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DICTIONNAIRE DES SCIENCES OCCULTES
D'après J.Collin de Plancy
1391 Articles
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FAAL
Nom que les habitants de
Saint Jean-d'Acre donnent à un recueil d'observations astrologiques, qu'ils
consultent dans beaucoup d'occasions.
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FABER (ALBERT-OTHON)
Médecin de Hambourg au
dix-septième siècle ; il a écrit quelques rêveries sur l'or potable.
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FABERT (ABRAHAM)
De simple soldat, il
devint maréchal de France, et s'illustra sous Louis XIV. C'était alors si extraordinaire,
qu'on l'accusa de devoir ses succès à un commerce avec le diable.
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FABLE
Fabula est ce qu'on raconte, et c'est généralement
par le mot fable que les dictionnaires définissent le mythe. En fait, la fable,
sans être purement gratuite, ne relève pas entièrement et nécessairement de la
collectivité et de la tradition. Pour la documentation, nous signalons aux
chercheurs qu'ils trouveront des renseignements mythologiques dans les
Dictionnaires de la Fable. Celui de Noël est des plus connus.
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FABRE (PIERRE-JEAN)
Médecin de Montpellier,
qui fit faire des pas à la chimie au commencement du dix-septième siècle. Il y
mêlait un peu d'alchimie. Il a écrit sur cette matière et sur la médecine
spagyrique. Son plus curieux ouvrage est l'Alchimiste chrétien (Alchimista
christianus), in 8° ; Toulouse,1632.
Il a publié aussi l'Hercules
piochymicus, Toulouse 1634,
in 8°, livre où il soutient que les travaux d'Hercule
ne sont que des emblèmes qui couvrent les secrets de la philosophie
Hermétique.
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FABRICIUS (JEAN-ALBERT)
Bibliographe allemand,
né à Leipsick en 1668. Il y a des choses curieuses sur les superstitions et les
contes populaires de l'Orient dans son recueil des livres apocryphes que
l'Eglise a repoussés de l'Ancien et du Nouveau Testament.
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FAIRFAX (EDOUARD)
Poète anglais du
seizième siècle, auteur d'un livre intitulé la Démonologie,
où il parle de la sorcellerie avec assez de crédulité.
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FAIRFOLKS
Espèce de farfadets qui
se montrent en Ecosse, et qui sont à peu près nos fées.
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FAKIR
Etymologiquement, le mot fakir ou faquir évoque la
pauvreté plutôt que la mendicité. Toutefois les fakirs des Indes vivent pratiquement
à la charge de la société. Les amateurs-de-mystère-à-tout-prix, prennent
généralement le parti de croire que les pratiques des fakirs cachent une
sagesse extra-ordinaire, que leurs prodiges apparents sont le fruit des forces
cachées, etc..., en un mot, que le fakirisme a quelque chose de miraculeux.
C'est évidemment une position stupide : un fakir ne fait que des choses
naturelles ; il y joint des trucs de prestigiditation qui appartiennent, eux
aussi, au domaine naturel. Contrairement à ce qu'on imagine généralement,
d'ailleurs, les Hindous ne prennent pas les fakirs au sérieux. Les spectateurs
amusés restent deux heures à les regarder bouche bée tout comme à Paris le
cercle des badauds complaisants entoure le postigeur ou le bateleur ou le
mangeur de feu mais cela n'entraîne pas plus loin leur conviction dans l'heure
qui suit. Pour I'Hindou moyen, la part des choses est vite faite. D'ailleurs
pour lui, la trans-mission de pensée, la possibilité de suspendre la vie sont
des phénomènes classés depuis longtemps et qui ne mettent pas en cause le monde
du mystère. Enfin, les Hindous cultivés trouvent précisément ces dons
négligeables et l'usage qu'en font les fakirs peu intéressant d'autant plus que
le truquage y est mêlé à tout instant ; au surplus, c'est un sujet
d'étonnement pour les Hindous cultivés de voir que l'Occident prend les fakirs
en considération et va jusqu'à s'enthousiasmer de leurs « pouvoirs »...
En face de cette forme d'indigence d'esprit qui
consiste à crier au miracle, il en existe une autre, moins pardonnable car elle
n'a pas l'excuse de la bonne foi : celle qui consiste à nier et rabaisser en
bloc ce que le fakirisme apporte et prouve : chacun connaît le « truc » de la
corde lancée en air à l'infini et du jeune garçon qui l'escalade et reste au
ciel. Cette expérience, qui souffre bien des variantes, a fait couler beaucoup
d'encre. Plusieurs auteurs, adoptant les conclusions d'un article des Annales
de l'OEuvre de Marie-Immaculée (1920) en nient l'authenticité. L'un d'eux «
explique » que l'expérience de la corde se fait dans une pénombre propice, à la
lumière des braseros, que le fakir se place dans une cour et que la corde est
attachée par un acolyte aux poutres d'un toit, etc... Un tel témoignage
oculaire prouve qu'il y a quelque chose à voir. Il prouve aussi la mauvaise foi
de son auteur, car la scène de la corde se réduit, lorsqu'on la photographie ou
cinématographie (au grand soleil d'ailleurs) à un ou deux opérateurs parfaitement
immobiles ; l'auteur n'a donc pas pu voir attacher de corde au toit.
La malhonnêteté scientifique est plus insupportable
que la sottise pure. Il y a d'ailleurs une forme de malhonnêteté scientifique
qui consiste à vouloir des preuves puis de nouvelles preuves puis encore. Il
fut un temps où l'Académie des Sciences exigeait que les expériences
fondamentales de la photographie se fissent en pleine lumière !... De la même
façon, nous avons plusieurs fois lu le récit suivant, avec quelques variantes :
« On fit creuser une tombe, puis on y descendit le cercueil dans lequel se
trouvait le fakir. La terre fut rapportée et foulée, on y planta des graines.
Trois mois après, on exhuma le corps, entièrement refroidi sauf à la nuque ; il
reprit rapidement une vie normale... etc. », et, en commentaire : « On proposa
au fakir de recommencer avec un système de contrôle nouveau... il refusa en
prétextant qu'on voulait sa mort. » Personnellement, nous trouvons que pour un
fakir, c'est déjà beaucoup de sacrifier trois mois de vie -à satisfaire la
vaine curiosité des sceptiques et tout à fait logique de refuser l'épreuve
sous des conditions qui étaient peut-être incompatibles avec l'expérience
elle-même. D'autres disent : « Se faire transpercer et ne pas saigner, tout le
monde peut le faire ! » Et alors ? Est-il plus intelligent de s'attarder en
considérations hargneuses sur le fait que le fakirisme n'est pas surnaturel ou
serait-il plus intelligent d'approfondir ce qu'à l'occasion du fakirisme, nous
risquons d'apprendre sur le mécanisme de l'hémorragie ?
Ces questions-là sont le champ de bataille des
accrochages affectifs. Presque tous ceux qui en parlent le font avec passion,
comme si un raisonnement inspiré par la passion méritait d'être livré au
public sinon pour .éclairer le public sur la pathologie de l'auteur. La
doctoresse Brosse s'est rendue aux Indes, munie d'appareils enregistreurs
divers. A son retour, elle a publié dans la Presse Médicale (1936) un article
relatant ses observations : à la demande de l'expérimentatrice, un yogi a pu
suspendre, pendant un temps aussi long qu'on voulait, sa circulation et sa
respiration, comme le contrôlèrent le pneumogramme et l'électrocardiographe. «
Vous voyez ! » di-sent les uns. « Et après ? » disent les autres. Personne, par
contre, ne va jusqu'à se demander si cette suspension de la vie apprend quelque
chose, et quoi.
Ce qu'il faut encore savoir du fakirisme, c'est
qu'il utilise, outre certaines prestidigitations, une technique analogue à
celle des yoghis. Mais, alors que ces derniers s'y soumettent dans le but de
poursuivre une réalisation intérieure, les fakirs se contentent d'employer les
procédés souvent appris de père en fils comme des recettes. Si cela supprime
l'intérêt méta-physique de la chose, il n'en est pas moins vrai que
l'occidental moyen peut en apprendre beaucoup.
« Quant à la prétendue facilité de vivre plusieurs
années sans nourriture, acquise censément par certains ascètes de l'Inde à
force d'entraînement, on peut demander pourquoi, dans l'Inde où la famine sévit
périodiquement, l'enseignement de la technique permettant de réaliser ce tour
de force n'est pas rendu obligatoire dans les écoles du Gouvernement », écrit
Louis Chochod, Professeur principal honoraire du Service de l'Instruction
publique en Indo-Chine (Occultisme et Magie en Extrême-Orient, Payot, 1945). Un
Indochinois nous disait justement, après avoir lu un Manuel d'Ascèse Mystique
faisant autorité dans les milieux chrétiens : « L'Occident possède là une
méthode extraordinaire pour accéder à la Paix en Dieu ; mais je ne crois pas
qu'il ait réellement existé de saints hommes comme le racontent vos livres. Si
cela était, il y a beau temps que, dans vos pays déchirés par la guerre et la
politique, on aurait rendu obligatoire dans les écoles du Gouvernement
l'enseignement des méthodes ascétiques chrétiennes. »
Le jour où le sectarisme n'obscurcira plus les
esprits, il sera possible de mettre le fakirisme à l'étude. D'ici là, il faut
s'en tenir à des éléments d'information de l'ordre du document photographique
ou des électro-cardiogrammes de la doctoresse Brosse. Il faut enfin rayer d'un
trait de plume énergique tout rapport procédant d'une opinion personnelle.
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FAKONE
Lac du Japon, où les habitants placent une espèce
de limbes habités par tous les enfants morts avant l'âge de sept Ils sont
persuadés que les âmes de ces enfants souffrent quelques supplices dans ce
lieu-là, et qu'elles y sont tourmentées jusqu'à ce qu'elles soient rachetées
par les passants. Les bonzes vendent des papiers sur lesquels sont écrits les
noms de Dieu. Comme ils assurent que les enfants éprouvent de l'allégement
lorsqu'on jette ces papiers sur l'eau, on en voit les bords du lac couverts. -
Il est aisé de reconnaître dan ces usages des traditions altérées de l'Eglise
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FALCONET (NOEL)
Médecin, mort en 1734.
Nous ne citerons de ses ouvrages que ses Lettres et remarques sur l'or prétendu
potable; elles sont assez curieuses.
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FANTASMAGORIANA
Titre d'un recueil de contes
populaires où les apparitions et les spectres jouent les premiers rôles. Ces
contes prolixes sont, pour la plupart, traduits de l'allemand, 2 vol. in-12;
Paris, 1812.
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FANTASMAGORIE
Spectacle d'optique, du
genre des lanternes magiques perfectionnées, et qui, aux yeux des ignorants,
peut paraître de la sorcellerie.
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FANTOME VOLANT
On croit, dans la Basse-Bretagne,
entendre dans les airs, lorsqu'il fait un orage, un fantôme volant qu'on
accuse de déraciner les arbres et de renverser les chaumières.
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FAPISIA
Herbe
fameuse chez les Portugais, qui l'employaient comme un excellent spécifique
pour chasser les démons.
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FARFADETS
Esprits ou lutins ou démons familiers, que les
personnes simples croient voir où entendre la nuit. Quelques-uns se montrent sous
des figures d'animaux, le plus grand nombre restent invisibles. Ils rendent
généralement de bons offices.
Des
voyageurs crédules ont prétendu que les Indes étaient pleines de ces esprits
bons ou mauvais, et qu'ils avaient un commerce habituel avec les hommes du
pays.
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FARMER
( HUGUES )
Théologien
anglican, mort en 1787. On a de lui un Essai sur les démoniaques du Nouveau
Testament, 1775, où il cherche a prouver, assez gauchement, que les
maladies attribuées à des possessions du démon sont l'effet de causes
naturelles, et non l'effet de l'action de quelque malin esprit.
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FASCINATION
Action de fasciner par une sorte de charme qui ne
permet plus de voir les choses telles qu'elles sont. Dans l'antiquité, on
attribuait surtout la fascination aux serpents et aux Gorgones ; c'est de là
qu'est venue la croyance « au mauvais oeil ». Les Anciens portaient di-verses
sortes d'amulettes pour échapper au mauvais oeil ; la plus usitée était la
représentation du phallus sous le nom de « fascinum ». On en suspendait l'effigie
au cou des jeunes enfants, on en ornait l'âtre de la maison ainsi que les
jardins. Les forgerons le plaçaient devant leur foyer, enfin dans la cérémonie
du triomphe on l'attachait sous le char du triomphateur.
Un moyen très usité aussi consistait à cracher dans
les plis de ses propres vêtements ; la salive est aussi considérée par
l'Eglise catholique comme un facteur de purification, puisqu'une mère, éloignée
de tout prêtre, peut elle-même baptiser son enfant, en lui traçant une croix
sur le front avec de la salive.
En vertu de considérations d'homologie (la symétrie
métamérique de ( Goethe, l'homosophie, la médecine des correspondances,
etc...), et aussi de constatations faites par les ethnologues, il semble que
la salive, analogue du sperme, tire sa qualité purificatrice de sa nature
magique masculine. Le phallus, appelé fascinum, et la salive sont donc, en
quelque sorte, le principe et la puissance masculins opposés à la fascination
ou charme féminin, grâce auquel la conscience perd effectivement son
objectivité et devient la proie de toutes les illusions. Cette explication, qui
parait sommaire lorsqu'on la prend au pied de la lettre, se justifie pleinement
sur les plans symbolique et magique.
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FATALES DEE
Nom donné aux Parques, ministres du destin.
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FATALITE
La notion de fatalité domine l'occultisme dans la
mesure où le fait de la divination en pose le principe. On appelle fatalité le
fait de ne pas pouvoir échapper à son destin. Or, il est à la fois vrai de dire
qu'on n'échappe pas à son destin et qu'on peut échapper à son destin parce que
ce dernier mot n'est pas pris, dans les deux cas, dans le même sens. Comme nous
l'expliquons dans l'article consacré à la notion de destin, il y a un destin
primaire, tendant à la réalisation s'il n'y a pas prise de conscience et si,
par conséquent, la volonté ne vient pas le modifier. Le destin secondaire est
la résultante du destin primaire et des décisions volontaires prises avec
intervention de la conscience. Toutefois, ce destin secondaire, lui non plus, n'est
pas inéluctable, car des facteurs d'ordre cosmique (accidentels en apparence
et de notre point de vue : déclaration d'une guerre, épidémie de fièvre jaune,
etc., etc...) peuvent jouer qui, sans en modifier les grandes lignes, en
modifient le résultat concret. Cela posé, la fatalité peut être entendue comme
le destin N° 3, qui comporte tout, y compris nos efforts de volonté et les
facteurs extra-individuels. A ce destin-là, en effet, personne n'échappe. La
fatalité peut être aussi prise dans l'acception de ces seuls événements
courants et facteurs cosmiques, déjouant les prévisions de l'individu malgré
ses efforts. Enfin, dans un troisième sens, la fatalité peut être prise comme
une acceptation de principe ; c'est à ce sens que s'apparente la notion de
fatalisme, telle que les Européens ont coutume de la prêter aux Musulmans. Le
fatalisme ainsi compris excluerait tout effort et limiterait donc la destinée
de l'homme à son destin N° 1. II mériterait mieux l'appellation de résignation
quasi-pathologique.
Il n'est pas superflu de savoir à l'occasion que le
fatalisme musulman est un fatalisme en Dieu. Etre Musulman c'est-à-dire
mouslim, abandonné c'est s'abandonner sans réserves aux décrets divins. C'est
l'application intégrale du Fiat voluntas tua des chrétiens. Or l'acceptation en
Dieu comporte des efforts constants, notamment contre le point de vue
égotique. C'est ce qui fait, avec l'impersonnalité de son Dieu, la grandeur de
la religion musulmane.
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FAUNES
Dieux
rustiques inconnus aux Grecs. On les distingue des satyres et sylvains,
quoiqu'ils aient aussi des cornes de chèvre ou de bouc, et la figure d'un bouc
depuis la ceinture jusqu'en bas. Mais ils ont les traits moins hideux, une
figure plus gaie que celle des satyres, et moins de brutalité. D'anciens Pères
les regardent comme des démons incubes; et voici l'histoire qu'en donnent les
docteurs juifs « Dieu avait déjà créé les âmes des faunes et des satyres,
lorsqu'il fut interrompu par le jour du sabbat, en sorte qu'il ne put les unir
à des corps, et qu'ils restèrent ainsi de purs esprits et des créatures
imparfaites. Aussi, ajoutent-ils, ces esprits craignent le jour du sabbat, et
se cachent dans les ténèbres jusqu'à ce qu'il soit passé; ils prennent
quelquefois des corps pour épouvanter les hommes. Mais ils sont sujets à la
mort. Cependant ils peuvent approcher si près des intelligences célestes,
qu'ils leur dérobent quelquefois la connaissance de certains événements
futurs, ce qui leur a fait produire des prophéties, au grand étonnement des amateurs.
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FAUST (JEAN)
Fameux magicien allemand, né à Weimar au
commencement du seizième siècle. Un génie plein d'audace, une curiosité
indomptable, un immense désir de savoir, telles étaient ses qualités
prononcées. Il apprit la médecine, la jurisprudence, la théologie; il
approfondit la science des astrologues; quand il eut épuisé les connaissances
naturelles, il se jeta dans la magie : du moins toutes ses histoires le disent.
- On le confond souvent avec Faust, l'associé de Guttemberg dans l'invention
de l'imprimerie; on sait que quand les premiers livres imprimés parurent, on
cria à la magie ! on soutint qu'ils étaient l'ouvrage du diable ; et sans
la protection de Louis XI et de la
Sorbonne, l'imprimerie, en naissant, était
étouffée à Paris.
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FEE
Les Fées sont des êtres légendaires doués de
facultés étranges mais précises. En premier lieu, elles sont munies d'une
baguette qui leur permet d'effectuer tous les prodiges concevables. En second
lieu, elles sont, ad libitum, immatérielles ou nanties d'un corps humain ou
animal. En troisième lieu, elles se déplacent à la vitesse de la pensée et
peuvent même se trouver en plusieurs endroits à la fois. En quatrième lieu,
elles connaissent le passé, le présent, l'avenir. En cinquième lieu, elles sont
animées de sentiments humains et peuvent même s'unir à des hommes ; mais
toujours elles obligent le bien-aimé à ne pas chercher à les voir ni à savoir
ce qu'elles font la nuit ou certains jours. Or, invariablement, le bien-aimé
cherche à percer le secret et la fée disparaît non sans qu'il lui arrive
quelque mésaventure dans le monde des fées.
Les fées sont bonnes ou mauvaises (de la belle fée
à la fée Carabosse) et on les voit faire assaut de pouvoirs au berceau des
êtres prédestinés. Elles se livrent d'ailleurs une guerre d'influence sans
merci. Soumise à une Reine, elles sont astreintes à une loi intangible et
complexe. Une de ces lois leur enjoint par exemple de prendre, une fois chaque
année et pendant quelques jours, la forme d'un animal. Dès lors, les fées
deviennent vulnérables et peuvent être victimes d'un chasseur, d'un autre
animal ou de quelque circonstance. La mort violente qui peut s'ensuivre est
d'ailleurs leur seule façon de mourir. Le reste du temps, elles sont
immortelles, mènent une existence harmonieuse et calme dans les grottes ou les
grandes forêts. On les voit faire des rondes, la nuit, dans les clairières.
Du point de vue classification, les fées sont en
tout point assimilables aux génies, mais ont, parmi eux, la particularité
d'être plus humaines, et auréolées d'une beauté ou d'une laideur qui n'ont pas
d'intermédiaire. Il semble que le mythe des fées soit une projection des
qualités et défauts majeurs de l'homme avec toute la sublimation (immortalité,
toute puissance magique, omniscience, etc...) que comporte une telle
projection.
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FERNAND (ANTOINE)
Jésuite espagnol, auteur
d'un commentaire assez curieux sur les visions et révélations de l'Ancien
Testament, publié en 1617
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FERRAGUS
Géant dont parle la
chronique de l'archevêque Turpin. Il avait douze pieds de haut, et la peau si
dure, qu'aucune lance ou épée ne la pouvait percer. Il fut vaincu par l'un des
preux de Charlemagne.
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FERRIER (AUGER)
Médecin et astrologue,
auteur d'un livre peu connu, intitulé : Jugements d'astronomie sur les nativités,
ou horoscopes, in-16, qu'il dédia à la reine Catherine de Médicis. -
Auger Ferrier a laissé encore un petit traité latin, De somniis , imprimé
à Lyon en 1519, avec le traité d'Hippocrate sur les insomnies.
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FEU
Plusieurs nations ont
adoré cet élément. En Perse, on faisait des enclos fermés de murailles
et sans toit, où l'on entretenait du feu. Les grands y jetaient des essences et
des parfums.
Quand un roi de Perse
était à l'agonie, on éteignait le feu dans les villes principales du royaume,
pour ne le rallumer qu'au couronnement de son successeur.
Certains Tartares
n'abordent jamais les étrangers qu'ils n'aient passé entre deux feux pour se
purifier ; ils ont bien soin de boire la face tournée vers le midi, en l'honneur
du feu.
Les Jagous, peuple de
Sibérie, croient qu'il existe dans le feu un être qui dispense le bien et le
mal ; ils lui offrent des sacrifices perpétuels.
On sait que, selon les cabalistes, le feu est
l'élément des Salamandres.
Parmi les épreuves superstitieuses qu'on appelait
jugements de Dieu, l'épreuve du feu ne doit pas être oubliée. Lorsqu'il
fallut décider en Espagne si l'on y conserverait la liturgie mozarabique, ou
si l'on suivrait le rit romain, on résolut d'abord de terminer le différend
dans un combat où les deux liturgies seraient représentées par deux champions
; mais ensuite on jugea qu'il était plus convenable de jeter au feu les deux
liturgies et de retenir celle que le feu ne consumerait pas ; ce prodige fut
opéré, dit-on, en faveur de la liturgie mozarabique
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FEU DE LA SAINT-JEAN
En 1634, à Quimper, en
Bretagne, les habitants mettaient encore des siéges auprès des feux de joie de
la Saint-Jean,
pour que leurs parents morts pussent en jouir à leur aise.
On réserve, en Bretagne,
un tison du feu de la
Saint-Jean pour se préserver du tonnerre. Les
jeunes filles, pour être sûres de se marier dans l'année, sont obligées de
danser autour de neuf feux de joie dans cette même nuit : ce qui n'est pas
difficile, car ces feux sont tellement multipliés dans la campagne, qu'elle
paraît illuminée.
On conserve ailleurs la
même opinion qu'il faut garder des tisons du feu de la Saint
Jean comme d'excellents préservatifs qui, de plus, portent bonheur.
A Paris, autrefois, on
jetait deux douzaines de petits chats (emblèmes du diable sans doute) dans le
feu de la Saint-Jean,
parce qu'on était persuadé que les sorciers faisaient leur grand sabbat cette
nuit-là.
On disait aussi que la
nuit de la Saint
Jean était la plus propre aux maléfices, et qu'il fallait recueillir alors le
trèfle à quatre feuilles, et toutes les autres herbes dont on avait besoin pour
les sortilèges.
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FEU GREGEOIS
Du terrible feu
grégeois et de la manière de le composer. « Ce feu est si violent, qu'il
brûle tout ce qu'il touche, sans pouvoir être éteint, si ce n'est avec de l'urine,
de fort vinaigre ou du sable. On le compose avec du soufre vif, du tartre, de
la sarcocole, de la picole, du sel commun recuit, du pentréole et de l'huile
commune; on fait bien bouillir le tout, jusqu'à ce qu'un morceau de toile qu'on
aura jeté dedans soit consumé ; on le remue avec une spatule de fer. Il ne faut
pas s'exposer à faire cette composition dans une chambre, mais dans une cour ;
parce que si le feu prenait, on serait très embarrassé de l'éteindre »
Ce n'est sans doute pas là le feu grégeois
d'Archimède.
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FEU SAINT-ELME, ou FEU
SAINT-GERMAIN, ou FEU SAINT-ANSELME
Le prince de Radzivill,
dans son Voyage de Jérusalem, parle d'un feu qui parut plusieurs fois au haut
du grand mât du vaisseau sur lequel il était monté ; il le nommait feu
Saint-Germain, d'autres, feu Saint-Elme, et feu Saini-Anselme. Les
païens attribuaient ce prodige à Castor et Pollux, parce que quelquefois il
paraît double. Les physiciens disent que ce n'est qu'une exhalaison enflammée.
Mais les anciens croyaient y voir quelque chose de surnaturel et de divin
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FEUX FOLLETS
On appelle feux follets, ou esprits follets, ces
exhalaisons enflammées que la terre, échauffée par les ardeurs de l'été, laisse
échapper de son sein, principalement dans les longues nuits de l'Avent ; et,
comme ces flammes roulent naturellement vers les lieux bas et les marécages,
les paysans, qui les prennent pour de malins esprits, s'imaginent qu'ils
conduisent au précipice le voyageur égaré que leur éclat éblouit, et qui prend
pour guide leur trompeuse lumière.
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FEVES
Pythagore
défendait à ses élèves de manger des fèves, légume pour lequel il avait une
vénération particulière, parce qu'elles servaient à ses opérations magiques et
qu'il savait bien qu'elles étaient animées. On dit qu'il les faisait bouillir ;
qu'il les exposait ensuite quelques nuits à la lune, jusqu'à ce qu'elles
vinssent à se convertir en sang, dont il se servait pour écrire sur un miroir
convexe ce que bon lui semblait. Alors, opposant ces lettres à la face de la
lune quand elle était pleine, il faisait voir à ses amis éloignés, dans le
disque de cet astre, tout ce qu'il avait écrit sur son miroir
Pythagore avait puisé
ses idées sur les fèves chez les Egyptiens, qui ne touchaient pas à ce légume,
s'imaginant qu'elles servaient de refuge à certaines âmes, comme les oignons de
ce peuple servaient de logement à certains dieux. On conte qu'il aima mieux se
laisser tuer par ceux qui le poursuivaient que de se sauver à travers un champ
de fèves. C'est du moins une légende borgne très-répandue.
Quoi qu'il en soit , on offrait chez les anciens des
fèves noires aux divinités infernales.
Il y avait en Egypte,
aux bords du Nil, de petites pierres faites comme des fèves, lesquelles
mettaient en fuite les démons. N'étaient-ce pas des fèves pétrifiées ? Festus
prétend que la fleur de la fève a quelque chose de lugubre, et que le fruit
ressemble exactement aux portes de l'enfer....
Dans l'Incrédulité et
mécréante du sortilège pleinement convaincue, page 263, Delancre dit qu'en
promenant une fève noire, avec les mains nettes, par une maison infestée, et la
jetant ensuite derrière le dos en faisant du bruit avec un pot de cuivre, et
priant neuf fois les fantômes de fuir, on les force de vider le terrain.
Les jeunes filles de
Venise pratiquaient, avec des fèves noires, une divination qui n'est pas encore
passée de mode. Quand on veut savoir de plusieurs coeurs quel sera le plus
fidèle, on prend des fèves noires, on leur donne à chacune le nom d'un des
jeunes gens par qui on est recherchée, ou les jette ensuite sur le carreau : la
fève qui se fixe en tombant, annonce l'amant certain ; celles qui s'écartent
avec bruit sont des amants volages.
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FEVRIER
(de Februa). Sacrifices expiatoires qui se
célébraient pour les Morts. Chez les Romains, ce mois était sous la protection
de Neptune, ils le représentaient sous la figure d'une femme vêtue de bleu,
dont la tunique est relevée par une ceinture, tenant un oiseau aquatique entre
ses mains et qui porte sur la tête une urne d'où s'écoule une eau abondante.
Elle a un poisson à ses pieds, des coquillages et des coraux.
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FIN DU MONDE
Ce mythe est commun à toutes les civilisations.
L'Iconographie gréco-latine la représente sous les traits d'un vieil-lard qui a
la barbe blanche et la tête chauve ; il est couronné de lierre plante qui
détruit les édifices où elle s'attache. Son vêtement est couleur de feuille
morte. Il regarde tristement la terre et tient un livre fermé où est l'oméga.
Derrière lui est un soleil couchant. Cette personnification symbolise aussi la
décrépitude finale des choses particulières. Les Rabbins assignent au monde une
durée de six mille ans, parce que :
1 °) Il y a six lettres dans le nom de Dieu.
2° ) La lettre mem est répétée six fois dans le
premier livre de la Genèse.
3 °) Le patriarche Hénoch fut enlevé au Ciel après
six générations.
4 °) Dieu créa le monde en six jours.
5 °) Six est un nombre parfait, etc...
On sait que l'Orient, par contre, conçoit la fin
des temps tout autrement : comme la fin d'un cycle appelé à être suivi par un
autre de même durée. La durée des cycles et leur subdivision est fixée en une
cosmogonie très homogène.
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FLAMINGER ALEO
Voir AIGLE.
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FLAVIA-VENERIA-BESSA
Femme qui fit bâtir une
chapelle en l'honneur des anciens monarques de l'enfer, Pluton et Proserpine,
par suite d'un avertissement qu'elle avait eu en songe
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FLAVIN
Auteur d'un ouvrage
intitulé l'Etat des ames trépassées, in-8e, Paris, 1579.
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FLAXBINDER
Le professeur Hanov, bibliothécaire
à Dantzick, après avoir combattu les apparitions et les erreurs des différents
peuples touchant les revenants et les spectres, raconte toutefois le fait
suivant :
« Flaxbinder, plus connu
sous le nom de Johannes de Curiis, passa les années de sa jeunesse dans
l'intempérance et la débauche. Un soir, tandis qu'il se plongeait dans l'ivresse
des plus sales plaisirs, sa mère vit un spectre qui ressemblait si fort, par la
figure et la contenance, à son fils, qu'elle le prit pour lui-même. Ce spectre
était assis près d'un bureau couvert de livres, et paraissait profondément
occupé à méditer et à lire tour à tour. Persuadée qu'elle voyait son fils, et
agréablement surprise, elle se livrait à la joie que lui donnait ce changement
inattendu, lorsqu'elle entendit dans la rue la voix de ce même Fiaxbinder, qui
lui semblait être dans la chambre. Elle fut horriblement effrayée. On le serait
à moins. Cependant, ayant observé que celui qui jouait le rôle de son fils ne
parlait pas, qu'il avait l'air sombre, hagard et taciturne, elle conclut que
ce devait être un spectre; et, cette conséquence redoublant sa terreur, elle se
hâta de faire ouvrir la porte au véritable Flaxbinder. Il entre, il approche;
le spectre ne se dérange pas. Flaxbinder pétrifié à ce spectacle, forme, en
tremblant, la résolution de s'éloigner du vice, de renoncer à ses désordres,
d'étudier enfin et d'imiter le fantôme. A peine a-t-il conçu ce louable dessein
que le spectre sourit d'une manière un peu farouche, comme font les savants,
ferme les livres et s'envole... »
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FLÈCHES
Voici une divination qui
se pratique chez les Turcs par le moyen des flèches. S'ils doivent aller à la
guerre, entreprendre un voyage, ou acheter quelque marchandise, ils prennent
quatre flèches qu'ils dressent en pointe l'une contre l'autre, et qu'ils font
tenir par deux personnes, c'est à dire par quatre mains; puis ils mettent sur
un coussin une épée nue devant eux, et lisent un certain chapitre du Koran.
Alors les flèches se battent durant quelque temps, et enfin les unes montent
sur les autres. Si, par exemple, les victorieuses ont été nommées chrétiennes
(car dans les divinations relatives à la guerre ils appellent deux de ces
flèches les Turcs, et donnent aux deux autres le nom de leur ennemi), c'est
signe que les chrétiens vaincront; si autrement, c'est une marque du contraire
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FLINS
Les anciens Vandales
adoraient sous ce nom une grosse pierre, qui représentait la Mort
couverte d'un long drap, tenant un bâton à la main, et une peau de lion sur les
épaules. Ces peuples croyaient que cette divinité, lorsqu'elle était de bonne
humeur, pouvait les ressusciter après leur trépas.
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FLORINE, FIORINA et
FLORINDE
Noms d'un démon familier
qui, au rapport de Pic de La
Mirandole, fréquenta longtemps un sorcier
nommé Pinet.
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FLOTILDE
Ce personnage est
inconnu ; mais ses Visions ont été conservées. On les trouve dans le
Recueil de Duchesne
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FLOTS
Cambry parle d'un genre
de divination assez curieux, qui se pratique dans les environs de Plougasnou :
des devins interprètent les mouvements de la mer, les flots mourants sur la
plage, et prédisent l'avenir d'après cette inspection
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FO ou FOÉ
L'un des principaux
dieux des Chinois. Il naquit dans les Indes, environ mille ans avant notre ère.
Sa mère, étant enceinte de lui, songea qu'elle avalait un éléphant blanc,
conte qui peut-être a donné lieu aux honneurs que les rois indiens rendent aux
éléphants de cette couleur. Il finit ses jours à soixante-dix-neuf ans. Les
bonzes assurent qu'il est né huit mille fois, et qu'il a passé successivement
dans le corps d'un grand nombre d'animaux, avant de s'élever à la divinité.
Aussi est-il représenté dans les pagodes sous la forme d'un dragon, d'un éléphant,
d'un singe, etc. Ses sectateurs l'adorent comme le législateur du genre
humain.
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FO
Un ministre suisse de la
secte des dissidents méthodistes, persuadé que tout est possible à la foi et à
l'esprit de Dieu, deux grâces qu'il se flattait vaniteusement de posséder, se
vanta en 1832 qu'il marcherait sur le lac de Constance. Le résultat de cette
épreuve insensée a été ce qu'on pouvait prévoir, sans que cette étrange
confiance ait pu s'ébranler dans le coeur de celui qui s'y livrait. Il en tira
la conséquence que sa foi était trop faible, que son coeur n'avait pas assez
ressenti l'efficacité de l'esprit de Dieu ; et il se remit à l'année suivante
pour recommencer sa tentative. Cette seconde épreuve faite en 1833 s'est
terminée comme la première. Le ministre a pris un bain
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FONG-CHWI
Opération mystérieuse
qui se pratique dans la
Chine, dans la disposition des édifices, et surtout des
tombeaux. Si quelqu'un bâtit par hasard dans une position contraire à ses
voisins, et qu'un coin de sa maison soit opposé au côté de celle d'un autre,
c'est assez pour faire croire que tout est perdu. Il en résulte des haines qui
durent aussi longtemps que l'édifice. Le remède consiste à placer dans une
chambre un dragon ou quelque autre monstre de terre cuite, qui jette un regard
terrible sur le coin de la fatale maison, et qui repousse ainsi toutes les
influences qu’on en peut appréhender. Les voisins qui prennent cette
précaution contre le danger, ne manquent pas chaque jour de visiter plusieurs
fois le magot chargé de veiller à leur défense. Ils brûlent de l'encens devant
lui, ou plutôt devant l'esprit qui le gouverne, et qu'ils croient sans cesse
occupé de ce soin.
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FONG-ONHANG
Oiseau fabuleux auquel
les Chinois attribuent à peu près les mêmes propriétés qu'au phénix. Les femmes
se parent d'une figure de cet oiseau, qu'elles portent en or, en argent ou en
cuivre, suivant leurs richesses et leurs qualités.
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FONTAINES
On prétend encore dans la Bretagne
que les fontaines bouillonnent quand le prêtre chante la préface le jour de la Sainte Trinité.
Il y avait au château de
Coucy, en Picardie, une fontaine appelée Fontaine de la mort, parce
qu'elle se tarissait lorsqu'un seigneur de la maison de Coucy devait mourir.
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FONTENETTES (CHARLES)
Auteur d'une Dissertation
sur une fille de Grenoble, qui depuis quatre ans ne boit ni ne mange, 1737, in-4
prodige qu'on attribuait au diable, et dont Fontenettes explique les causes
moins ténébreuses.
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FORTUNA MAJOR
Figure de géomancie dont le nom français est la
grande fortune, le nom populaire, la bienfaisante, et le nom populaire arabe,
la victoire entrante. Elle exprime la fortune et les honneurs, c'est-à-dire , la victoire officielle et stable.
Elle symbolise la splendeur, laroyauté.
Correspondances : Feu, Soleil, Or.
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FORTUNA MINOR
Figure de géomancie dont le nom français est la
petite fortune, le nom populaire l'impérieuse, et le nom populaire arabe la
victoire sortante.
Elle exprime la fortune mondaine, l'exploit
brillant, la réussite fortuite, le succès inopiné ; mais il ne s'y attache
aucun sens de stabilité ni de légitimité. C'est une figure bénéfique sur le
plan matériel et maléfique sur le plan moral.
Correspondances : Feu, Soleil.
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FOURMIS
Les Thessaliens l'honoraient et croyaient en tenir
leur origine. Les Grecs en faisaient l'attribut de Cérès et des observations
qu'ils en faisaient, tiraient des oracles. Eaque, fils de Jupiter et d'Egine,
la peste ayant décimé son peuple, changea les fourmis en hommes.
Cette explication de l'origine de l'espèce humaine
ne peut guère se comprendre maintenant que l'humanité est passée par sa crise
d'individualisme. A un stade où le peuple juif entier se donne un nom personnel
: Israël ; à des stades plus élémentaires encore dont parlent Durkheim et Lévy
Bruhl, l'image de la fourmilière procède du symbolisme naturel de la société. A
noter que ce corps homogène constitué par les sujets esclaves et le souverain
possédant seul l'essence divine correspond mieux encore à ce qu'est réellement
une fourmilière. Les fourmis n'ont pas la faculté de se reproduire ; elles ne
sont que les cellules d'un corps dont l'appareil reproducteur est représenté
par les reines. C'est donc la fourmilière qui est l'individu total. Cela va de
pair avec le droit qu'ont les globules blancs de dévorer nos cellules usées, le
droit absolu qu'avait le souverain ou le maître de faire mourir ses enfants ou
esclaves, etc...
Saint Victor fait correspondre analogiquement les
insectes aux doigts, les Grecs à la Terre, etc... Cette disparité demanderait
une explication trop longue.
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FRISSON DES CHEVEUX
On disait autrefois
dans certaines provinces que le frisson des cheveux annonçait la présence ou
le passage d'un démon.
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FROTHON
On lit dans Albert
Krantz que Frothon, roi de Danemark, fut tué par une sorcière transformée en
vache. Ce roi croyait à la magie, et entretenait à sa cour une insigne
sorcière qui prenait à son gré la forme des animaux. Elle avait un fils aussi
méchant qu'elle, avec qui elle déroba les trésors du roi, et se retira
ensuite. Frothon s'étant aperçu du larcin et ayant appris que la sorcière et
son fils s'étaient absentés, ne douta plus qu'ils n'en fussent coupables. Il
résolut d'aller dans la maison de la vieille.
La sorcière, voyant
entrer le roi chez elle, eut recours aussitôt à son art, se changea en vache et
son fils en boeuf. Le roi s'étant baissé pour contempler la vache plus à son
aise, pensant bien que c'était la sorcière, la vache se rua avec impétuosité
sur lui, et lui donna un si grand coup dans les flancs qu'elle le tua
sur-le-champ
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FRUITIER
Celui qui fait le
fromage et le beurre dans le Jura est le docteur du canton. On l'appelle le
fruitier; il est sorcier, comme de juste. La richesse publique est dans ses
mains ; il peut à volonté faire avorter les fromages, et en accuser les
éléments. Son autorité suffit pour ouvrir ou fermer en ce pays les sources du
Pactole; on sent quelle considération ce pouvoir doit lui donner, et quels
ménagements on a pour lui. Si vous ajoutez à cela qu'il est nourri dans
l'abondance, et qu'une moitié du jour il n'a rien à faire qu'à songer aux
moyens d'accaparer encore plus de confiance; qu'il voit tour à tour, en particulier,
les personnes de chaque maison, qui viennent faire le beurre à la fruiterie:
qu'il passe avec elles une matinée tout entière; qu'il peut les
faire jaser sans peine, et par elles apprendre, sans même qu'elles s'en doutent,
les plus intimes secrets de leurs familles ou de leurs voisins ; si vous pesez
bien toutes ces circonstances, vous ne serez point étonné d'apprendre qu'il est
presque toujours sorcier, au moins devin; qu'il est consulté quand on a perdu
quelque chose, qu'il prédit l'avenir, qu'il jouit enfin, dans le canton, d'un
crédit très grand, et que c'est l'homme qu'on appréhende le plus d'offenser
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