| LE
DICTIONNAIRE DES SCIENCES OCCULTES
D'après J.Collin de Plancy
1391 Articles
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JABAMIAH
Mot puissant de la cabale élémentaire, lequel,
prononcé par un sage cabaliste, restitue les membres tronqués.
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JACK
Parmi les démons inférieurs de la sphère du feu,
nous ne saurions oublier le follet appelé vulgairement en Angleterre Jack
with the lantern, Jack à la lanterne, que Milton nomme aussi le moine
des marais. Selon la chronique de l'abbaye de Corweg, ce moine en
séduisit un autre, frère Sébastien, qui, revenant de prêcher la fête de saint
Jean, se laissa conduire à travers champs par la fatale lanterne jusqu'au bord
d'un précipice où il périt. C'était en l'année 1034; nous ne saurions vérifier
le fait.
Les paysans allemands
regardent ce diable de feu comme très irritable; pourtant ils ont quelquefois
la malice de lui chanter un couplet qui le met en fureur. - Il n'y a pas
trente ans qu'une fille du village de Lorsch eut l'imprudence de chanter ce
refrain, au moment où le follet dansait sur une prairie marécageuse : aussitôt
il poursuivit la chanteuse ; celle-ci se mit à courir de toute la vitesse de
ses jambes; elle se croyait déjà sauvée en apercevant sa maison, mais à peine
franchissait-elle le seuil que Jack à la lanterne le franchit aussi, et frappa
si violemment de ses ailes tous ceux qui étaient présents qu'ils en furent
éblouis. Quant à la pauvre fille, elle en perdit la vue; elle ne chanta plus
que sur le banc de sa porte, lorsqu'on lui assurait que le ciel était pur.
Telle est du moins la légende.
Il ne faut pas être un
très fort chimiste pour deviner la nature de ce démon électrique; mais on peut
le classer avec les démons du feu qui dénoncent les trésors cachés par les
flammes livides qu'ils font exhaler de la terre, et avec ceux qui parcourent
les cimetières par un temps d'orage. Maintes fois, autour des sources
sulfureuses où les petites maîtresses vont chaque année réconforter leurs
poitrines délicates, le montagnard des Pyrénées voit voltiger des gobelins de
la même famille : ils agitent leurs aigrettes bleuâtres pendant la nuit, et
font même entendre de légères détonations.
Le plus terrible de ces
démons est celui qui fond son essence vivante dans les liqueurs fermentées,
qui s'introduit sous cette forme liquide dans les veines d'un buveur, et y
allume à la longue un incendie qui le dévore, en fournissant aux médecins un
exemple de plus de ce qu'ils appellent scientifiquement une combustion
spontanée.
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JADE
Pierre à laquelle les
Indiens attribuaient, entre autres propriétés merveilleuses, celles de
soulager les douleurs de reins, quand on l'y appliquait, et de faire écouler le
sable de la vessie. Ils la regardaient aussi comme un remède souverain
contre l'épilepsie, et s'étaient persuadé que, portée en amulette, elle était
un préservatif contre les morsures des bêtes venimeuses. Ces prétendues
propriétés lui avaient donné la vogue à Paris, il y a quelques années ; mais
cette pierre prodigieuse a perdu sa réputation, et ses grandes vertus sont
mises au rang des fables.
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JAKISES
Esprits malins répandus
dans l'air chez les Japonais. On célèbre des fêtes pour obtenir leurs bonnes
grâces.
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JAMAMBUXES, ou JAMMABOS
Espèce de fanatiques
japonais, du genre des fakirs, qui errent dans les campagnes et prétendent converser
familièrement avec le diable. Quand ils vont aux enterrements, ils enlèvent,
dit-on, le corps sans qu'on s'en aperçoive, et ressuscitent les morts. Après
s'être meurtris de coups de bâton pendant trois mois, ils entrent en nombre
dans une barque, s'avancent en pleine mer, font un trou à la barque et se
noient en l'honneur de leurs dieux.
Cette sorte de fakirs
fait sa profession, à ce qu'on assure, entre les mains du diable même, qui se
montre à eux sous une forme terrible. Ils découvrent les objets perdus ou
dérobés ; pour cela, ils font asseoir un petit garçon à terre, les deux pieds
croisés; ensuite ils conjurent le diable d'entrer dans le corps du jeune
homme, qui écume, tourne les yeux, et fait des contorsions effrayantes. Le
jamambuxe, après l'avoir laissé se débattre, lui recommande de s'arrêter et de
dire où est ce qu'on cherche ; le jeune homme obéit : il prononce d'une voix enrouée le nom du
voleur, le lieu où il a mis l'objet volé, le temps où il l'a pris, et la
manière dont on peut le faire rendre.
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JAMBLIQUE
Philosophe platonicien
du quatrième siècle, né en Syrie sous le règne de Constantin le Grand. Il fut
disciple d'Anatole et de Porphyre. Il admettait l'existence d'une classe de
démons ou esprits d'un ordre inférieur, médiateurs entre Dieu et les hommes.
Il s'occupait des divinations, et on a vu, à l'article Alectryomancie, que
c'est lui qui prédit par cette divination l'avénement au trône de Théodose. On
ignore où, quand et comment il mourut; mais Bodin assure qu'il s'empoisonna
lui-même pour éviter le supplice que Valens réservait aux magiciens.
On conte qu'étant un
jour dans la ville de Gadare en Syrie, pour faire voir sa science magique, il
fit sortir en présence du peuple deux génies ou démons d'une fontaine; il les
nommait Amour et Contre-Amour; l'Amour avait les cheveux dorés, tressés et
flottants sur les épaules ; ils paraissaient éclatants comme les rayons du
soleil; l'autre était moins brillant ; ce qui attira l'admiration de toute la
populace.
Leloyer dit encore que
c'est Jamblique et Maximus qui ont perdu, Julien l'Apostat. On recherche de
Jamblique le traité des Mystères des Egyptien.s, des Chaldéens et des
Assyriens. Il s'y montre crédule
pour toutes les rêveries des astrologues.
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JAMMA-LOCON
Enfer
indien d'où, après un certain temps de peines et de souffrances, les âmes
reviennent en ce monde pour y animer le premier corps où elles peuvent entrer.
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JANIDES
Devins prétendant descendre de Janus et prédisant
l'avenir en interprétant l'esprit des peaux coupées des victimes.
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JANVIER
Ce mois était consacré à Junon par les Romains,
quoiqu'il fût déjà consacré à Janus. Le second et le sixième jours étaient au
nombre des jours malheureux et on célébrait la fête d'Isis à Rome le septième
jour. On le personnifiait soit par un consul qui jette des grains. d'encens sur
le foyer d'un autel en l'honneur de Janus, un coq près de l'autel annonçant que
le sacrifice s'est fait le premier jour ; soit sous la figure de Janus, soit
sous les traits d'un enfant tenant le signe du Verseau, entouré de glaçons et
accompagné d'un loup.
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JARRETIÈRE
Secret
de la jarretière pour les voyageurs. Vous cueillerez de
l'herbe que l'on appelle armoise, dans le temps que le soleil fait son entrée
au premier signe du Capricorne; vous la laisserez un peu sécher à l'ombre , et
en ferez des jarretières avec la peau d'un jeune lièvre, c'est-à-dire qu'ayant
coupé la peau du lièvre en courroie de la largeur de deux pouces , vous en
ferez un redoublé dans lequel vous coudrez ladite herbe, et les porterez aux
jambes. Il n'y a point de cheval qui puisse suivre longtemps un homme de pied
qui est muni de ces jarretières.
Où bien vous prendrez un
morceau de cuir de la peau d'un jeune loup, dont vous ferez deux jarretières,
sur lesquelles vous écrirez avec votre sang les paroles suivantes : Abumalith
cados; vous serez étonné de la vitesse avec laquelle vous cheminerez, étant
muni de ces jarretières à vos jambes. De peur que les caractères écrits ne
s'effacent, il sera bon de doubler la jarretière d'un padoue de fil blanc du
côté de l'écriture.
« Il y a encore une
manière de faire la jarretière, que j'ai lue dans un vieux manuscrit en lettres
gothiques. En voici la recette. Vous aurez Ies cheveux d'un larron pendu,
desquels vous ferez des tresses dont vous formerez des jarretières que vous coudrez
entre deux toiles de telle couleur qu'il vous plaira; vous les attacherez aux
jambes de derrière d'un jeune poulain; puis vous laisserez échapper le poulain,
le ferez courir à perte d'haleine, et vous vous servirez avec plaisir de ces
jarretières ».
On prétendait autrefois que
les magiciens pouvaient donner une jarretière enchantée, avec laquelle on
faisait beaucoup de chemin en peu de temps. C'est là peut-être l'origine des bottes
de sept lieues.
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JAUNE
La couleur jaune, dans la symbolique chrétienne,
procède du rouge et du blanc c'est-à-dire qu'elle combine l'amour divin et la
sagesse divine dans la Révélation. C'est un sens voisin qu'il faut attribuer à
la couleur jaune dans le Tarot ; toutefois, on sait que le mot révélation a un
sens bien différent pour l'Eglise chrétienne et pour l'Eglise gnostique, à
laquelle le Tarot s'apparente plus directement en esprit. En dehors et
au-dessus du courant judéo-chrétien, le jaune a le symbolisme du Soleil et de
l'Or. A noter en passant et d'après Portal, que le Soleil symbolise pour son
compte l'or, le jaune et la révélation ; mais quand il est opposé à la Lune, il
signifie Amour divin (la Lune étant la Sagesse divine). En hébreu, Aor signifie
lumière, dans un sens à la fois concret et abstrait. En général, et partout où
s'ajoute l'idée de Révélation, c'est l'or qui symbolise l'initiation, et la
couleur de l'initiation est jaune (robe de la plupart des moines en Orient,
Vers Dorés de Pythagore, Légende Dorée, etc...).
Mais, bien entendu, le jaune, correspondant à un
archétype, est un symbole ambivalent. Le soufre correspond à la culpabilité et
au diable. La couleur du mariage est aussi la couleur du cocuage. La pomme d'or
est la pomme de concorde et aussi la pomme de discorde. Dans la chevalerie des
Maures, le jaune doré est l'attribut de la sagesse et du bon conseil et le
jaune pâle l'attribut de la trahison. Judas l'Ischariote est vêtu d'une gobe
jaune et les Juifs persécutés sont voués au jaune. En résumé, il existe un
jaune chaud et un jaune froid (ne comportant pas de rouge, c'est-à-dire pas
d'Amour divin) réalisant le couple ambivalent procédant de la manifestation.
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JAUNISSE
Les rois de Hongrie
croyaient avoir le privilège de guérir la jaunisse par l'attouchement.
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JAYET D'ISLANDE
Les anciens Islandais
attribuaient des vertus surnaturelles à ce jayet, qu'ils regardaient comme un
ambre noir. Sa principale qualité était de préserver de tout sortilège celui
qui en portait sur soi. En second lieu, ils le croyaient un antidote contre le
poison. Sa troisième propriété était de chasser les esprits et les fantômes,
lorsqu'on en brûlait dans une maison ; la quatrième, de préserver de maladies
épidémiques les appartements qui en étaient parfumés.
La plupart de ces idées superstitieuses subsistent
encore.
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JEAN
Magicien sectateur
d'Apollonius de Tyane. Il courait de ville en ville, faisant le métier de
charlatan, et portait une chaîne de fer au cou. Après avoir séjourné quelque
temps à Lyon, il acquit une si grande célébrité par ses cures merveilleuses,
que le souverain du pays l'admit en sa présence. Jean donna à ce prince une
superbe épée enchantée; elle s'entourait merveilleusement, dans le combat, de
cent quatre-vingts couteaux tirés. Il lui donna aussi un bouclier portant un
miroir, qu'il disait avoir la vertu de divulguer les plus grands secrets. Ces
armes disparurent un jour ou furent volées; sur quoi Delancre conclut que si
les rois de France dressaient, comme les ducs d'Italie, des arsenaux de
vieilleries (ce qu'ils font à présent) , on y trouverait de ces armes enchantées
et fabriquées par quelque magicien ou sorcier.
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JEAN
Patriarche schismatique
de Constantinople. Zonaras conte que l'empereur grec Théophile, se voyant
obligé de mettre à la raison une province révoltée sous la conduite de trois
capitaines, consulta le patriarche Jean, habile enchanteur. Celui-ci fit faire
trois gros marteaux d'airain, les mit entre les mains de trois hommes robustes,
et conduisit ces hommes au milieu du cirque, devant une statue de bronze,
à.trois têtes. Ils abattirent deux de ces têtes avec leurs marteaux, et firent
pencher le cou à la troisième sans l'abattre. Peu après, une bataille se donna
entre Théophile et les rebelles : deux des capitaines furent tués, le troisième
fut blessé et mis hors de combat, et tout rentra dans l'ordre.
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JEAN-GAUT-Y-TAN
(ou Jean et son Feu). Démon qui porte sur ses cinq
doigts cinq chandelles et les fait tourner avec la rapidité d'un dévidoir. Dans
la croyance populaire bretonne (Finistère), Jean apparait la nuit.
L'interprétation de son apparition est variable selon les cas. Il semble qu'il
faille rechercher ce mythe et sa prétendue qualité de démon au caractère
profane ou sacrilège de l'Esprit.
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JEANNE DIBISSON
Sorcière, arrêtée à
l'âge de vingt-neuf ans. On l'avait vue plusieurs fois danser au sabbat ; elle
disait que ceux qui y vont trouvent le temps si court, qu'ils n'en peuvent
sortir sans regret. Il ne parait pas qu'elle ait été brûlée.
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JEANNE DU HARD
Sorcière , saisie à
l'âge de cinquante-six ans. On la trouve impliquée dans l'affaire de Marie
Chorropique, pour lui avoir touché le bras, lequel devint comme mort. Nous ne
dirons pas si elle fut brûlée.
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JEANNE ( MERE )
Une vieille fille vénitienne,
connue sous le nom de mère Jeanne, infatua tellement Guillaume Postel de ses rêveries,
qu'il soutint, dans un livre écrit à son sujet, que la rédemption des femmes
n'avait pas encore été achevée, et que cette Vénitienne devait accomplir le
grand ouvrage. C'était la mère que cherchent aujourd'hui les saints simoniens.
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JENOUNES
Quelques Arabes nomment
ainsi une sorte de génies intermédiaires entre les anges et les diables : ils
fréquentent les bosquets et les fontaines, cachés sous la forme de divers
reptiles, exposés à être foulés sous les pieds des passants. La plupart des
maladies sont le résultat de leurs vengeances. Lorsqu'un Arabe est indisposé,
il s'imagine avoir outragé un de ces agents invisibles ; il a aussitôt recours
à une magicienne qui se rend à quelque source voisine, y brûle de l'encens, et
sacrifie un coq ou une poule, un bélier ou une brebis, suivant le sexe, la
qualité du malade, ou la nature de la maladie.
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JÉRUSALEM
Avant la destruction de
Jérusalem par Titus, fils de Vespasien, on distingua, dit-on, une éclipse de
lune qui se répéta douze nuits de suite. Un soir, vers le coucher du soleil, on
aperçut dans l'air des chariots de guerre, des cavaliers, des cohortes de gens
armés, qui, mêlés aux nuages, couvraient toute la ville et l'environnaient de
leurs bataillons. Pendant le siège, et peu de jours avant la ruine de la ville,
on vit tout à coup paraître un homme absolument inconnu, qui se mit à parcourir
les rues et les places publiques, criant sans cesse : « Malheur à toi,
Jérusalem » ! On le fit battre de verges ; on le déchira de coups, pour
lui faire dire d'oû il sortait ; mais sans, pousser une seule plainte, sans
répondre un seul mot, sans donner le moindre témoignage de souffrance, il
criait toujours et sans relâche : « Malheur à toi, Jérusalem ! » Enfin,
un jour qu'il se trouvait sur le rempart, il s'écria : « Malheur à moi-même !
» et un instant après, il fut écrasé par une pierre que lançaient les assiégeants.
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JÉSABEL
Reine des Israélites,
que Jéhu fit manger aux chiens après l'avoir fait précipiter du haut d'une
tour, et que Bodin met au nombre des sorcières.
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JESUS
Tout d'abord, le nom de Jésus se prête
classiquement à une interprétation linguistique. On donne comme la meilleure
celle selon laquelle I symbolisant l'astre du jour, Alpha et Omega son cycle,
lao a d'abord représenté la chaleur ou le feu de la vie. Ce nom fut donné à
Pluton. Ce nom du principe et de la fin de toutes choses devint leoua chez les
Hébreux lou ou Juve chez les Etrusques. Chez les premiers, cette succession des
cinq voyelles, qui n'est pas sans analogie avec un mantram (penser à Aoum hindou),
devint leouva ( Jehovah) ; chez les seconds, Juve devint Jupiter. Par la suite,
leouva ou leshua devint Jésus. Selon une autre explication, Jésus viendrait
d'une participation contraction de lave (Iod He Vau He) et de lchtyos
(poissons).
On sait que pour les Valentiniens et pour quelques
autres Ecoles du début de notre ère, Jésus serait non le Fils de Dieu fait
homme, mais un Eon. Depuis, plusieurs écoles ont soutenu que Jésus a eu une
existence purement symbolique et l'intègrent corps et âme à la mythologie. On
tire enfin maintes considérations de sa disparition entre l'âge de douze et
l'âge de trente ans pour prouver qu'il ne s'agit pas du même Jésus. En un mot,
toutes les sornettes ont été dites et il semble nécessaire de remettre les
choses au point. En premier lieu, il est certain que l'Ecriture a un sens
symbolique et que le Messie y est annoncé. Il est certain que des mouvements
complexes de l'inconscient collectif ont concrétisé autour de Jésus tout un
système mythique dont il est facile de faire la part. Tout cela n'empêche pas
qu'il ait existé réellement un Juif nommé Jésus. Son existence est affirmée par
ses contemporains et notamment par les historiens romains, relatant avec hostilité
d'ailleurs la rebellion fomentée en Palestine par un certain Jésus, faiseur de
miracles et au sujet duquel on avait envoyé des enquêteurs sur place. A ce
sujet, on trouvera un exposé substantiel dans le Jésus l'Inconnu de Dmitri
Merejkowsky.
Reste à savoir comment il se fait que Jésus, alors
que Marie avait reçu du Ciel l'ordre de l'appeler Emmanuel, s'appelait Jésus et
cela vraisemblablement depuis l'enfance, si l'on en croit la concordance des
Evangiles, des Protévangiles et des Evangiles apocryphes. On sait qu'en Egypte
et dans; une grande partie de l'Orient, on donnait à l'enfant deux noms, le
vrai étant seul connu des parents, et cela pour des raisons de protection
magique (cela se pratique d'ailleurs encore de nos jours au Thibet). Ce serait
un premier plan d'explication surtout si l'on admet que la visite des Rois
Mages peut jouer un rôle dans l'histoire. En outre, le Nouveau Testament est
plein de personnages à double nom. Quant au nom de Jésus, il courait la Judée
comme Jean chez nous — sous une forme que le temps et les transferts a
transformé pour nous en leschou, Jechoua, Josué, et noms analogues.
Quant aux pouvoirs de Jésus qui forment le fond du
débat, on peut en faire une manifestation de la personne divine de Jésus, ou le
résultat d'une initiation chez les Esséniens, ou le résultat d'un don naturel
(comme le montreraient les Evangiles apocryphes concernant son enfance), ou le
fruit d'une légende... Cela dépasse nos compétences ; quant aux prodiges
accomplis, ils ne dépassent absolument pas ce qu'on peut attendre d'un initié
très doué et très entraîné à la magie. On trouve des récits de résurrection des
morts, de guérisons miraculeuses, de marche sur les eaux, de dédoublement,
etc... aussi bien dans toutes les histoires de toutes les religions que dans
les livres documentaires sur la magie (voir Brunton, Alexandra David-Neel,
Ossendowski). Dire plus serait prendre part dans un débat qui n'intéresse pas
l'occultisme, mais se mêlerait de régler sans éléments autorisés une question
historico-religieuse. Nous voulions seulement signaler quelques-uns des points
les plus fréquemment soulevés lorsqu'on fait allusion au Christ à propos d'occultisme.
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JEUDI
Les sorciers font ce
jour-là un de leurs plus abominables sabbats, s'il faut en croire les
démonomanes.
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JEU
Prenez une anguille
morte par faute d'eau ; prenez le fiel d'un taureau qui aura été tué par la
fureur des chiens ; mettez-le dans la peau de cette anguille, joignez y un
drachme de sang de vautour ; liez la peau d'anguille par les deux bouts avec de
la corde de pendu, et cachez cela dans du fumier chaud l'espace de quinze jours
; puis vous le ferez sécher dans un four chauffé avec de la fougère cueillie la
veille de la
Saint-Jean; puis vous en ferez un bracelet ,
sur lequel vous écrirez avec une plume de corbeau et de votre propre sang ces
quatre lettres HVTV, et, portant ce bracelet autour de votre bras, vous ferez
fortune dans tous les jeux.
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JOACHIM
Abbé de Flore, en
Calabre, passa pour prophète pendant sa vie, et laissa des livres de
prédictions qui ont été condamnés en 1215, par le concile de Latran. On lui
attribue aussi l'ouvrage intitulé : l'Evangile éternel.
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JOB
Des alchimistes disent
que Job, après son affliction, connut le secret de la pierre philosophale, et
devint si puissant, qu'il pleuvait chez lui du sel d'or : idée analogue à celle
des Arabes, qui tiennent que la neige et les pluies qui tombaient chez lui
étaient précieuses.
Isidore place dans
l'Idumée la fontaine de Job, claire trois mois de l'année, trouble trois mois,
verte trois mois, et rouge trois autres mois. C'est peut-être cette fontaine
que, selon les musulmans, l'ange Gabriel fit sortir en frappant du pied, et
dont il lava Job et le guérit.
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JONGLEUR
Nom donné dans la baie d'Hudson et dans l'Illinois
à une variété de sorciers guérisseurs. On les accuse aussi de magie noire.
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JUILLET
(De Julio, Jules César). Jupiter était la divinité
tutélaire de ce mois. On le figurait par un homme tout nu, aux cheveux roux
liés d'épis, portant des mûres dans un panier. Il est aussi représenté habillé
de jaune et accompagné d'un lion.
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JUIN
(De Juvenibus, jeunesse). Les Romains avaient mis
ce mois sous la protection de Mercure et le figuraient tout nu, montrant du
doigt une horloge solaire, portant de l'autre main une torche ardente. Près de
lui est une faucille. Il est plus fréquemment habille de vert, ayant une écrevisse
à ses pieds. On le représente aussi sous les traits de Mercure, son caducée à
la main, un papillon sur la tete et porté par un nuage. Sous le nuage sont la
sphère, la houlette, les ciseaux, les instruments du Jeu de Paume.
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JUPITER
Ce terme, qui désigne une planète, sert à définir
analogiquement un processus et un pôle directeur de tout élément relevant de
ce processus. Le processus jupitérien est
caractérisé par l'ampleur, la hiérarchie et l'ordre, la synthèse active, la générosité,
l'équilibre, la cohésion et la coordination. Le Dieu Jupiter de la mythologie
est bon administrateur, généreux et équitable, prompt aux initiatives, mais
pondéré dans ses jugements. Il a à la fois la bonhomie et la sévérité
nécessaires, etc... De tels éléments contribuent à faire appliquer la notion de
processus jupitérien à une entreprise équilibrée et massive, à une construction
architecturale solide et largement ouverte avec quelque majesté, à un mets
savoureux et consistant, à un vêtement cossu et confortable, etc... En un mot,
la notion Jupiter s'applique à tout ce qui est ample, charpenté, ouvert,
équilibré.
Il y a, dans le détail, des correspondances
consacrées. L'Astrologie a, par exemple, fixé les attributs classiques du
symbole jupitérien : Chaleur, Sécheresse, Masculinité, etc..., symbolisme qui
procède aussi de celui du Sagittaire et des Poissons. Si l'on transpose à
l'échelle de l'individu tout ce qui concerne le processus jupitérien, on
retrouve les caractéristiques du type jupitérien, tel que nous l'avons esquissé
dans l'article consacré à la Typologie.
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JUPITER ( MONT DE )
En chirologie, on appelle ainsi l'éminence qui se
trouve à la naissance de l'index. On considère que, bombé et ample, il dénote
une grande intelligence. Il n'en est rien. En réalité, il est le siège de différents
signes indiquant l'orientation de l'intelligence selon tel ou tel mode
d'activité (technique, philosophique, etc...). D'autre part, lorsqu'il est
développé de façon à faire saillie en dehors de la paume, il indique une
aptitude à diriger son destin.
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