| LE
DICTIONNAIRE DES SCIENCES OCCULTES
D'après J.Collin de Plancy
1391 Articles
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GABINIUS ou GABIENUS
Dans la guerre de
Sicile, entre Octave et Sextus Pompée, un des gens d'Octave, nommé Gabinius,
ayant été fait prisonnier, eut la tête coupée. Un loup emporta cette
tête; on l'arracha au loup, et sur le soir on entendit ladite tête qui se
plaignait et demandait à parler à quelqu'un.
On s'assembla autour;
alors la bouche de cette tête dit aux assistants qu'elle était revenue des
enfers pour révéler à Pompée des choses importantes. Pompée envoya aussitôt un
de ses lieutenants, à qui le mort déclara que ledit Pompée serait vainqueur. La
tête chanta ensuite dans un poème les malheurs qui menaçaient Rome ; après quoi
elle se tut, à ce que disent Pline et Valère Maxime.
Si ce trait a quelque
fondement, c'était sans doute une fourberie exécutée au moyen d'un ventriloque,
et imaginée pour relever le courage des troupes. Mais elle n'eut point de
succès : Sextus Pompée, vaincu et sans ressource, s'enfuit en Asie, où il fut
tué par les gens de Marc-Antoine.
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GABKAR
Les Orientaux croient à
une ville fabuleuse appelée Gabkar, qu'ils disent située dans les déserts
habités par les génies.
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GABRIEL (GILLES)
A écrit au dix-septième
siècle un essai de la morale chrétienne comparée à la morale du diable: Specimina
moralis christianœ et moralis diabolicae in praxi. Bruxelles, 1675, in-12.
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GABRIELLE
Dans le Vexin français,
le bourgeois qui a quatre filles et veut avoir un garçon, nomme la dernière
Gabrielle; charme qu'il croit de nature à lui amener infailliblement un fils.
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GABRIELLE D'ESTRÉES
Maîtresse de Henri IV,
morte en 1599. Elle cherchait à épouser le Roi, et se trouvait logée dans la
maison de Zamet, riche financier de ce temps. Comme elle se promenait dans les
jardins, elle fut frappée d'une apoplexie foudroyante. On la porta chez sa
tante, madame de Sourdis. Elle eut une mauvaise nuit; le lendemain elle
éprouva des convulsions qui la firent devenir toute noire: sa bouche se contourna,
et elle expira horriblement défigurée. On parla diversement de sa mort; plusieurs
en chargèrent le diable; on publia qu'il l'avait étranglée; et au fait il en
était bien capable.
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GAFFAREL (JACQUES)
Hébraïsant et
orientaliste, né en Provence en 1601, mort en 1681. Ses principaux ouvrages
sont :
Mystères secrets de la
cabale divine, défendus contre les paradoxes des sophistes,
Paris, 1825, in-4.°.
Curiosités inouïes sur
la sculpture talismanique des Persans, l'horoscope (les patriarches
et la Lecture
des Etoiles. Paris, 1629, in-8°.
Index de 19 cahiers
cabalistiques dont s'est servi Jean Pic de La Mirandole,
Paris, 1651, in-8°.
Histoire universelle du
monde souterrain, contenant la description des plus beaux antres et des plus
rares grottes, caves, voûtes, cavernes et spélonques de la terre.
Le prospectus de ce
dernier ouvrage fut imprimé à Paris, 1666, in-folio de 8 feuillets : il est
très rare. Quant au livre, il ne parut pas à cause de la mort de l'auteur. On
dit que c'était un monument de folie et d'érudition. Il vouait des grottes
jusque dans l'homme, dont le corps présente mille cavités; il parcourait les
cavernes de l'enfer, du purgatoire et des limbes, etc.
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GAILAN
Les Arabes appellent
ainsi une espèce de démon des forêts, qui tue les hommes et les animaux.
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GAIUS
Aveugle guéri par un
prodige, du temps d'Antonin. Esculape l'avertit, dans un songe, de venir devant
son autel, de s'y prosterner, de passer ensuite de la droite à la gauche, de
poser ses cinq doigts sur l'autel, de lever la main, et de la mettre sur ses
yeux. Il obéit, et recouvra la vue en présence du peuple, qui applaudit avec
transport.
C'était une singerie qu'on faisait pour balancer
les miracles réels du christianisme.
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GALACHIDE ou GARACHIDE
Pierre noirâtre, à
laquelle des auteurs ont attribué plusieurs vertus merveilleuses, celle entre
autres de garantir celui qui la tenait, des mouches et autres insectes. Pour en
faire épreuve, on frottait un homme de miel pendant l'été, et on lui faisait
porter cette pierre dans la main droite ; quand cette épreuve réussissait, on
reconnaissait que la pierre était véritable. On prétendait aussi qu'en la
portant dans sa bouche, on découvrait les secrets des autres.
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GANNA
Prêtresse et devineresse ayant vécu en Germanie à
l'époque du règne de Domitien, s'est rendue à Rome et y connut une grande
célébrité.
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GANDREID
Sorte de magie en usage chez les Islandais et qui
donnerait la faculté de voyager dans les airs. Il s'agit d'une forme moderne de
magie, prolongeant ce que décrit la tradition millénaire concernant les
chevauchées nocturnes des esprits. A noter que le manche à balai de la
Tradition allemande est remplacé ici par les côtes et les tibias de cheval.
L'élément majeur du matériel opératoire est une bride de cuir, le
Gandried-Jaum, sur lequel le magicien imprime des caractères runiques.
A ce sujet, ce que la métapsychique moderne nous
fait connaître sous le nom de lévitation d'une part et de dédoublement de
l'autre, peut expliquer sur le plan physique et psychique ce qui se passe dans
la pratique du Gandreid.
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GARGOUILLE
« Que vous dire de la
gargouille de Rouen ? II est certain que, tous les ans , le chapitre
métropolitain de cette ville présentait au parlement, le jour de l'Ascension,
un criminel qui obtenait sa grâce, en l'honneur de saint Romain et de la gargouille.
La tradition portait qu'à l'époque où saint Romain occupait le siège épiscopal
de Rouen, un dragon, embusqué à quelque distance de la ville, s'élançait sur
les passants et les dévorait. C'est ce dragon qu'on appelle la gargouille.
Saint Romain, accompagné d'un criminel condamné à mort, alla attaquer le
monstre jusque dans sa caverne; il l'enchaîna et le conduisit sur la place
publique, où il fut brûlé, à la grande satisfaction des diocésains »
On a contesté cette
légende en niant les dragons, dont les géologues actuels reconnaissent
pourtant que l'existence a été réelle. Il se peut toutefois que ce dragon soit
ici une allégorie. Des historiens rapportent que, du temps de saint Romain, la
ville de Rouen fut menacée d'une inondation; que ce saint prélat eut le bonheur
de l'arrêter par ses soins et par ses prières. Voilà l'explication toute simple
du miracle de la gargouille. Ce mot, dans notre vieille langue, signifie irruption
, bouillonnement de l'eau. Des savants auront rendu le mot hydre par
celui de dragon.
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GARINET (JULES)
Auteur de l'Histoire
de la magie en France, Paris , 1818 , in-8°. On trouve à la tête de cet
ouvrage curieux une description du sabbat, une dissertation sur les démons, un
discours sur les superstitions qui se rattachent à la magie chez les anciens et
chez les modernes. Beaucoup de faits intéressants mériteraient à ce livre une
nouvelle édition ; mais l'auteur, fort jeune lorsqu'il le publia, lui a donné
une teinte philosophique et peu morale que son esprit élevé et ses vastes
études doivent lui faire désapprouver aujourd'hui. Une nouvelle édition serait
donc épurée.
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GARNIER (GILLES)
Loup-garou, condamné à
Dôle sous Louis XIII, comme ayant dévoré plusieurs enfants. On le brûla vif, et
son corps réduit en cendres fut dispersé au vent.
«Henri Camus, docteur en
droit et conseiller du roi, exposa que Gilles Garnier avait pris dans une
vigne une jeune fille de dix ans, l'avait tuée et occise, l'avait traînée
jusqu'au bois de La
Serre, et que, non content d'en manger, il en avait
apporté à sa femme;
qu'un autre jour étant
en forme de loup (travestissement horrible qu'il prenait sans doute pour sa
chasse), il avait également tué et dévoré un jeune garçon , à une lieue de
Dôle, entre Grédisans et Monotée; qu'en sa forme d'homme et non de loup il
avait pris un autre jeune garçon de l'âge de douze à treize ans, et qu'il
l'avait emporté dans le bois pour l'étrangler....»
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GARUDA
Oiseau fabuleux qu'on
représente souvent avec la tête d'un beau jeune homme, un collier blanc et le
corps d'un aigle. Il sert de monture à Wishnou, comme l'aigle servait de
véhicule à Jupiter. Les Indiens racontent qu'il naquit d'un veuf que sa mère
Diti avait pondu et qu'elle couva cinq ans.
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GASTROCNÉMIE
Pays imaginaire dont
parle Lucien, où les enfants étaient portés dans le gras de la jambe; ils en
étaient extraits au moyen d'une incision.
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GASTROMANCIE ou
GAROSMANCIE
Divination qui se
pratiquait en plaçant entre plusieurs bougies allumées, des vases de verre
ronds et pleins d'eau claire; après avoir invoqué et interrogé les démons à
voix basse, on faisait regarder attentivement la superficie de ces vases par
un jeune garçon ou par une jeune femme; puis on lisait la réponse dans des
images tracées par la réfraction de la lumière dans les verres. Cagliostro
employait cette divination. Une autre espèce de Gastromancie se pratiquait par
le devin qui répondait sans remuer les lèvres, en sorte qu'on croyait entendre
une voix aérienne. Le nom de cette divination signifie divination par le
ventre; aussi, pour l'exercer, il faut être ventriloque, ou possédé, ou
sorcier. Dans le dernier cas, on allume des flambeaux autour de quelques verres
d'eau limpide, puis on agite l'eau en invoquant un esprit qui ne tarde pas à
répondre d'une voix grêle dans le ventre du sorcier en fonction.
Les charlatans trouvant,
dans les moindres choses, des moyens sûrs d'en imposer au peuple et de réussir
dans leurs fourberies, la ventriloquie doit être pour eux d'un grand avantage.
Un marchand de Lyon,
étant un jour à la campagne avec son valet, entendit une voix qui lui
ordonnait, de la part du ciel, de donner une partie de ses biens aux pauvres,
et de récompenser son serviteur. Il obéit, et regarda comme miraculeuses les
paroles qui sortaient du ventre de son domestique. On savait si peu autrefois
ce que c'était qu'un ventriloque, que les plus grands personnages attribuaient
toujours ce talent à la présence des démons. Photius, patriarche de Constantinople,
dit, dans une de ses lettres : «On a entendu le malin esprit parler dans le
ventre d'une personne, et il mérite bien d'avoir l'ordure pour logis. »
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GATEAU TRIANGULAIRE DE SAINT LOUP
Les personnes superstitieuses font ce gâteau le 29
juillet, avant le lever du soleil; il est composé de pure farine de froment, de
seigle et d'orge, pétrie avec trois oeufs et trois
cuillerées de sel, en forme triangulaire. On le
donne, par aumône, au premier pauvre qu'on rencontre, pour rompre les
maléfices.
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GAUFRIDI (LOUIS-JEAN-BAPTISTE)
Curé de Marseille qui , infidèle à ses devoirs, tomba
dans le désordre et se fit passer pour sorcier vers la fin du seizième siècle.
On raconte que le diable
lui apparut un jour, pendant qu'il lisait un livre de magie; ils entrèrent en
conversation et firent connaissance. Le prêtre se livra au diable par un pacte
en règle, à condition qu'il lui donnerait le pouvoir de suborner et de
séduire, en soufflant au visage. Le diable y consentit d'autant plus
volontiers, qu'il trouvait dans ce marché un double avantage.
L'apostat s'éprit de la
fille d'un gentilhomme, Madeleine de La Palud
, dont l'histoire est devenue célèbre. Mais bientôt la demoiselle effrayée se
retira dans un couvent d'Ursulines. Gaufridi furieux y envoya, disent les
relations du temps, une légion de diables; la sorcellerie du prêtre fut prouvée.
Un arrêt du parlement de Provence le condamna au feu, en avril 1611.
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GAURIC
Génie
ou lutin que la superstition des villageois bas-bretons croit voir danser
autour des amas de pierres, ou monuments druidiques, désignés dans la langue
des anciens insulaires par le mot chiorgaur, que l'on a traduits par
ceux-ci : chorea gigantum, ou danse des géants, mais qu'il serait
peut-être plus exact d'entendre chorea Gauricorum, danse des Gaurics.
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GAURIC
(LUC)
Astrologue
napolitain, né en 1476, qui, selon Mézeray et le président de Thou , annonça
positivement que le roi Henri II serait tué dans un duel et mourrait d'une
blessure à l'oeil; ce qui fut vrai. Mais ne prédit-il pas après coup?
Catherine
de Médecis avait en Luc Gauric la confiance la plus entière. Bentivoglio ,
seigneur de Bologne, le condamna à cinq tours d'estrapade, pour avoir eu la
hardiesse de lui prédire qu'il serait chassé de ses Etats; ce qui n'était pas
difficile à prévoir, vu la disposition des esprits qui détestaient ce seigneur.
Gauric mourut en 1558.
On
a de lui une Description de la sphère céleste, publiée dans ses Oeuvres,
Bâle, 1575, 3. vol. in-fol. On y trouve aussi un Eloge de l'astrologie.
On
attribue à son frère Pomponius Gauric un livre dans lequel on traite de la
physiognomonie , de l'astrologie naturelle, etc ; mais il ne paraît
pas que cet ouvrage soit de Pomponius, il serait plutôt de Luc.
Le traité astrologique
de Luc Gauric est un livre assez curieux. Pour prouver la vérité de
l'astrologie, il dresse l'horoscope de tous les personnages illustres, dont il
a pu découvrir l'heure de la naissance; il démontre que tout ce qui leur est
arrivé se trouvait prédit dans leur horoscope
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GAUTHIER (JEAN)
Alchimiste Charles IX,
trompé par ses promesses, lui fit donner, pour faire de l'or, cent vingt mille
livres, et l'adepte se mit à l'ouvrage. Mais après avoir travaillé huit jours,
il se sauva avec l'argent du monarque : on courut à sa poursuite, on l'attrapa
et il fut pendu.
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GAUTHIER DE BRUGES
On conte que ce
cordelier, nommé évêque par le pape Nicolas III, et déposé par Clément V,
appela à Dieu de cette déposition et demanda qu'en l'inhumant on lui mît son
acte d'appel à la main. Quelque temps après sa mort, le pape Clément V étant
venu à Poitiers, et se trouvant logé au couvent des Cordeliers, désira visiter
les restes de celui qu'il avait déposé; on ajoute qu'il se fit ouvrir le
tombeau, et qu'il fut effrayé en voyant Gauthier de Bruges agitant son acte
d'appel d'une main desséchée. » Conte imaginé par les ennemis du pape.
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GAZARDIEL
Ange qui,
selon le Talmud, préside à l'Orient, afin d'avoir soin que le soleil se lève,
et de l'éveiller s'il ne se levait pas.
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GAZE (THÉODORE DE)
Propriétaire d'une ferme
dans la Campanie,
au seizième siècle; il la faisait cultiver par un fermier. Comme ce bonhomme
travaillait un jour dans un champ, il découvrit un vase rond où étaient
enfermées les cendres d'un mort. Aussitôt il lui apparut un spectre qui lui
commanda de remettre en terre le même vase avec ce qu'il contenait, sinon qu'il
ferait mourir son fils aîné. Le fermier ne tint compte de ces menaces , et,
peu de jours après, son fils aîné fut trouvé mort dans son lit.
Quelque
temps plus tard, le même spectre lui apparut, lui réitérant le même commandement,
et le menaça de faire mourir son second fils. Le laboureur avertit de tout ceci
Théodore de Gaze, qui vint lui-même à sa métairie, et fit remettre le tout à sa
place sachant bien, dit Leloyer, qu'il fait mauvais jouer avec les morts.........
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GEANTS
Les
géants de la fable avaient le regard farouche et effrayant, de longs cheveux,
une grande barbe, des jambes et des pieds de serpent, et quelques-uns cent bras
et cinquante têtes.
Homère
représente les Aloïdes, géants remarquables, comme étant d'une taille si prodigieuse,
qu'à l'âge de neuf ans ils avaient neuf coudées de grosseur, trente-six de hauteur,
et croissaient chaque année d'une coudée de circonférence et d'un mètre de
haut.
Les
talmudistes assurent qu'il y avait des géants dans l'arche. Comme ils y
tenaient beaucoup de place, on fut obligé, disent-ils, de faire sortir le
rhinocéros, qui suivit l'arche à la nage.
Aux
noces de Charles le Bel, roi de France, on vit une femme de Zélande d'une
taille extraordinaire, auprès de qui les hommes les plus hauts paraissaient
des enfants; elle était si forte, qu'elle enlevait de chaque main deux tonneaux
de bière, et portait aisément huit hommes sur une poutre.
Il
est certain qu'il y a eu, de tout temps, des hommes d'une taille et d'une force
au dessus de l'ordinaire. On trouva au Mexique des os d'hommes trois fois
aussi grands que nous, et, dit-on, dans l'île de Crète un cadavre de quarante
cinq pieds Hector de Boece dit
avoir vu les restes d'un homme qui avait quatorze pieds.
Pour la force nous
citerons Milon de Crotone, tant de fois vainqueur aux jeux olympiques; ce
Suédois qui, sans armes, tua dix soldats armés; ce Milanais qui portait un cheval
chargé de blé; ce Barsabas qui, du temps de Louis XIV , enlevait un cavalier
avec son équipage et sa monture ; ces géants et ces hercules qu'on montre tous
les jours au public. Mais la différence qu'il y a entre eux et le reste des
hommes est petite, si on compare leur taille réelle à la taille prodigieuse
que les traditions donnent aux anciens géants.
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GEBER
Roi des Indes, et grand
magicien, auquel ou attribue un traité absurde, Du rapport des sept planètes
aux sept noms de Dieu, et quelques autres opuscules inconnus.
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GEDI
Pierre merveilleuse qui,
dans l'opinion des Gètes, avait la vertu, lorsqu'on la trempait dans l'eau, de
changer l'air et d'exciter des vents et des pluies orageuses. On ne connaît
plus la forme de cette pierre.
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GELLO ou GILO
C'était une fille qui avait
la manie d'enlever des petits enfants. On dit même que parfois elle les
mangeait, et qu'elle emporta un jour le petit empereur Maurice; mais qu'elle ne
put lui faire aucun mal, parce qu'il avait sur lui des amulettes. Son fantôme
errait dans l'île de Lesbos, où, comme elle était jalouse de toutes les mères,
elle faisait mourir dans leur sein les enfants qu'elles portaient, un peu avant
qu'ils fussent à terme. On voit que c'était l'épouvantail du sixième siècle.
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GELOSCOPIE
Espèce
de divination qui se tire du rire. On prétend acquérir ainsi la connaissance du
caractère d'une personne, et de ses penchants bons ou mauvais. Un rire franc
n'annonce certainement pas une âme fausse, et on peut se défier quelquefois
d'un rire forcé
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GEMATRIE
C'est
une des divisions de la cabale, chez les juifs. Elle consiste à prendre les
lettres d'un mot hébreu pour des chiffres ou nombres arithmétiques, et à
expliquer chaque mot par la valeur arithmétique des lettres qui le composent.
Selon d'autres c'est une interprétation
qui se fait par la transposition des lettres.
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GEMEAUX
Le symbolisme des Gémeaux procède d'un dualisme de
tendances tantôt enrichissantes, tantôt opposées ; apportant soit une
ambivalence, soit une synthèse. C'est l'adaptabilité subtile jointe à
l'intuition, trouvant sa satisfaction dans la diversité-des efforts. C'est la
curiosité de l'intelligence procédant plutôt du psychique. Correspondances :
air, chaleur, humidité, positivité, masculinité, printemps. Parties du corps :
les poumons, les bras, les mains. Couleurs : toutes couleurs bigarrées ou
rayées. Métaux : le mercure. Minéraux : grenat, béryl. Planètes : Mercure y a
son domicile diurne ; Jupiter y est en exil.
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GEMMA (CORNÉLIUS)
Savant professeur de
Louvain, auteur d'un livre intitulé : Des caractères divins et des choses
admirables, publié à Anvers, chez Christophe Plantin, architypographe du roi;
1575, in-12.
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GENETHLIAQUES
Autre nom donné aux astrologues. L'Astrologie
s'appelait aussi Généthliologie dans l'antiquité grecque.
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GENGUES
Devins japonais qui font
profession de découvrir les choses cachées et de retrouver les choses perdues.
Ils habitent des huttes perchées sur le sommet des montagnes, et sont tous
extrêmement laids. Il leur est permis de se marier, nais seulement avec des
femmes de leur caste et de leur secte. Un voyageur prétend que le signe caractéristique
de ces devins est une corne qui leur pousse sur la tête. Il ajoute qu'ils sont
tous vendus au diable qui leur souffle leurs oracles ; quand leur bail est
fini, le diable leur ordonne de l'attendre sur une certaine roche. A midi, ou
plus souvent vers le soir, il passe au milieu de l'assemblée; sa présence cause
une vive émotion. Une force irrésistible entraîne alors ces malheureux, qui
sont précipités à sa suite et ne reparaissent plus.
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GENIANE
Pierre fabuleuse à
laquelle on attribuait la vertu de chagriner les ennemis de ceux qui la
portaient. On pouvait de très loin, en frottant sa pierre, vexer de toute
façon les amis dont on avait à se plaindre, et se venger sans se compromettre.
Les doctes n'indiquent pas où se trouve cette pierre curieuse.
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GENIE
Nom donné à des entités personnifiant le plus souvent
des forces de la nature ou les forces supérieures. Dans quelques mythologies,
ce sont les esprits créateurs (Djinn, Djennoun), dans d'autres ce sont des
vertus abstraites ; dans d'autres enfin, de véritables anges gardiens (doublés
quelquefois d'un génie tentateur ou malfaisant, contrecarrant les soins du
premier).
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GEOCENTRIQUE
Se dit d'un système qui, comme l'astrologie, place
la terre au centre du système solaire ou prend la terre comme point de
référence fixe.
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GEOCIE
La dénomination de géocie comme celle de géomancie
d'ailleurs est destinée à opposer la magie d'en bas (géo : terre) à la magie
d'en haut, monopolisée par les religions.
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GÉOMANCIE ou GÉOMANCE
(de géo, terre, et du
grec manteia, divination). Divination par la terre. Elle consiste à jeter une
poignée de poussière ou de terre au hasard, sur une table, pour juger des
événements futurs, par les ligues et les figures qui en résultent : c'est à peu
près Ia même chose que le marc de café.
Selon d'autres, la
géomancie se pratique, tantôt en traçant par terre des lignes et des cercles,
sur lesquels on croit pouvoir deviner ce qu'on a envie d'apprendre ; tantôt en
faisant au hasard, par terre ou sur le papier, plusieurs points sans garder
aucun ordre; les figures que le hasard forme alors fondent un jugement sur
l'avenir; tantôt enfin en observant les fentes et les crevasses qui se font
naturellement à la surface de la terre, d'où sortent, dit-on, des exhalaisons
prophétiques, comme de l'autre de Delphes.
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GEREAHS
Les habitants de Ceylan
croient les planètes occupées par des esprits qui sont les arbitres de leur
sort. Ils leur attribuent le pouvoir de rendre leurs favoris heureux en dépit
des démons. Ils forment autant d'images d'argile appelées Géréahs, qu'ils
supposent d'esprits mal disposés; ils leur donnent des figures monstrueuses et
les honorent en mangeant et buvant; le festin est accompagné de tambours et de
danses jusqu'au point du jour; les images sont jetées alors sur les grands
chemins, où elles reçoivent les coups et épuisent la colère des démens mal intentionnés.
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GERMANICUS
Général romain qui fut
empoisonné par Plancine. On ne dit pas si ce fut par des parfums ou par un
poison plus direct, ou par des maléfices; mais ce qui est certain, dit Tacite,
c'est que l'on trouva dans sa demeure des ossements et des cendres de morts
arrachés aux tombeaux, et le nom de Germanicus écrit sur une lame de plomb
qu'on avait dévouée à l'enfer.
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GERSON (JEAN CHARLIER
DE)
Chancelier, pieux et
savant, de l'université de Paris, mort en 1429, auteur de l'Examen des
esprits, où l'on trouve des règles pour discerner les fausses révélations
des véritables, et de l'Astrologie réformée, qui eut un grand succès.
Nous ne parlons pas ici de ses ouvrages de piété.
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GERT (BERTHOMINE DE)
Sorcière de la ville de
Préchac en Gascogne, qui confessa vers 1608 que lorsqu'une sorcière revenant du
sabbat était tuée dans le chemin, le diable avait l'habitude de prendre sa
figure, et de la faire reparaître et mourir dans son logis pour la tenir en
bonne réputation. Mais si celui qui l'a tuée a quelque bougie ou chandelle de
cire sur lui, et qu'il en fasse une croix sur la morte, le diable ne peut,
malgré toute sa puissance, la tirer de là, et par conséquent est forcé de l'y
laisser.
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GERVAIS
Archevêque de Reims,
mort en 1067, dont on conte cette aventure. Un chevalier normand qui le
connaissait voulant, pour le besoin de son âme, aller à Rome visiter les
tombeaux des saints apôtres, passa par Reims, où il demanda à l'archevêque sa
bénédiction, puis il reprit son chemin, dont il s'était écarté. Il arriva à
Rome, et fit ses oraisons.
Il voulut ensuite aller
au mont Saint-Ange. Dans son chemin, il rencontra un ermite qui lui demanda
s'il connaissait Gervais, archevêque de Reims ; à quoi le voyageur répondit
qu'il le connaissait.
- Gervais est mort, reprit l'ermite.
Le Normand demeura
stupéfait ; il pria l'inconnu de lui dire comment il savait cette nouvelle.
L'ermite lui répondit,
qu'ayant passé la nuit en prière dans sa cellule, il avait entendu le bruit
d'une foule de gens qui marchaient le long de son corridor en faisant beaucoup
de bruit; qu'il avait ouvert sa fenêtre, et demandé où ils allaient; que l'un
d'eux lui avait répondu : Nous sommes les anges de Satan; nous venons de Reims.
Nous emportions l'âme de Gervais ; mais à cause de ses bonnes oeuvres, on vient
de nous l'enlever, ce qui nous fâche rudement.
Le pèlerin remarqua le temps et le jour où il avait
appris tout cela, et de retour â Reims,il trouva que l’archevêque Gervais était
mort à la même heure.
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GHOOLÉE-BEENBAN
Vampire, ou lamie, ou
ghole. Les Afghans croient que chaque solitude, chaque désert de leur pays, est
habité par un démon, qu'ils appellent le Ghoolée-Beenban, ou le spectre de la
solitude. Ils désignent souvent la férocité d'une tribu en disant qu'elle est
sauvage comme le démon du désert.
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GIALL
Fleuve des enfers scandinaves ; on le passe sur un
pont appelé Giallar.
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GIBEL
Montagne volcanique, au
sommet de laquelle se trouve un cratère d'où l'on entend, lorsqu'on prête
l'oreille, des gémissements et un bouillonnement effroyable. Les Grecs
jetaient, dans ce soupirail, des vases d'or et d'argent, et regardaient comme
un bon présage lorsque la flamme ne les repoussait pas ; car ils pensaient
apaiser par là les dieux de l'enfer, dont ils croyaient que cette ouverture
était l'entrée.
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GIMI ou GIMIN
Génies que les musulmans
croient d'une nature mitoyenne entre l'ange et l'homme. Ce sont nos esprits follets.
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GINGUÉRERS
Cinquième tribu des géants ou génies malfaisants,
chez les Orientaux.
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GINNES
Génies femelles chez les
Persans, qui les disent maudites par Salomon, et formées d'un feu liquide et
bouillonnant, avant la création de l'homme.
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GINNISTAN
Pays imaginaire, où les
génies soumis à Salomon font leur résidence, selon les opinions populaires des
Persans.
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GINNUNGAGAP
Nom de l'abîme, partie de l'enfer, chez les
Scandinaves.
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GIOERNINCA -YEDUR
Les Islandais appellent
de ce nom le pouvoir magique d'exciter des orages et des tempêtes, et de faire
périr des barques et des bâtiments en mer. Cette idée superstitieuse appartient
autant à la magie moderne qu'à l'ancienne. Les ustensiles que les initiés
emploient sont très simples par exemple, une bajoue de tête de poisson, sur
laquelle ils peignent ou gravent différents caractères magiques, entre autres
la tète du dieu Thor, de qui ils ont emprunté cette espèce de magie. Le grand
art consiste à n'employer qu'un ou deux caractères, et tout leur secret est
que les mots Thor, hafot ou ha fut puissent être lus devant eux ou en
leur absence sans être compris de ceux qui ne sont pas admis à la connaissance
de ces mystères.
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GIOURTASCH
Pierre mystérieuse que
les Turcs orientaux croient avoir reçue de main en main de leurs ancêtres, en
remontant jusqu'à Japhet, fils de Noé, et qu'ils prétendent avoir la vertu de
leur procurer de la pluie, quand ils en ont besoin.
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GIRARD (JEAN-BAPTISTE)
Jésuite né à Dôle en
1680. Les ennemis de la société de Jésus n'ont négligé aucun effort pour le présenter
comme un homme de scandale. Ils l'ont accusé d'avoir séduit une fille nommée
Catherine Cadière ; et sur ce thème, ils ont bâti tous les plus hideux romans.
Cette fille, folle ou malade, sembla possédée dans les idées du temps, ou le
fut peut-être, et on dut l'enfermer aux Ursulines de Brest. Sur quelques
divagations qu'elle débita, un procès fut intenté par le parlement d'Aix. Mais
toutes choses examinées et pesées, il fallut se borner à rendre Catherine
Cadière à sa famille. On ne put pas même trouver moyen d'impliquer le père
Girard dans cette affaire, comme coupable, quoiqu'on eût ameuté trois partis
violent contre lui, les janséistes, le parlement et les philosophes. Ce qui n’a
pas empêché les écrivains anti-religieux de faire revivre sur son compte des
calomnies condamnées.
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GLUMU-GADUR
Sortilège utilisé par les Islandais pour vaincre
des ennemis supérieurs, notamment à la lutte. Ce sortilège se concrétise par
des inscriptions tracées sous le gros orteil et le talon droits.
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GNOMES
Petits êtres procédant de la terre (de l'élément
Terre) et habitant le sol. Ils sont les gardiens des trésors, des mines et des
gisements précieux. Ils ont des femmes minuscules comme eux (ou plus grandes
qu'eux selon certaines traditions) et d'une admirable beauté. Ils sont doux,
serviables, gais, plus peureux qu'hostiles. Ils sont facétieux, mais si on semble
animé de bons sentiments à leur égard, ils sont capables de grande générosité
(donnent de l'or, notamment). Symboliquement, les gnomes sont donc bien
l'esprit de la terre, avec tous ses attributs.
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GNOSTICISME
La Gnose est la connaissance. C'est de la connaissance
que vient le salut, et non de la foi. La Connaissance est celle des grands
mystères de la Nature, des forces cachées, des vérités éternelles qui planent
au-dessus des religions. Pour acquérir cette Connaissance, une seule voie :
celle de l'Initiation supposant la connaissance du symbolisme. Les fondateurs
de religions sont d'ailleurs de grands Initiés, c'est pourquoi les gnostiques
s'en autorisent. La Doctrine de saint Paul, notamment, fut une Gnose et
l'Eglise primitive fut gnostique. Les évêques, à partir du II' siècle, disent
les gnostiques, déformèrent les mystères et façonnèrent le Rituel dans le but
de régner. Auparavant, la liturgie avait une valeur magique consciente et
s'explicitait par un langage à triple sens (de l'esprit, de l'âme, de la
chair).
Selon les gnostiques, la gnose est en continuité
absolue depuis l'Egypte et la Grèce. Ils allèguent la parfaite similitude de
certains symboles et de certains rites aujourd'hui partiellement fixés par le
dogme. L'Egypte, 1'Ecole de Simon le Magicien, par certains côtés le Platonisme
et le Pythagorisme, la doctrine des Cathares, celle des Albigeois, la Sophia
de Jules Doinel (fondée en 1888), l'Eglise d'Oomoto du Messie Onisobro
Degoutchi (au Japon), la Chevalerie du Saint Graal, l'Eglise Gnostique
contemporaine, sont les aspects d'un même et éternel courant. Le courant ne
pouvait pas ne pas avoir à subir les attaques de l'Eglise Romaine, qu'il accuse
d'avoir dénaturé le sens vrai de la religion. La lutte alla effectivement de
l'escarmouche théorique des premiers temps de l'Eglise, à la Lettre Pastorale
« de principe » adressée par Léon XIII à son clergé à propos des gnostiques, en
passant par les cruautés du Moyen Age, où les gnostiques étaient brûlés sans
merci.
Dans son état actuel, le gnosticisme use d'un
vocabulaire qui déconcerte un peu, célèbre ses offices dont le rituel
ressemble au rituel catholique, a son clergé et ses fidèles. Derrière les
apparences, le gnosticisme assume une fonction essentielle : la conservation
des voies majeures de la Sagesse. Savoir si l'Eglise gnostique actuelle est à
la hauteur de sa tâche est une tout autre question, mais il n'y a pas de raison
de supposer qu'elle faillit à sa mission. Le gnosticisme ne disparaîtra que le
jour où il n'y aura plus à préserver les grands secrets contre quelque chose.
On peut prédire qu'elle va renforcer sa puissance et sa cohésion pendant les
années d'intolérance qui nous attendent après quoi elle aura peut-être terminé
sa mission. Pour le moment, elle est hautement estimable parce qu'elle
contribue dans la mesure de ses moyens à la lutte de l'Esprit contre la Lettre.
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GOBELINS
Lutins familiers de la croyance populaire du Moyen
Age français et allemand. Les Gobelins habitaient sous les meubles et dans les
coins inaccessibles. A la condition de leur donner une nourriture de choix, ils
rendaient mille petits services dans la maison mais, dans le cas con-traire,
cachaient les objets ou faisaient mille taquineries. On saisit là le processus
normal de projection de l'angoisse afférente à la recherche des objets égarés
ou des difficultés domestiques.
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GODWIN
Ecrivain anglais qui a publié la Vie
des Nécromanciens, ou histoire des personnages les plus célèbres
auxquels on a attribué, dans les différents âges, une puissance surnaturelle.
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GOÉTIE
Art d'évoquer les
esprits malfaisants, pendant la nuit obscure, dans des cavernes souterraines
à la proximité des tombeaux et des ossements des morts, avec sacrifice de
victimes noires, herbes magiques, lamentations, gémissements et offrande de
jeunes enfants dans les entrailles desquels on cherchait l'avenir.
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GOGUIS
Démons de forme humaine
qui accompagnent les pèlerins du Japon dans leurs voyages, les font entrer dans
une balance et les contraignent de dire leurs péchés. Si les pèlerins taisent
une de leurs fautes dans cet examen, les diables font pencher la balance de
sorte qu'ils ne peuvent éviter de tomber dans un précipice où ils se rompent
tous les membres.
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GOITRES
Les Arabes prétendent
guérir cette infirmité avec des amulettes. Le docteur Abernethy, que l'on
consultait sur la manière de dissiper un goitre, répondit : « Je crois que le
meilleur topique serait de siffler... »
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GOLEM
D'après les Kabbalistes juifs, le magicien qui
voulait créer un Golem, devait pétrir avec de l'argile rouge, une statue
humaine à peu près de la taille d'un enfant de dix ans, sur le front de
laquelle il écrivait le mot « Vie ». Immédiatement, le Golem était promu à
l'état d'être humain, respirait, était doué de mouvement et de parole. Le
magicien pouvait l'employer à toutes fins, sans craindre ni révolte ni
fatigue, mais était tenu de le surveiller parce qu'il grandissait avec une
rapidité stupéfiante et atteignait alors la taille d'un géant. La seule
ressource du magicien était d'effacer sur le front du Golem le mot « Vie » et
de le remplacer par le mot « Mort ». Sitôt après, l'effigie s'effondrait,
perdait tout aspect humain, mais tentait toujours d'ensevelir ou d'écraser le
magicien, sous son énorme masse. Pour peu que ce dernier n'ait pas eu le temps
d'effacer le mot magique, il encourait les pires catastrophes, les forces
magiques qu'il avait déchaînées se retournaient contre lui.
Les Kabbalistes utilisaient aussi bien les Golem à
des fins bénéfiques que maléfiques. Ils représentaient pour eux une puissance
soumise qui, de ce seul fait, risquait de les inciter davantage à obtenir une
puissance personnelle qu'à tout autre chose. Ils lui donnaient souvent la
ressemblance d'un ennemi et lui ordonnaient de commettre un crime que l'ennemi
payait de sa vie. Parfois, ils la figuraient sous la forme d'une bête féroce et
s'en servaient pour tuer ceux qui leur résistaient.
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GONDERIC
Roi des
Vandales, qui tut, à l'exemple de Geyseric et de Bucer, éventré par le diable,
et dont l'âme, selon les chroniqueurs, fut conduite en enfer.
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GONIN
Les Français d'autrefois
donnaient le nom de maître-gonin à leurs petits sorciers, charmeurs,
escamoteurs et faiseurs de tours de passe-passe
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GORSEDD DIGOR
Cérémonie druidique au cours de laquelle était
récitée collectivement une prière très belle dont nous donnons le texte, tel
qu'il a été reconstitué par les chercheurs contemporains, mais sans que nous
puissions en garantir la rigueur : « Donne, d Dieu, ta protection et dans ta
protection la force, et dans la force l'intelligence, et dans l'intelligence la
science, et dans la science, la connaissance du bien, et dans la connaissance
du bien, l'amour de toute existence et dans l'amour de toute existence l'amour
de Dieu et de toute bonté. » A noter que pour certains auteurs, la religion
druidique procède de la philosophie pythagoricienne ; le texte de cette prière
ne dément pas une telle hypothèse.
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GOULES
Sorcières qui déterraient les cadavres dans les
cimetières « pour s'en repaître ». Cette acception procède de la notion de
Gholes, spectres se nourrissant de sang humain selon la tradition rabbinique.
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GOUVERNAIL
En chiromancie, le gouvernail est la saillie que
fait, sur le bord radial de la main, la tête du deuxième métacarpien. Plus
cette saillie est développée plus est grande la volonté ou l'aptitude de mettre
son énergie à la disposition de ses décisions.
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GRAAL
Si l'on considère les choses d'un point de vue
purement historique, le Graal est un vase mystique que l'on croyait avoir servi
à Jésus-Christ lorsqu'il célébra la dernière Pâque avec ses disciples, et que
l'on croyait donc avoir contenu l'eau et le sang ayant coulé des plaies du Crucifié.
Le vase était fait, dit-on, d'une seule pierre précieuse. Il jouissait
notamment de la propriété de procurer une jeunesse éternelle à qui en était le
possesseur. On ajoutait qu'il avait été porté en Bretagne (Angleterre) par
Joseph d'Arimathie. Puis, à sa mort, il était passé entre les mains d'un de ses
neveux..., puis, on perd sa trace. Plusieurs chevaliers ont entrepris de le
retrouver, et c'est là le thème d'innombrables récits, contant leurs aventures
imaginaires.
Se brochant sur ce récit sommaire, il résulte des
recherches des historiens et mythologues d'une part, que la notion de Graal
était née bien avant l'objet que la légende préceltique notamment connaissait
un chaudron magique dont on ignore le nom, mais dont les vertus talismaniques
étaient du même ordre que celles du Saint-Graal. Comme lui, il était l'enjeu
d'exploits chevaleresques et d'aventures imaginaires composant un pré-cycle de
la légende du roi Arthur. Le Graal proprement dit apparaît vers le début de
-notre ère comme son nom l'indique (Gradalis du bas latin : sorte de vase ;
crates du latin : coupe) ; il fait des miracles à Rome et en Grande-Bretagne,
puis en 1102, il devient le partage des Génois et durant plusieurs siècles est
montré aux fidèles de la cathédrale de Gênes. Au moment de la Révolution
française, il est transporté à Paris par des Génevois et examiné par des
archéologues. Cet examen démontra que le Saint-Graal n'était pas taillé dans
une gigantesque émeraude, comme on le croyait, mais fait de verre coloré et
très certainement d'origine antique.
Ensuite de quoi, il redisparut et jusqu'ici on ne
retrouva plus sa trace.
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GRANDS INITIES
L'occultisme à la manière de la fin du siècle
dernier a beaucoup parlé des Grands Initiés. Dans des livres tels que ceux de
Ed. Schuré, on voit vivre Hermès, Orphée ou Jésus avec un relief plus
littéraire que saisissant. Hermès Trismégiste est peut-étre un mythe ; Jésus
est sûrement un homme dont nous ne savons pas grand-chose ; de tous les
Initiés, on peut tout dire et c'est peut-être agréable pour les amateurs de
vies romancées. Mais l'hermétisme n'y gagne rien, au contraire. On préférerait
qu'à l'exemple de Romain Rolland, les littérateurs nous parlent avec précision
et profondeur des grands sages dont on sait quelque chose — ou adoptent, comme
le fait Merejkowsky, le parti de commenter, en les citant, des documents dignes
de foi.
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GRAPHISTIQUE
La graphistique est la science des écritures. Cette
science comporte notamment ce qu'on appelle couramment la graphologie, science
et art de découvrir les caractéristiques d'une personne à partir des
caractéristiques de son écriture.
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GRAPHOMANCIE
On appelle graphomancie, pour la distinguer de la
graphologie, l'art de deviner ce qui concerne une personne et de prédire son
avenir, en prenant son écriture comme support de voyance. Sauf en ce qui
concerne les prédictions de l'avenir, la graphomancie est utilisée bien plus
souvent qu'on ne le croit et même plus souvent que ne le croient les opérateurs
eux-mêmes. Quelquefois en effet, sur une base de départ purement objective, il
arrive qu'un graphologue se mette à pratiquer la psychométrie. C'est alors une
forme de voyance qui prend la place de l'interprétation psychologique
proprement dite.
Les graphologues officiels voient généralement d'un
assez mauvais mit ce mode peu graphologique d'interprétation des écritures.
Leur point de vue est parfaitement justifié si l'on considère leur situation
professionnelle et le devoir qu'ils ont de faire admettre la graphologie parmi
les sciences psychologiques. Par ailleurs, il serait regrettable de faire
perdre à la graphologie l'un de ses prolongements les plus féconds. La vérité
est qu'il est facile et de bon ton de rayer l'intuition d'un trait de plume ;
cela simplifie les calculs, évite les risques d'erreurs non vérifiables ou
repêchables. Mais si la science même était privée de l'intuition, on ne voit
plus bien de quelle substance elle alimenterait sa croissance. Quant au risque
encouru, il n'est pas bien grand. A notre connaissance, le graphologue intuitif
n'obtient pas de plus mauvais résultats que le graphologue scientifique, à
valeur égale et à entraînement égal. Quant à la graphomancie proprement dite,
elle relève de la voyance et l'écriture n'y joue qu'un rôle accidentel. En
droit, elle ne fait donc de tort à personne.
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GRATIDIA
Devineresse qui trompa
Pompée , comme le rapporte Horace : car lui ayant demandé l'issue de la guerre
de Pharsale, elle l'assura qu'il serait victorieux ; néanmoins il fut vaincu.
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GRATOULET
Insigne sorcier qui
apprenait le secret d'embarrer ou nouer l'aiguillette, et qui s'était vendu à
Belzebuth. Il donna des leçons de sorcellerie à Pierre Aupetit, condamné en
1598.
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GREATRAKES (VALENTIN)
Empirique qui fit du
bruit en Angleterre dans le dix-septième siècle; il était né en Irlande en
1628. On ignore la date de sa mort. Il remplit de brillants emplois, mais il
avait la tête dérangée. En 1662, il lui sembla entendre une voix lui dire
qu'il avait le don de guérir les écrouelles; il voulut en user et se crut même
appelé à traiter toutes les maladies: ce qui lui attira une grande célébrité.
Cependant une sentence de la cour de l'évêque de Lismore lui défendit de
guérir.
Sa méthode consistait à
appliquer les mains sur la partie malade et à faire de légères frictions de
haut en bas; était-ce du magnétisme? Il touchait même les possédés, qui
tombaient dans des convulsions aussitôt qu'ils le voyaient ou l'entendaient
parler. Plusieurs écrivains se moquèrent de lui. Saint Évremont écrivit contre
la crédulité qu'on lui accordait. Mais Greatrakes a eu des défenseurs, et
Deleuze, dans son histoire du magnétisme animal, l'a présenté sous un
jour qui fait voir que c'était en effet un magnétiseur.
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GRÉGOIRE VII (SAINT)
L'un des plus grands
papes, sauva l'Europe au onzième siècle. Comme il fit de grandes choses pour
l'unité, il eut des ennemis dans tous les hérétiques, et en dernier lieu dans
les protestants, qui l'accusèrent de magie et même de commerce avec le diable.
Leurs mensonges furent stupidement répétés par les catholiques. Ce saint pape
vient d'être bien vengé; car l'histoire qui lui rend justice enfin est écrite
par un protestant .
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GRÊLE
Chez les Romains,
lorsqu'une nuée paraissait disposée à se résoudre en grêle, on immolait des
agneaux; ou par quelque incision à un doigt on en faisait sortir du sang, dont
la vapeur, montant jusqu'à la nuée, l'écartait ou la dissipait entièrement :
ce que Sénèque réfute comme une folie.
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GRENADE
Les fleurs du grenadier sont le symbole de l'amitié
parfaite parce que son fruit aux multiples grains désigne à la fois l'union et
la fécondité. La grenade était le symbole de Proserpine. On donne aussi aux
trois grains de grenade donnés par Proserpine à Perséphone la signification de
la Connaissance.
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GRENAT
Portait le nom d'escarboucle. Cette gemme avait la
vertu de guérir de l'insomnie, de fortifier le coeur et le cerveau, de guérir
des sombres pensées et de protéger les enfants de la noyade. Par ailleurs le
symbolisme du grenat, pour des raisons analogiques évidentes, est pour la
plupart des auteurs parallèle au symbolisme du rubis. Pour quelques auteurs
cependant, la couleur du grenat procédant du noir et du bleu pour une faible
part, relève en partie des vertus jupitériennes et saturniennes. Il conviendra
aussi plus particulièrement au mois du Scorpion qu'au mois du Bélier. De ce
triple système de correspondances, il résulte que les vertus du grenat vont
varier considérablement avec la signature planétaire et typologique de la
personne qui va le porter.
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GRENIER (JEAN)
Loup-garou qui florissait
vers l'an 1600. Accusé d'avoir mangé des enfants, par Jeanne Garibaut et par
d'autres, quoi qu'il eût à peine quinze ans, il avoua qu'il était fils d'une
prêtre noir (prêtre du sabbat ), qui portait une peau de loup, et qui lui avait
appris le métier. On ne sait ce que devint ce jeune homme.
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GRENOUILLE
Les Lamas expliquent les tremblements de terre par
cette légende : « Lorsque Dieu eut formé la terre, il la reposa sur le dos
d'une grosse grenouille, et toutes les fois que cet animal secoue la tête ou
allonge les jambes, il fait trembler la partie de terre qui est en dessous. »
Des paysans qui se trouvaient sur le bord d'un
marais refusèrent un peu d'eau à Latone qui fuyait ; pour les punir, elle les
métamorphosa en grenouilles.
La Table Isiaque offre cet animal sur une table ou
un autel.
Ces éléments mythologiques semblent assez
anecdotiques. Cependant, il s'attache à la grenouille le sens de création
rudimentaire de matière vivante infortunée à laquelle l'homme retourne par
punition. Contrairement aux serpents, qui ont un symbolisme actif et une magie
propre, ces batraciens ne figurent que la résultante de forces d'involution ou
de forces évolutives larvaires. C'est à ce titre que la grenouille intervient
dans le rituel de magie opératoire, mais y présente moins d'intérêt que le
crapaud.
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GRIMALDI
Sous le règne de Louis
le Débonnaire, il y eut dans toute l'Europe une maladie épidémique qui
s'étendit sur les troupeaux. Le bruit se répandit dans le peuple que Grimaldi,
duc de Bénévent, ennemi de Charlemagne, avait occasionné ce dégât en faisant
répandre de tous côtés une poudre meurtrière par ses affidés. On arrêta un
grand nombre de malheureux, soupçonnés de ce crime ; la crainte et la torture
leur firent confesser qu'ils avaient en effet répandu cette poudre qui faisait
mourir les troupeaux. Saint Agobard , archevêque de Lyon , prit leur défense et
démontra que nulle poudre n'avait la vertu d'infecter l'air; et qu'en supposant
même que tous les habitants de Bénévent, hommes, femmes, jeunes gens, vieillards
et enfants, se fussent dispersés dans toute l'Europe, chacun suivi de trois
chariots de cette poudre, ils n'auraient jamais pu causer le mal qu'on leur
attribuait.
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GRIMOIRE
(Pour gramoire, du bas latin gramma, lettre). On
appelle ainsi un livre de conjurations à l'aide duquel la magie peut provoquer
des apparitions d'entités ou en réclamer l'aide. Les grimoires sont écrits dans
une sorte d'argot kabbalistique, mêlé de mots étranges et tracés selon une
typographie spéciale. On connaît en français trois grimoires :
1 °) le grimoire dit du Pape Honorius.
2 °) Les véritables Clavicules de Salomon.
3 °) Le Grand Grimoire, avec la grande Clavicule de
Salomon et la Magie Noire.
Tout le monde sait qu'on fait venir le diable en
lisant le Grimoire ; mais il faut avoir soin , dès qu'il paraît , de lui
jeter quelque chose à la tète , une savate , une souris , un chiffon ;
autrement on risque d'avoir le cou tordu.
Le terrible petit
volume, connu sous le nom de Grimoire, autrefois tenu secret, était
brûlé très justement dès qu'il était saisi. Nous donnerons ici quelques notes
sur les trois Grimoires les plus connus.
Grémoire (sic) du pape Honorius, avec un recueil
des plus rares secrets ; sous la rubrique de Rome, 1670,
in-16, orné de figures et de cercles. Les cinquante premières pages ne
contiennent que des conjurations.
Dans le Recueil des
plus rares secrets, on trouve celui qui force trois demoiselles à venir
danser le soir dans une chambre. Il faut que tout soit lavé dans cette chambre;
qu'on n'y remarque rien d'accroché ni de pendu , qu'on mette sur la table une
nappe blanche, trois pains de froment , trois sièges , trois verres d'eau; on
récite ensuite une certaine formule de conjuration, et les trois personnes
qu'on veut voir viennent, se mettent à table et dansent , mais au coup de
minuit tout disparaît.
On trouve dans le même
livre beaucoup de bêtises de ce genre, que nous rapportons en leur lieu.
Grimorium verum, vel
probatissimœ Solomonis clavicule rabbini Hebraici, in quibus tum naturalia,
tum supernaturalia secreta, licet abditissima, inpromptu apparent, modo
operator pernecessaria et contenta facial; sciat lamen oportet dcemonum
polentia dumtaxat peragantur : traduit de l'hébreu, par
Plaingière, avec un recueil de secrets curieux. A. Memphis, chez Alibeck
l'Egyptien, 1517, in-16 (sic omnia), et sur le revers du titre: Les
véritables clavicules de Salomon, à Memphis, chez Aliheck l'Egyptien, 1517.
Le grand Grimoire avec
la grande clavicule de Salomon, et la magie noire ou les
forces infernales du grand Agrippa, pour découvrir les trésors cachés et se
faire obéir a tous les esprits; suivis de tous les arts magiques, in-18, sans
date ni nom de lieu.
Ces deux grimoires
contiennent, comme l'autre, des secrets que nous donnons ici aux divers
articles qu'ils concernent.
Voici une anecdote sur
le grimoire :-Un petit seigneur de village venait d'emprunter à son berger le
livre du grimoire, avec lequel celui-ci se vantait de forcer le diable à paraître.
Le seigneur, curieux de voir le diable, se retira dans sa chambre et se mit à
lire les paroles qui obligent l'esprit de ténèbres à se montrer. Au moment où
il prononçait, avec agitation, ces syllabes niaises qu'il croyait puissantes,
la porte, qui était mal fermée, s'ouvre brusquement: le diable paraît, armé de
ses longues cornes et tout couvert de poils noirs... Le curieux seigneur perd
connaissance et tombe mourant de peur sur le carreau, en faisant le signe de la
croix.
Il resta longtemps sans
que personne vînt le relever. Enfin il rouvrit les yeux et se retrouva avec
surprise dans sa chambre. Il visita les meubles pour voir s'il n'y avait rien
de dégradé : un grand miroir qui était sur une chaise se trouvait brisé;
c'était l'oeuvre du diable. Malheureusement pour la beauté du conte, on vint
dire un instant après à ce pauvre seigneur que son bouc s'était échappé, et
qu'on l'avait repris devant la porte de cette même pièce où il avait si bien
représenté le diable. Il avait vu dans le miroir un bouc semblable à lui et
avait brisé la glace en voulant combattre son ombre.
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GRISGRIS
Nom de certains fétiches
chez les Maures d'Afrique, qui les regardent comme des puissances subalternes.
Ce sont de petits billets sur lesquels sont tracées des figures magiques ou
des pages du Koran en caractères arabes ; ces billets sont vendus assez cher,
et les habitants les croient des préservatifs assurés contre tous les maux.
Chaque grisgris a sa forme et sa propriété.
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GROSSESSE
L'état de grossesse a été pendant longtemps
considéré comme suspect du point de vue magique tout au moins dans la
civilisation chrétienne. Est-ce le fait que la grossesse est le fruit visible
de l'oeuvre de chair ? On ne sait. Ce qu'on sait dans cet ordre d'idées, c'est
qu'un Concile s'est spécialement réuni à Rouen au xve siècle pour débattre la
question de savoir si l'on devait ou non accorder les derniers sacrements aux
femmes mourant en état de grossesse car bien des paroisses les refusaient, de
fait. On a argué que les femmes, dans cet état, contenaient un enfant non
baptisé... ce qui constitue un prétexte logique dont on peut difficilement se
contenter. Dans la croyance populaire, la femme enceinte était impure. Il
arrivait même, disait-on, qu'elle voie son image bestialisée ou déformée en se
regardant dans un miroir, etc. On ne peut s'empêcher d'évoquer cette phrase
monstrueuse de J.-K. Huysmans (La Cathédrale) dans laquelle il proclame son «
horreur des gésines » qui se perpètrent partout dans le monde phrase écrite de
nos jours au moment où l'auteur, transporté de foi chrétienne, redécouvrait
avec Chartres un état de conscience moyenâgeux.
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GRUE
La grue était chez les Anciens un symbole de prudence
et de vigilance. On a donné à une république où chacun à son tour peut tenir le
premier rang dans le gouvernement, cette devise : « Acternis agmina ducunt »
illustrant un écusson sur lequel on voit des grues marchant l'une derrière
l'autre.
Les grues passent pour des augures favorables.
Elles n'ont pas de valeur symbolique ou magique intéressante à signaler.
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GTOUMO
Nom thibétain désignant d'une façon générique
l'idée (ou le principe) de chaleur, sur différents plans allant du plus
matériel au plus subtil. Grâce à un entrainement respiratoire et mental
approprié et à un état de concentration obtenu grâce aux formules convenables,
les experts en gtoumo peuvent vivre nus dans les neiges du Thibet. D'autres se
couvrent de draps plongés dans l'eau glacée et les sèchent sur leur dos. Il
existe des ascètes qui vivent nus, leur vie durant, sur des montagnes
solitaires, à très haute altitude, dans un état de plénitude mystique.
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GUI DE CHENE
On lui attribuait des vertus merveilleuses dont
celle d'éviter l'épilepsie, d'éviter d'être blessé et celle d'être sûr
d'atteindre l'ennemi. Les Germains le vénéraient sous le nom de gutheyl et
aujourd'hui encore la coutume demeure dans la haute Allemagne de courir le
premier jour de l'année de maison en maison en criant : « Gutheyl ! Gutheyl !
». Les Gaulois le cueillaient en grande cérémonie. Le gui jouait aussi un rôle
important dans les initiations celtiques, d'où le nom qu'il porte encore dans
certaines régions de France : « l'arbrisseau des spectres ».
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GURME
Chien redoutable, espèce
de Cerbère de l'enfer des Celtes. Pendant l'existence du monde, ce chien est
attaché à l'entrée d'une caverne; mais au dernier jour il doit être lâché,
attaquer le dieu Tyr ou Thor, et le tuer.
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GUTHEYL ou GUTHYL
Nom sous lequel les
Germains vénéraient le gui de chêne. Ils lui attribuaient des vertus
merveilleuses, particulièrement contre l'épilepsie, et le cueillaient avec les
mêmes cérémonies que les Gaulois.
Dans certains endroits
de la Haute Allemagne,
cette superstition s'est conservée, et les habitants sont encore aujourd'hui
dans l'usage de courir de maison en maison et de ville en ville, en criant : «
Gutheyl ! Gutheyl !
Des Septentrionaux
s'imaginaient qu'un homme, muni de gui de chêne, non seulement ne pouvait être
blessé, mais était sûr de blesser tous ceux contre lesquels il lançait une
flèche. C'est à cause de ces vertus magiques, attribuées au gui de chérie,
qu'on l'appelle en Alsace Marentakein, c'est-à-dire arbrisseau des
spectres.
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GYMNOSOPHISTES
Philosophes ainsi nommés parce qu'ils allaient nus
ou sans habits. Chez les démonomanes, les gymnosophistes sont des magiciens
qui obligeaient les arbres à s'incliner et à parler aux gens comme des
créatures raisonnables.
Le Conseiller de Lancre raconte au sujet
d'Apollonius de Tyane, qu'un gymosophiste commanda à un arbre de se baisser
pour le saluer et de lui adresser un compliment, ce que fit l'arbre aussitôt
d'une voix féminine. Les gymosophistes, magiciens, vivant nus, dont l'histoire
proprement dite ne porte pas trace, auraient eu des pouvoirs extraordinaires.
On ne sait ce qu'il faut penser de celui de faire courber les arbres et de leur
prêter la parole... mais on prétend que les Evangiles apocryphes racontent le
même fait concernant le Christ.
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GYROMANCIE
Sorte de divination qui se pratiquait en marchant
en rond, ou en tournant autour d'un cercle, sur la circonférence duquel
étaient tracées des lettres. A force de tourner on s'étourdissait jusqu'à se
laisser tomber, et de l'assemblage des caractères qui se rencontraient aux
divers endroits où l'on avait fait des chutes, on tirait des présages pour
l'avenir.
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