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DICTIONNAIRE DES SCIENCES OCCULTES
D'après J.Collin de Plancy
1391 Articles
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DACTYLOMANCIE
Divination qui se pratiquait
au moyen de bagues ou anneaux fondus sous l'aspect de certaines
constellations, et auxquels étaient attachés des charmes et des caractères
magiques. C'est, dit-on, avec un de ces anneaux que Gygès se rendait invisible,
en tournant le chaton dans sa main.
Clément d'Alexandrie
parle de deux anneaux que possédaient les tyrans de a Phocide,
et qui les avertissaient par un son du temps propre à certaines affaires; ce
qui ne les empêcha pas de tomber dans les griffes du démon, lequel leur tendait
un piège par ses artifices
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DADJAL
Nom de l'Antéchrist chez
les Chaldéens; il signifie dans leur langue le menteur et l'imposteur par excellence
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DAGOBERT 1er
Roi de France, mort en
638, à l'âge de trente-sept ans. Une vieille légende établit qu'après qu'il
fut mort un bon ermite, nommé Jean, qui s'était retiré dans une petite île
voisine des côtes de la
Sicile, vit en songe, sur la mer, l'âme du roi Dagobert
enchaînée dans une barque, et des diables qui la maltraitaient en la conduisant
vers la Sicile,
où ils devaient la précipiter dans les gouffres de l'Etna. On croyait autrefois
que le cratère de ce volcan était une des entrées de l'enfer; et il n'est pas
encore vérifié que ce soit une erreur. L'âme appelait à son secours saint
Denis, saint Maurice et saint Martin, que le roi, en son vivant, avait fort honorés.
Les trois saints descendirent, revêtus d'habits lumineux, assis sur un nuage
brillant. Ils se jetèrent sur les malins esprits, leur enlevèrent la pauvre
âme, et l'emportèrent au ciel. Un monument curieux, le tombeau de Dagobert,
sculpté vers le temps de saint Louis, retrace ces circonstances merveilleuses.
La principale façade est divisée en trois bandes. Dans la première on voit
quatre diables (deux ont des oreilles d'âne) qui emmènent l'âme du roi dans une
barque; la seconde représente saint Denis, saint Maurice et saint Martin,
accompagnés de deux anges, avec le bénitier et le goupillon ; ils chassent les
démons. Sur la troisième bande, on voit l'âme qui s'enlève ; et une main
généreuse sort d'un nuage pour l'accueillir.
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DAMNETUS, ou DAMACHUS
Loup-garou, de
l'antiquité. On conte qu'ayant mangé le ventre d'un petit enfant sacrifié à
Jupiter Lycien en Arcadie, il fut changé en loup. Mais il reprit sa première
forme au bout de dix ans. Il remporta même depuis le prix de la lutte aux jeux olympiques.
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DANIEL
L'un des quatre grands
prophètes. On lui attribue un traité apocryphe l'Art des songes. Les
Orientaux le regardent aussi comme l'inventeur de la géomancie.
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DAPHNÉPHAGES
Devins
qui, avant de répondre aux questions qu'on leur faisait, mangeaient des
feuilles de laurier, parce que cet arbre étant consacré à Apollon, ils se croyaient
de la sorte inspirés de ce dieu.
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DAPHNOMANCIE
Divination
par le laurier. On en jetait une branche dans le feu si elle pétillait en
brûlant, c'était un heureux présage; mais si elle brûlait sans faire de bruit,
le pronostic était fâcheux.
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DARDS
MAGIQUES
Les
Lapons, qui passaient autrefois pour de grands sorciers et qui le sont à
présent bien peu, lançaient, dit-on, des dards de plomb, longs d'un doigt,
contre leurs ennemis absents, et croyaient leur envoyer, avec ces dards
enchantés, des maladies et des douleurs violentes.
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DAROUDJI
C'est
le nom que les Persans donnent à la troisième classe de leurs mauvais génies.
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DAUGIS
Auteur peu connu d'un
livre contre les sorciers, intitulé :Traité sur la magie, le sortilége, les
possessions, obsessions et maléfices, où l'on en démontre la vérité et la
réalité ; avec une méthode sûre et facile pour les discerner, et les règlements
contre les devins, sorciers, magiciens, etc. Paris, in-12, 1732.
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DAUPHIN
On ne sait pas trop sur
quoi est fondée cette vieille croyance populaire, que le dauphin est l'ami de
l'homme. Les anciens le connaissaient si imparfaitement, qu'on l'a presque
toujours représenté avec le dos courbé en arc, tandis qu'il a le dos plat comme
les autres poissons; à moins que nous donnions le nom de dauphin à un poisson
qui ne serait pas celui des anciens. Il y a des races perdues.
On
trouve dans Elien et dans d'autres naturalistes, des enfants qui se promènent
en mer, à cheval sur des dauphins apprivoisés; ce sont de ces merveilles qui ne
sont plus faites pour nous.
On
sait que le dauphin est le symbole de la rapidité : et c'est dans un sens
emblématique, pour rappeler qu'il faut se hâter avec prudence, qu'on a peint
le dauphin entortillé à une ancre; car il est faux que par affection pour l'homme
il la conduise au fond de la mer, comme le contaient nos pères.
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DAVID
Selon les Orientaux, ce
prophète roi se faisait obéir des poissons, des oiseaux et des pierres; ils
ajoutent que le fer qu'il tenait dans ses mains s'amollissait, et que les larmes
qu'il versa pendant les quarante jours qu'il pleura son péché faisaient naître
des plantes. Adam, disent les musulmans, avait donné soixante ans de la durée
de sa vie pour prolonger celle de David, dont il prévoyait le règne glorieux.
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DAVID-GEORGE
Vitrier
de Gand, qui, en 1525, se mit à courir les Pays-Bas, en disant qu'il était le
Messie envoyé sur la terre pour remplir le ciel, qui avait beaucoup trop de
Vide. On le signala comme un fou dangereux; mais il changeait de nom pour se
mettre à couvert des poursuites. On croyait qu'il avait intelligence avec les
oiseaux; car il parlait avec eux en différentes langues, et ces oiseaux,
disait-on, lui portaient parfois de la proie pour ses aliments. A Bâle, il se
fit appeler Jean Bruch, se disant neveu de Dieu, qu'il appelait son oncle,
ajoutant toutefois qu'il était né en Hollande. Il voulut aussi se faire passer
pour le prophète Daniel, que Dieu envoyait en ce monde afin de rétablir le
royaume d'Israël et le tabernacle de Jacob.
Il ensorcelait les
esprits, dit Delancre, tandis que les autres sorciers ensorcelaient les corps.
Au bout de treize ans qu'il séjourna à Bâle, il mourut, ayant abusé tellement
le peuple, qu'on lui fit de magnifiques obsèques et qu'il fut enterré en
l'église de Saint-Léonard. Ses disciples furent étonnés de sa mort; car ils le
croyaient immortel : il avait prédit qu'il ressusciterait trois jours après son
trépas. Comme on vit que cette prophétie, au bout de trois ans, ne s'accomplissait
point, on le reconnut pour imposteur. On le tira de son cercueil et on le
porta sur un échafaud, où il fut brûlé avec les livres qu'il avait composés,
le 26 août 1559.
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DAVID-JONES
Les matelots anglais appellent
de ce nom le mauvais génie qui préside à tous les esprits malfaisants de la
mer. Il est dans tous les ouragans; on l'a vu quelquefois d'une taille gigantesque,
montrant trois rangs de dents aiguës dans sa bouche énorme, ouvrant de grands
yeux effrayants et de larges narines, d'où sortaient des flammes bleues.
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DECAN
Terme astrologique qui désigne soit en terme de
temps, soit en termes d'arc sur un Zodiaque, le tiers d'un signe du Zodiaque.
Il y a par exemple un premier, un deuxième, un troisième décan du Taureau, un
premier, un deuxième, un troisième décan du Bélier, etc... et, par conséquent, 36 décans dans le
Zodiaque, chacun d'eux mesurant 10° d'arc.
Chaque décan est gouverné par une planète. En
outre, chacun est divisé en termes, de grandeur variée (de 3° à 8°) et chaque
terme est aussi gouverné par une planète. L'intérêt de la division en décans
est soutenu par les uns et négligé par les autres ; celui des termes est
peut-être valable, mais on voit peu d'astrologues se servir de cette notion.
Dans la mesure où l'astrologie est fondée sur la seule analogie et à la condition que cette analogie soit
rigoureusement appliquée, il n'y a pas de raisons de décrier les décans et les
termes ; seulement, la complexité qu'ils introduisent dans l'interprétation
des thèmes est telle qu'on est à peu près dépourvu des moyens de se faire une
opinion à leur sujet.
On peut en dire autant des degrés, c'est-à-dire de
cette théorie selon la-quelle chaque degré du Zodiaque a des attributions et
des significations particulières. Cette théorie, issue de l'astrologie
hindoue, a été reprise par des chercheurs contemporains, et notamment Wemyss.
D'après Robert Fludd, qui a classé les degrés, il y a dans chaque signe
zodiacal, des degrés masculins, des degrés féminins, des degrés lumineux, des
degrés ténébreux, des degrés infernaux, des degrés honorifiques, des degrés
vides, des degrés voilés, des degrés de surdité, de cécité, de paralysie,
etc...
Que la nature soit complexe, la science nous
l'apprend tous les jours.
Mais il importe que la complexité des théories
résulte seulement du fait que les théories simples sont insuffisantes. Poser la
complexité a priori est une pente dangereuse à moins qu'on ne considère les
choses sur un terrain résolument analogique et traditionnel.
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DEBER
Des théologiens hébreux
disent que Deber signifie le démon qui offense la nuit; et Cheteb ou Chereb,
celui qui offense en plein midi.
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DECEMBRE
Ce mois était sous la protection de Vesta.
Les Romains le représentaient sous les traits d'un
esclave qui joue aux dés et qui tient une torche ardente. On le représentait en
Grèce sous les aspects de Vesta, portant d'une main le feu qui lui était
consacré et de l'autre une orne d'abondance, accompagnée d'un ours et d'un
lion.
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DEDOUBLEMENT ou BILOCATION
Le dédoublement est un phénomène naturel au cours
duquel une partie subtile se détache du corps et peut effectuer des
déplacements dans l'espace. Elle reste cependant liée à lui par un
prolongement fluidique, qu'on compare classiquement à un cordon ombilical. Il
faut distinguer le dédoublement proprement dit :
1°) du dédoublement subjectif, dans lequel le
sujet, par un phénomène de voyance, explore des endroits oïl il n'est pas sans
que pourtant son corps fluidique ait quitté son corps. Du moins est-ce là une
distinction qui s'impose expérimentalement ; on sait que pour certains auteurs
tout fait de voyance correspond au contraire à la poussée d'un prolongement
fluidique. De toute façon, il y a une différence à établir entre cette poussée
et une sortie du corps.
2 °) des phénomènes d'aura Car lorsque l'on observe
l'aura d'une personne, son corps fluidique coïncide avec son corps.
Le dédoublement peut être volontaire ou
involontaire. Il est volontaire dans le cas de ces personnes si nombreuses au
Thibet qui tombent brusquement dans un état léthargique et se dédoublent. Il
est involontaire chez cet opéré dont on a pu photographier le double, debout
aux côtés des chirurgiens et regardant le cours de l'opération. Il est involontaire
chez beaucoup de personnes qui sont en cours d'entraînement psychique et qui,
poussant au maximum un état de retrait, s'évadent brusquement d'eux-mêmes. Au
contraire, le dédoublement volontaire résulte d'une technique dont nous ne
pouvons donner ici une idée, même approximative. D'ailleurs, l'entraînement
solitaire au dédoublement n'est pas sans danger car le tout n'est pas de
sortir, mais aussi de savoir rentrer en soi.
Il existe une variété intermédiaire de dédoublement
dans lequel le sujet doit être mis d'abord dans un état hypnoïde dit transe,
dans le vocabulaire consacré puis, sous la conduite d'un opérateur averti, le
dédoublement s'opère, ou cesse. La maniabilité du procédé l'a fait généralement
préférer aux autres par les expérimentateurs amateurs ou professionnels. Ce
qu'on observe vaut la peine d'être précisé. Le corps du sujet devient
faiblement lumineux quelquefois d'abord dans la région correspondant au plexus
solaire puis la forme luminescente se déplace par rapport au corps physique,
qui reste immobile. Le corps fluidique conserve une forme qui res-semble
globalement à celle du corps.
Il peut s'éloigner, sortir de la pièce, etc...
Quelquefois, une deuxième zone lumineuse rougeâtre apparaît près du sujet ;
elle prend rarement un contenu défini. Pourtant, elle émane proprement du corps
physique, qu'elle réintègre la première.
Quelle que soit l'interprétation qu'on donne au
phénomène, il s'agit là d'un véritable dédoublement.
Dans le dédoublement provoqué, le médium garde un
souvenir très variable de son voyage fluidique ; tantôt, il est nul, tantôt, il
est tellement fleuri que les deux témoignages ont à peu près autant de valeur.
Dans le dédoublement dirigé et volontaire, au contraire, on apprend :
1 °) Que
le double est visible de personnes non prévenues.
2 °) Qu'il a des possibilités de voir et de sentir
à peu près analogues à celles que l'homme possède à l'état normal.
3 °) Qu'il a la possibilité, dans des cas rares
d'ailleurs, de laisser des traces matérielles de son passage. Cette dernière
possibilité relève de facultés et d'entraînements assez exceptionnels.
La critique scientifique du phénomène est tôt faite
: on a vu ou pas vu, les juges ont vu ou n'ont pas vu, les appareils
photographiques ont enregistré ou n'ont pas enregistré, les traces matérielles
sont dues à une supercherie ou non. Du point de vue épistémologique, la
critique est plus ardue : s'agit-il réellement d'un phénomène visible, ou d'une
force fluidique capable ,d'impressionner à la fois la conscience, les
pellicules sensibles, la matière et de
faire illusion au sujet lui-même ?
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DELOGS
Nom donné, au Thibet, à ceux qui ont opéré accidentellement
la dissociation de l'âme et du corps, et qui décrivent, à leur retour, ce qui
se passe dans l'au-delà. Tous ne décrivent pas les mêmes lieux, mais tous sont
d'accord pour reconnaître que la vie y est agréable et légère. Un point commun
doit être retenu aussi dans leur rapport : leur corps léger traverse les
murailles, se déplace à la vitesse de la pensée, etc..., mais reste relié au
corps physique par une sorte de cordon qu'il est impossible de rompre. Encore
que rien ne prouve l'identité de ce qu'un corps immatériel ressent et de ce qui
attend l'homme après la mort réelle, les récits des délogs confirment en tout
point ce que nous apprennent les expérimentations métapsychiques.
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DEMONS
L'antiquité grecque donne le nom de Démons à des
entités intermédiaires entre l'homme et les Dieux, entités qui sont tantôt
malfaisantes et tantôt bienfaisantes, et qui correspondent plus ou moins aux
anges de la symbolique chrétienne. Comme eux, ils étaient dotés, selon certains,
d'un corps subtil, qu'on ne pouvait apercevoir que dans certaines circonstances
et conditions. Le christianisme, répudiant les Dieux païens, devait logiquement
rejeter leurs intermédiaires dans le maudit, où ils ont retrouvé les diables et
Satan. C'est donc assez récemment que le mot démon a pris le sens péjoratif
qu'on lui donne aujourd'hui. A l'origine, la mythologie rabbinique explique
les choses comme elle le peut, et les Docteurs du Talmud expliquent l'existence
des démons de plusieurs façons :
1 °) Dieu les créa le même jour où il créa les
enfers, mais dut les laisser sans corps faute de temps, car c'était le jour du
Sabbat et il ne pou-: ait pas continuer à travailler sans violer la loi.
2 °) Adam n'approcha pas Eve tout de suite ; l'ange
Samuel, touché de la beauté de cette dernière, la féconda et elle mit au monde
les démons.
3 °) Adam, qui était une sorte de scélérat, enfanta
les démons avec plusieurs femmes d'ailleurs (Lilith, Nahama).
4 °) Lesdémons sont des anges déchus par la
jalousie de l'homme ; mâles et femelles ils procréent d'autres démons.
5 °) Les âmes des damnés peuvent aussi venir sur
terre sous forme de démons, etc. Les démons de la mythologie rabbinique ont
trois caractères communs avec les anges.
Ils ont des ailes, ils volent et ils connaissent
l'avenir ; et trois caractères communs avec les hommes : ils sont obligés de
manger et boire, ils procréent, ils meurent.
Que les démons aient acquis leur mauvaise
réputation depuis l'affirmation du courant judéo-chrétien ne signifie pas que
notre civilisation soit la seule à les considérer comme maléfiques : les
Molluquois croient que les démons entrent par leur toit la nuit, qu'on les
rencontre dehors dès que le jour tombe, et se présentent de toutes sortes de
manières. Les Siamois appel-lent démons les âmes des criminels, des
nouveau-nés, des femmes mortes en couches, de ceux qui sont morts en duel, en
un mot, de tous ceux qui se sont rendus indignes des honneurs de la sépulture.
Le symbolisme naturel de la nuit, du danger, du
péché, du mal explique aisément que toutes les mythologies attribuent des
caractéristiques correspondantes aux démons. Toutes les fois qu'une
civilisation n'est pas axée sur l'idée de péché (cas de la Grèce antique), les
démons sont plutôt des génies et perdent leur caractère essentiellement
maléfique. Ce processus laisse penser que, conformément à la psychanalyse
contemporaine du folklore et de la mythologie, les démons correspondent à une
projection collective. Il n'est pas certain pour autant que cette projection
soit purement mentale. Le psychique collectif peut générer des entités plus ou
moins concrètes. Autrement dit, les démons peuvent ou ont pu exister au même
titre que les matérialisations ectoplasmiques ou encore au même titre que le
corps astral, le corps glorieux, etc....
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DENT DE LOUP
On faisait autrefois porter aux enfants des dents
de loup pour qu'ils ne soient pas sujets à la peur. D'autre part, les dents de
loup sont aussi l'attribut des sorcières et font partie de nombreuses
amulettes. Cette pratique, qui peut faire sourire, procède très exactement de
la participation magique qui est à la base, non seulement de tous les pantacles
non scientifiques (main de Fatma, Sacré-Coeur en breloque, et tous autres
talismans figurant une partie du corps doués de vertus définies), mais des
formes élémentaires ou différenciées de la médecine des semblables. Sous sa
forme élémentaire, on la trouve par exemple dans certaines tribus africaines
où, après la chasse, on donne en partage au fils aîné les testicules, et aux
jeunes hommes de la tribu le coeur. C'est encore du même esprit que procède la
préservation du nourrisson par un collier d'ambre. Enfin, dans la médecine dite
allopathique, l'opothérapie procède intégralement de la participation par
ingestion cependant que la médecine homéopathique utilise des principes
analogues, inspirés de la méthode des signatures.
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DENTS DE MORTS
Préservatif puissant contre les maléfices.
Notamment employées en fumigation, excellaient à dénouer l'aiguillette.
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DESTIN
Mythologiquement, le Destin est allégoriquement
représenté par une femme : la Destinée. Née du Chaos, elle a aux pieds le globe
terrestre et tient dans les mains l'urne qui contient le destin des hommes. On
croyait ses arrêts irrévocables et son pouvoir si grand que tous les autres
dieux lui étaient subordonnés. On admettait plusieurs Destins.
Cette pluralité des destins possibles semble
contradictoire en soi ; du moins constitue-t-elle une sorte de liberté relative
qui met en cause la valeur de toutes les sciences divinatoires. La notion de Fatum,
telle que l'Orient l'envisage quelquefois (le Mec-Toub' arabe) traduit un
déterminisme plus absolu, mais sans évincer toutefois une part de liberté
individuelle.
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DE
VILLENEUVE ( Arnaud )
Arnauld de
Villeneuve est né vers 1245 en France, comme l’attestent Symphorianus Campegius
et Joseph de Haitze. Quant au lieu précis de sa naissance il est incertain. Il
étudia les langues mortes à Aix, la médecine à Montpellier. Il vint à Paris
pour se perfectionner, la rumeur populaire l’accusant de nécromancie et
d’alchimie, il s’enfuit à
Montpellier,où il fut bientôt nommé professeur, puis régent. En 1755 on
montrait encore à Montpellier, sa maison portant sculpté sur la façade un lion et un
serpent se mordant la queue. La soif d’apprendre le fait passer en Espagne, il
professe quelque temps l’alchimie à Barcelone (1286) et apprend l’arabe.
Il visite ensuite
les universités célèbres d’Italie: Bologne, Palerme, Florence. Il revient à
Paris, mais ses propositions hérétiques, ayant excité contre lui les
théologiens, il s’enfuit
prudemment en Sicile, où Frédéric II le prit sous sa protection. Le pape
Clément V atteint de la pierre, manda Arnauld de Villeneuve auprès de lui, avec promesse de
pardon. Arnauld s’embarqua pour la France (les papes siégeaient alors à
Avignon).
Mais en vue de
Gênes il mourut, son corps fut enseveli dans cette ville (1313). Il eut pour
amis et disciples Raymond Lulle et Pierre d’Apono. Principaux ouvrages : Rosarium
philosophorum, de Lapide philosophorum, Novum lumen, Flos florum, Semita
semitae, Speculum alchimiae, de Sublimatione Mercurii, Epistola ad Robertum
Regem, Testamentum novum.
Tous ces traités se trouvent dans les
éditions de ses oeuvres complètes:
Opera omnia Arnoldi de Villanova, I vol. in-folio. Lyon (I520). Idem (I532).
Bâle (1585). Argentinae (1613).
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DIALIS-FLAMEN
Prêtre de Jupiter a Rome. Il tenait le premier rang
parmi les prêtres, et ne cédait dans les festins qu'au grand pontife et au roi
des sacrifices. Il avait la chaise d'ivoire, la robe royale, l'anneau d'or, le
droit de se faire précéder par un licteur et, en certaines occasions, celui
d'ôter les chaînes aux condamnés, et d'empêcher qu'on ne les battit de verges
lorsqu'ils se trouvaient par hasard sur son passage. C'était toujours de sa
maison qu'on apportait le feu pour les sacrifices. C'était lui qui bénissait
les armées, et faisait les conjurations et les dévouements contre les ennemis.
Son bonnet était surmonté d'une petite branche d'olivier pour marquer qu'il
portait la paix partout où il allait ; mais il était soumis à des lois bizarres
qui le distinguaient des autres prêtres. « Aulu-Gelle » nous les a conservées
:
1 °) Il lui était défendu -d'aller à cheval.
2 °) De voir une armée hors de la ville ou une
armée rangée en bataille : c'est pour cette raison qu'il n'était jamais élu
consul au temps où les consuls commandaient les armées.
3 °) Il ne lui était jamais permis de jurer.
4 °) II ne pouvait se servir que d'une sorte
d'anneau, percé d'une certaine manière.
5 °) Il n'était permis à personne d'emporter du feu
de la maison de ce flamine, hors le feu sacré.
6 °) Si quelque homme lié ou garrotté entrait dans
sa maison, il fallait d'abord lui ôter les liens, le faire monter par la cour
intérieure de la maison et le jeter dans la rue.
7 °) Il ne pouvait avoir aucun noeud, ni à son
bonnet sacerdotal, ni à sa ceinture, ni autre part.
8 °) Si quelqu'un qu'on menait fouetter se jetait à
ses pieds pour lui demander grâce, c'eût été un crime de le fouetter ce
jour-Ia.
9 °) Il n'était permis qu'à un homme libre de
couper les cheveux à ce flamine.
10 °) Il ne lui était pas permis de toucher une
chèvre, ni chair crue, ni lierre, ni fève, ni même de proférer le nom d'aucune
de ces choses.
11 °) Il lui était défendu de couper les branches
de vigne qui s'élevaient trop haut.
12 °) Les pieds du lit où il couchait devaient être
enduits d'une boue liquide ; il ne pouvait coucher dans un autre lit trois
nuits de suite, et il n'était permis à aucun autre de coucher dans ce lit, au
pied duquel il ne fallait mettre aucun coffre avec un tas de hardes ou de fer.
13 °) Ce qu'on coupait de ses ongles ou de ses cheveux devait être enterré sous
un chêne vert.
14 °) Tout était jour de fête pour les
Dialis-Flamen. Il ne lui était pas permis de sortir à l'air sans son bonnet
sacerdotal ; il pouvait le quitter dans sa maison pour sa commodité ; cela lui
avait été accordé depuis peu, dit Sabinus, par des pontifes qui lui avaient
encore fait grâce sur d'autres points, et l'avaient dispensé de quelques autres
cérémonies.
15 °) II ne lui était pas permis de toucher de la
farine levée.
16 °) Il ne pouvait ôter sa tunique intérieure
qu'en un lieu couvert, de peur qu'il ne parût nu sous le ciel, et comme sous
les yeux de Jupiter.
17 °) Dans les festins, personne n'avait séance
devant le Flamen-Dialis, sinon le roi sacrificateur.
18 °) Si sa femme venait à mourir, il perdait sa
dignité de flamine.
19 °) Il ne pouvait faire divorce avec sa femme ;
il n'y avait que la mort qui les séparât.
20 °) Il lui était défendu d'entrer dans un lieu où
il y eût un bûcher à brûler les morts.
21 °) Il ne lui était pas permis de toucher un mort
; il pouvait pourtant assister à un convoi.
Nous avons tenu à citer in extenso ce curieux
document parce qu'il est un exemple à la fois de l'homogénéité et de
l'hétérogénéité d'un rituel. De toute évidence, celui-ci procède pour une
grande partie du symbolisme de Jupiter-Pureté-Paix-Sérénité, et il est
intéressant de saisir la filiation analogique de ce symbolisme avec celui du
noeud, de la viande crue, du levain, etc... Par ailleurs, l'interdiction de
coucher plus de trois jours consécutifs dans un autre lit que le sien, etc...,
représente des apports quasi-administratifs, l'interdiction à un esclave de
couper les cheveux du flamine procède en partie du symbolisme des cheveux,
etc... C'est donc une occasion de saisir sur le vif le travail critique qui
s'impose à l'occultiste lorsque de la Tradition, de la Légende ou même de
l'Histoire, il veut remonter à la valeur initiale des filiations symboliques.
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DIAMANT
Gemme dédiée à Osiris en Égypte, A Apollon en Grèce
et qui, dans la chrétienté, symbolise le vêtement de lumière de Dieu le Père.
Elle symbolise donc la lumière et spirituellement la sagesse divine. D'après
l'étymologie thibétaine (Hot-Tkar), elle symbolise l'unité. Le sens générique
du diamant (blanc parfaitement transparent) est celui de lumière incréée ou
substance universelle de l'univers, ou Yésod de la terminologie liébraïque, ou
Télesma, ou Thélem de l'Hermétisme Alexandrin (opposé au Kollon). C'est encore
la Mulaprakriti de la mythologie hindoue, figurée par le serpent Ouroboros. Le
diamant qui, selon la tradition géomantico-astrologique, est favorable à la
vue et particulièrement à l'oeil droit, ce qui s'explique par son symbolisme de
lucidité (l'oeil gauche appartient au plan .affectif et correspond en toute
rigueur au rouge de l'amour divin et non ä la sagesse divine) a aussi d'autres
vertus : en premier lieu, il est aussi anti-spasmodique et peut à ce titre être
prescrit concurremment avec l'or dans les cystites, les spasmes artériels,
entérites spasmodiques, etc... En second lieu, il est purificateur double, il
peut donc aider à l'élimination des toxines (élimination rénale, métabolisme
uréique du foie, dermatoses d'élimination) ou à combattre les microbes. Il ne
donne pas le bonheur, mais la joie.
D'autres commentateurs de la Tradition lui
attribuent le pouvoir de calmer la fièvre, inclus dans de l'argent, de protéger
contre les ennemis, de permettre de résister aux arts maléfiques, d'éloigner la
peur, de vaincre les bêtes sauvages, de subjuguer les fantômes et les
apparitions, de donner la victoire. On lui accorde encore de rejeter les
poisons, les venins, les sorciers, les terreurs, les rêves et les mauvais
esprits et de rejeter les terreurs de la nuit. On lui a longtemps attribué la
curieuse propriété de se reproduire lui-même.
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DIP CHING
Bois fabuleux que certains corbeaux cachent dans
leur nid, selon une croyance populaire du Thibet. Ce bois confère
l'invisibilité.
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DIVINATION
Voir aux mots PYTHONISSE, SIBYLLE, VOYANCE, ORACLE,
et aux différents mots se terminant en « mancie ».
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DIDRON
Savant archéologue qui a
publié une curieuse Histoire du diable.
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DIÉMATS
Petites images chargées
de caractères que les guerriers de l'île de Java portent comme des talismans,
et avec lesquelles ils se croient invulnérables: persuasion qui ajoute à leur
intrépidité
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DIGBY
Fou et imposteur,
connu sous le nom du Docteur Sympathique. Il avait le secret d'une poudre
sympathique avec laquelle il guérissait les malades sans les voir, et donnait
la fièvre aux arbres. Cette poudre composée de rognures d'ongles, d'urine ou
de cheveux du malade, et placée dans un arbre, communiquait, disait-il, la
maladie à l'arbre.
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DINDARTE Marie
Jeune sorcière de
dix-sept ans, qui confessa avoir été souvent au sabbat. Quand elle se trouvait
seule et que les voisines étaient déjà parties ou absentes, le diable lui
donnait un onguent dont elle se frottait, et sur-le-champ elle se transportait
par les airs. Elle voyageait ainsi la nuit du 27 septembre 1600 ; on l'aperçut
et on la prit le lendemain. Elle confessa aussi avoir mené des enfants au
sabbat, lesquels se trouvèrent marqués de la marque du diable.
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DINDONS
On a dit longtemps que
les dindons nous ont été apportés des Indes par les pères jésuites ; c'est
pourtant une erreur. Les poules d'Inde furent apportées en Grèce l'an du monde
3559, comme le prouvent les marbres d'Arundel, et elles se naturalisèrent en
Béotie. Aristote a même décrit l'Histoire physique et morale des dindons; les
Grecs les appelaient méléagrides, parce qu'ils avaient été introduits dans leur
pays par le roi Méléagre. Ils étaient fréquents chez les Romains; mais leur
race, par la suite, devint plus rare en Europe, et on les montrait comme des
bêtes curieuses au commencement du seizième siècle. Les premiers qu'on vit en
France y furent apportés par Jacques Coeur, en 1450. Améric Vespuce ne les fit
connaître que cinquante-quatre ans après. On en attribua ensuite
l'importation aux jésuites, parce qu'ils en envoyèrent beaucoup en Europe .
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DINSCOPS
Sorcière et sibylle du
pays de Clèves, dont parle Bodin en son quatrième livre. Elle ensorcelait et maléficiait
tous ceux vers qui elle étendait la main. On la brûla; et quand sa main
sorcière et endiablée fut bien cuite, tous ceux qu'elle avait frappés de
quelque mal revinrent en santé.
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DIOCLÉTIEN
N'étant encore que dans
les grades inférieurs de l'armée , il réglait un jours ses comptes avec une
cabaretière de Tongres, dans la Gaule Belgique.
Comme cette femme, qui était druidesse, lui reprochait d'être avare: « Je
serai plus généreux, lui dit-il en riant, quand je serai empereur. -Tu le
seras, répliqua la druidesse, quand tu auras tué un sanglier. » Dioclétien, étonné,
sentit l'ambition s'éveiller dans son âme , et chercha sérieusement à presser
l'accomplissement de cette prédiction , qui nous a été conservée par Vopiscus.
Il se livra particulièrement à la chasse du sanglier. Cependant il vit
plusieurs princes arriver au trône sans qu'on songeât à l'y élever; et il
disait sans cesse: « Je tue bien les sangliers; mais les autres en ont le
profit. » Il avait été consul, et il occupait des fonctions importantes. Quand
Numérien eut été tué par son beau père, Arrius Aper, toutes les espérances de
Dioclétien se réveillèrent: l'armée le porta au trône. Le premier usage qu'il
fit de son pouvoir fut de tuer lui-même, de son épée, le perfide Aper , dont le
nom est celui du sanglier, en s'écriant qu'il venait enfin de tuer le sanglier
fatal. On sait que Dioclétien fut ensuite un des plus grands persécuteurs de
l'Eglise.
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DIODORE DE CATANE
Sorcier et magicien,
dont le peuple de Catane garda longtemps le souvenir. C'était le plus grand magicien
de son temps; il fascinait tellement les personnes qu'elles se persuadaient
être changées en bêtes: il faisait voir en un instant, aux curieux, ce qui se
passait dans les pays les plus éloignés. Comme on l'eût arrêté en qualité de
magicien, il voulut se faire passer pour faiseur de miracles. Il se fit donc
transporter, par le diable, de Catane à Constantinople, et de Constantinople
à Catane en un seul jour, ce qui lui acquit tout d'un coup, parmi le peuple, une
grande réputation; mais ayant été pris , malgré son habileté et sa puissance,
on le jeta en un four ardent où il fut brûlé.
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DION DE SYRACUSE
Etant une nuit couché
sur son lit , éveillé et pensif, il entendit un grand bruit et se leva pour
voir ce qui pouvait le produire. Il aperçut au bout d'une galerie une femme de
haute taille, hideuse comme les Furies, qui balayait sa maison. Il fit appeler
aussitôt ses amis et les pria de passer la nuit auprès de lui. Mais le spectre
ne reparut plus. Quelques jours après le fils de Dion se précipita d'une
fenêtre et se tua. Sa famille fut détruite en peu de temps, et, « par manière
de dire,ajoute Leloyer, balayée et exterminée de Syracuse, comme la Furie
, qui n'était qu'un diable , avait semblé l'en avertir par le balai. »
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DIONYSIO DAL BORGO
Astrologue italien qui
professait la théologie à l'université de Paris au treizième siècle.
Villani conte (livre X)
qu'il prédit juste la mort de Castruccio, tyran de Pistoie.
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DJINN
( Pluriel : Djennoun) . — Génies intermédiaires
entre l'ange et l'homme et que les Arabes et les Rabbins croient nés
directement d'Adam sans le secours d'Eve.
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DOCTRINE SECRETE
Nom donné à un livre très connu ayant précisément
pour but de la dévoiler. Ce livre, de Madame Blavatsky, Fondatrice de la
Théosophie, n'apporte pas une lumière définitive sur le monde secret qui, par
nature, échappe à toute doctrine.
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DOMIFICATION
Opération astrologique ayant pour but de fixer la
position des Maisons dans un thème natal.
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DOMINANTE
Dans un thème astrologique, on appelle Dominante
élémentaire l'élément (Feu, Terre, Air, Eau) correspondant aux signes zodiacaux
contenant le plus de planètes et les planètes les plus importantes. On appelle
Dominante zodiacale le couple de signes correspondant, d'une part, au signe qui
se trouve à l'ascendant et, d'autre part, au signe contenant le soleil. (Si le
soleil est voisin de l'ascendant, la dominante est donc définie par un seul
signe zodiacal). On appelle Dominante planétaire, une notion malaisée à définir
; elle procède du fait que le signe dans lequel se trouve le Soleil (ou
l'Ascendant, ou tel autre élément très important du thème), est gouverné par
une planète et que cette planète joue un rôle déterminant dans la personnalité
ou le destin du natif. H.-J. Gouchon propose un barème numérique d'évaluation
qui s'efforce de tenir compte de tout : c'est une entreprise louable et qui
peut rendre service mais le procédé
préconisé est long et, comme le dit très honnêtement l'auteur lui-même, les
coefficients attribués sont peut-être à mettre au point.
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DOPPELGANGER
Nom allemand du double dans les ballades. Le
doppelganger apparaît au chevalier lorsqu'il court à sa perte et lui donne de
surnaturels avertissements sur le moment de son trépas.
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DOUBLE
Chez les Egyptiens, on distinguait fondamentalement
le Ba et le Ka.
Le Ba, corps terrestre, était iconographiquement
représenté par un épervier à tête humaine. Le double, le Ka, habitait le
tombeau et vivait des offrandes (d'ailleurs le plus souvent fictives, c'est-à-dire
figurées) : il était lui-même voué à une vie magique, et avait exactement la
même forme que le corps. C'était le double. La destruction du Ba entraînait
celle du Ka et dispersait ainsi la personnalité d'où l'extrême vigilance avec
laquelle on protégeait physiquement et magiquement les momies. Il existait par
ailleurs des statues qu'on substituait ou superposait à la momie et qui
pouvaient servir de support au Ka. Elles devaient subir l'opération magique du
Sa.
Dans toutes les religions où le double et l'âme
sont souvent con-fondus on pratiquait au moment de la mort des rites aidant à
son « dégagement ».
L'iconographie a popularisé la notion de l'âme
quittant le corps sous la forme d'un oiseau blanc, etc... Ce qui permet de
faire la distinction propice. En effet, le double se dégage du corps, mais
lentement, et y adhère encore par un prolongement fluidique aussi longtemps que
les organes vivent. De cela, nous avons une notion expérimentale, mais dès que
la mort se produit, on ne sait pas avec précision si le prolongement fluidique
devient extrêmement ténu et disparaît progressivement, laissant le corps
fluidique libre de toute attache après un certain temps ou si, au contraire, la
mort du corps entraîne le dégagement brusque. La métapsychique opine pour la
première hypothèse. La grande difficulté de cette étude réside en ce qu'il est
difficile, quoi qu'on en pense, de fixer avec précision le moment de la mort.
Quant au double en soi et en mettant par conséquent
de côté le problème de sa survie au moins provisoirement ce que l'on sait nous
est fourni par la Tradition, par l'Histoire et par l'expérience. La Tradition
rapporte une multitude d'histoires légendaires dans lesquelles les héros (en
Orient surtout) quittent leur corps et le réintègrent. Ces choses sont décrites
en tout cas de telle façon que si les auteurs ou adaptateurs n'ont pas copié
les uns sur les autres, le processus reste fidèle à lui-même dans les différents
récits. L'histoire, de son côté, nous fournit une quantité de récits analogues.
Sans parler du cas de Lazare, qui a été donné pour un dédoublement imprudent
ayant failli mal finir, les récits, que la petite histoire nous fournit,
décrivent ce que la métapsychique nous montre aujourd'hui. Les histoires de
voyage glanent aussi en pays étrangers des faits qui sont du même ordre. La
civilisation mexicaine ancienne, si isolée de toutes les autres, a une
conception analogue à la nôtre du dédoublement. Au Thibet, tous les voyageurs
ont rapporté avoir assisté à des dédoublements, et vu les corps fluidiques de
projection (ce qui est un peu différent) ; ils ont décrit aussi l'aventure de
ceux qui ont exploré le domaine de la mort. Il s'agit de gens qui, sous une
influence quelconque ou sans cause connue, sont tombés en état de mort
apparente. A leur retour, ils racontent avoir visité des contrées étranges, qui
sont soit des enfers, soit des pays de rêve, soit des sites ressemblant en tout
point à ceux qu'ils connaissent. Ces variations mises à part, tous
reconnaissent invariablement :
1 °) Qu'ils avaient, dans cet état, une impression
de légèreté et d'immatérialité extraordinaires.
2 °) Qu'ils se déplaçaient aussi vite que la
pensée.
3 °) Qu'ils restaient reliés à leur corps par un
filament immatériel en apparence, mais élastique et qu'ils ne pouvaient pas
rompre.
Dans les expériences de métapsychique, on sait que
le double est décrit comme corps astral et que sa description et celle de ses
propriétés visibles corroborent en tout point les récits dont nous venons de
parler. On sait qu'une technique relativement simple permet d'obtenir le
dédoublement ; mais il faut bien distinguer le dédoublement proprement dit,
dans lequel le corps fluidique se trouve effectivement et visiblement dans un
autre lieu du dédoublement subjectif, dans lequel un phénomène de voyance donne
l'illusion au sujet qu'il est effectivement ail-leurs. Dans l'ordre
expérimental et pour ne pas empiéter sur ce qui con-cerne le dédoublement et le
corps astral, signalons les documents de tout premier intérêt qu'a réunis le
docteur Foveau de Courmelles en photographiant des doubles (d'hommes, d'êtres
vivants et d'arbres).
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DOUBTCHEN
Nom donné, au Thibet, à ceux qui sont doués de
pouvoirs, et qui signifie sage-magicien.
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DRAC
Nom languedocien des feux follets. Dans cette
région, on leur attribue un rôle malfaisant et le pouvoir de se rendre
invisibles pour opérer des facéties.
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DRACONITE ou DRACONITIA
Pierre fabuleuse qui, selon Pline, se trouve dans
la tête du Dragon.
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DRAPE
On
donne à Aigues-Mortes le nom de Lou Drapé à un cheval fabuleux, qui est la
terreur des enfants, qui les retient un peu sous l'aile de leurs parents, et
réprime la négligence des mères. On assure que quand Lou Drapé vient à passer,
il ramasse sur son dos, l'un après l'autre, tous les enfants égarés; et que sa
croupe, d'abord de taille ordinaire, s'allonge au besoin jusqu'à contenir
cinquante et cent enfants, qu'il emporte on ne sait où.
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DRIFF
Nom donné à la pierre de
Buttler, à laquelle on attribuait la propriété d'attirer le venin ; elle était
, dit-on , composée de mousse formée sur des têtes de mort, de sel marin, de
vitriol cuivreux empâté avec de la colle de poisson. On a poussé le merveilleux
jusqu'à prétendre qu'il suffisait de toucher celte pierre du bout de la langue
pour être guéri (les maladies les plus redoutables. Van Helimont en fait de
grands éloges.
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DROLLES
Les drolles sont des
démons ou lutins qui, dans certains pays du nord, prennent soin de panser les
chevaux, font tout ce qu'on leur commande et avertissent des dangers.
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DRUIDES,
(De Deru, chêne). Prêtres
des Gaulois. Ils enseignaient la sagesse et la morale aux principaux
personnages de la nation. Ils disaient que les âmes circulaient éternellement
de ce monde-ci dans l'autre; c'est-à-dire que ce qu'on appelle la mort est
l'entrée dans l'autre monde, et ce qu'on appelle la vie en est la sortie pour
revenir dans ce monde-ci.
Les druides d'Autun
attribuaient une grande vertu à l'oeuf de serpent; ils avaient pour armoiries
dans leurs bannières, d'azur à la couchée de serpents d'argent, surmontée d'un
gui de chêne garni de ses glands de sinople. Le chef des druides avait une
clef pour symbole.
Dans la petite île de
Sena, aujourd'hui Sein, vis-à-vis la côte de Quimper, il y avait un collège de
druidesses, que les Gaulois appellent Senes (prophétesses). Elles étaient au
nombre de neuf, gardaient une perpétuelle virginité, rendaient des oracles et
avaient le pouvoir de retenir les vents et d'exciter les tempêtes; elles
pouvaient aussi prendre la forme de toute espèce d'animaux, guérir les maladies
les plus invétérées et prédire l'avenir.
Il y avait d'autres
druidesses qui se mariaient; mais elles ne sortaient qu'une fois dans l'année,
et ne passaient qu'un seul jour avec leurs maris.
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DRUSUS
Chargé par l'empereur
Auguste du commandement de l'armée romaine qui faisait la guerre en Allemagne,
Drusus se préparait à passer l'Elbe, après avoir déjà remporté plusieurs
victoires, lorsqu'une femme majestueuse lui apparut et lui dit . - Où cours-tu
si vite, Drusus? Ne seras-tu jamais las de vaincre? Apprends que tes jours
touchent à leur terme...
Drusus troublé tourna
bride, fit sonner la retraite et mourut au bord du Rhin.
On vit en même temps
deux chevaliers inconnus qui faisaient caracoler leurs chevaux autour des
tranchées du camp romain, et on entendit aux environs des plaintes et des gémissements
de femmes - ce qui n'est pas merveille dans une déroute.
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DRYDEN JEAN
Célèbre poète anglais,
mort en 1707. On rapporte qu'il tirait aux dés, le jour de la naissance de ses
enfants, pour deviner s'il aurait un garçon ou une fille; et sa prédiction
relative au sexe de son fils Charles se réalisa, ce qui n'est pas fort
étonnant.
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DUALISME
Il y a des tremblements
de terre, des tempêtes, des ouragans, des débordements de rivières, des
maladies pestilentielles, des bêtes venimeuses, des animaux féroces , des
hommes naturellement méchants, perfides et cruels. Or, un être bienfaisant,
disaient les dualistes, ne peut être l'auteur du mal. Donc il y a deux êtres,
deux principes, l'un bon, l'autre mauvais, également puissants, coéternels, et
qui ne cessent point de se combattre.
Dieu a donné à l'homme
le libre arbitre c'est à lui de choisir entre le bien et le mal; il n'en aurait
pas le moyen, si le bien seul existait. L'homme sans passions et obligé de faire
le bien sans pouvoir faire le mal, serait vertueux sans mérite. Dans un monde
sans dangers et sans besoins, l'homme vivrait sans plaisirs. La vertu ne
brille que par le contraste du vice; les hommes, mortels depuis leur chute,
sont dans ce monde comme dans un lieu d'épreuves : on ne récompense point une
machine qui ne va bien que parce qu'elle est montée de manière à ne pouvoir
aller autrement.
Si l'on réfléchit bien
sur le dualisme, dit Saint-Foix, je crois qu'on le trouvera encore plus absurde
que l'idolâtrie.
Les Lapons disent que
Dieu, avant de produire la terre, se consulta avec l'esprit malin, afin de
déterminer comment il arrangerait chaque chose. Dieu se proposa donc de
remplir les arbres de moelle, les lacs de lait, et de charger les plantes et
les arbres de tous les plus beaux fruits. Par malheur, un plan si convenable à
l'homme déplut à l'esprit malin, qui fit toutes sortes de niches; et il en
résulta que Dieu n'établit pas les choses aussi bien qu'il l'aurait voulu...
Un certain Ptomolée
soutenait que le grand Être avait deux femmes; que, par jalousie, elles se
contrariaient sans cesse, et que le mal, tant dans le moral que dans le
physique, venait uniquement de leur mésintelligence, l'une se plaisant à
gâter, à changer ou à détruire tout ce que faisait l'autre.
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