dégrisé.
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MAITRE ALBERT
Moine du XIIIe siècle, alchimiste connu pour son
immense érudition et ses oeuvres et aussi parce qu'il fut le maître de Thomas
d'Aquin. On lui attribue deux ouvrages, d'intérêt très discutable mais de grand
renom :
1 °) Les admirables secrets d'Albert le Grand :
mélange de cosmogonie, de médecine, d'astrologie, de physiognomonie et de
recettes pratiques de tous ordres.
2 °) Le Solide Trésor du Petit Albert, procédant du
Manuel de Sorcellerie et de la clef des songes. Ces deux ouvrages, auxquels
Maitre Albert, théologien et philosophe assez versé dans les questions
médicales et mathématiques, n'a probablement pris aucune part, sont plus connus
sous les noms de Grand Albert et Petit Albert.
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MALADE
« Divers sont les jugements qui se font d'aucuns,
si un malade doit vivre ou mourir; mais je publierai ce présent signe
infaillible, duquel se pourra servir un chacun, et en faire un ferme jugement
: Prenez une ortie et la mettez dans l'urine du malade incontinent après que
le malade l'aura faite, et avant qu'elle soit corrompue; laissez l'ortie dans
ladite urine l'espace de vingt quatre heures ; et après , si l'ortie se trouve
verte, c'est un signe de vie. »
Delancre nous conseille de ne pas admettre
l'opinion des gnostiques, qui disent que chaque maladie a son démon, et
d'éviter l'errent- populaire qui prétend que tous ceux qui tombent du
haut mal sont possédés. Les maladies ont souvent causé de grands désordres. Le
P. Lebrun rapporte l'exemple d'une femme attaquée d'une maladie de l'oeil qui
lui faisait voir une foule d'images bizarres et effrayantes, elle se crut
ensorcelée : un habile oculiste l'opéra, et guérit en même temps son oeil et
son imagination.
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MALAINGHA
Nom général des anges du premier ordre chez les
habitants de Madagascar. Ces anges font mouvoir les cieux, les étoiles, les
planètes, et sont chargés du gouvernement des saisons : les hommes sont confiés
à leur garde, ils veillent sur leurs jours, détournent les dangers qui les menacent
et écartent les démons.
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MALDONAT
Celèbre jésuite, né en 1534, à Casas de la Reina
dans l'Estramadure. Il étudia à Salamanque et entra chez les jésuites de Rome
en 1562. Deux ans après, il ouvrit, au collége de Clermont, à Paris, un cours
de philosophie, dans lequel il obtint les plus brillants succès, quoiqu'il
n'eût encore que trente ans. Ayant formé le dessein de travailler à un
commentaire sur les quatre évangélistes, il crut voir, pendant quelques nuits,
un homme qui l'exhortait à finir promptement cet ouvrage, et qui l'assurait
qu'il l'achèverait, mais qu'il survivrait peu de jours à sa conclusion ; cet
homme lui marquait en même temps un certain endroit du ventre, qui fut le même
où Maldonat sentit les vives douleurs dont il mourut en 1583, peu de temps
après avoir achevé son ouvrage.
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MALE-BÊTE
Monstre qui passait autrefois, dans l'opinion du
peuple de Toulouse, pour courir les rues la nuit. La superstition avait fait
croire que tous ceux qui rencontraient ou envisageaient la male-bête, mouraient
le lendemain.
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MALEBRANCHE (NICOLAS)
Savant prêtre de l'Oratoire, né à Paris en 1638,
mort en 1715. On trouve dans sa Recherche de la Vérité
d'assez bonnes choses sur la sorcellerie, qu'il regarde comme une
maladie d'imagination : ce qui est vrai le plus souvent. On dit qu'il n'osait
pas se moucher, parce qu'il était persuadé qu'il lui pendait un gigot de mouton
au bout du nez. On ne le guérit de cette hallucination qu'en faisant semblant
de couper le gigot avec un rasoir c'est du moins ce qui a été raconté.
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MALEFICE
Le maléfice est le fait de provoquer du mal par
voie magique. Dans le langage courant, on parle plutôt de sorts ; dans la
légende, plutôt de sortilèges ; en démonologie, plutôt de prestiges ; en folklore,
plutôt de charmes, etc...
Adjectivement, le mot a donné la notion de
maléfique, dont le sens est admissible lorsqu'il s'agit de magie, mais vide
lorsqu'on l'applique à des faits d'ordre mental-rationnel.
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MAMMON
Démon dont le nom vient de l'araméen Mamura,
richesse. C'est lui que Matthieu appelle le Démon de la Richesse et de l'Iniquité.
Il est aussi, et par cela même, le démon de l'avarice et c'est lui qui, pour
pervertir les hommes, leur enseigna d'ouvrir la terre pour en posséder Ies
trésors. Il s'agit d'une personnification d'un défaut aussi ancien que le sens
de la propriété. Il faut mentionner à ce titre qu'on attribue quelquefois au
veau d'or un sens symbolique analogue mais d'une façon tout à fait injustifiée.
A noter enfin que dans ses sens dérivés (Mamuna et peut-être Mamunia des pays
musulmans), l'idée de richesse n'est pas considérée péjorativement. Il serait
donc juste de dire que le mythe de Mammon sous-entend tout le problème du bon
et du mauvais usage de la richesse, problème que chaque peuple considère selon
ses interdits personnels.
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MANCANAS
Imposteur qui, dans les lies Mariannes,
s'attribuait le pouvoir de commander aux éléments, de rendre la santé aux
malades, de changer les saisons et de procurer une récolte abondante ou d'heureuses
pêches.
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MANCHE A BALAI
Quand les sorciers et les démons faisaient le
sabbat, les sorcières s'y rendaient à cheval sur un manche à balai.
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MANDRAGORE
Voir dossier.
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MANE-RAJA
C'est le Noé de la mythologie indienne. Il fut
sauvé au jour du déluge universel, en récompense des vertus qu'il avait seul
pratiquées au milieu de la corruption de son temps. Un jour qu'il se baignait,
Dieu se présenta à lui sous la forme d'un petit poisson, et lui dit de le
prendre : Mâné l'ayant fait, et le voyant grossir dans sa main, le mit dans un
vase où il grossit encore avec tant de promptitude, que le râja fut contraint
de le porter dans un grand bassin, de là dans un étang, puis dans le Gange, et
enfin dans la mer. Alors le poisson lui apprit que tous les hommes allaient
être noyés dans les eaux du déluge, à l'exception de lui, Mâné. Il lui ordonna
en conséquence de prendre une bârque qui se trouvait attachée au rivage, de
l'amarrer à ses nageoires, et de se mettre dedans à sa remorque. Mâné ayant
obéi, fut sauvé de la sorte, et le poisson disparut, quand les eaux se
retirèrent. Le déluge indien dura sept jours.
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MANES
Dieux des morts, qui présidaient aux tombeaux chez
les anciens; plus souvent encore les Mânes sont les âmes des morts. Le nom de
Mânes en Italie était particulièrement attribué aux génies bienfaisants et
secourables. Les mânes pouvaient sortir des enfers, avec la permission de Summanus,
leur souverain. Ovide rapporte que, dans une peste violente, on vit les Mânes
se lever de leurs tombeaux et errer dans la ville et les champs en jetant des
hurlements affreux. Ces apparitions ne cessèrent avec la peste, suivant ce
poète, que quand on eut rétabli les fêtes férales, instituées par Numa,
et qu'on eut rendu aux ombres le culte ordinaire qu'on avait depuis quelque
temps interrompu.
Lorsque les Mânes étaient nommés Lémures ou
Rémures, on les regardait comme des génies irrités, malfaisants et ardents
à nuire. Leloyer dit que les Mânes n'étaient que des démons noirs et hideux,
comme les diables et les ombres infernales.
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MANG-TAAR
Espèce d'enfer des Yakouts, habité par huit tribus
d'esprits malfaisants ces esprits ont un chef, dont le nom est Acharaï
Rioho, le puissant. Le bétail dont le poil est entièrement blanc est sacré
pour les Yakouts, comme dévoué au grand Acharaï. Les Yakouts croient que dès
que leurs chamans meurent, ils se réunissent à ces esprits. Ces chamans sont
des sorciers ou prétendus tels, qui font auprès de leurs idoles l'office de
prêtres.
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MANICHÉENS
Sectateurs de l'hérésiarque Manès, né dans la Perse
en 240. Ils reconnaissaient deux principes également puissants, également
éternels, Dieu , auteur du bien, et le diable, auteur du mal.
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MANITOU ou MATCHI-MANITOU
Le plus grand des esprits pour les Algonquins, Indiens
du Nord, qui le nomment aussi « Kitski Manitou » ou « Grand Esprit ». Il est le
père de la vie et ne fut jamais créé. Il est la source de tous les biens et
c'est à lui que vont tous les honneurs de la fumée des calumets. Cet esprit a
une puissance magique que les Indiens veulent par tous les moyens se rendre
favorable. Il est figuré par un grand aigle blanc aux ailes étendues, habite le
ciel, est maître de la lumière et se manifeste par le soleil. Son souffle
pénètre partout sous la « forme des vents ». On lui donne aussi le nom «
d'oiseau-tonnerre » qui de ses flèches de feu détruit toutes les choses nuisibles.
Le bruissement de ses ailes est le roulement du tonnerre, ses yeux lancent des
éclairs. C'est lui qui empêche la terre de se dessécher. La lune est sa soeur,
l'Arc-en-Ciel, sa femme qui symbolise l'arche d'alliance avec le Manitou.
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MANTRANI
Formules utilisées dans la culture
intérieure selon la méthode des Yogas. Les mantrams sont des combinaisons
phonétiques dont la sonorité éveille par résonance certaines forces détenues
par le psychisme et l'organisme du yogi. Par ce mécanisme, mais aussi en dehors
de cette considération, le mantram est une formule magique, au vrai sens du
mot.
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MANY
Faux prophète et peintre célèbre parmi les
Orientaux, qui fonda en Perse une secte, dont l'existence des deux principes
éternels du bien et du mal, la métempsycose, l’abstinence des viandes, la
prohibition du meutre de tout animal, sont les dogmes principaux.
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MAORIDATH
Préservatif contre les
enchantements. C'est le nom que les musulmans donnent aux deux derniers
chapitres du Koran, qu'ils récitent souvent pour se garantir des sortilèges et
de toutes autres mauvaises rencontres.
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MARAIS
Dans le Pallène, contrée du Septentrion que nous
ne connaissons pas, les conteurs anciens signalent un marais non moins ignoré,
où ceux qui se baignaient neuf fois recevaient le plumage d'un cygne et la
faculté de voler.
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MARC
L'hérésiarque Valentin eut entre autres disciples
un nommé Marc, qui exerçait une espèce de magnétisme par lequel il prétendait
communiquer le don de prophétie. Quand une femme à qui il avait promis ce don
lui disait: Mais je ne suis pas prophétesse, il faisait sur elle des
invocations afin de l'étonner, et il ajoutait : Ouvre la bouche à présent et
dis tout ce qui te viendra, tu prophétiseras. La pauvre femme se hasardait et se
croyait prophétesse. Il donnait dans la cabale; et sans doute ses sectateurs tenaient
de lui cette doctrine, que les vingtquatre lettres del'alphabet sont
vingt-quatre éons ou esprits qui dirigent toutes choses. On ajoute que dans ses
prestiges, car il faisait aussi de la magie, il était secondé par le démon
Azazel.
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MARC DE CAFE
Le marc de café répandu sur une assiette compose
des dessins infiniment variés qui sont prétextes à voyance. On a donné de
véritables codes pour l'interprétation de ces figures. C'est un non-sens : il
est bien évident que l'extra-lucidité ne trouve là de support que dans la
mesure où une même configuration peut être interprétée de mille manières.
L'emploi du marc de café comme support de voyance a été plus répandu qu'il ne
l'est, mais quelques diseuses de bonne aventure des milieux populaires s'en
servent encore.
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MARCIONITES
Hérétiques du Ve siècle, qui avaient
pour chef Marcion. Ils étaient dualistes et disaient que Dieu avait créé nos
âmes, mais que le diable jaloux avait aussitôt créé nos corps, dans lesquels il
avait emprisonné les dites âmes.
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MARDI
Si on rogne ses ongles les jours de la semaine qui
ont un R, comme le mardi, le mercredi et le vendredi, les bonnes gens disent
qu'il viendra des envies aux doigts.
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MARGARITOMANCIE
Divination par les perles. On en pose une auprès du
feu, on la couvre d'un vase renversé, on l'enchante en récitant les noms de
ceux qui sont suspects. Si quelque chose a été dérobé, au moment où le nom du
larron est prononcé, la perle bondit en haut et perce le fond du vase pour
sortir; c'est ainsi qu'on reconnaît le coupable.
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MARGUERITE
Princesse hollandaise qui vivait au XIII° siècle.
Ayant refusé brutalement l'aumône à une pauvre femmeq ui avait plusieurs
enfants, et lui ayant reproché sa fécondité, cette pauvresse lui prédit qu'ellemême
aurait autant d'enfants qu'il y a de jours dans l'an. Elle accoucha en effet de
trois cent soixante-cinq enfants, qui furent présentés au baptême, tous les
garçons gros comme le doigt, avec le nom de Jean, et toutes les filles, aussi
mignonnes, avec le nom de Marie, sur deux grands plats que l'on garde toujours
à Loosduynen, près de La
Haye, où cette histoire n'est pas mise en doute. Avec
les deux plats bien conservés, on montre le tombeau des trois cent soixante cinq
enfants, morts tous aussitôt après leur baptême.
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MARIONNETTES
On croyait autrefois que dans les marionnettes
logeaient de petits démons.
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MARISSANE
Un jeune homme de quinze ou seize ans, nommé
Christoval de la Garrade,
fut enlevé, sans graisse ni onguent, par Marissane de Tartras, sorcière,
laquelle le porta si loin et si haut à travers les airs, qu'il ne put
reconnaître le lieu du sabbat; mais il avoua qu'il avait été bien étrillé, pour
n'avoir pas voulu prendre part audit sabbat, et sa déposition fut une des
preuves qui firent brûler la sorcière;
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MARIUS
Il menait avec lui une sorcière scythe qui lui
pronostiquait le succès de ses entreprises.
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MARJOLAINE
Cette fleur symbolise le mariage ; elle était dédiée
à Hymen qui perdit la vie le jour de son mariage. On représentait Hymen
couronné de Marjolaines, tenant de la main droite un flambeau, de la gauche un
voile jaune. On lit dans Pline que le voile des épousées était jaune. Dans la
chanson populaire En passant par la Lorraine, on voit aussi le bouquet de
marjolaines décider d'un hymen selon qu'il fleurira. Il s'agit de la fleur et
non de la plante, distinction essentielle, comme le montre aussi la
dénomination argotique de la virginité : « la fleur ».
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MARLE (THOMAS DE)
Comte d'Amiens et sire de Coucy, dont on peut lire
les crimes dans les chroniques du règne de Louis le Gros. A sa mort, il revula
sur ses forfaits et voulut se réconcilier avec Dieu. Mais comme il refusait de
réparer une des plus sombres actions de sa vie, lorsqu'il se souleva pour
recevoir la sainte communion, qu'il
avait demandée, Suger atteste qu'une main invisible lui tordit le cou.
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MAROT
Mahomet cite l'histoire des deux anges Arot et
Marot., pour justifier la défense qu'il fait de boire du vin.
Dieu, dit-il, chargea Arot et Marot d'une
commission sur la terre. Une jeune dame les invita à dîner, et ils trouvèrent
le vin si bon qu'ils s'enivrèrent. Ils remarquèrent alors que leur hôtesse
était belle, s'éprirent d'amour et se déclarèrent. Cette dame, qui était sage,
répondit qu'elle ne les écouterait que quand ils lui auraient appris les mots
dont ils se servaient pour monter au ciel. Dès qu'elle les sut, elle s'éleva
jusqu'au trône de Dieu, qui la transforma, pour prix de sa vertu, en une étoile
brillante (c'est l'étoile du matin), et qui condamna les deux anges ivrognes à
demeurer jusqu'au jour du jugement suspendus par les pieds dans le puits de Babel,
que les pèlerins musulmans vont visiter encore auprès de Bagdad.
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MAROTTE
Sceptre surmonté d'une tête à deux visages et orné
de grelots. C'est un attribut de Momus et un emblème de la Folie. Il est hors
de doute que cet objet est d'ordre magique. On retrouve dans les civilisations
primitives des instruments absolument analogues entre Ies mains des sorciers.
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MARQUE DU DIABLE
On sait que les sorcières qui vont au sabbat sont
marquées par le diable, et ont particulièrement un endroit insensible, que les
juges ont fait quelquefois sonder avec de longues épingles. Lorsque les
prévenues ne jettent aucun cri et ne laissent voir aucune souffrance, elles
sont réputées sorcières et condamnées comme telles, parce que c'est une preuve
évidente de leur transport au sabbat. Delancre ajoute que toutes celles qui ont
passé par ses mains ont avoué toutes ces choses lorsqu'elles furent jetées au
feu. Bodin prétend que le diable ne marque point celles qui se donnent à lui
volontairement et qu'il croit fidèles; mais Delancre réfute cette assertion, en
disant que toutes les plus grandes sorcières qu'il a vues avaient une ou
plusieurs marques, soit à l'oeil, soit ailleurs. Ces marques ont d'ordinaire
la forme d'un petit croissant ou d'une griffe, ou d'une paire de cornes qui
font la fourche.
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MARQUIS DE L'ENFER
Les marquis de l'enfer, comme Phoenix, Cimeriès,
Andras, sont, ainsi que chez nous, un peu supérieurs aux comtes. On les évoque
avec fruit (dans le sens diabolique), depuis trois heures du soir jusqu'à la
chute du jour.
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MARS ( mois de )
Mois dédié au Dieu de la guerre. On sait que ce
mois correspond analogiquement au passage du Soleil dans la constellation du
Bélier, dont le gouverneur est Mars. Ce Dieu préside à l'agriculture (Bélier :
germination, éclosion). Il protège les blés de la rouille (ce champignon
para-site est rouge, couleur de Mars) et préside à la prospérité des troupeaux
(par analogie avec le Bélier).
Le cycle des fêtes romaines confirme les différents
sens du symbolisme d'Arès et Ariès en plaçant au mois de Mars les fêtes célèbres
dédiées a Mars Gradirius (de Grandire : croître).
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MARS
Ce terme, qui désigne une planète, sert à définir
analogiquement un processus et un pôle directeur de tout élément suivant ce
processus. Le processus martien est caractérisé par l'intensité brutale de
son dynamisme, par son manque d'élégance contrastant avec la noblesse du
courage, la lutte et l'opposition. Le Dieu Mars de la mythologie est un lutteur
obstiné, brutal et victorieux par destination, possédant peu d'esprit de
finesse, généreux et brave, contrariant tout le monde. De tels éléments
contribuent à faire appliquer la notion de processus martien à la rigidité
agressive d'un sabre, au manque de souplesse diplomatique d'un dictateur
militaire, d'un bélier obstiné ayant toujours les cornes en avant, d'un
réquisitoire obtus, etc. En un mot, la notion Mars s'applique à tout ce qui est
généreux, courageux, irascible et brutal.
Il y a, dans le détail, des correspondances
consacrées. L'Astrologie a, par exemple, fixé les attributs classiques du symbole
martien : chaleur, sécheresse, feu, masculinité, positivité, matérialité,
symbolisme qui procède aussi de celui du Bélier et du Scorpion. Si l'on
transpose à l'échelle de l'individu tout ce qui concerne le processus martien,
on retrouve les caractéristiques du type
martien, tel que nous l'avons esquissé dans l'article consacré à la Typologie.
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MARS ( MONT DE
)
En chiromancie, on appelle de ce nom une éminence
située vers le bord cubital de la main, entre le Mont de Mercure et le Mont de
la Lune. Bombé (il l'est rarement), il indique un tempérament agressif,
coléreux. Débordant le bord cubital de la paume, il est l'apanage des esprits
matérialistes ; ne faisant, au contraire, aucune saillie sur le bord cubital,
qu'il laisse plat, il indique un esprit logique. Lorsqu'il est remplacé par une
dépression, c'est l'indice d'un tempérament chagrin.
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MARS ( PLEINE DE )
On appelle ainsi en chiromancie la partie centrale
de la paume. Elle est limitée par les Monts. La Tradition prétend que les
facultés actives sont d'autant plus développées que cette plaine est vaste.
Mais comme elle prétend, d'autre part, que les diverses formes d'activité sont
conditionnées par les Monts et leur étendue, on se trouve visiblement devant
une absurdité. C'est bien plutôt par la texture de la plaine de Mars, par les
signes qui s'y inscrivent et par les lignes qui la traversent, qu'on aura des
précisions sur ce que, d'autre part, la chirologie indique à ce sujet. Elle est
en rapport avec le domaine de l'activité, mais son interprétation est variable
à l'infini.
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MARTIN
Un jour que saint Martin de Tours disait la messe,
le diable entra dans l'église avec l'espoir de le distraire. C'est une naïve
historiette de la Légende
dorée; elle est représentée dans une église de Brest. Elle parut
à Grosnet un trait si joli qu'il le mit en vers. Le diable était, selon cet
ancien poëte, dans un coin de l'église, écrivant sur un parchemin les caquets
des femmes et les propos inconvenants qu'on tenait à ses oreilles pendant les
saints offices. Quand sa feuille fut remplie, comme il avait encore bien des
notes à prendre, il mit le parchemin entre ses dents et le tira de toutes ses
forces pour l'allonger ; mais la feuille se déchira, et la tête du diable alla
frapper contre un pilier qui se trouvait derrière lui. Saint Martin, qui se
retournait alors pour le Dominus vobiscum, se mit à rire de la grimace
du diable, et perdit ainsi le mérite de sa messe, au jugement du moins de
l'esprit malin, qui se hâta de fuir...
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MARTINISTES
La Société Martiniste, fondée par Papus (Dr Gérard
Encausse), s'autorisait de la paternité spirituelle de Claude de Saint-Martin,
dit « le Philosophe Inconnu ». Il semble qu'il faille séparer résolument les
Martinistes, occultistes de valeur bien inégale, et les disciples de Claude de
Saint-Martin. Ce dernier fut un ésotérique d'une exceptionnelle qualité. A
travers les inadéquations involontaires ou volontaires, imputables aux
contingences de l'époque, ce philosophe a transmis un message de la plus haute
valeur quant à l'Esprit.
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MASTIPHAL
C'est le nom qu'un donne au prince des démons, dans
un livre apocryphe cité par Cédréaus et qui a pour titre : la Petite Genèse.
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MATIERE
C'est le culte de la matière qui a donné naissance
à la Kabbale et à toutes les sciences occultes.
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MATIGNON (JACQUES GOYON DE)
Gentilhomme, qui servit Henri III et Henri IV. Ses
envieux, apparemment pour le décrier, diaient que l'esprit, l'habileté, la
prudence, le courage, n'étaient point naturellement en lui, mais qu'ils lui
venaient d'un pacte qu'il avait fait avec le diable. Il fallait que ce diable
fût une bonne créature, dit Saint-Foix, puisque Matignon donna, dans toutes les
occasions, des marques d'un caractère plein de douceur et d'humanité
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MATZOU
Divinité chinoise. C'était, suivant quelques auteurs,
une magicienne.
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MAZDEISME
Religion fondée par Zoroastre et dont les prêtres
étaient les Mages. La tradition kabbalistique identifie Zoroastre (ou
Zarathoustra) à Cham, frère de Sem et Japhet, fils de Noé.
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MÉDIE
On trouvait, dit-on,
chez les Mèdes, des pierres merveilleuses, noires ou vertes, qui rendaient la
vue aux aveugles et guérissaient la goutte, appliquées sur le mal dans une
compresse de lait de brebis.
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MEDIUM
Dans l'Antiquité, toutes les civilisations ont eu
leurs médiums ; mais le plus souvent, c'était non pas l'esprit, mais un démon
qui s'exprimait par leur bouche. Le Thibet, terre d'élection de la culture psychique,
a ses médiums hommes et femmes (pao et pamo) qui évoquent les morts. Mais
l'évocation n'a pas lieu dans le noir, le calme ni le silence. La séance se
passe au contraire en plein air et au milieu d'une agitation folle. Le médium
se démène, danse, tremble convulsivement, chante les messages des morts, etc...
Dans la conception occidentale et contemporaine que nous avons du médium, au
contraire, il s'agit d'une personne pondérée et attentive à la voix
intérieure. Mais et cette comparaison le montre cela n'a rien à faire avec ce
qui caractérise précisément la médiumnité.
On appelle médium, au sens large, toute personne
capable de percevoir, autrement que par les sons, des éléments de connaissance
présentant par ailleurs tous les caractères d'une connaissance d'objets ou
d'idées réels. Par exemple, on appelle médium la personne qui pourra, sans
intervention de sa vue, lire un texte placé dans une pièce contiguë à celle
qu'elle occupe. Les facultés médiumniques sont donc apparentées aux dons de
voyance. Dans un sens plus restreint, et d'ailleurs plus conforme à
l'étymologie, les spirites appellent médium une personne servant d'intermédiaire
entre un « esprit » ayant un message à formuler, et l'auditoire. La
métapsychique semble accorder à la chose le sens plus neutre et d'application
plus générale de personne pouvant, par ses facultés spéciales, servir de
révélateur-détecteur pour tout ce qui ne ressortit pas à la connaissance
normale par la sensation. En fin de compte, il faut considérer la médiumnité
comme une forme particulière de voyance, forme dans laquelle le sujet ajoute
souvent la faculté de capter et de révéler des messages de source
expérimentalement et objectivement inconnue.
Par exemple, tel médium peut dire, en touchant mon
stylographe, qui je suis, qui je vois, ce que je fais quotidiennement. Ses dons
de voyance sont alors analogues à ceux du psychomètre. Il peut, dans une autre
expérience, me dire ce que fait mon père au moment même. Il peut enfin, dans
un troisième type d'expérience, capter pour moi un message, qu'il dit tenir
d'un esprit, ou d'un mort, ou d'un démon, ou d'un Dieu, et me dire des choses
sur lesquelles je n'ai aucune idée, et qui se révèlent justes à la
vérification.
L'état de médiumnité n'est pas caractérisé par le
fait de fermer les yeux et de prendre un air inspiré puisque certains médiums
s'agitent et gesticulent. Il n'est pas non plus caractérisé par l'état de
transe, puisque les médiums les plus sérieux opèrent sans préparation et tout
en parlant avec l'entourage. Pour certains, l'état de transe est indispensable
; mais beaucoup baptisent de ce nom un état qui est de simple
retrait (au sens où l'on entend ce mot dans le vocabulaire des écoles de
culture intérieure) ou même quelquefois de simple relaxation. La nature du
phénomène est définis-sable comme la voyance; elle ne met la
personnalité en jeu que pour une très faible part, et se montre tout à fait
indépendante de la culture comme de l'évolution spirituelle (le plus souvent
assez précaires l'une et l'autre). Le mode de traduction-révélation varie avec
les sujets : certains dessinent sous dictée. Le mode de captation varie
également : la plupart des médiums entendent, d'autres voient. Mais tous
restent d'accord du fait qu'ils n'entendent pas « comme si c'était par les
oreilles » et ne voient pas « comme si c'était avec les yeux ». A la limite, on
voit aussi des hallucinés médiums, qui perçoivent réellement des images
superposées à la réalité. C'est au mécanisme et à la structure du voyant qu'il
faut se référer pour comprendre les caractéristiques de la médiumnité.
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MEDUSE
Reine des Gorgones qui refusa de rendre la statue
de Minerve, statue haute de quatre coudées qui, dans la mer, faisait partie du
trésor des Gorgones. Elle fut tuée pendant son sommeil par Persée dont Athéna
conduisit le bras. La déesse recueillit le sang de la victime et en fit don à
Asklépios ; celui qui provenait de la veine gauche entraînait la mort, celui
qui provenait de la veine droite rendait la vie. Poséidon, sous la forme d'un
cheval, parvint à séduire Méduse dans le temple même d'Athéna qui, irritée de
cette profanation, changea les cheveux de Méduse en serpents. On raconte que du
sang qui s'écoula de la tête de Méduse naquirent Chry, saor et le cheval
Pégase.
Méduse et ses soeurs, Sthéno et Eurale, avaient
pour dents des défenses de sanglier, leurs mains étaient d'airain, des ailes
d'or étaient attachées à leurs épaules et quiconque osait les regarder en face
était pétrifié. Seule Méduse était mortelle.
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MEERMAN
Homme de mer. Les habitants
des bords de la mer Baltique croient à l'existence de ces hommes de mer ou
esprits des eaux, qui ont la barbe verte et les cheveux tombant sur les épaules
comme des tiges de nénuphar. Ils chantent le soir parmi les vagues, appelant
les pêcheurs. Mais malheur, à qui se laisse séduire par eux; leur
chant précède les tempêtes.
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MÉGALANTHROPOGÉNÉSIE
Moyen d'avoir de beaux
enfants et des enfants d'esprit.
On sait quels sont les
effets de l'imaginalion sur les esprits qui s'y laissent emporter; ces effets
sont surtout remarquables dans les femmes enceintes, puisque souvent l'enfant
qu'elles portent dans leur sein est marqué de quelqu'un des objets dont l'imagination
de la mère à été fortement occupée pendant sa grossesse. Quand Jacob voulut
avoir des moutons de diverses couleurs, il présenta aux yeux des brebis des
choses bigarrées, qui les frappèrent assez pour amener le résultat qu'il en
espérait. L'effet que l'imagination d'une brebis a pu produire doit agir plus
sûrement encore sur l'imagination incomparablement plus vive d'une femme.
Aussi voyons-nous bien plus de variété dans les enfants des hommes que dans
les petits des animaux. On a vu des femmes mettre au monde des enfants noirs et
velus; et lorsque l'on a cherché la cause de ces effets, on a découvert que,
pendant sa grossesse, la femme avait l'esprit occupé de quelque tableau
monstrueux. Les statues de marbre et d'albâtre sont quelquefois dangereuses.
Une jeune épouse admira une petite statue de l'amour en marbre blanc. Cet Amour
était si gracieux, qu'elle en demeura frappée ; elle conserva plusieurs jours
les mêmes impressions, et accoucha d'un enfant plein de grâces, parfaitement
semblable à l'amour de marbre, mais pâle et blanc comme lui. Torquemada
rapporte qu'une Italienne des environs de Florence, s'étant frappé l'esprit
d'une image de Moïse, mit au monde un fils qui avait une longue barbe blanche.
On peut se rappeler, sur le même sujet, une foule d'anecdotes non moins singulières
; peut-être quelques-unes sont-elles exagérées.
En 1802, une paysanne
enceinte, arrivant à Paris pour la première fois, fut menée au spectacle par
une soeur qu'elle avait dans la capitale. Un acteur qui jouait le rôle d'un niais
la frappa si fortement, que son fils fut idiot, stupide et semblable au
personnage forcé que la mère avait vu avec trop d'attention.
Puisque l'imagination des femmes est si puissante
sur leur fruit, c'est de cette puissance qu'il faut profiter, disent les
professeurs de mégalanthropogénésie. Ornez la chambre des femmes de belles
peintures durant toute la grossesse, n'occupez leurs regards que de beaux
anges et de sujets gracieux ; évitez de les conduire aux spectacles de
monstres, etc. A Paris, où les salons de peinture occupent les dames, les
enfants sont plus jolis que dans les villages, où l'on voit rarement des choses
qui puissent donner une idée de la beauté. Chez les Cosaques, où tout est
grossier, tous !es enfants sont hideux comme leurs pères. Pour obtenir des
enfants d'esprit , il n'est pas nécessaire que les parents en aient, mais
qu'ils en désirent, qu'ils admirent ceux qui en ont, qu'ils lisent de bons
livres, que la mère se frappe des avantages que donnent l'esprit , la science,
le génie; qu'on parle souvent de ces choses , qu'on s'occupe peu de sottises.
On a publié il y a quelques années un traité de légalanlhropogénésie
qui est un peu oublié , et qui mérite de l'être davantage, 2 vol. in-8°.
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MEHDI
Les journaux d'avril 1841 annonçaient l'apparition
en Arabie d'un nouveau prophète appelé Mehdi. « Ceux qui croient en lui
(disaient ces journaux), et ils sont nombreux, comptent la nouvelle ère mahométane
du jour de son apparition. Ils disent qu'il entrera à la Mecque
dans sa quarantième année, que de là il ira à Jérusalem et régnera avec
puissance et grandeur jusqu'à ce que Dedschail, le démon du mal, se soit
levé contre lui et l'ait vaincu. Alors Jésus, le prophète des chrétiens,
viendra à son secours avec soixante-dix mille anges. Toute la terre
reconnaîtra Mehdi, et après la conversion des païens, des juifs et des chrétiens
à l'islamisme, commencera l'empire des mille et mille années. Ce prophète a
fait battre des monnaies, sur lesquelles il s'intitule Iman des deux
continents et des deux mers. » Toutefois, on ne parla de ce Mehdi qu'un
moment. C'était ce qu'on appelle un canard de journal; et voici
l'origine de celui-là Les persans disent qu'il y a eu douze grands imans ou
guides. Ali fut le premier; ses successeurs furent les enfants qu'il eut de
Fatimé, sa glorieuse épouse, fille de Mahomet. Le dernier a été retiré par
Dieu de ce monde corrompu ; et les hommes sont restés sans iman visible. Il
s'appelle le Mehdi, c'est-à-dire celui qui est conduit et dirigé par
Dieu. Il doit reparaître sur la terre à la fin du monde.
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MÉLAMPUS
Auteur d'un Traité de l'art de juger les
inclinations et le sort futur des hommes par l'inspection des seings ou
grains de beauté.
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MÉLANCHTHON
Disciple de Luther, mort en 1568. Il croyait aux
revenants comme son maître, et ne croyait pas à l'eglise. Il rapporte, dans un
de ses écrits, que sa tante ayant perdu son mari lorsqu'elle était enceinte et
près de son terme, vit un soir, étant assise auprès de son feu, deux personnes
entrer dans sa chambre, l'une avant la figure de son époux défunt, l'autre
celle d'un franciscain de la ville. D'abord elle en fui effrayée ; mais son
défunt mari la rassura, et lui dit qu'il avait quelque chose
d'important à lui communiquer. Ensuite il fit signe au franciscain de passer un
moment dans la pièce voisine, en attendant qu'il eût fait connaître ses
volontés à sa femme ; alors il la pria de lui faire dire des messes, et
l'engagea à lui donner la main sans crainte; elle donna donc la main à son
mari, et elle la retira sans douleur, mais brûlée, de sorte qu'elle en demeura
noire tout le reste de ses jours. Après cela, le spectre rappela le franciscain,
et tous deux disparurent....
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MÉLANCOLIE
Les anciens appelaient la mélancolie le bain du
diable, à ce que disent quelques démonomanes. Les personnes mélancoliques
étaient au moins maléficiées, quand elles n'étaient pas démoniaques; et les
choses qui dissipaient l'humeur mélancolique, comme faisait la musique sur
l'esprit de Saül, passaient pour des moyens sûrs de soulager les possédés.
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MELCHISÉDECH
Plusieurs sectes d'hérétiques, qu'on appela melchisédéchiens,
tombèrent dans de singulières erreurs à propos de ce patriarche. Les uns
crurent qu'il n était pas un homme, mais la grande vertu de Dieu, et supérieur
à Jésus-Christ; les autres dirent qu'il était le Saint-Esprit. Il y en eut qui
soutinrent qu'il était Jésus-Christ même. Une de ces sectes avait soin de ne
toucher personne, de peur de se souiller.
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MELENIS
Nom donné à Vénus, qu'on appelait aussi la Noire ou
la Nocturne. En réalité, cette indication fournie par les dictionnaires mythologiques
est fausse : il ne s'agit pas de la même Vénus, mais de sa forme à la fois
déchue et féconde : Lilith (voir VENUS NOIRE).
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MELYE
Il y avait, chez les fées comme chez les hommes,
une inégalité de moyens et de puissance. On voit dans les romans de chevalerie
et dans les contes merveilleux, que souvent une fée bienfaisance était gênée
dans ses bonnes intentions par une méchante fée dont le pouvoir était plus
étendu.
La célèbre fée Urgande , qui protégeait si
généreusement Amadis, avait donné au jeune Esplandian, fils de ce héros, une
épée enchantée, qui devait rompre tous les charmes. Un jour qu'Esplandian et
les chevaliers chrétiens se battaient en Galatie, aidés de la fée Urgande, ils
aperçurent la fée Mélye, leur ennemie implacable, sous la figure la plus
hideuse. Elle était assise à la pointe d'un rocher, d'où elle protégeait les
armes des Sarrasins. Esplandian courut à elle pour purger la terre de cette
furie (car, bien qu'immortelles de leur nature, jusqu'au jugement dernier, les
fées n'étaient pas à l'épreuve d'un bon coup d'épée, et pouvaient, comme d'autres,
recevoir la mort, pourvu qu'elle fût violente). Mélye évita le coup en
changeant de place avec la plus grande agilité; et comme elle se vit pressée,
elle parut s'abîmer dans un antre qui vomit aussitôt des flammes. Urgande
reconnut Mélye au portrait que les chevaliers lui en firent ; elle voulut la
voir ; elle conduisit donc Esplandian et quelques chevaliers dans une prairie,
au bout de laquelle ils trouvèrent Mélye assise sur ses talons et absorbée
dans une profonde rêverie. Cette fée possédait un livre magique dont Urgande
désirait depuis longtemps la possession. Mélye, apercevant Urgande, composa
son visage, accueillit la fée, sa rivale, avec aménité, et la fit entrer dans
sa grotte. Mais à peine y avait-elle pénétré que, s'élançant sur elle, la
méchante fée la renversa par terre, en lui serrant la gorge avec violence. Les
chevaliers, les entendant se débattre, entrèrent dans la grotte : le pouvoir
des enchantements les fit tomber salis connaissance ; le seul Esplandian, que
son épée charmée garantissait de tous les piéges magiques, courut sur Mélye et
retira Urgande de ses mains. Au même instant Mélye prit celui de ses livres
qui portait le nom de Médée, et forma une conjuration ; le ciel
s'obscurcit aussitôt : il sortit d'un nuage noir un chariot attelé de deux
dragons qui vomissaient des flammes. Enlevant lestement Urgande, Mélye la
plaça dans le chariot et disparut avec elle. Elle l'emmena dans Thésyphante et
l'enferma dans une grosse tour d'où Esplandian parvint à la tirer quelque
temps après.
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MENAH
C'est une vallée mystérieuse à quatre lieues de la Mecque. Les
pèlerins qui la parcourent doivent y jeter sept pierres pardessus leur épaule.
On en trouve trois raisons chez les docteurs musulmans : c'est, selon les uns,
pour renoncer au diable et le rejeter, à l'imitation d'Ismaël, qu'il voulut
tenter au moment où son père A braham allait le sacrifier (car ils confondent
Ismaël avec Isaac).Ismaël, disent-ils, fit fuir le démon en lui jetant des
pierres.
Mais d'autres docteurs disent que le diable tenta
Abraham lui-même, voulant l'empêcher d'égorger Ismaël. Il ne put rien gagner,
ni sur le patriarche, ni sur: Ismaël, ni même sur Agar : ces trois personnages
l'éloignèrent à coups de pierres. Le troisième sentiment diffère: cette
cérémonie aurait lieu en mémoire des pierres qu'Adam jeta vu diable lorsqu'il
vint l'aborder effrontément après lui avoir fait commettre le péché originel.
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MENANDRE
Disciple de Simon le Magicien ; il profila des
leçons de son maître, et enseigna la même doctrine que lui. Il professait la
magie. Simon se faisait appeler la grande vertu. Ménandre dit que, quant
à lui, il était envoyé sur la terre par les puissances invisibles pour opérer
le salut des hommes. Ainsi Ménandre et Simon doivent être mis au nombre des
faux messies plutôt qu'au rang des hérétiques. L'un et l'autre enseignaient
que la suprême intelligence, qu.'ils nommaient Ennoïa, avait donné l'être à un
grand nombre de génies qui avaient formé le monde et la race des hommes.
Valentin, qui vint plus tard, trouva là ses éons . Ménandre donnait un baptême
qui devait rendre immortel
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MENESTRIER (CLAUDE-FRANÇOIS)
Jésuite, auteur d'un livre intitulé : La Philosophie
des Images énigmatiques,où il traite des énigmes,hiéroglyphes,
oracles, prophéties, sorts, ditinations, loteries, talismans, songes, centuries
de Nostradamus et baguette divinatoire, in-12, Lyon, 1694.
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MENEURS DE LOUPS
Près du château de Lusignan, ancienne demeure de
Mélusine, on rencontre de vieux bergers, maigres et hideux comme des spectres
: on dit qu'ils mènent des troupeaux de loups. Cette superstition est encore
accréditée dans quelques pays, entre autres dans le Nivernais.
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MENS
Divinité qui était adorée dans la Rome antique
comme l'Ame générale du monde. Ce panthéisme se doublait d'un culte
superstitieux.
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MERCIER
Auteur d'un Tableau de Paris, qui a fait
quelque bruit, et de Songes philosophiques, où l'on trouve deux ou
trois songes qui roulent sur les vampires et les revenants.
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MERCURE
Ce terme, qui désigne une planète, définit analogiquement
un processus et un pôle directeur de tout élément suivant ce processus.
Le processus mercurien est caractérisé par une
mobilité extrême, un polymorphisme étonnant, une souplesse d'adaptation, une
finesse et une rapidité caractéristiques. Le Dieu Mercure de la mythologie
relève du processus mercurien en ce qu'il est l'intermédiaire rapide (ailé), il
est l'agent transmetteur et opérateur adroit, fin dans son aspect comme dans
son esprit. Au symbole mercurien s'attache aussi l'idée d'ingéniosité et
d'hermaphroditisme. Tous ces attributs contribuent à faire considérer que la
notion de processus mercurien s'applique par exemple au geste rapide et précis
du prestidigitateur ou du tricheur, à la ligne sinueuse et preste d'une spire,
à la mobilité et à l'insaisissabilité du mercure-métal, à la profession de
comédien, au modelé mi-masculin mi-féminin d'une bouche au tracé sinueux et à
l'expression habile. En un mot, le mythe mercurien caractérise tout ce qui se
déplace, met en rapports, échappe, s'adapte à tout, s'infiltre partout.
Il y a, dans le détail, des correspondances
consacrées. L'Astrologie a, par exemple, fixé les attributs classiques du
symbole mercurien qui participe aussi de celui des Gémeaux et de la Vierge. Si
l'on transpose à l'échelle de l'individu tout ce qui concerne le processus
mercurien, on retrouve les caractéristiques du type mercurien, tel que nous
l'avons esquissé dans l'article consacré à la Typologie.
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MERCURE ( MONT DE )
En chiromancie, on appelle de ce nom l'éminence
située à la racine de l'auriculaire. Large et bombé, il indique une aisance
dans les rapports sociaux. Etroit ou plat, il indique un comportement étriqué.
Strié de lignes longitudinales multiples, il est, selon la Tradition, l'indice
d'une richesse tardive — ce que l'expérience ne permet pas de vérifier. Traversé
par la fin de la ligne d'intuition et la fin de la ligne mercurienne, il
indique plutôt une élévation d'esprit.
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MERCURIENNE ( LIGNE )
(ou Ligne d'Intuition). Elle prend naissance vers
le dernier tiers de la Ligne de Vie et se dirige vers l'auriculaire. Sa
signification est indiquée par son nom même.
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MERCREDI
Ce jour est celui où les sorciers jouent au sabbat
leurs mystères et chantent leurs litanies.
Les Persans regardent le mercredi comme un jour
blanc, c'est-à-dire heureux, parce que la lumière fut créée ce jour-là;
pourtant ils exceptent le dernier mercredi du mois de séphar, qui répond à
février; ils appellent celui-là le mercredi du malheur; c'est le plus redauté de
leurs jours noirs.
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MERLE
Oiseau commun, dont la vertu est admirable. Si l'on
pend les plumes de son aile droite avec un fil rouge au milieu d'une maison où
l'on n'aura pas encore habité, personne n'y pourra sommeiller tant qu'elles y
seront pendues. Si l'on met son coeur sous la tête d'une personne endormie et
qu'on l'interroge, elle dira tout haut ce qu'elle aura fait dans la journée. Si
on le jette dans l'eau de puits, avec le sang d'une huppe, et qu'on frotte de
ce mélange les tempes de quelqu'un, il tombera malade et en danger de mort. On
se sert de ces secrets sous une planète favorable et propre, comme celles de
Jupiter et de Vénus, et, quand on veut faire du mal, celles de Saturne et de
Mars. Le diable s'est quelquefois montré sous la forme de cet oiseau. On sait
aussi qu'il y a des merles blancs.
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MESMERISME
Doctrine et pratique d'un médecin allemand qui eut
à Paris, de 1778 à 1785, une renommée extraordinaire. Installé dans un local
mal éclairé et relativement exigu, il réunissait un grand nombre de personnes
autour d'un baquet d'où sortaient des tiges métalliques que les assistants
tenaient à la main. Par ce procédé ou plus directement, par passes, il
conférait un fluide qui guérissait, et avait par ailleurs des effets surprenants
: crises convulsives, catalepsies, etc. Ce fluide était le magnétisme animal,
dérivé du magnétisme minéral des astres. Des commissions médicales nommées par
le Gouvernement finirent par expulser Mesmer de France.
Cette expulsion est doublement déshonorante pour la
Science et pour la France, car le magnétisme a, depuis lors, été officiellement
reconnu. I1 faut dire à la charge des experts que les résultats étaient
évidents et faciles à constater, mais à la décharge du Gouvernement que Mesmer
avait involontairement soulevé des troubles, des polémiques et des scandales
qui exigeaient une décision ; ce qui ne l'empêche pas d'avoir été un grand
précurseur.
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MESSAGE SUR LE VENT
Nom donné par les Thibétains aux communications
télépathiques qui sont de pratique relativement courante parmi les initiés.
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MESSE NOIRE
Culte rendu à Satan, parodiant la Messe. Elle se
célébrait particulièrement au Moyen Age devant un autel surmonté d'un crucifix
orné d'un Christ obscène, ou remplacé par un bouc ; les cierges. étaient de
cire noire, les hosties étaient également noires, souvent l'autel était orné de
coupes contenant du sang figé, soit de la graisse humaine, soit des serpents
entrelacés. Parfois une femme nue servait d'autel et la messe noire se
célébrait sur son ventre. L'assistance était composée d'individus di vers,
pactisant avec le diable, et de servants nus sous des soutanes ou chasubles
brodées de symboles sataniques. Au moment de l'Offertoire qui s'accompagnait
de fumées d'encensoirs contenant des parfums divers, l'assistance était plongée
dans une frénésie allant jusqu'au délire, qui s'achevait dans des luxures
éperdues et souvent convulsives.
On sait que la pratique des messes noires n'a pas
cessé, et qu'il s'en dit encore à Paris. Pour comprendre l'esprit qui les
anime, il faut faire la part de la curiosité des uns, du goût pervers du
sacrilège des autres et de toute une série de particularités psychiatriques de
notre temps.
Cette signification, Grillot de Givry la propose
sous la forme d'une explication génétique conforme, lorsqu'il parle de la
sorcellerie en général: le Moyen Age, tenu dans l'épouvante par l'omniprésence
de Satan, ne pouvait trouver d'exutoire à son angoisse que dans la dévotion à
ce même Satan qui semblait en fin de compte bien plus puissant que Dieu. Dieu
avait pour ministres des hommes, la sorcellerie aurait pour prêtresses des femmes,
etc...
La Messe noire correspond à un processus
libératoire, et dans la mesure où le péché de la chair se trouvait au centre
des préoccupations chrétiennes, la débauche de la chair devait faire le fond du
culte à Satan. Autrement dit,la Messe noire est, avec le Sabbat, la revanche de
Vénus et de Bacchus. Il n'y a pas de civilisation qui puisse tenir en équilibre
si tous les attributs de la nature humaine ne s'y trouvent à tour de rôle
glorifiés et libérés. A chaque fois que le déséquilibre se produit, l'inconscient
collectif réagit dans le symbolisme même des forces oppressives, et en en
choisissant la contre-partie.
Cela posé, la Messe noire d'aujourd'hui continue à
être, de la part de ceux qui s'y livrent en convaincus, une liquidation de
l'interdit majeur chrétien à l'usage de ceux qui, croyant se dégager de
l'Eglise, continuent à en porter le poids avec maladresse. Le culte à Satan,
loin d'être une preuve de libération, témoigne d'un asservissement angoissé,
alors que les plus libérés sont précisément les catholiques à esprit large.
Ayant une signification liée purement et simplement à des angoisses
individuelles, la Messe noire déçoit nécessairement celui qui y assiste en
curieux. On peut dire, sans grande chance de se tromper, que les Messes noires,
après avoir fait couler beaucoup plus d'encre qu'elles ne le méritaient, vont
disparaître sous peu et définitivement.
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METAGNOMIE
Fait de connaître au-delà et en dehors du cadre des
sensibilités habituelles. Ce fait est du domaine de la métapsychique qui
l'étudie scientifiquement.
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METAPSYCHIQUE
La métapsychique est une partie de la psychologie
spécialement consacrée à l'étude des faits dits psychiques : lévitation,
télépsychie, métagnomie, etc... Jusqu'ici constituée en discipline isolée,
cette science attend depuis un demi-siècle que les psychologues officiels
veuillent bien la reconnaître. C'est déjà chose faite dans quelques pays, et
notamment dans quelques universités américaines. Il est impossible de développer
ici ce qui concerne la métapsychique en tant que science et nous renvoyons le
lecteur aux articles consacrés à la télépsychie, à la télépathie, etc... Disons
seulement que cette science, née des efforts louables des esprits les plus
scientifiques de la fin du siècle dernier et du début de celui-ci, a dû d'abord
lutter contre les excès des psychistes issus de l'Ecole de Charcot, et contre
les sottises attendrissantes des spirites. Elle souffre pour le moment de ce
qu'on a jeté le discrédit à la fois sur toutes les recherches psychiques. Elle souffre
aussi de ce que de pseudo-savants se sont infiltrés dans les rangs de ses
chercheurs. Elle souffre de ce que de médiocres romanciers ont exploité son
domaine et que cela a contribué à faire rejeter ce domaine dans la légende.
Elle souffre surtout et enfin de ce que les interdits judéo-chrétiens et les
rémanences rationalistes mettent l'homme dans la plus cruelle angoisse devant
la mort. Mieux, il s'agit, pour beaucoup d'autorités puissantes de ce monde, de
renforcer cette panique, seul et dernier levier grâce auquel on puisse encore
manoeuvrer une part importante de l'humanité. Mais la métapsychique vaincra
finalement les peurs, les désirs de ne rien savoir, le besoin d'ignorer que
nous sommes déterminés et la mauvaise foi, parce que la Nature, en fin de
compte, se désocculte toujours et a toujours raison.
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METEMPSYCHOSE
Théorie selon laquelle les êtres passent par une
succession de vies terrestres comportant notamment des passages par des vies
animales. Cette croyance est commune dans tout l'Orient. Le jeu des
incarnations est réglé soit par le Karma, soit par le hasard. Dans la première
hypothèse, les âmes choisissent ou sont orientées vers une existence qui leur
permette les épreuves nécessaires à leur purification progressive, ou encore en
punition ou en récompense des actions commises au cours des vies précédentes.
Selon la seconde hypothèse, le hasard décide dans la mesure où une âme en mal
de réincarnation saisit l'occasion d'un coït quelconque, animal ou humain. Des
légendes thibétaines notamment racontent comment un sage veut violer une fille,
qui s'enfuit et raconte le fait à sa mère. Celle-ci, surprise, pense que ce
n'est pas dans les habitudes du saint homme et qu'il doit avoir ses raisons.
Elle renvoie sa fille près de lui. Le sage lui dit alors : « Trop tard. Je
voulais donner une occasion de se réincarner à une âme qui le méritait. Pendant
ton absence, les deux ânes qui sont dans ce champ se sont chargés de la
besogne. Retourne chez toi. » Plus logique, mais aussi déconcertante est la thèse
des spirites-littérateurs selon laquelle les êtres humains risquent de se
réincarner à titre de punition, dans le corps de l'animal présentant les
défauts qu'ils ont eus pendant leur vie. Ainsi, les gloutons et gourmands
seraient respective-ment voués à être des porcs ou des pigeons, les luxurieux à
être chiens, etc..,
Il est inutile d'approfondir le problème de la
métempsychose, qui ne se pose vraisemblablement pas. La métempsychose est un
des modes de projection comme un autre, aussi bien qu'un autre. Comme les
autres, il a une valeur transcendantale et cela supprime donc toute question
quant à ce qui se passe pendant le cycle nocturne des existences.
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METOPOSCOPIE
Science imaginée par Jérome Cardan et qui se
propose d'interpréter en termes de caractères et de destin les dessins que font
les lignes et rides du front. Cette recherche est aujourd'hui incluse dans la
physiognomonie. Mais cette science a délaissé, à juste-titre semble-t-il, les
vues un peu théoriques et gratuites de Cardan. Ce dernier avait, en effet,
schématisé à l'excès la symptomatologie métoposcopique en décrivant « le front
du buveur », « le front de la femme débauchée », etc... En outre, il avait un
peu forcé le symbolisme planétaire en attribuant à telle configuration une
valeur vénusienne, à tel accident ou à tel emplacement une signification
saturnienne, etc... Si ses vues avaient été plus objectives, elles seraient
précieuses, car les lignes du front n'ont guère été étudiées depuis la
tentative du moins très profondément et
très systématiquement.
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MILAN
Cet oiseau est le symbole de l'envie ; il larde ses
petits de coups de bec aux côtés pour les empêcher de manger.
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MILON
Athlète grec, dont on a beaucoup vanté la force
prodigieuse. Galien, Mercurialis et d'autres disent qu'il se tenait si ferme
sur une planche huilée, que trois hommes ne pouvaient la lui faire abandonner;
Athénée ajoute qu'aux jeux olympiques il porta longtemps sur ses épaules un
boeuf de quatre ans, qu'il mangea le même jour tout entier; fait aussi vrai que
le trait de Gargantua, lequel avala six pèlerins dans une bouchée de salade.
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MIMER
En face de Kullan, on aperçoit une colline couverte
de verdure, qu'on appelle la colline d'Odin. C'est là, dit-on, que ce dieu
scandinave a été enterré. Mais on n'y voit que le tombeau du conseiller d'état
Schimmeimann, qui était un homme fort paisible, très-peu soucieux, je crois,
de monter au Valhalla et de boire le miced avec les valkyries. Cependant une
enceinte d'arbres protége l'endroit où les restes du dieu suprême ont été
déposés ; une source d'eau limpide y coule avec un doux murmure. Les jeunes
filles des environs, qui connaissent leur mythologie, disent que c'est la
vraie source de la sagesse, la source de Mimer, pour laquelle Odin sacrifia un
de ses yeux. Dans les beaux jours d'été, elles y viennent boire.
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MINEURS (Démons)
Il y a de malins esprits qui, sous les formes de
satyres, de boucs et de chèvres, vont tourmenter les mineurs; on dit qu'ils
apparaissent souvent aux mines métalliques et battent ceux qui tirent les
métaux. Cependant ces démons ne sont pas tous mauvais, puisqu'on en cite qui,
au contraire, aident les ouvriers. Olaüs Magnus dit que ces derniers se
laissent voir sous la forme de nains, grands d'un demi-mètre; qu'ils aident à
scier les pierres, à creuser la terre ; mais que malgré cela ils ont toujours
une tendance aux tours malicieux, et que les malheureux mineurs sont souvent
victimes de leurs mauvais traitements. Au reste on a distingué six sortes
d'esprits qui fréquentent les mines et sent plus ou moins inechants.
Quelques-uns di-sent qu'ils en ont vu dans les usines d'Allemagne, pays où les
démons semblent assez se complaire, et que ces malins esprits ne laissaient
aucun repos aux travailleurs, tellement qu'ils étaient contraints d'abandonner
le métier. Entre autres exemples qu'ils donnent de la malignité de cette
engeance infernale, nous ne signalerons qu'un démon mineur qui tua douze
artisans à la fois: ce qui fit délaisser une mine d'argent très-productive.
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MINUIT
C'est à cette heure-là que se fait généralement le
sabbat des sorciers, et que les spectres et les démons apparaissent. Cependanat
le diable n'aime pas uniquement l'heure de minuit, car il peut tenir sabbat à
midi, comme l'ont avoué plusieurs sorcières, telles que Jeannette d'Abadie et
Catherine de Naguille
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MISETRA
Voir BREUVAGE DE HAINE.
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MOINE BOURRU ( LE )
Fantôme imaginaire dont se servaient les nourrices
parisiennes pour épouvanter les enfants indociles jusqu'au siècle dernier. Il
s'agit de Léonard (voir SABBAT).
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MOLYBDOMANCIE
Cette divination consistait à tirer des présages
des dessins formés par du plomb fondu versé sur une table mouillée. On étudiait
aussi les formes et la distance qui séparait de petites figures de plomb,
formées par des gouttes de plomb fondu, jetées une à une dans un récipient
plein d'eau.
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MONSTRES
L'antiquité avait fait place dans sa mythologie à
de nombreux personnages monstrueux : Andromède, Cadmus, Chimère, Circé, Egeste,
Egide, Glaucus, Harpies, Hésione, Phèdre, Sirènes, qui étaient plus ,ou moins
des projections des problèmes humains des complexes humains clans ce qu'ils
peuvent avoir de monstrueux. Parce qu'ils sont projection, ils ont de la part
des hommes droit à une sorte de tolérance reconnaissante, sinon amicale. Il en
va tout autrement des monstres qui naissent naturelle-ment parmi les hommes,
car ceux-là dérangent l'ordre naturel et ne peuvent être interprétés que comme
des signes.
D'une façon générale, les croyances populaires ont
attribué la naissance des monstres à la fécondation de succubes ou par des
incubes, mais ont en général admis que la femme ait pu être trompée de bonne
foi sur la qualité de son partenaire. Par contre, ce que l'inconscient tolère
dans la légende est l'objet de sa réprobation dans les faits ou supposés tels :
de tout temps, on a colporté la nouvelle de la naissance des monstres mi-homme
mi-chien, ou mi-porc mi-homme ou toute autre combinaison, vraisemblablement
imputable au crime de bestialité ; invariablement l'enfant est, dit l'histoire
qui court, étouffé par la mère sous le matelas, ou subit un sort tragique du
même ordre. Cette projection a plus de « réalité » pour l'imagination que la
projection mythologique, usée par le temps. Puis elle correspond à un souci (et
par conséquent à la liquidation d'un problème) moral, alors que les Dieux et
héros vivent généralement sur des normes trop différentes des nôtres pour
pouvoir être comparés à nous.
Le problème que soulève l'attitude vis-à-vis de
l'existence des monstres est intéressant en ce qu'il pose trois données
précises et que nous résumerons :
1 °) Les monstres réels soulèvent la réprobation et
font suspecter l'intervention du démon.
2 °) Les monstres inventés, procédant
d'accouplements monstrueux, soulèvent une apparente réprobation mais on
continue à en colporter l'histoire comme si elle répondait à un secret besoin.
3 °) Les monstres de légende sont considérés comme
des manifestations nécessaires des forces de trouble qui sont, en fin de
compte, partie intégrante de l'évolution du monde. Cette confrontation permet
de délimiter ce qui, d'une part, est humain (et à quoi on ne pardonne que
difficilement l'humiliation d'un « raté »), de ce qui, d'autre part, est
mythique, et qui a sa fonction acceptée.
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MONVOISIN CATHERINE
Dite « LA VOISIN ». Célèbre cartomancienne inculpée
dans la fameuse « affaire des poisons ». L'imagination démesurée des «
historiens » de la petite histoire et de l'occultisme lui attribue toutes
sortes de pouvoirs et l'accuse de « messes noires » et autres sorcelleries. En
fait, c'était une voyante d'une part, une avorteuse et une empoisonneuse de
l'autre. La confusion qui régnait alors (siècle de Louis XIV) dans les domaines
de la magie pratique, de la médecine et des sciences divinatoires a seule pu
faire prendre la Voisin pour une magicienne.
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MORT
Les Anciens distinguaient dans la mort quatre
essences particulières : le cadavre, qu'on mettait dans le tombeau, l'âme, à
laquelle on donnait le nom de mane et qui descendait dans les enfers, l'esprit
(spiritus) qui montait au ciel, et l'ombre qui restait sur terre autour du
tombeau. Les Egyptiens et beaucoup de peuples extrême-orientaux accordent à la
mort une valeur différente selon leur conception religieuse. Au Thibet, par
exemple, où la transmigration des âmes est non seulement inhérente à tous les
dogmes, mais aussi conforme aux croyances populaires, les prêtres favorisent le
« dégagement » du double en prononçant d'une façon spéciale le vocable Hik,
suivi de Phet. Cette formule a le pouvoir de provoquer le dédoublement (si l'on
y joint, bien entendu, la préparation intérieure requise).
Pour aider au dégagement, la plupart des
civilisations ont eu recours à la flamme ; la lumière en elle-même n'a aucun
intérêt ; c'est pourquoi, en-core de nos jours, on voit un flambeau brûler dans
la chambre mortuaire. Dès que le corps est déserté par l'âme, il devient vacant
et les démons peuvent s'en emparer. La flamme, surtout lorsqu'elle émane d'un
cierge bénit, préserve le mort d'un tel accident. A tout hasard, il est prudent
de fermer les fenêtres (ce qu'on fait encore, généralement), de veiller et de
clore les orifices naturels du corps (actuellement, on ferme les yeux et la
bouche). Dans le cérémonial de la mort des papes, on prend la précaution supplémentaire
de. faire garder la dépouille mortelle par des hommes en armes jusqu'au moment
où d'autres protections rituelles interviennent.
La valeur magique de la mort réside en ce que le
départ de l'âme ins-taure l'ère d'un jugement, en ce que le Diable rôde autour
de sa proie, en ce que la Mort (selon d'autres symbolismes) est encore dans la
maison, avec ses légions, en ce que le trépas est souvent l'oeuvre d'une entité
ou d'un démon, etc. D'où les exorcismes qui forment le fond des cérémonies,
sacrements et rites du moment précédant la mort, du moment de la mort, du temps
qui sépare la mort de l'inhumation, et de cette dernière. Il faut mentionner
que la croix et l'épée sont les instruments de protection consacrés, et que le
signe de croix n'a pas d'autre sens lorsqu'on le fait au passage d'un convoi
funèbre.
Les couleurs symbolisant la mort et le deuil sont,
on le sait, le blanc et le noir ; c'est aussi le rouge, en Chine, dans
certaines conditions. Mais il faut noter que les rites funéraires aussi bien
que le deuil changent de sens suivant la conception de la mort qu'ont les
différents peuples. Dans la majorité des pays d'Orient, la réincarnation
assurée ôte tout intérêt aux problèmes qui nous agitent dans les mêmes
circonstances. Aux Indes, les Brahmanistes, on le sait, brûlent les corps sans
autre forme de procès parce qu'il n'est accordé aucune attention à ce compagnon
accidentel de l'âme opérant ses transmigrations successives.
En termes de métaphysique objective, il semble que
les deux clefs du problème de la mort soient représentées par les deux
considérations suivantes :
1 °) Par rapport à la vie, la Mort représente la
métastase équilibratrice finale (voir Allendy : Essai sur la guérison).
2 °) Par rapport au moi, la mort représente la fin
du faux problème d'avoir à sauvegarder l'égo. Les parois de la prison tombent
et l'esprit retourne à l'Esprit, au sein de l'Inconscient cosmique, qui est
universel, éternel et serein — dans la mesure où ces mots ont un sens au-delà
du Temps. Le peu de documents expérimentaux que nous possédions sur cette
position relève de l'expérience mystique telle que nous la communiquent, de
millénaire en millénaire, les plus sages des sages, sans que personne les ait
jamais contredits preuves en main. Leur position, au contraire, a le mérite
d'être conforme à ce que toutes les branches du savoir humain tendent à
prouver.
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MORTEMART
Un seigneur de cette famille célèbre perdit sa
femme, qu'il chérissait. Tandis qu'il se livrait à son désespoir, le diable lui
apparut et lui offrit de ranimer la défunte, s'il voulait se donnerà lui. Le
mari, dit-on, y consentit ; la femme revécut. Mais un jour qu'on prononça
devant elle le nom de Jésus, elle retomba morte, et ce fut tout de bon.
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MOUCHE
Le diable apparaît quelquefois en forme de mouche
ou de papillon. On le vit sortir sous cette forme de la bouche d'un démoniaque
de Laon. Les démonomanes appellent Belzébuth seigneur des mouches ; les
habitants de Ceylan appellent le diable Achor, qui signifie en leur langue dieu
des mouches ou chasse-mouches ; ils lui offrent des sacrifices pour être
délivrés de ces insectes, qui causent quelquefois dans leur pays des maladies
contagieuses; ils disent qu'elles meurent aussitôt qu'on a sacrifié à Achor. M.
Eméric David, à propos de Jupiter, dit que les ailes de mouches qui, dans
quelques monuments, forment (à ce qu'on prétend) la barbe de Jupiter, sont un
hommage au feu générateur, les mouches étant produites par la canicule
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MOUNI
Esprits que reconnaissent les Indiens, quoique
aucun de leurs livres sacrés n'en fasse mention ; ils leur attribuent les
qualités que les Européens accordent aux esprits follets. Ces esprits n'ont
point de corps, mais ils prennent la forme qui leur plaît ; ils rôdent la nuit
pour faire mal aux hommes, tâchent de conduire les voyageurs égarés dans des
précipices, des puits ou des rivières, se transformant en lumière et cachant
le péril où ils les entraînent. C'est pour se les rendre propices que les
Indiens élèvent en leur honneur des statues colossales, auxquelles ils vont
adresser des prières.
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MUSIQUE CÉLESTE
Entre plusieurs découvertes surprenantes que fit
Pythagore, on admire surtout cette musique céleste que lui seul entendait. Il
trouvait les sept tons de la musique dans la distance qui est entre les
planètes: de la terre à la lune, un ton ; de la lune à Mercure, un demi-ton ;
de Mercure à Vénus, un demi-ton ; de Vénus au soleil, un ton et demi ; du
soleil à Mars, un ton; de Mars à Jupiter, un demi ton; de Jupiter à Saturne, un
demi-ton, et de Saturne au zodiaque, un ton et demi. C'est à cette musique
des corps célestes qu'est attachée l'harmonie de toutes les parties qui
composent l'univers. Nous autres, dit Léon l'Hébreu, nous ne pouvons entendre
cette musique, parce que nous en sommes trop éloignés, ou bien parce que
l'habitude continuelle de l'entendre fait que nous ne nous en apercevons
point, comme ceux qui habitent près de la mer ne s'aperçoivent plus du bruit
des vagues, parce qu'ils y sont accoutumés.
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MUSPELHEIM
Les Scandinaves nomment ainsi un monde lumineux,
ardent, inhabitable aux étrangers. Surtur le Noir y tient son empire ; dans
ses mains brille une épée flamboyante. Il viendra à la fin du monde, vaincra
tous les dieux et livrera l'univers aux flammes.
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MUSUCCA
Nom du diable chez quelques peuples de l'Afrique.
Ils en ont une très grande peur et le regardent comme l'ennemi du genre humain
; mais ils ne lui rendent aucun hommage. C'est le même que Mouzoûko.
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MYCALE
Magicienne, qui faisait descendre la lune par la
force de ses charmes. Elle fut mère de deux célèbres Lapithes, Brotéas et Orion.
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MYIAGORUS
Génie imaginaire auquel on attribuait la vertu de
chasser les mouches pendant les sacrifices. Les Arcadiens avaient des jours
d'assemblée, et commençaient par invoquer ce dieu et le prier de les préserver
des mouches. Les Eléens encensaient avec constance les autels de Myiagorus,
persuadés qu'autrement des essaims de mouches viendraient infecter leur pays
sur là fin de l'été et y porter la peste.
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MYOAM
Génie invoqué par les basilidiens.
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MYOMANCIE
Divination par les rats ou les souris ; on tirait
des présages malheureux ou de leur cri, ou de leur voracité. Elien raconte que
le cri aigu d'une souris suffit à Fabius Maximus pour l'engager à se démettre
de la dictature , et, selon Varron, Cassius Flaminius, sur un pareil présage,
quitta la charge de général de cavalerie. Plutarque dit qu'on augura mal de la
dernière campagne de Marcellus, parce que des rats avaient rongé quelques
dorures du temple de Jupiter. Un Romain vint un jour, fort effrayé, consulter
Caton, parce que les rats avaient rongé un de ses souliers. Caton lui répondit
que t'eût été un tout autre prodige si le soulier avait rongé un rat.
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MYRICIEUS
Surnom donné à Apollon, comme présidant à la
divination par les branches de bruyère, à laquelle on donnait l'épithète de
prophétique. On lui mettait alors à la main une branche de cette plante.
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MYRRHE
Produit aromatique provenant d'un arbrisseau auquel
la légende attribue l'origine suivante : Myrrha, fille de Cinyre, roi de Chypre
et mère d'Adonis, fut transformée en cet arbrisseau à la suite d'un drame qui
n'a pas d'intérêt ici. On sait, d'autre part, l'amour de Vénus pour Adonis. La
myrrhe, métamorphose de Myrrha, symbolise donc à la fois la Déesse et la
Princesse de Chypre. Cela est conforme à la valeur traditionnelle de cette plante
dans la triade qu'elle forme avec l'or et l'encens (les trois présents des
mages Gaspar, Melchior et Balthazar).
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MYSTÈRES
Nonnus dit que, chez les Romains, il fallait passer
par quatre-vingts épreuves différentes, pour être initié dans les mystères de
Mithras ou du Soleil. D'abord on faisait baigner le candidat, puis on
l'obligeait à se jeter dans le feu; ensuite on le reléguait dans un désert, où
il était soumis à un jeûne rigoureux de cinquante jours ; après quoi on le
fustigeait durant deux jours ; on le mettait vingt autres jours dans la neige.
Ce n'était qu'après ces épreuves, sur l'observation rigoureuse desquelles
veillait un prêtre, et dans lesquelles le récipiendaire succombait souvent,
qu'on était admis aux mystères. Il y avait d'autres cérémonies très bizarres aux mystères d'Eleusis, de
Trophonius, de la grande déesse, etc.
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