| LE
DICTIONNAIRE DES SCIENCES OCCULTES
D'après J.Collin de Plancy
1391 Articles
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EAU
Presque tous les anciens
peuples ont fait une divinité de cet élément, qui, suivant certains
philosophes, était le principe de toute chose. Les Guèbres le respectent ; un
de leurs livres sacrés leur défend d'employer l'eau la nuit et de jamais
emplir tout à fait un vase d'eau pour la faire bouillir, de peur d'en renverser
quelques gouttes.
Les cabalistes peuplent
l'eau d'Ondins.
Quatrième des éléments. Symboliquement, l'elément
Eau signifie fécondité, plasticité, féminité, réceptivité, pureté. Tous les
autres attributs traditionnels de l'Eau dérivent de ces propriétés. Du point de
vue psychologique, l'eau symbolise à la fois le psychisme, l'élément collectif
et l'élément maternel).
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EAU AMÈRE (EPREUVE DE
L')
Elle avait lieu ainsi
chez les anciens Juifs : lorsqu'un homme soupçonnait sa femme en mal, il demandait
qu'elle se purgeât selon la loi. Le juge envoyait les parties à Jérusalem, au
grand consistoire, composé de soixante vieillards. La femme était exhortée à bien
regarder sa conscience, avant de se soumettre au hasard de boire les eaux
amères. Si elle persistait à dire qu'elle était nette de péché, on la menait à
la porte du Saint des Saints, et on la promenait afin de la fatiguer et de lui
laisser le loisir de songer en elle-même. On lui donnait alors un vêtement
noir. Un prêtre était chargé d'écrire son nom et toutes les paroles qu'elle
avait dites; puis, se faisant apporter un pot de terre, il versait dedans,avec
une coquille, la valeur d'un grand verre d'eau ; il prenait de la poudre
du tabernacle, avec du jus d'herbes amères, raclait le nom écrit sur le
parchemin, et le donnait à boire à la femme, qui, si elle était coupable, aussitôt
blêmissait; les yeux lui tournaient, et elle ne tardait pas à mourir; mais il
ne lui arrivait rien si elle était innocente.
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EAU BENITE
C'est une coutume très ancienne
dans l'Eglise, et de tradition apostolique, de bénir, par des prières, des
exorcismes et des cérémonies, de l'eau dont on fait des aspersions sur les
fidèles et sur les choses qui sont à leur usage. Par cette bénédiction,
l'Eglise demande à Dieu de purifier du péché ceux qui s'en serviront, d'écarter
d'eux les embûches de l'ennemi du salut et les fléaux de ce monde. Dans les
constitutions apostoliques, l'eau bénite est appelée un moyen d'expier le péché
et de mettre en fuite le démon.
On
se sert aussi au sabbat d'une eau bénite particulière. Le sorcier qui fait les
fonctions sacrilèges (qu'on appelle la messe du sabbat) est chargé d'en
asperger les assistants.
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EAU BOUILLANTE (EPREUVE
DE L')
On l'employait autrefois
pour découvrir la vérité dans les tortures qu'on appelait témérairement
jugements de Dieu. L'accusé plongeait la main dans un vase plein d'eau
bouillante, pour y prendre un anneau suspendu plus ou moins profondément. Ensuite
on enveloppait la main du patient avec un linge sur lequel le juge et la partie
adverse apposaient leurs sceaux. Au bout de jours on les levait; s'il ne
paraissait de marques de brûlure, l'accusé était renvoyé absous.
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EAU FROIDE (EPREUVE DE
L')
Elle était fort en usage
au neuvième siècle, et s'étendait non seulement aux sorciers et aux hérétiques,
mais encore à tout accusé dont crime n'était pas évident. Le coupable, ou prétendu
tel, était jeté, la main droite lié pied gauche, dans un bassin ou dans grande
cuve pleine d'eau, sur laquelle on priait pour qu'elle ne pût supporter un criminel
: de façon que celui qui enfonçait était déclaré innocent.
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EAU LUSTRALE
( UTILISATION )
Eau commune dans laquelle,
chez les peuples païens, on éteignait un tison ardent tiré du foyer des sacrifices.
Quand il y avait un mort dans une maison on mettait à la porte un grand vase
rempli d'eau lustrale, apportée de quelque autre maison où il n'y avait point
de mort. Tous ceux qui venaient à la maison en deuil s'aspergeaient de cette
eau en sortant. - Les druides employaient l'eau lustrale à chasser les maléfices.
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EAU LUSTRALE
Il s'agit tout simplement de rosée.Traditionnellement,on la
recueille après une nuit de pleine lune sans nuages,en "caressant" l'herbe avec
une serviette de lin blanc ou un morceau de coton,qui sont ensuite essorés au
dessus d'une coupe de cristal. L'eau ainsi recueillie sera consacrée avec cette
formule:
"sit haec sancta,et innocens créatura,libera ab omni impurgnatoris
incursu,et totius nequitiae purgata discessu.Sit fons vivus,aqua regenerans,unda
purificans:ut omnes hoc lavacro salutifero diluendi,operante in eis spiritu
sancto,perfectae purgationis indulgentiam consequantur.AMEN."
"Par le saint nom,cette innocente créature va être libérée de toutes
impuretés,le mauvais en sera complètement expulsé et dissoud. Cette source
vivante,eau régénérée,onde purifiante dans laquelle toute chose baignée
deviendra salutaire par l'opération du saint esprit ,parfaitement purifié et
ceci durablement. AMEN".
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EBLIS
Nom que les mahométans
donnent au diable. Ils disent qu'au moment de la naissance de leur prophète, le
trône d'Eblis fut précipité au fond de l’enfer, et que les idoles des gentils
furent renversées.
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ECLIPSES
On considérait, dans l'Antiquité, les éclipses
comme de funestes présages. Leur origine était souvent attribuée aux visites
que Diane ou la Lune faisait à Endymion, petit-fils de Jupiter qui l'avait
admis dans le ciel et lui aurait demandé ce qu'il aimerait le mieux. Endymion
aurait sollicité de dormir toujours sans être sujet ni aux atteintes de la
vieillesse. ni de la mort. C'est pendant son sommeil que la Lune, éprise de sa
beauté, venait le visiter toutes les nuits dans une grotte du Mont Latmos, et
en eut cinquante filles et un fils. Une légende identique se rapporte à Isis ;
elle était le sujet de fêtes où l'on plaçait une Isis avec son croissant et à
ses côtés un Horus endormi. On faisait alors un énorme vacarme à l'aide de
chaudrons, de timbales et de tambours, afin de le réveiller. On prétendait
aussi en Thessalie, où les herbes venimeuses étaient plus nombreuses, que les
magiciennes avaient le pouvoir d'attirer la lune sur la terre par leurs
enchantements, et qu'il fallait faire un grand bruit à l'aide de chaudrons pour
l'empêcher d'entendre les cris des magiciennes. Les Lapons sont persuadés que
ce sont des démons qui dévorent la Lune, aussi tirent-ils des coups de fusil
vers le ciel pour secourir cet astre. Sur la côte de Malabar, on croyait que
c'était un dragon qui dévorait la Lune, aussi les habitants sortaient-ils de
leurs maisons en poussant des hurlements pour épouvanter le dragon.
En Chine, un empereur publia à l'occasion d'une
éclipse une déclaration prétendant que le ciel annonçait par ce phénomène une
grande cala-mité prête à tomber sur lui et sur son peuple. Aussi les Chinois,
dès qu'une éclipse s'annonce, se prosternent-ils en se frappant le front contre
terre, tandis que des tambours et des timbales retentissent. Dans certaines
régions de Chine, on croit encore qu'un mauvais génie cache le soleil de sa
main droite et la lune de sa main gauche.
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ECREVISSE ou CANCER
Animal que Junon envoya contre Hercule quand il
combattit l'hydre, et dont il fut mordu au pied. Junon le mit au nombre des
signes du Zodiaque. On représente, d'autre part, Amphitrite, en sirène, ayant
des écrevisses dans les cheveux. Pour l'interprétation symbolique.
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ECRITURE AUTOMATIQUE
L'écriture automatique est un dispositif employé
par le médium en état de transe pour laisser aux Esprits le moyen de
s'exprimer. Le médium s'installe devant sa table, crayon en main. Puis la
transe s'installe et le crayon commence à courir sur le papier. Les messages
ont un intérêt proportionnel aux facultés de voyance du médium. Deux
dispositifs s'écartent du précédent:
1°) Dans une boite fermée, on laisse un papier
blanc et un crayon. Au cours de la séance et par un phénomène de télergie ou de
lévitation, le crayon s'agite et on l'entend s'agiter dans la boite. Après la
séance, on voit que le crayon a tracé sur le papier un message intelligible. On
trouve de nombreux récits d'une telle expérience (réalisée sous des formes
variées), mais aucun d'eux n'est très probant quant aux précautions prises pour
éviter la supercherie. 2°) Dans la meilleure expérience à laquelle nous ayons
personnellement assisté, le sujet (un amateur) était assis devant sa table, en
pleine lumière, un stylographe à la main, gardant une attitude parfaitement
naturelle et adaptée, fumant d'ailleurs et participant à la conversation
générale. Puis la main traçait lentement et par saccades des mots et des
dessins à la grande joie de l'opérateur d'ailleurs, qui ne ménageait pas ses
réflexions spirituelles : « On dirait un tel déguisé en cheval ! » « Non, ça
devient plutôt un escargot ! »
« Cette fois, ça ne veut rien dire du tout ! » «
Tiens, on dirait du chinois. » Mais le message étant terminé, il se trouvait :
1 °) que les dessins étaient parfaitement dessinés,
et assez beaux ;
2 °) que les caractères chinois avaient
effectivement une signification en chinois — langue que l'opérateur ignorait
formellement ;
3 °) que le message s'adressait à l'un des
assistants et définissait avec une précision un peu génante des circonstances
passées et proches dans lesquelles ses opérations financières entretenaient des
rapports un peu étroits avec ses fonctions sociales. L'expérience fut renouvelée
plusieurs fois. Quelques parties de message étaient ininterprétables ; mais
celles qui étaient claires étaient même explicites et souvent indiscrètes
concernant notamment des personnes amenées par nous et dont l'opérateur
ignorait tout, même l'existence.
En un mot, la meilleure écriture automatique, comme
la meilleure voyance, se fait au grand jour et sans préparatifs, sans matériel,
sans décorum, sans transe et sans mystère. C'est la meilleure en vertu de cette
loi générale : plus le support est complexe et les conditions de son usage
étroites, plus. la pensée intuitive est conditionnée et limitée.
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ECTOPLASME
L'ectoplasme, dit aussi matérialisation alors que
ce terme désigne le processus et non la chose est la forme matérielle que
prend le « fluide » psychique. Comme ce « fluide » est une force, il faut,
selon les opinions les plus couramment admises, lui fournir le matériau
élémentaire (cire, matière plastique quelconque). La force psychique y inscrit
alors sa forme. Les spirites et aussi les métapsychistes montrent de tels
moulages qui représentent souvent une main ou encore des formes
indéfinissables. Il semble que certaines matérialisations réalisées par les
métapsychistes scientifiques l'ont été dans des conditions de contrôle très
satisfaisantes. Toutefois, nous n'avons pas d'expérience personnelle de la
question, et l'examen des documents qui lui sont consacrés, tout en offrant
parfois des garanties morales certaines, ne semblent pas constituer une
armature homogène ni définitive.
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EGITHE
Sorte d'épervier boiteux qui était du meilleur
présage pour les mariages et les bestiaux.
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EGO
Nom latin du Moi, dont il est souvent question en
hermétisme. C'est que toute l'ascèse hermétique vise précisément à briser la
prison du moi pour atteindre au soi impersonnel qui est notre vraie nature.
Parmi les ascèses religieuses, et dont l'ordre d'importance numérique des
religions, il faut préciser :
1 °) que le Bouddhisme vise à la participation au
soi et à la destruction du Moi.
2 °) Que l'Islamisme est aussi une tendance à la
participation en un Principe divin impersonnel mais où le moi conserve de
notables prérogatives.
3 °) Que pour le Christianisme, il n'y a pas de
soi, mais la Présence d'un Dieu personnel et, corrélativement, sauvegarde
intégrale des prérogatives du Moi dans cette vie et dans l'autre.
4 °) Que la
situation du problème est la même dans la religion juive. Toutes les positions
gnosticistes et panthéistes posent en principe le caractère accidentel et
regrettable de l'Ego et la philosophie qui se dégage objectivement de la
psychanalyse explique aujourd'hui comment s'enchaînent les différentes
conceptions de l'Ego sur le fil de l'évolution.
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ELEMENTS
Les quatre éléments sont les constituants de base
de la Nature. C'est ce que la Bible exprime en décrivant la création comme une
séparation de la terre et des eaux, de l'ombre et de la lumière. Les quatre
éléments sont en effet le Feu, la Terre, l'Air et l'Eau ; ils s'opposent deux à
deux ; leurs propriétés ou manifestations directes sont le chaud et le froid,
le sec et l'humide. En se combinant deux à deux, ils partagent quatre modes
naturels que l'on retrouve dans toutes les classifications traditionnelles,
celle des tempéraments par exemple (le tempérament sanguin correspond à la
combinaison chaud-humide, lymphatique à la combinaison froid-humide, bilieux à
chaud-sec, enfin nerveux à froid-sec).
Comme on le voit, les éléments ne s'entendent pas
seulement du monde physique, mais aussi du monde vivant dans la mesure où le
vivant procède du monde physique et de ses principes Feu, Terre, Air, Eau.
Par surcroît, et rien que sur ce plan, et les plans
analogiques qui leur correspondent, les éléments expliquent un nombre
considérable de choses nous voulons dire que la nature même des Pôles Feu,
Terre, Air, Eau explique mieux que toute autre hypothèse la répartition des propriétés
de la nature physique considérées selon une division quaternaire. Là où les
axes Feu, Eau, Terre, Air manquent leur but, c'est quand on les applique à la
vie. Car la vie ajoute une cinquième dimension à la nature ; elle lui restitue
son dynamisme. Ce cinquième élément (le temps, le sang, le milieu des Chinois,
le Principe, etc.), est indispensable pour l'interprétation des formes
supérieures de la vie.
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ELEPHANT
Dans la mythologie grecque, cet animal est symbole
de tempérance, de l'éternité, de pitié, de puissance souveraine et des jeux
publics. Il fut monté par Bacchus à son voyage aux Indes et on le représente
souvent monté d'un enfant armé de flèches. Il est consacré à Pluton. L'Eléphant
Blanc est sacré aux Indes, ses soins, promenades et bains sont rituels, parce
que Ganeska, Dieu de la Sagesse dans l'Indoustan, est représenté avec une tête
d'éléphant, symbole du discernement et de la sagacité ; il est accompagné d'un
rat, que les Indiens considèrent comme un animal sage et persévérant.
Cette double symbolique souffre une explication
commune quant à la tempérance, la sagesse, l'éternité et l'intelligence : cet
animal est, en effet, connu pour son poids (gravis, grave), sa lenteur (le
diable est, au contraire, l'agitation), son intelligence et sa longévité. Par
ailleurs, il est la monture de Bacchus ou d'Eros, et présente aussi des
analogies avec le Verseau (comme l'indiquent certaines anecdotes
mythologiques). A ce titre, il correspond aux plaisirs permis et même sacrés
c'est-à-dire de ceux qu'il est possible de prendre sans limites à partir du
moment où l'homme domine son instinct par la maîtrise (Ganesha tient sa trompe
dans sa main).
Le fétichisme de l'éléphant blanc procède des
pratiques religieuses ci-dessus signalées, de même que celui de poil
d’éléphant, qu’on monte en bague ou en bracelet.
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ELEUSIS ( MYSTERES D’ )
Ces mystères eurent une célébrité et une influence
considérables, ils furent le centre de la vie religieuse grecque et se
poursuivirent du vin` siècle avant Jésus-Christ, jusqu'en l'an 396 de notre
ère. L'Etat les protégeait, les poètes et les artistes les glorifiaient. Ils
comprenaient différentes cérémonies initiatiques dont seulement certains
aspects nous sont connus, parce qu'ils dépendaient d'un secret absolu qui fut
respecté.
Cependant, à travers ce qui demeure incertain, il
s'avère qu'ils se divisaient en deux parties :
1°) La partie orphique, qui avait pour centre
Zagreus. Elle était célébrée dans un faubourg d'Athènes, à Agré, et s'appelait
les « Petits Mystères ».
2°) La partie éleusienne, qui avait lieu à Eleusis,
et qui avait pour centre les mystères de Demeter et Coré. Elle se nommait les «
Grands Mystères ».
La première partie était la préparation qui
procurait la palingénèse en Zagreus. Le néophyte devait Obligatoirement s'y
soumettre pour être admis à la seconde, et atteindre l' « époptéia », vision
suprême qui couronnait son initiation.
Le mystère orphique est né du rite orgiaque et
extatique du culte de Dionysos. On le prétendait importé en Grèce par le chantre
Orphée de Thrace dont il garda le nom. On s'y soumettait à des exercices qui
suivaient le mythe de Dionysos, fils de Zeus et de Séléné, remplaçant leur
premier fils Zagreus que Zeus avait eu de Coré et qui fut tué et dévoré par les
Titans. Il fallait s'y délivrer de sa nature titanique pour libérer sa seconde
nature dionysiaque mêlée à l'âme.
Le contenu de ces mystères acquit un degré si
élevé, qu'ils exercèrent une influence considérable sur de grands esprits comme
ceux d'Eschyle, Pindare, Héraclite et Platon. Il fournit les éléments
fondamentaux de la théologie de saint Paul
Nous en connaîtrions bien davantage si, en l'an 396
de notre ère, les moines d'Alaric n'avaient détruit les sanctuaires et tout ce
qui en demeurait, à l'exception de la « Villa des Mystères », qui fut
découverte en 1910.
Les fresques qui se développent au long des murs
des différentes salles de cette villa permettent de suivre tout le rituel des
mystères qui s'y célébraient, et de là, révèlent la forme même de l'initiation
qui y était donnée. La disposition des locaux est celle d'un « bakchéion »
orphique d'Athènes, découvert il y a quelques années. Elle comprend une grande
salle d'initiation ou « Stibade » à laquelle on accédait après avoir célébré
les sacrifices préparatoires dans d'autres plus petites pièces.
Il semble, d'après les fresques, que la Villa des
Mystères ait été sur-tout un centre initiatique de femmes, puisque les sept
panneaux qui la for-ment ont pour personnage principal une femme entourée
surtout de femmes. Elle apparaît dans le premier épisode revêtue de la sindoue
Eros lui présentant un miroir tandis qu'une autre
figure d'Eros tient son arc tendu. Une prêtresse assiste à son engagement. Dans
le second tableau, elle s'approche d'un enfant nu chaussé de brodequins
dionysiaques (embadès) qui lui lit un rituel, tandis que la prêtresse en garde
un second non déroulé. Une femme apporte un plat pour le repas sacré. Au
troisième tableau, la néophyte, instruite, participe à la cérémonie du repas
lustral. Elle est toujours revêtue de la sindoue, mais a la tête découverte et
couronnée de myrtes. Au quatrième tableau, a lieu la communion. Un satyre et
une satyresse assis sur une plinthe l'attendent. Le premier satyre joue d'un
instrument combinant la flûte et le syrinx et observe un faon qui allonge son
museau vers la satyresse qui lui tend son sein. Un autre faon, attentif, l'attend.
On sait que Dionysos, enfant, fut transformé en chevreau par Zeus afin de le
soustraire à la colère de Héra. Cette scène se complète par un Silène qui joue
de la lyre, le visage extatique et le corps presque nu. Cette scène symbolise
typiquement le mythe dionysiaque : l'afflux du lait, l'allaitement du faon par
la bacchante ; la communion sexuelle et d'identification. On a retrouvé, gravées
sur les tablettes d'or enfouies avec les initiés à Sybarès, les paroles que le
mort devait prononcer en apparaissant à Perséphone : « Moi, chevreau, j'ai
trouvé le lait ». La cinquième partie est celle où la future initiée commence à
vivre de la vie du Dieu, mais doit connaître encore une épreuve. Un Silène
tient un vase hémisphérique, en argent, dans lequel se mire un jeune homme.
Mais le visage qu'il y découvre n'est que le reflet d'un masque grimaçant que
tient un autre jeune Silène. Ce masque est celui de Dionysos torturé, et le
jeune homme fixant le miroir magique voit s'y dérouler la vie du Dieu. Il
assiste à la scène terrible où il fut mis en morceaux et dévoré par les Titans
et, s'identifiant à Dionysos, il doit lui-même subir les mêmes tortures et
suivre les phases du Dieu pour renaître avec lui. La néophyte, terrifiée, a un
geste de recul, mais elle sait qu'elle doit elle-même subir la même passion,
passer par cette mort mystique pour être digne de s'unir à Dionysos. C'est
cette union que symbolise le sixième panneau. Nous y voyons Dionysos à demi
allongé contre Coré qui le tient contre sa poitrine, le pied droit déchaussé
suivant le rite sacré, assistant sereinement à la flagellation infligée par une
figure ailée qui porte un rituel à sa ceinture. C'est Téléné, la fille de
Dionysos, qui opère l'initiation, tandis que deux prêtresses, dont l'une tient
un vase de feuilles de pin, se tiennent à ses côtés. La néophyte, qui vient de
découvrir un énorme phallus dans une corbeille sacrée (Liknon), semble implorer
Téléné qui, sans l'écouter, dresse la verge qui sert à la flagellation
rituelle. Cette scène s'achève par le septième tableau, représentant l'initiée
nue dansant, assistée par une prêtresse tenant un thyrse. Elle n'est plus une
néophyte, mais une bacchante, ivre de joie, participant à la vie de Dionysos.
Les mystères d'Eleusis étaient faits pour exciter
l'imagination des occultistes de bureau ; ils ont été l'objet d'une immense
littérature. Plutôt que de nous faire l'écho de quelque « arrangement au goût
du public », nous préférons laisser parler d'elle-même l'iconographie. Il faut
prendre le rituel qui s'y trouve au pied de la lettre, car il ne fait pas de
doute que l'initiation dionysiaque ait comporté le développement concret d'une
série .d'épreuves. Mais il ne faut pas s'arrêter à ce fait : chaque épreuve
correspond à un travail psychique intérieur dont le secret a dû être purement
oral et dont la direction était confiée à des prêtres ou prêtresses initiés
sachant exactement en quoi il devait consister. On peut, sinon la décrire à
coup sûr, du moins en deviner l'orientation générale. Si sa forme nous
déconcerte un peu, c'est que nous avons perdu le secret des équilibrations
harmonisantes et libératoires par le rite. Toute cette palingénésie centrée
sur Dionysos correspond à une bonne moitié des besoins profonds de l'humanité.
Elle est parallèle à d'autres initiations et c'est aussi grâce à ce
parallélisme qu'il est possible d'en saisir le sens. Comme toutes les autres
initiations, celle-ci mène à une Vie nouvelle ; comme toutes les autres, elle
donne lieu à des sous-produits rituels qui tiennent lieu d'exutoire collectif
; et c'est ce dernier aspect que retient surtout l'histoire, plus avide de
pittoresque que respectueuse de la plénitude qu'il cache. Cette plénitude est,
ici, inhérente à la force fécondante symbolisée par Dionysos et le lecteur peut
en découvrir la sève en parcourant les différents articles de ce dictionnaire
(DIABLE, PREMIER MAI, PHALLUS, SERPENT, etc...).
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ELFES
La mythologie scandinave appelle de ce nom des
génies gouvernés par un Roi. Elle les distingue en elfes des ténèbres et elfes
de la lumière ; ces derniers sont immortels. Au point de vue classification,
les elfes ont toutes les caractéristiques des génies au sens ancien du mot.
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ELIXIR
DE VIE
L'élixir
de vie n'est autre chose, selon le Trévisan, que la réduction de la pierre
philosophale en eau mercurielle; on l'appelle aussi or potable. Il guérit
toutes sortes de maladies et prolonge la vie bien au delà des bornes
ordinaires. L'élixir parfait au rouge change le cuivre, le plomb, le fer et
tous les métaux en or plus pur que celui dès mines. L'élixir parfait au blanc,
qu'on appelle encore huile de talc, change tous les métaux en argent
très-fin.
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ELIE
Les Orientaux en font un
puissant magicien.
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ELOSSITE
Pierre
qui a la vertu de guérir les maux de tête.
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ELXAI
ou ELCESAI
Chef
des elcésaïtes, hérétique du deuxième siècle, qui faisait du Saint-Esprit une
femme, et qui proposait une liturgie dont les prières étaient des jurements absurdes.
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EMAGUINQUILLIERS
Race
de géants, serviteurs d’Iamen, dieu de la mort chez les Indiens. Ils sont
chargés de tourmenter les méchants dans les enfers.
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EMERAUDE
Les Musulmans croyaient que la pierre appelée
Sakhrat, qui fut le fondement de la montagne entourant le monde, était une
énorme émeraude dont une seule parcelle permettait de faire des miracles,
parce qu'elle reflète le monde. Au Pérou, une émeraude de la dimension d'un
oeuf était adorée ; le peuple lui apportait en quantité de petites émeraudes
qui lui servaient de filles.
Les rois d'Israël portaient des émeraudes et
possédaient notamment l'Ephod-oracle, contenant deux émeraudes servant à
consulter Dieu.
En France, on attribuait à l'émeraude la vertu de
guérir le mal caduc d'accélérer l'enfantement (on l'attachait alors à la
cuisse), de réduire la dysenterie et de combattre les effets des morsures de
serpents.
Dans ce mélange de superstitions et de mythes, on
démêle un rôle primordial de la pierre verte dans l'histoire du monde. Il se
peut qu'elle soit apparentée à la Déesse verte (ou Vierge noire), matière
première de la nature vivante.
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ENCENS
Son usage en Grèce ne fut admis qu'après la guerre
de Troie. Il était employé dans les sacrifices aux divinités. Les Arabe:
observaient une chasteté absolue quand ils le recueillaient et, si personne n'en
prenait la garde, il n'était pourtant jamais dérobé, tant il était considéré
comme le privilège des dieux. La mythologie judéo-chrétienne a repris grosso
modo les attributs du symbole et l'on voit l'encens brûler dans les églises car
il avait été apporté par l'un des Mages en offrande à Jésus (avec l'or et la
myrrhe). La fumée de l'encens est, au fond, celle des sacrifices, mais ici,
une fumée odorante. Sa valeur ne diffère pas de celle des aromates qui se
consument dans les brûle-parfums de tous les temples de toutes les divinités du
monde oriental, occidental ou africain et de tous les temps.
Son emploi en magie blanche procède du même
symbolisme et favorise les évocations d'entités bénéfiques. Dans la mesure où
les deux sont une exaltation du plan psychique (entre autres choses), l'emploi
des fumées d'encens constitue un procédé à la fois naturel et symbolique.
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ENCHANTEMENT
(Même étymologie que le mot INCANTATION). Désigne
toutes manoeuvres magiques bénéfiques ou maléfiques communément désignées sous
le nom de sorts.
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ENCHIRIDION
Recueil de formules magiques réunies par le pape
Léon III à l'intention de Charlemagne du moins selon la croyance admise.
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ENDOSCOPIE
Voir au mot AUTOSCOPIE.
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ENGASTRIMANDRES
Devins dont les ventres prophétiques prononçaient
des oracles. Les Engastrimythes, prêtresses d'Apollon, rendaient leurs oracles
sans remuer les lèvres. Il s'agit évidemment de ventriloques.
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ENIGME
Voir SPHINX.
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ENOPTROMANCIE
Divination par le truchement d'un miroir magique
qui montrait l'avenir même à ceux qui avaient les yeux bandés.
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ENTITES
On appelle Entité, au sens courant, une notion mais
alors que le terme de notion est générique ou concerne plus spécialement une
chose non vivante (la notion de vase, la notion de vertu), l'entité est la notion
d'un être vivant (l'entité d'être humain, l'entité divine). Aussi diverses
métaphysiques ont-elles employé le mot pour désigner des Esprits — soit
humains, soit désincarnés, soit des démons, etc...
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ENVOUTEMENTS
L'envoûtement est une pratique magique ayant pour
but et pour effet d'atteindre un être humain dans sa santé, dans sa personne,
dans ses proches ou dans ses biens. Il y a un envoûtement d'amour et un
envoûtement de haine. C'est généralement de ce dernier qu'on parle quand on
emploie le mot envoûtement seul. Il est inutile d'insister sur les procédés
opératoires de l'envoûtement. Tous relèvent de ce principe qu'il existe une
participation magique entre un être et le support qu'on y fait correspondre,
que l'atteinte du support conditionne l'atteinte de l'être.
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EPERVIER
Cet oiseau était en grande vénération en Egypte
parce qu'il figurait Osiris. On représentait souvent ce Dieu avec une tête
d'épervier. On sait d'autre part que l'épervier a un vol rapide, une vue perçante
et qu'il peut fixer le soleil sans sciller. C'est pour ces raisons qu'il était
le symbole du Soleil. Il existe en Egypte un temple consacré aux éperviers à
Ieracopolis, ville appelée pour cette raison la ville des éperviers. En Grèce,
cet oiseau était consacré au Soleil dont il était considéré être le fidèle et
rapide messager. Il servait aussi aux présages et surtout à ceux qui devaient
renseigner sur la vie sentimentale parce qu'il était aussi un des symboles de
Junon, ayant comme cette déesse la vue fixe et perçante, lorsque la jalousie
l'animait.
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EPHESIA GRAMMATA
Formule magique des Ephésiens permettant d'obtenir
qu'un voeu soit immédiatement exaucé. Epreuves.
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EROMANCIE
Divination par l'air ou les liquides en ébullition
pratiquée en Perse dans l'antiquité.
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ESCARBOUCLE
Les Anciens lui attribuaient la vertu de résister
au feu, de détourner les songes, d'arrêter la fluxion des yeux, etc...
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ESPRIT
En mythologie musulmane, Esprit est le nom propre
d'un ange dont parle Mahomet dans son Voyage Nocturne du Ciel : il lui attribue
notamment soixante-dix mille têtes portant chacune soixante-dix mille faces
portant chacune soixante-dix mille bouches contenant chacune soixante-dix mille
langues parlant chacune soixante-dix mille idiomes dont il se servait pour
célébrer les louanges de Dieu. Dans quelques autres mythologies, l'Esprit est
également personnifié ; mais il faut en arriver aux religions de l'Inde et
surtout à Platon pour que l'Esprit soit considéré comme une entité
philosophique intelligible selon nos conceptions modernes.
Pour Platon, Dieu est un Esprit répandu dans
l'univers. C'est à la fois le principe de la vie, de la génération et de la
fécondité des êtres. Sans insister sur les conceptions platoniciennes, que nous
ne pourrions exposer brièvement sans les déformer, disons que la conception
d'un Dieu impersonnel, identifié à l'Esprit, s'il a été de notion courante
dans les branches les plus évoluées de la Sagesse orientale antique, se
présente pour la première fois chez Platon avec autant de beauté que d'ampleur,
dans notre histoire occidentale.
L'Esprit, selon la religion mosaïque, est à la fois
la substance du monde et de Dieu créateur. La discussion exégétique ne pourra
jamais démêler complètement les sens principaux et figurés qu'il faut lui
donner. La Tradition rabbinique, d'une part, en mythologisant à plaisir le
Sepher Bereshit, la tradition chrétienne, d'autre part, aménageant les
documents au mieux des intérêts de son dogme, les Kabbalistes enfin, en
compliquant les choses les plus simples, jusqu'à les rendre ambiguës, ont
empêché qu'on puisse commodément se faire une opinion sur la question. Quant à
analyser le dogme chrétien, cela est relativement facile et l'on sait (mal
d'ailleurs en général) quelle est la place de l'Esprit dans la Sainte.
A côté de toutes ces conceptions et interprétations
historiques de l'Esprit, reste la question fondamentale de sa nature et de sa
place, de ses rap-ports avec l'esprit au sens humain du mot (et, par
conséquent, aussi avec ce qu'on appelle « les esprits »).
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ESPRITS
Depuis la plus haute antiquité, on établit
linguistiquement une similitude entre les génies et les Esprits (idem en
français, on dit indifféremment dans la langue courante, l'Esprit du Mal ou le
Génie du Mal ; les hommes d'esprit et les hommes de génie ont d'ailleurs aussi
des places contiguës dans nos nomenclatures). C'est donc au sens de génies ou
de démons qu'il faut entendre « les esprits ».
A côté d'une multitude de croyances répandues dans
tous les peuples du monde et à toutes les époques concernant les esprits, il
faut aussi mentionner le sens intermédiaire que prend cette expression chez
quelques primitifs. En mythologie américaine, par exemple, les Knisténaux
(intérieur de l'Amérique septentrionale) s'imaginent que lorsqu'un homme est
enterré sans qu'on place autour de lui tout ce qui lui a appartenu, son esprit
revêt une forme humaine et se montre sur les arbres les plus voisins de sa
maison. C'est un acheminement vers la notion de l'esprit distinct du corps et
constituant le Ka des Egyptiens.
Le double, on le sait, se dégage du corps à la
mort. Il peut d'ailleurs se séparer du corps avant la mort, mais, alors, ne le
fait jamais complètement. L'Esprit, ainsi compris, peut donc se manifester aux
vivants sous forme d'apparitions. Ceci ouvre des horizons sur toute une
conception à la fois traditionnelle et toute moderne des « esprits » encore que
le langage scientifique de la métapsychique emploie pour les désigner des
vocables plus précis et plus justes.
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ERGENNA
Devin d'Etrurie dans l'antiquité.
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ERIC AU CHAPEAU VENTEUX
On lit dans Hector de
Boëce que le roi de Suède, Eric ou Henri , surnommé le Chapeau venteux, faisait
changer les vents, en tournant son bonnet ou chapeau sur sa tête, pour montrer
au démon, avec qui il avait fait pacte, de quel côté il les voulait; et le
démon était si exact à donner le vent que demandait le signal du bonnet, qu'on
aurait pu, en toute sûreté, prendre le couvre-chef royal pour une girouette.
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ERICHTHO
Sorcière, qui, dans la
guerre entre César et Pompée, évoqua un mort, lequel prédit toutes les
circonstances de la bataille de Pharsale
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EROCONOPES
Peuples imaginaires que
Lucien représente comme d'habiles archers, montés sur des moucherons-monstres.
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EROCORDACÈS
Peuple imaginaire que
Lucien représente combattant avec des raves en guise de flèches.
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EROMANTIE
Une des six espèces de
divinations pratiquées chez les Perses par le moyen de l'air. Ils
s'enveloppaient la tête d'une serviette, exposaient à l'air un vase rempli
d'eau, et proféraient à voix basse l'objet de leurs voeux. Si l'eau venait à
bouillonner, c'était un pronostic heureux.
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EROTYLOS
Pierre fabuleuse dont
Démocrite et Pline après lui vantent la propriété pour la divination.
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ERUS ou ER
Fils de Zoroastre.
Platon assure qu'il sortit de son tombeau douze jours après avoir été
brûlé sur un bûcher, et qu'il conta beaucoup de choses sur le sort des bons et
des méchants dans l'autre monde.
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ESPRITS ÉLÉMENTAIRES
Les cabalistes peuplent
les éléments, d'esprits divers. Les Salamandres habitent le feu; les Sylphes,
l'air; les Gnomes, la terre; l'eau est le séjour des Ondins ou Nymphes.
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ESPRITS FAMILIERS
Scaliger , Cecco
d'Ascoli , Cardan et plusieurs autres visionnaires ont eu , comme Socrate ,
des esprits familiers. Bodin dit avoir connu un homme qui était toujours
accompagné d'un esprit familier, lequel lui donnait un petit coup sur l'oreille
gauche quand il faisait bien, et le tirait par l'oreille droite quand il
faisait mal. Cet homme était averti de la même façon si ce qu'il voulait manger
était bon ou mauvais, s'il se trouvait avec un honnête homme ou avec un
coquin, etc. C'était très avantageux.
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ESSÉNIENS
Secte célèbre parmi les
Juifs. Les Esséniens avaient des superstitions particulières. Leurs devins
prétendaient connaître l'avenir par l'étude des livres saints, faite avec
certaines préparations. Ils y trouvaient même la médecine et toutes les
sciences, par des combinaisons cabalistiques.
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ETANG DE LA VIE
Au sortir du pont où se
fait la séparation des élus et des réprouvés, les docteurs persans font
descendre les bienheureux dans cet étang, dont les eaux sont blanches et
douces comme le miel. Pour la commodité des âmes, il y a tout le long de
l'étang des cruches en forme d'étoiles, toujours pleines de cette eau : les
fidèles en boiont avant d'entrer dans le paradis, parce que c'est l'eau de la
vie éternelle, et que si l'on en boit seulement une goutte, on n'a plus rien à
désirer.
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ETERNITE
Encore que la notion d'éternité soit commune à
toutes les philosophies et religions, son contenu est extrêmement variable.
Cela présente un intérêt dans la mesure où notre notion occidentale d'éternité
est, au fond, assez différente de la notion courante. Alors, par exemple, que
les populations primitives de la Virginie (pour prendre un point élémentaire de
comparaison) regardaient le cours perpétuel des rivières comme le symbole de
l'éternité et, dans cette idée, leur offraient des sacrifices, alors que le
sanscrit, langue sacrée commune à toutes les religions philosophiques de l'Inde
(pour prendre cet autre terme opposé de comparaison) ne possède pas de mot pour
traduire l'idée d'éternité, nous avons au contraire de cette notion une
conception extrêmement statique et définie.
En un mot, presque toutes les religions et
philosophies conçoivent la Perpétuité, mais non l'Eternité immuable — comme le
remarque M. le Professeur Masson-Oursel. On ne peut pas rendre Descartes
responsable de ce goût de la sécurité « bourgeoise » qui nous a fait figer en
immuabilité ce qui est vie perpétuelle ; car le courant vient de Grèce avec
celui de la dialectique et des nécessités d'ordre logique qu'elle traîne à sa
suite. Qu'Aristote, puis Descartes, aient sacrifié au penchant formaliste de
la pensée occidentale, cela ne fait aucun doute, et il suffit de remarquer le
défaut de nos conceptions pour en tenir compte.
Dans le domaine de l'occultisme, l'intérêt de la
distinction réside en ce que le matériau universel sur lequel l'homme travaille
est vivant, mouvant, jamais en repos. Le fixisme logique est une abstraction
et le Temps, tel qu'il apparaît à la Raison, en est une autre. Il n'y a pas
d'opération magique, pas de procédé divinatoire qui puisse s'appuyer sur ce
temps théorique auquel l'Eternité théorique d'Occident est apparentée.
A noter que les Anciens adoraient simultanément
l'Eternité et le Temps, personnifiés sous les mêmes traits une femme tenant en
main un serpent qui se mord la queue et forme un cercle ou simplement un cercle
contenant un sablier ailé. L'éternité est encore symbolisée par une déesse
tenant dans ses mains les têtes rayonnantes du Soleil et de la Lune ou encore
par trois figures (hier, aujourd'hui, demain) tenant un grand voile étendu
au-dessus d'elles en arc de cercle ou enfin par une matrone assise sur un cube
de marbre, le buste voilé (car impénétrable) et tenant dans ses mains le globe
du monde ; elle est inscrite dans un cercle dont le fond est d'azur parsemé
d'étoiles d'or. Cette iconographie révèle une conception circulaire ou
cyclique de l'Eternité, contrastant avec notre notion linéaire ou statique.
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ETERNUEMENT
Pénélope, dans Homère, tire un augure favorable de
ce que Télémaque, en annonçant l'arrivée d'un étranger, a éternué de manière à
faire retentir tout le palais. De même Xénophon, haranguant son armée, tire
profit de l'éternuement d'un de ses soldats pour leur faire prendre une
résolution périlleuse. Plus près de nous, on tire un présage de l'éternuement,
il est excellent après dîner, mauvais le matin ; on se remet au lit lorsqu'on
éternue en se chaussant, etc...
Le langage nous a transmis la trace de mythes
inconscients analogues dans des expressions comme : « A vos souhaits », « Que
Dieu vous bénisse », etc... Elles se rattachent d'ailleurs assez directement à
la légende rabbinique selon laquelle Dieu avait fait une loi décidant que tout
homme n'éternuerait qu'une fois dans sa vie et mourrait sur-le-champ. Jacob,
que cette éventualité effrayait, pria le Seigneur de l'excepter de la règle. Il
fut exaucé, éternua et n'en mourut point. Tous les Princes de la terre,
informés, ordonnèrent que tout éternuement soit accompagné de voeux et
d'actions de grâces pour la prolongation de la vie. Lorsque les Espagnols
conquirent la Floride, située à l'autre bout du monde, ils furent surpris de
voir que les Indiens avaient, à l'occasion de l'éternuement, une formule de
politesse analogue à la leur, encore qu'adressée au Soleil. Au Monomotapa,
l'éternuement du Roi, transmis par des signaux, met tout le monde en rumeur et
donne lieu à des voeux solennels pour la santé du prince. Au Siam et dans le
Laos, lorsque quelqu'un éternue, on est persuadé qu'à ce moment même, Dieu
examine et juge sa vie. Ceux qui l'entourent s'empressent de lui dire : « Que
le jugement vous soit favorable. »
Une telle universalité ne peut pas ne pas avoir
d'explication. On peut la chercher dans la mythologie gréco-latine qui est pour
nous d'une interprétation plus aisée. L'éternuement, selon la légende, fut le
premier signe de vie que donna l'homme de Prométhée : ce créateur ayant mis
dans une fiole une partie des rayons du Soleil, ouvre sa fiole devant son
oeuvre. Les rayons solaires pénètrent par les narines (ou selon d'autres par
les pores) de la statue, la font éternuer. Prométhée se mit en prière et fit
des voeux pour la conservation de son ouvrage. Son élève l'entendit, s'en
souvint, ne manqua pas d'en faire autant à chaque semblable occasion, et d'en
transmettre la formule à ses descendants.
On peut faire mille hypothèses sur la particularité
du phénomène de l'éternuement, qui procède d'un spasme indomptable créant dans
l'instant une inhibition rapide, mais totale de tous les mécanismes mentaux. Le
rejet brusque de l'air des poumons peut se prêter aussi à une interprétation
facile puisque, selon la plupart des traditions, l'air est la vie cosmique
elle-même De toute façon, il est intéressant de retenir l'universalité du rite
des bénédictions.
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ETHNOPHRONES
Hérétiques du septième
siècle, qui joignaient au christianisme les superstitions païennes,
l'astrologie, les augures, les expiations , les jours heureux et malheureux,
les divinations diverses.
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ETIENNE
Un homme, qui s'appelait
Etienne, avait la mauvaise habitude de parler à ses gens comme s'il eût parlé
au diable ; ayant toujours le diable à la bouche. Un jour, qu'il revenait de
voyage, il appela son valet en ces termes : - Viens çà, bon diable, tire-moi
mes chausses.
A peine eut-il prononcé
ces paroles , qu'une griffe invisible délia ses caleçons, fit tomber ses
jarretières et descendit ses chausses jusqu'aux talons. Etienne, effrayé,
s'écria : -Retire-toi, Satan, ce n'est pas toi, mais bien mon domestique que
j'appelle. Le diable se retira sans se montrer, et maître Etienne n'invoqua
plus ce nom.
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ETNA
Le christianisme chassa
de l'Etna et des îles de Lipari Vulcain , les Cyclopes et les Géants. Mais les
démons se mirent à leur place ; et quand on institua la fête des morts , afin
d'enlever au purgatoire et de rendre au paradis une foule d'âmes souffrantes ,
on entendit , comme le raconte un saint ermite, des bruits affreux dans l'Etna
et des détonations étourdissantes dans les îles voisines. C'était Satan et
toute sa cour, Satan et tout son peuple de démons qui hurlaient de désespoir et
redemandaient à grands cris les âmes que la nouvelle foi venait de leur ravir.
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ETOILES
Mahomet dit que les
étoiles stables et les étoiles qui filent sont les sentinelles du ciel ;
elles empêchent les diables d'en approcher et de connaître les secrets de Dieu.
Les Romains voyaient des divinités dans les
étoiles.
Les Etéens observaient,
un certain jour de l'année, le lever de l'étoile Sirius : si elle paraissait
obscure, ils croyaient qu'elle annonçait la peste.
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ETRAPHILL
L'un des anges des musulmans. Il se tient toujours
debout : c'est lui qui embouchera la trompette pour annoncer le jour du
jugement.
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ETRENNES
Dans les temps reculés,
chez nos pères, loin de se rien donner mutuellement dans les familles le
premier jour de l'an, on n'osait même rien prêter à son voisin. Mais chacun
mettait à sa porte des tables chargées de viandes pour les passants. On y
plaçait aussi des présents superstitieux pour les esprits. Peut-être était-ce
un reste de ce culte que les Romains rendaient, le premier jour de l'année, aux
divinités qui présidaient aux petits cadeaux d'amis. Quoi qu'il en soit,
l'Eglise fut obligée, sous Charlemagne, d'interdire les présents superstitieux
que nos ancêtres déposaient sur leurs tables. Les canons donnent à ces
présents le nom d'étrennes du diable.
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ETTEILLA
On a publié sous ce nom
déguisé, qui est l'anagramme d'Alliette , plusieurs traités de cartomancie.
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ETYMOLOGIE
Bien que ce terme ait fini par désigner plus
particulièrement l'origine d'un mot, l'étymologie est, comme son nom l'indique,
une science. Elle est d'un grand secours pour toutes les recherches d'occultisme,
en ce qu'elle permet de remonter au sens profond des mots, au sens commun des
dérivations diverses. A ce titre, elle est l'outil de la recherche analogique.
L'étymologie comparée, notamment, montre que les idées les plus centrales ont
des racines communes et que ces racines sont aussi primordiales que le fait
humain. On remonte volontiers à l'étymologie d'une notion en cas d'embarras,
car les dictionnaires l'indiquent. Mais souvent la question se pose pour les
noms propres, surtout lorsqu'on s'occupe de mythologie et de symbolisme, ou
d'Onomancie.
En Onomancie, il est important de savoir d'où peut
provenir un nom, avant de se livrer à son interprétation — pour des raisons
développées ailleurs (voir ONOMAMANCIE). A titre indicatif, rappelons que les
noms propres ont cinq origines courantes :
1 °) Des qualités physiques (Lecourt, Leborgne,
Bègue, Petit, Klein, Gross, Schwartz, Whiteman).
2 °) Des qualités morales (Gaillard, Ledoux, Sweet,
Ernst, Prudhomme).
3 °) Des lieux d'origine (Flamand, Lenormand,
Germain, Frenchman, Du-bois, Dupré).
4 °) Des métiers (Berger,
Scribe, Leverrier, Muller, Becker, Geiger).
5 °) Des règnes naturels, à titre de surnoms
(Lechat, Dauphin, Merle. Bird, Sperling, Goujon, Papillon, Butterfly).
Pour retrouver l'origine, il faut en outre
connaître l'existence des phénomènes d'assimilation, en vertu desquels un mot
inconnu est ramené à un mot connu (Sauer Kraut, chou aigre, est devenu
choucroûte par assimilation avec croûte. La rue de Jeus neus, c'est-à-dire des
jeux neufs, est devenue la rue des Jeûneurs, etc...). Il faut connaître la
double filiation que représentent les doublets (mots d'origine populaire et mot
de formation sa-vante à partir d'un même mot origine — latin dans le cas du
français). Il faut connaître aussi les lois propres à la formation des noms
théophores (chez les Hébreux, par exemple, où de multiples noms renferment au
début ou à la fin, un des noms de Ihrvh) ; les lois de l'apocope (Samuel
devient Sam, Thomas, Tom), de l'aphérèse (Denisard devient Nisard, Richardin
devient Chardin, etc...) ; les lois de composition des noms germaniques — et
les lois très générales de la linguistique (rotacisme, etc...). Bref, il faut
apprendre l'histoire des noms et les lois de cette histoire. Mais alors, on
voit surgir, d'un mot usé par l'habitude, le sens symbolique profond. Cette
étude est une source de joies profondes pour l'occultiste, car à partir des
noms de la mythologie comme des notions courantes, il voit se reconstruire
l'ordre profond de l'univers de l'homme.
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EUBIUS
Auteur d'un livre
intitulé : Apparitions d'Apollonius, ou Démonstration des apparitions
d'aujourd'hui. In-4°, Amsterdam, 1735. (En latin.)
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EUCHARISTIE
L'épreuve par l'Eucharistie
se faisait en recevant la communion. Ainssi Lothaire , roi de Lotharingie ,
jura , en recevant la communion de la main du pape Adrien II, qu'il avait
renvoyé Valdrade, sa concubine; ce qui était faux, Comme Lothaire mourut un
mois après , en 868, sa mort fut attribuée à ce parjure sacrilège. Cette
épreuve fut supprimée par le pape Alexandre II
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EUMECES
Caillou fabuleux, ainsi
nommé de sa forme oblongue, et que l'on disait se trouver dans la Bactriane;
on lui attribuait la vertu d'apprendre à une personne endormie ce qui s'était
passé pendant son sommeil, si elle avait dormi avec cette pierre posée sur sa
tête.
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EVANGILE DE SAINT JEAN
On croit dans les
campagnes que celui qui porte sur soi l'évangile de saint Jean, In principio
erat verbum, écrit sur du parchemin vierge, et renfermé dans un tuyau de
plume d'oie, le premier dimanche de l'année, une heure avant le lever du
soleil, sera invulnérable et se garantira de quantité de maux.
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EVE
Les Musulmans et les
Talmudistes lui donnent, comme à notre premier père, une taille d'une lieue.
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EVOCATION
Art de faire apparaître les Dieux ou les morts.
Pour évoquer les Dieux, les prêtres antiques chantaient des hymnes appropriés
que l'histoire nous a quelquefois conservés. Pour l'évocation des morts, toutes
les civilisations primitives ont un rituel à peu près constant (pratiques
nocturnes, ornements noirs, etc...). Enfin l'Evocation des Esprits procède
d'une technique toute spéciale.
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EVOLUTION
L'évolution désigne le fait général selon lequel
l'univers va toujours d'un état moins parfait à un état plus parfait. Pour
comprendre ce fait, il faut le voir à la lumière des principes suivants :
1 °) Pour un peu de progrès, il faut beaucoup de
déchet (c'est le principe du gâchis de la nature) ; ce qu'on a symbolisé en
opposant des forces d'évolution à des forces d'involution.
2 °) La nature procède par rythmes ; de sorte qu'à
chaque perfectionnement, on observe une décadence et apparemment, tout revient
en arrière. Mais le progrès se manifeste à nouveau, en un nouveau cycle; ce qui
fait classiquement comparer l'évolution à une spirale.
3 °) Ce ne sont pas les éléments qui ont assumé un
cycle, qui assument le suivant :
le progrès germe et se développe ailleurs. Ainsi,
une civilisation fleurit et disparaît ; la suivante réinvente tout et monte un
peu plus haut que la précédente. Sur le schéma spiral, ce principe se traduit
par le fait que la spire suivante fait encore une fois le même chemin que la
précédente, mais ne part pas du même point.
En vertu de telles complexités, l'appréciation d'un
progrès est chose difficile. Il faut, pour se mêler d'en juger, avoir un esprit
de synthèse et une envergure hors du commun. Fort heureusement, l'histoire
apporte des éléments d'appréciation à une échelle qui nous dépasse (la pensée
et la civilisation ont évolué depuis l'âge de pierre, c'est un fait), sans
quoi les pessimistes arriveraient facilement à démontrer que le monde évolue
régressivement.
Dans le domaine psychologique, on parle du degré
d'évolution d'un être. Cela ne se réfère ni à sa santé, ni à sa prospérité, ni
à son intelligence, ni à sa culture mais au fait qu'il a atteint tel plan
d'existence. Ces plans sont, après le plan matériel et le plan vital, le plan
psychique, le plan affectif, le plan mental, le plan intuitif, le plan causal,
le plan de la buddhi. Mais les voies de passage d'un plan à l'autre ou à
travers un autre sont multiples, et le degré d'évolution ne peut être évalué
que par une personne siégeant très haut par rapport à l'être jugé. Il faut
tenir compte notamment aussi de la qualité de l'évolution. Un être peut avoir
une vie intuitive ample et une intelligence vaste, mais ne pas avoir liquidé les
problèmes du plan affectif, et se trouver de ce fait très loin du taux qu'on
lui accorderait si l'on ne prenait ce fait en considération. Outre le taux
d'évolution — et parmi les facteurs qui lui donnent une qualité, il faut donc
faire intervenir au premier plan la consciencialisation des plans sous-jacents,
et l'homogénéité du personnage.
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EXALTATION
On dit, en astrologie, que l'influx d'une planète
est exalté lorsque cette planète se trouve en un point particulier de son
cours. Ce point particulier est situé :
Pour le Soleil, à 19° du Bélier ;
Pour la Lune, à 3° du Taureau ;
Pour Mercure, à 15° de la Vierge ;
Pour Vénus, à 27° des Poissons ;
Pour Mars, à 28° du Capricorne ;
Pour Jupiter, à 15° du Cancer ;
Pour Saturne, à 21° de la Balance.
Par extension et simplification, on fait
abstraction du degré et l'on dit plus couramment : le Soleil est exalté dans le
signe du Bélier, etc... Cette approximation suffit largement dans la pratique.
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EXIL
En Astrologie, on dit qu'une planète est en exil
lorsqu'elle occupe le signe zodiacal diamétralement opposé à celui qui est son
domicile.
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EXORCISME
L'exorcisme est une opération magique qui a pour
but de chasser le démon, de purifier et de préparer la sanctification.
L'exorcisme est donc un des temps des sacrements et bénédictions (baptême,
consécration d'une église, etc...).
L'exorcisme d'une maison hantée procède, outre les
opérations purement magiques (attitudes, gestes, etc...) d'un rituel long et
complexe (Psaume 5, Psaume 39, bénédiction, chant du Veni Creator, prières
liturgiques, adjurations, Psaumes 119, 120- 121, 122 et 123, Kyrie, Pater
Noster, prière, aspersion, Psaumes 124 à 128, prières, Evangile de Luc,
bénédiction du feu, fumigation d'encens, prière, lecture du Livre des Rois,
exorcismes, réprobation, Te Deum).
Les exorcismes en présence du Très Saint Sacrement
sont particulièrement complexes et spectaculaires. Il en existe aussi de plus
simples contre les envoûtements et les sortilèges divers. Parmi les exorcismes
du Rituel consacré, on en trouve contre les maléfices du mariage, du lait et du
beurre, pour retirer une signature donnée à Satan, pour faire rendre une ou
plu-sieurs hosties consacrées et livrées au Démon, contre des Incubes et des
Succubes, etc... Il existe enfin un Grand Exorcisme du Rituel de Malines, qui
s'applique à tous les cas (signe de croix, Notre aide, etc..., prière spéciale,
Evangile de Marc, Evangile de Luc, prière, Credo récité en commun, prière.
Evangile de Matthieu, Evangile de Jean, exorcisme : « Je t'exorcise, esprit immonde,
par le Père, etc... », présentation de la croix, prière, psaumes 74, 58, 66,
65, symbole de saint Athanase, bénédiction).
L'exorcisme procède du développement d'une force
psychique empruntée à la collectivité. Dans la mesure où l'inconscient collectif
du Moyen Age nourrissait les entités diaboliques les plus différenciées, sa
propre force pouvait être employée contre elle-même pour dénouer un complexe
collectif. Dans les cas individuels, l'exorcisme consiste à appliquer ces
forces psychiques à un cas témoin particulier. Cette transmutation de force,
surprenante si on l'aborde sous l'angle du rituel, n'a rien de plus mystérieux
que les phénomènes de métastase dont le D' Allendy nous développe le mécanisme
à propos de la psychanalyse (v. Essai sur la guérison). A ce titre, on peut
considérer l'aspect le plus général de la magie exorcisante comme une psychanalyse
des temps pré-logiques ou des stades pré-logiques du développement de la
personnalité.
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ESTASE
L'état extatique se définit, selon saint Thomas,
comme une mort aux choses de ce monde. Les mystiques chrétiens ont réalisé
cette mort sur le plan des besoins et des aspirations. II ne leur est arrivé
qu'épisodiquement de connaître la mort du corps. Il semble que ce soit dans
cette mort du corps que l'esprit conquiert la lucidité totale, et c'est là le
sens profond des yogas hindous. Ranamaarshi, disciple de Ramakrishna, vivant
actuellement aux Indes et qui semble être l'esprit le plus lucide de tous les
temps modernes et contemporains, commença sa carrière de sage à l'âge de dix
ans. Délaissant l'école pour aller s'isoler dans les champs, il s'avisa de
résoudre le problème de la vie en essayant de réaliser toutes les conditions
réunies de la mort. Il parvint à mourir réellement (arrêt du coeur, de la
respiration, chute de la température, etc...) et découvrit du même coup
l'évidence de l'Eternité de l'Univers, et la présence du Principe divin.
Comme l'explique le Dr Frétigny, les concepts de
l'intelligence naissent de l'arrêt de l'action (selon la conception de Ribot,
généralement admise). C'est-à-dire que les concepts ou idées ne sont nés à la
pensée que le jour où nous avons pensé un acte jusque-là automatique comme
possible le jour où nous avons conçu la possibilité de ne pas l'exécuter ou
mieux, au moment où nous nous sommes retenus de l'exécuter. De même, les idées
concernant notre existence (l'existence, la vie, notre place dans l'Univers,
etc...) ne nous viennent que le jour où nous concevons la possibilité
d'interrompre la vie ou mieux au moment où nous stoppons la vie. Le premier
mécanisme relève globalement de la maîtrise du système cérébro-spinal, le
second globalement de la maîtrise du système sympathique.
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EXTISPICES ou
EXTISPICINE
Divination par l'examen des entrailles (voir au mot
ARUSPICE).
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EXTRA-LUCUDITE
Terme qui désigne la faculté de voyance.
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EXTREME-ONCTION
Sacrement chrétien combinant, comme tous les rites
funéraires des autres civilisations, l'exorcisation et la bénédiction (Au nom
du Père et du Fils +, et du Saint-Esprit +, que toute puissance diabolique
s'éteigne en vous par l'imposition de nos mains et par l'invocation..., etc —
suit l'onction des yeux, des oreilles, des lèvres, des mains, des pieds).
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EZECHIEL
Les musulmans disent que
les ossements desséchés que ranima le prophète Ezéchiel étaient les restes de
la ville d’Davardan, que la peste avait détruite et qu'il releva par une simple
prière.
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