| LE
DICTIONNAIRE DES SCIENCES OCCULTES
D'après J.Collin de Plancy
1391 Articles
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CACTONITE
Pierre merveilleuse, qui selon quelques-uns, n’est
autre chose que la cornaline. On lui attribue de grandes propriétés. Les
anciens en faisaient des talismans qui assuraient la victoire.
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CACUS
Espèce d’ogre de l’antiquité. Fils de Vulcain,
il vomissait du feu par la gueule. Ce monstre, à la taille gigantesque, moitié
homme et moitié bouc, mangeait les passants dans sa caverne, au pied du mont
Aventin, et accrochait les têtes à sa porte. Il fut étranglé par Hercule, Cacus
a été peint quelquefois avec une tête de bête sur un corps d’homme.
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CADUCEE
Baguette entrelacée de serpents, la partie
supérieure formant un arc étant surmontée de deux ailerons. Elle fut donnée à
Mercure par Apollon en échange de sa lyre à sept cordes. Son nom vient de
cadere, tomber, parce qu'elle a pour vertu de faire tomber la colère, d'apaiser.
La Tradition
prétend que les deux serpents représentent Jupiter et Rhéa, qui furent réunis
par Mercure après une dispute.
En fait, les deux serpents du caducée procèdent du
symbolisme du serpent et leur double aspect y ajoute la notion d'androgynat —
qui est, on le sait, le fait de Mercure. Certaines représentations de ce Dieu
montrent d'ailleurs un caducée entouré d'un seul serpent enroulé en huit et se
mordant la queue — dans lequel on retrouve plus clairement exprimé encore le
symbolisme de la
Kundalini des Hindous : c'est à la fois la
transmutation de la force sexuelle instinctive, l'accession au plan
extra-humain (les ailes), le symbole du « pouvoir » (le sceptre), la notion du
cycle (le serpent qui se mord la queue) et de l'infinie répétition de ce cycle
(le huit, symbole de l'infini, comme en mathématiques). La matière même du
caducée (or) n'est pas surprenante puisque le caducée a été donné par Apollon
en échange de la lyre heptacorde. C'est-à-dire aussi que le Dieu aperçoit et
juge supérieure au caducée, instrument de réalisation, la lyre qui est l'harmonie
réalisée. Le caducée a donc le sens d'un acheminement : c'est un symbole
dynamique qui prélude à son pendant statique, l'heptacorde. On voit les
correspondances de ce dernier rapprochement dans le vocabulaire des alchimistes
(le Mercure et l'Or).
Il est enfin intéressant de faire un parallèle
entre l'axe du caducée, ré-conciliation dans l'androgynat entre Jupiter et
Junon, et le Calumet, qui tient une place rituelle légendaire dans des
civilisations fort éloignées du monde gréco-latin. Si le calumet de la guerre
est blanc et gris (Gémeaux), le calumet de la paix est rouge (ce qui, selon une
autre symbolique, est l'or du sang). Mais en outre, et c'est là que le
parallèle devient saisissant : le calumet de la paix est orné de deux plumes
d'aigle et entouré de mèches de cheveux de femmes entrelacés, ce qui équivaut
rigoureusement aux ailettes du caducée et aux serpents qui l'entourent.
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CAGLIOSTRO
Célèbre mage, alchimiste et guérisseur qui passe
pour avoir aussi été un aventurier ; Cagliostro s'appelait en réalité Guiseppe
Balsamo ; il était né à Palerme le 2 juin 1743, mais il se fit appeler tour à
tour des noms de Tischio, Belmonte, Pellegrini, Danna, Foenix, selon les
moments et selon les pays d'Europe où il résidait. Il ne fit son apparition en
France qu'en 1781, à Strasbourg.
Auparavant, voyageant surtout en Italie, en Suisse,
à Londres, il s'y rendit célèbre par les guérisons extraordinaires, les
prédictions, les transmutations de métaux qu'il y fit et les phénomènes de
télépsychie qui bouleversèrent les différents milieux qu'il fréquenta. Les
plus illustres personnages de son époque l'approchèrent et sont mêlés à sa vie,
certains, pour le porter au pinacle, d'autres, pour le combattre en tant que
charlatan, l'Eglise enfin pour désagréger son influence et finir par
l'emprisonner.
On peut citer diverses anecdotes illustres qui
permettent de découvrir Cagliostro sous les aspects les plus contrastés et qui,
dans leur ensemble, dessinent un personnage assez déconcertant mais gardant
l'intérêt que comporte une vie aussi intense que toute orientée vers une forme
de pensée initiatique.
En 1788, à Rovereto, on disait de lui :
Voilà l'homme étonnant dont le talent sublime De la
mort, chaque jour, trompe l'avidité, Et qu'aucun intérêt n'anime,Que celui de l'humanité.
On disait encore : pour savoir ce qu'il est, il
faudrait être lui-même. Il eut à ce moment une telle action sur un prêtre,
l'abbé Tartarotti, que celui-ci se jeta littéralement contre le monstre de la
superstition. Il osait affirmer : « Il n'y a point de sorcières, le sabbat
n'est qu'une fable, un conte de la
Mère l'Oie. »
En 1781, à Bâle, alors que Lavater lui avait dressé
ce questionnaire : « Sources de vos connaissances ?... — Acquises de quelle
manière ?... — En quoi consistent-elles ?... », Cagliostro, haussant
négligemment les épaules, ré-pondit en souriant de pitié : « In herbis, in
verbis, in lapidibus. »
Le même Lavater, à Goethe qui lui demandait ce
qu'il pensait de Cagliostro, répondit ceci : « Cagliostro est d'une nature tout
d'une, pièce, originale, pleine de sève, mais trop souvent rebutante par sa
trivialité. Ne le prenez pas pour un philosophe ! C'est plutôt un alchimiste
féru d'Arcanes, un astrologue infatué à la manière de Paracelse. A cela près,
peu ou point de défauts, un bloc de solidité compacte, un monument dont la
masse formidable s'impose à l'attention... L'ayant vu et entendu un quart
d'heure, j'admets sans discussion tous les témoignages qui jadis m'étonnaient
si fort malgré les minutieux détails dont Mme Van den Recke avait pris soin de
les étayer.
« Cagliostro revendique un don de seconde vue. Il
prétend contempler les sept anges célestes face à face, les toucher du doigt
comme ses interlocuteurs humains. Soit !... mais son orgueil ne
l'entraîne-t-il pas en paroles fort au-delà de sa pensée ?... Cet homme si
éloigné du charlatan vulgaire pêche néanmoins par un certain charlatanisme. Il
se moque de moi, quand il invoque ses obligations médicales, pour éluder mes
questions... Autre chose encore me déroute... Pour un enchanteur, il manque
vraiment par trop d'attirance, de séduction physique ou sentimentale. Il n'a
rien d'un enjôleur. Et néanmoins, Cagliostro dépasse le commun des hommes de
cent coudées. C'est le monolithe géant à l'ombre duquel végète une humble
agglomération de cabanes. Quel dommage que ces êtres incomparables manquent à
tel point d'urbanité ! Les uns vous éclaboussent, les autres vous écrasent. »
Il semble que Cagliostro ait répondu de lui-même en
1788 quand, revenu à Rovereto, les citadins se posaient ou lui posaient la même
question : « Etaitil mage ? Etait-il plutôt l'Antéchrist? » Il éclatait de
rire et murmurait : « Comment pourrais-je deviner qui je suis, je n'en sais
rien moi-même... Mes remèdes agissent avec efficacité ; je dispense aux
ignorants mes lumières, aux pauvres mes aumônes. Soit, mais quant au reste, je
tâtonne dans les ténèbres. comme eux... Allons, n'ayez cure de ces sornettes ;
la vérité percera d'elle-même, du jour où le comte de Cagliostro aura cessé de
vivre. »
A quelque temps de là, à Vérone, on lui amena une
cancéreuse que les médecins considéraient comme irrévocablement perdue.
Cagliostro, ayant préparé un emplâtre, il enjoignit à la malade de l'attacher
vite avec une serviette, mais la malheureuse était si pauvre qu'elle n'en avait
pas ; elle de-manda encore combien de temps elle devrait séjourner à Vérone : «
Allons, tonna-t-il, sotte que vous êtes, mangez et buvez sans souci ! Tous les
frais seront à ma charge... » Et elle partit guérie complètement.
La générosité de Cagliostro s'étendit bien
davantage, mais l'opinion fut déconcertée quand elle apprit que « l'ange »
prétendait posséder un vieux manuscrit lui enseignant comment s'y prendre pour
jouer à la loterie à coup sûr. Cagliostro indiqua le premier numéro à sortir et
les choses se passèrent exactement selon ses prévisions. Il répéta à plusieurs
reprises ces mêmes pré-dictions qui se révélèrent toujours exactes. Ce fut un
coup terrible pour les spéculateurs qui le suivaient en chantant ses louanges
quand brusquement il suspendit ses pronostics. On parlait un jour, devant lui,
des montgolfières... « Comment diriger les ballons, ces globes volants qui
furent construits par un homme intrépide ? dit-il. Pour les conduire aussi
facilement que des vais-seaux, il faudrait renoncer à leur conformation
sphérique ; mais personne ne s'en avise à cette heure. »
Des fables extravagantes circulaient sur le
magicien... D'où venaient ses richesses, ses lumières, son tout-puissant
prestige, ses dons aussi stupéfiants qu'inquiétants ?... Avait-il, comme il le
prétendait, eu déjà plusieurs vies différentes ? On sait que Cagliostro
appartenait à la franc-maçonnerie anglaise ainsi que sa femme. Il était de plus
Rose-Croix. Il montra, un jour, à un envoyé, son chiffre : un serpent tenant en
sa gueule une pomme, malgré la flèche qui le transperce. A cette vue, l'envoyé
fléchit le genou devant lui. Cagliostro bénéficia sans doute de puissants
appuis de ces deux côtés, il obtint beaucoup d'or, beaucoup de solitaires qui
s'ajoutaient à tout ce qu'il obtenait de ceux auxquels il promettait de fixer
le mercure, de changer le chanvre en soie, de blanchir les diamants, etc... Il
fit de nombreux voyages, fut reçu dans des Loges diverses, considéré comme un
initié et adopté au milieu de grands fastes par la Loge
« Minerve aux trois palmiers ».
L'Eglise s'inquiétait de voir le schisme grandir,
envahir l'Allemagne, la
Hollande, l'Angleterre et la France,
et ceci d'autant plus que tout Paris se pressait chez lui : Monsieur de
Corberon, le Prince de Soubise, le Cardinal de Rohan, la Comtesse
de Brionne, Monsieur de Viviers, la
Princesse de Vaudemont, le Comte de Caylus,
le Chevalier de Luxembourg, la
Princesse de Nassau-Siegen, la Princesse
de Monbary, le Baron Mullenheim, Ma-dame de Coislin, etc., etc... Les plus
grandes dames essayaient de l'accaparer, les hommes les plus introduits à la Cour
le fréquentaient... Il devenait urgent de le faire passer pour un imposteur. On
le fit passer pour le « Grand Cophte » qui préparait la chute de la monarchie
en France, d'autant qu'on ne sut jamais parfaitement quel rôle il joua dans
l'affaire du Collier, sinon que ce qu'il en dit fut fatal pour la Maison Royale.
Dès lors, où qu'il passât, on se fit un plaisir de le mystifier, on lui fit
porter la responsabilité de décès par poisons ; les « gouttes jaunes » et «
l'extrait de Saturne » tant vantés devenaient autant de scélératesses mortelles...
Le 23 septembre 1788, le Ministre des Affaires
étrangères se félicita d'une décision royale établie « sur la preuve formelle
que dès sa tendre enfance il (Cagliostro) a mené une vie criminelle... ; que
partout où il a passé il a employé pour subsister les moyens les plus bas et
les plus punis-sables. Le roi a appris avec sensibilité que Sa Majesté sarde
s'était déterminée à interdire ses Etats à cet escroc, etc... et Cagliostro,
après avoir séjourné à Berlin, Madrid, Lisbonne, Saint-Pétersbourg, etc...,
retourna à Rovereto n'ayant plus d'autre asile. En 1789, on lui affirma que
les tribunaux romains ne formulaient aucun grief contre lui bien que l'Empereur
joseph II, frère de Marie-Antoinette, le considérait comme l'un des agitateurs
les plus dangereux de toute l'Europe. Les cardinaux Boncompagni, Zeleta,
Colonna, Albani, à Rome, étaient, paraît-il, prévenus en sa faveur, aussi
Cagliostro se décida-t-il à les y joindre. Le voyage en carrosse fut triste, il
se sentait espionné, persécuté, menacé de tous côtés d'expulsion, il dépendait
du cardinal de Bernis, seconde personne de Rome, de lui assurer une vie
tolérable ou non. Cependant le Conseil des Dix était prévenu. En 1791,
Cagliostro fut condamné à mort sous l'inculpation de « perturbateur de l'esprit
public ». On commua sa peine en emprisonnement au château de Léon. Son séjour y
fut d'une agitation extrême. Il fut souvent menacé du fouet... on rapporta
qu'il avait lui-même proposé d'aller à travers le monde prêcher contre les
maximes qu'il avait si pernicieusement répandues. On l'accusa de divagations,
de tomber lentement dans les ténèbres de l'imbécillité, d'avoir perdu la
raison. Cagliostro poursuivit sa misérable existence, le médecin de la
forteresse ne lui accordant aucun remède, accusé de folie, de délire furieux
et traité d'hérésiarque diabolique. Le 26 août 1795, en faisant leur ronde, les
geôliers le trouvèrent sur le carreau, privé de connaissance. Il expira
quelques heures plus tard.
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CALCHAS
Devin célèbre de la mythologie grecque, tenant ses
pouvoirs d'Apollon.
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CALICE DES SOUPCONS
Quand les Egyptiens soupçonnaient leurs femmes
d'infidélité, ils leur faisaient boire une eau soufrée mêlée de poussière et
d'huile de lampes d'église. Si les femmes, après avoir absorbé ce breuvage,
étaient prises de violentes douleurs, on considérait leur infidélité comme
flagrante. Encore qu'approximatif, le procédé est justifié puisque l'huile
soufrée provoque un météorisme intestinal abondant et que la peur, en y
ajoutant le spasme, pouvait provoquer la douleur. On retrouve le sou-venir
d'une pratique du même ordre dans l'Ancien Testament et dans le Protévangile
apocryphe de Matthieu. Tout cela se rattache à la notion plus générale de
Jugement de Dieu.
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CALUNDRONIUS
Pierre magique dont on ne désigne ni la couleur ni
la forme, mais qui a la vertu d’éloigner les esprits malins, de résister aux
enchantements, de donner à celui qui la porte l’avantage sur ses ennemis, et de
chasser l’humeur noire.
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CAMAIEU ou GAMAHES
Pierres portant naturellement des signes, qu'on
interprétait symboliquement pour leur accorder une vertu magique donnée.
Albert le Grand possédait, dit-on, un camaïeu figurant un serpent et qui avait
le pouvoir d'attirer les serpents.
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CAMELEON
Les Anciens attribuaient à cet animal plusieurs
vertus : sa langue arrachée durant sa vie permettait de gagner un procès, sa
tête et son gosier brûlés avec du chêne permettaient de commander à la pluie et
au tonnerre ; son oeil roussi sur une pierre rouge attirait la faveur des
grands ; sa langue portée par une femme enceinte lui permettait d'accoucher
sans douleurs ; etc...
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CANCER
Le symbolisme du Zodiaque relève du silence, du
collectif, de la fermentation. C'est à la fois la force latente de la moisson
qui mûrit et la force féconde de division ; c'est la tradition avec ses
courants profonds et hétérogènes ; c'est l'absorption des influences invisibles
; c'est à la fois la putréfaction et la maturation. C'est le chemin détourné,
d'ailleurs aucunement fixé à un but pré-établi. Correspondances : Eté, Eau, Froid,
Humidité, Nuit, Féminité. Partie du corps : estomac. Métaux : argent, platine.
Minéraux : chaux, sélénite, pierres tendres blanches, émeraude. Couleur :
blanc opalescent ou mat. Planètes : la
Lune y a son domicile. Jupiter y est en exaltation.
Saturne y est en exil. Mars y est en chute.
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CAPNOMANCIE
Divination par la fumée. Les anciens en faisaient
souvent usage : on brûlait de la verveine et d’autres plantes
sacrées : on observait la fumée de ce feu, les figures et la direction
qu’elle prenait, pour en tirer présage.
On distinguait deux sortes de capnomancie :
l’une qui se pratiquait en jetant sur des chardons ardents des grains de jasmin
ou de pavot, et on observait la fumée qui en sortait ; l’autre qui était
la plus usitée, se pratiquait par la méthode que nous avons indiquée. Elle
consistait aussi à examiner la fumée des
sacrifices. Quand cette fumée était légère et peu épaisse, c’était bon augure
.On respirait même cette fumée ; et l’on pensait qu’elle donnait des
inspirations.
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CAPRICORNE
Le symbolisme du Capricorne procède des notions de
sommet, de solitude, d'universalité. C'est l'ascète et l'ermite, et c'est
aussi le complexe de la mort. C'est l'abstraction, l'abîme des chaînes
causales, l'absolu. C'est la gravité et la profondeur des hautes altitudes
glacées. C'est la permanence à travers la mort et au-dessus de la vie. C'est la
crainte de l'échec, la rigueur jusqu'à la réprobation pour le principe. C'est
le projet longuement mûri. Correspondances : Froid, Sec, Terre, Montagne, Nuit,
Sauvage, Violence, Stérilité, Faiblesse des moyens matériels, le système. Métal
: la crasse de plomb. Minéraux : onyx, minéraux noirs : houille, cendres.
Parties du corps : les os et les genoux. Planètes : domicile nocturne de
Saturne. Mars y est en exaltation, la
Lune en exil et Jupiter en chute.
Caput draconis. — Figure de Géomancie dont le nom français est la tête du dragon,
le nom populaire, la prudente, et le nom populaire arabe, le seuil intérieur.
Elle exprime tout ce qui concerne le résultat constructif et harmonieux des
forces instinctives. C'est une figure de paix et de calme, mais aussi de
vigueur, de jaillissement. Correspondances : Air, Noeud lunaire ascendant,
Vénus et Jupiter, le Phallus.
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CARACTEROLOGIE
En Astrologie, le thème de naissance indique le
caractère du natif puisqu'il offre une synthèse de sa personnalité en même
temps que de son destin. Nous indiquons ici, d'après H. J. Gouchon, les
éléments significateurs du caractère dans un thème :
1 °) La dominante planétaire.
2 °) La dominante zodiacale.
3 °) La dominante élémentaire.
4 °) Les aspects reçus par l'Ascendant.
5 °) Les aspects du Gouverneur ou des Planètes en
Maison I.
6 °) Les aspects du Soleil et de la Lune
(faire prédominer l'un ou l'autre luminaire suivant le sexe).
7 °) Les aspects saillants du thème, même s'ils ne
se relient pas à la première Maison.
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CARCER
Figure de Géomancie dont le nom français est la
prison, le nom populaire, la crasseuse, et le nom populaire arabe le
croc-en-jambe. Elle exprime symboliquement tout ce qui restreint les
possibilités, la vie, l'expansion. C'est l'emprisonnement, au propre comme au
figuré : contrainte, préjudice, isolement, restriction, immobilisation, etc...
Correspondances : Terre, Saturne.
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CARENTES
Nom générique donné aux prophétesses, devineresses
et possédées de Dieu, dans le vocabulaire et la tradition latine.
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CARTOMANCIE
Divination par les cartes, plus connue sous le nom
d’ART DE TIRER LES CARTES
On dit que les
cartes ont été inventées pour
amuser la folie de Charles VI ; mais, Alliette, Qui écrivit sous le nom d’Etteilla, nous assure que
la cartomancie, qui est l’art de tirer les cartes, est bien plus ancienne. Il
fait remonter cette divination au jeu des bâtons d’ALPHA (nom d’un grec fameux
exilé en Espagne, dit-il) Il ajoute qu’on a depuis perfectionné cette science
merveilleuse. On s’est servi de tablettes peintes ; et quand Jacquemin
Gringoneur
Offrit les cartes au roi Charles le Bien-aimé, il n’avait
eu que la peine de transporter sur des cartons ce qui était connu des plus
habiles devins sur des planchettes. Il est fâcheux que cette assertion ne soit
appuyée d’aucune preuve.
Cependant les cartes à jouer sont plus anciennes
que Charles VI .Boissonade a remarqué que le petit Jehan de Saintré ne fut honoré
de la faveur de Charles V que parce qu’il ne jouait ni au cartes ni aux dés. Il
fallait bien qu’elles fusent connues en Espagne lorsque Alphonse XI les prohiba
en 1332, dans les statuts de l’ordre de la Bande.
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CATABOLIQUES
Ceux qui ont lu les anciens savent que les démons
CATOBOLIQUES sont des démons qui emportent les hommes, les tuent, brisent et
fracassent, ayant cette puissance sur eux. De ces démons cataboliques, Fulgence
raconte qu’un certain Campester avait écrit un livre particulier qui nous servait
bien si nous l’avions, pour apprendre au juste comment ces diables traitaient
leurs suppôts, les magiciens et les sorcières.
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CATOPTROMANCIE
Divination par le moyen d’un miroir. On trouve
encore, dans beaucoup de villages, des devins qui emploient cette divination,
autrefois fort répandu. Quand on fait une perte, essuyé un vol, ou reçu
quelques coups clandestins dont on veut connaître l’auteur, on va trouver le
sorcier ou devin, qui introduit le consultant dans une chambre à demis
éclairée. On n’y peut entrer qu’avec un bandeau sur les yeux. Le devin fait les
évocations, et le diable montre dans un miroir le passé, le présent et le
futur. Malgré le bandeau, les crédules villageois, dans de telles occasions,
ont la tête tellement montée qu’ils ne manquent
pas de voir quelque chose.
On se servait autrefois, pour cette divination,
d’un miroir que l’on présentait, non devant, mais derrière la tête d’un enfant
à qui l’on avait bandé les yeux … Pausanias parle d’un autre effet de la
catoptromancie. Il y avait à Patras,
dit-il devant un temple de Cérès. Une fontaine séparée du temple par une
muraille ; là on consultait un oracle, non pour les maladies. Le malade
descendait dans la fontaine un miroir suspendu à un fil, en sorte qu’il ne
touchât la surface de l’eau par sa base. ; Après avoir prié la déesse et
brûlé des parfums, il se regardait dans
ce miroir, et, selon qu’il se trouvait le visage hâve et défiguré ou gras et vermeil, il en concluait très certainement
que la maladie était mortelle ou qu’il en échapperait.
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CAUSIMANCIE
Divination par le feu. Il était d'un heureux
présage que les objets jetés au feu ne brêlassent pas.
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CERNE
Mot vieilli. C’était autrefois le nom qu’on donnait
au cercle que les magiciens traçaient avec leur baguette pour évoquer les
démons.
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CEROMANCIE OU CIROMANCIE
Divination par le moyen de la cire, qu’on faisait
fondre et qu’on versait, goutte à goutte dans un vase d’eau, pour en tirer,
selon les figures que formaient ces gouttes, présages heureux ou malheureux.
Les trucs cherchaient surtout à découvrir ainsi les crimes et les larcins. Ils
faisaient fondre un morceau de cire à petit feu, en marmottant quelques
paroles ; puis ils ôtaient cette cire fondue de dessus le braisier et y
trouvaient des figures qui indiquaient le voleur, sa maison et sa retraite.
Dans l’Alsace, au seizième siècle, et peut-être
encore aujourd’hui, lorsque quelqu’un est malade et que les bonnes femmes
veulent découvrir qui lui a envoyé sa maladie, elles prennent autant de cierges
d’un poids égal qu’elles soupçonnent d’être ou la personnes ; elles les
allument, et celui dont le cierge est le premier consumé passe dans leur esprit
pour l’auteur.
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CEPHALOMANCIE
Divination qui se pratiquait en Germanie, en
opérant différentes cérémonies et rites sur la tête cuite d'un âne. En
Lombardie, la même divination s'opérait sur la tête d'un bouc.
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CERAUNOSCOPIE
Divination qui se pratiquait par l'observation de
la foudre.
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CERCLE MAGIQUE
Selon la Tradition
védique, le cercle magique était composé en fait de plusieurs enceintes, la
première ayant quatre portes ouvertes aux quatre points cardinaux. Trois
autels y étaient placés, et réunis par un trait en forme de serpent. Il
s'agissait là d'un office purement religieux et non d'une pratique magique. En
magie, par contre, les cercles de protection sont ceux que le mage (ou le
sorcier) trace réellement ou virtuellement avec sa baguette. Cette pratique est
accompagnée d'un rite incantatoire et a pour but la protection de l'opérateur.
Les entités ou démons ne peuvent en effet franchir ce cercle — à l'exception de
l'invité ; mais l'entité ou le démon ainsi invité, dès qu'il a franchi le
cercle magique, est à la merci de celui qui l'a tracé.
Nous avons vu déjà en maintes occasions que cette
conception anthropomorphique de la magie faisait toujours plus ou moins le
fond des religions à Dieux personnels. Aussi voit-on toutes les formes de
passage et toutes les formes mixtes entre les deux types ci-dessus décrits.
Notamment, dans les cérémonies magiques de l'Inde primitive, voit-on que la
présence du brahmane est indispensable. Lui seul sait comment réparer les
erreurs rituelles de l'opérateur et intervient toutes les fois qu'une faute a
été commise.
Mais l'idée de séparer le sacré du profane par un
cercle ou une ligne: matérielle ou fictive est beaucoup plus répandue qu'on ne
le croit. Dans une église, les murs constituent l'enceinte consacrée et leur
face interne est seule vouée au respect absolu. Historiquement, on sait que,
l'église étant un: lieu franc, la délimitation du territoire de Dieu a été
précisée ; le rituel de. consécration d'une église comporte d'ailleurs toutes
les opérations magiques, destinées à exorciser ce lieu-là à l'exclusion de ce
qui l'entoure. En outre, le choeur constitue un autre cercle, intérieur à l'autre
— et la grille qui le: sépare du reste de l'église affecte souvent encore une
forme arrondie.
C'est dans le tréfonds de l'inconscient individuel
et collectif qu'il faut chercher l'origine de la valeur magique du cercle — et
l'on ne peut que renvoyer le lecteur au livre spécialement consacré au
symbolisme du cercle: (par l'auteur du Symbolisme des Contes de Fées : Mme
Loeffler-Delachaux).
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CERF
Symbole de longue vie. Les Egyptiens le regardaient
comme emblème d'un homme sensible à la flatterie, parce que cet animal est,.
dit-on, séduit par la flûte ou le flageolet. Actéon, surpris par Diane, alors
qu'il la regardait se baigner, fut aspergé d'eau par elle et changé en cerf. On
donne aussi le nom d'Actéon à l'un des chevaux qui conduisaient le' char du
Soleil, selon la mythologie, Actéon signifie lumineux et désigne la clarté du
soleil vers neuf ou dix heures du matin. Diane est souvent représentée montée
sur un cerf blanc ou dans un char traîné par des cerfs. Du: point de vue des
naturalistes, on sait aussi que les cerfs, à l'exception de: l'un d'entre eux,
qui s'approprie les femelles — vivent chastes et tristes.. Sans doute cette
particularité, qui ne pouvait être ignorée dès les temps. les plus anciens
puisque le cerf était le gibier de choix — s'est-elle imprimée: dans
l'inconscient collectif et a-t-elle donné en partie le sens symbolique-de
castration ou de manque de virilité. Lorsque Diane change Actéon en: cerf, elle
opère la castration résultant du péché d'avoir vu la nudité. Le dessin
humoristique donne volontiers des bois de cerf au mari débonnaire et infortuné
parce qu'il a perdu droit au rôle viril principal près de sa
femme.-L'accessibilité à la flatterie dévirilise également un homme (Egypte).
En un, mot, le cerf symbolise la réalisation passive de la castration. Il y a
dans: la symbolique du cerf, un côté impitoyable, c'est pourquoi Adrasté (que
les, Egyptiens plaçaient au-dessus de la
Lune, fille de Jupiter et de la nécessité, furie,
ministre de la vengeance à laquelle personne ne pouvait échapper),.. était
couronnée de petites figures de cerfs et de victoires.
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CHAINE DU DIABLE
C’est une tradition parmi les veilles femmes de la
suisse que saint Bernard tient du diable enchaîné dans quelqu’une des montagnes
qui environnent l’abbaye de Clairvaux. Sur cette tradition est fondée la
coutume des maréchaux du pays de frapper tous les lundis, avant de se mettre en
besogne, trois coups de marteau sur l’enclume pour resserrer les chaînes du
diable, afin qu’il ne puise s’échapper.
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CHAM
Deuxième fils de Noé, selon la dénomination
biblique. Selon la tradition rabbinique, Cham serait Zarathoustra (ou
Zoroastre), ou encore le fils de ce dernier. Mais d'autres éléments de cette
même tradition, et notamment le Talmud, semblent assimiler Japhet (frère de
Cham), à Zoroastre.
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CHANCE
La chance est une notion assez extravagante en soi,
mais qu'on retrouve derrière nombre de notions apparentées. Non seule-ment elle
porte un nom, mais elle est définie en termes de probabilités (chances simples,
etc...) en termes de théologie (grâce, prédestination), en termes d'astrologie,
etc. En Astrologie, la chance échoit à ceux qui ont des dominantes planétaires
dans lesquelles le Soleil, Jupiter, Vénus et la Lune
figurent en bonne place — ou, pour d'autres auteurs, Mercure-Soleil en bon
aspect et dans de bons signes. Mais ces règles générales ne veulent
rigoureusement rien dire pour la raison suivante : la chance, pour un grand
financier, correspond à des occurrences d'affaires et la Deuxième Maison
joue un rôle primordial avec Mercure et le Soleil. La chance d'un grand
politique administrateur sera liée à tout ce qui concerne Jupiter. La chance
.d'une grande courtisane — ou, ce qui revient au même, de la femme qui _fait
une suite de mariages brillants — relève des chances de Vénus alliées à une
acquisivité sordide, ce qui correspond à un symbolisme tout différent.
Quant à la chance en soi — aptitude (?) à gagner au
jeu ou prédis-position (?) aux rencontres heureuses — il ne faut pas y croire.
Il y a des individus instinctivement organisés d'une manière efficace,
d'autres, au con-traire, dont les instincts et inclinaisons sont barrés par des
inhibitions diverses. Entre les gens à qui tout arrive de ce qu'ils désirent
et ceux à qui rien n'arrive que de mauvais, il y a une différence sur le plan
de l'aisance par rapport aux articulations réelles de l'univers. Que les «
barrés » ne soient pas responsables de tous les malheurs qui semblent les
frapper, cela ne fait aucun doute dans la plupart des cas ; mais d'un point de
vue positif, c'est tout de même par eux qu'il faut expliquer Ieurs échecs.
Qu'ils soient nés ainsi peut sembler une injustice du sort et la notion
religieuse de la grâce, qui est donnée ou non au départ, règle la question sans
ambages. On y verrait beaucoup plus clair dans cette question si l'on prenait
pour terme de comparaison le cheval de trait, qui mène une existence pénible
et morne, et le chat domestique, qui semble ne tirer de la vie que des
avantages ; il est clair que l'ordonnance universelle exige qu'il existe l'un
et l'autre, et que le cheval de trait nous paraîtrait rigoureusement ridicule
s'il passait sa vie à se lamenter de ne pas être un chat. Les malchanceux sont
des animaux du même ordre — avec cette différence à leur désavantage qu'ils ont
dans la tête plus de moyens que n’en a le cheval d’acquérir l’aisance.
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CHAOMANCIE
Art de prédire les choses futures par le moyen des
observations qu’on fait dans l’air. Cette divination est employée par quelques
alchimistes qui ne nous on pas donné leurs secrets.
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CHARME
(Du latin Carmen, car les incantations étaient versifiées
et chantées). Nom générique donné aux phylactères, ligatures, maléfices, sorts
et autres moyens d'intervention magique.
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CHAT ou AELURUS
(Nom égyptien de cet animal, considéré comme une
divinité qui était figurée tantôt avec un corps d'homme, tantôt de femme). Les
Egyptiens punissaient de mort quiconque aurait osé tuer un chat, même
accidentellement. Un Romain ayant eu le malheur d'en tuer un, sa maison fut
assaillie et il fut tué lui-même. Quand un chat mourait, tous les habitants de
la maison à laquelle il appartenait se rasaient les sourcils en signe de deuil
; il était embaumé et enseveli avec beaucoup de cérémonial. La mythologie
gréco-latine prétend que Diane aurait emprunté la forme d'un chat pour se
cacher.
Par ailleurs, le magnétisme du chat était mis à
contribution bien avant que le mot de magnétisme soit employé dans son sens
actuel. On sait que la peau du chat, la graisse du chat et son fiel étaient
employés dans maints électuaires et remèdes. L'emploi de la peau du chat contre
le rhumatisme déformant progressif est encore en usage. Dans les premières
expériences d'électrostatique, on produisait l'électrisation par frottement
d'une peau de chat sur un corps non conducteur.
En matière de superstition comme en magie, le chat
blanc et le chat noir ont des significations et des utilisations inverses.
Toutefois, le chat noir a pour son compte une signification double, participant
en cela du symbolisme ambivalent de la nuit.
Du point de vue psychique, il est évident que la
sensibilité du chat est infiniment plus grande que celle du chien — de même que
son intelligence, comme le montrent les tests de la psychologie animale
contemporaine.
Sur le terrain du symbolisme animal, le chat est
bénéfique dans la me-sure où il est conservateur. Notamment, il est l'ennemi
naturel des rongeurs, qui symbolisent la destruction. Il est maléfique dans la
mesure où il a la souplesse, l'insaisissabilité du diable. Il est, en
oniromancie, l'ennemi caché et déloyal — plus modernement : l'angoisse. Il est
d'ailleurs curieux de constater que si le chat est l'image de projection de
l'angoisse, il aime à réaliser l'angor en se couchant sur la poitrine des
personnes endormies.
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CHAUDRON-DU-DIABLE
Gouffre qui se trouve au sommet du pic de
Ténériffe. Les Espagnoles ont donné le nom de Chaudron-du-Diable à ce gouffre à
cause du bruit que l’on entend lorsque l’on y jette une pierre ; elle y
retentit comme un vaisseau creux de cuivre contre lequel on frapperait avec un
marteau d’une prodigieuse grosseur. Les naturels de l’île sont persuadés que
c’est l’enfer, et que les âmes des méchants y font leur séjour.
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CHAUVES-SOURIS
Les Caraïbes regardent les chauves-souris comme de
bons anges qui veillent à la sûreté des maisons, durant la nuit ; les
tuer, chez eux est un sacrilège : chez nous, c’est des animaux qui
figurent au sabbat.
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CHEMENS
Génies ou esprits que les Caraïbes supposent
chargés de veiller sur les hommes .Ils leur offrent les premiers fruits, et
placent ces offrandes dans un coin de leur hutte,sur une table faite de
nattes,ou ils prétendent que les génies se rassemblent pour boire et
manger ;ils donnent pour preuve le mouvement des vases et le bruit qu’ils
se persuadent que font les divinités en soupant.
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CHERUBIN
(Mot hébreu: Kéroub signifiant le Taureau ailé).
Dans la Genèse
et chez le prophète Ezéchiel, le trône de l'éternel était porté par des animaux
symboliques, les uns en forme de serpents ou « Séraphim », les autres en forme
de taureaux ailés ou « Kéroubim ».
Lorsque le christianisme s'implanta chez des
nations autres que le peuple hébreu, le sens de Séraphim et de Kéroubim se
perdit ; et comme ils avaient l'honneur de soutenir le trône de l'Eternel, ils
furent assimilés aux anges.
Il est intéressant de noter que le courant
judéo-chrétien a chanté devant un autel cornu des hymnes à l'Agneau mystique,
et que la
Vierge Marie foula un serpent. Dieu le Père,
lui-même, a donc des assises analogues. Une telle coïncidence n'est pas le fait
du hasard. L'interprétation mythologicosymbolique du serpent , du
taureau , du mythe du boeuf Apis explique le mécanisme même de la
notion de Dieu — et cela dans un langage infiniment plus fondé que n'ont su
employer les commentateurs de l'Iconologie chrétienne (taureau ailé de Saint
Marc, serpent foulé par la
Vierge, etc...).
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CHEVEUX
Du point de vue psychosociologique, les cheveux
jouent un rôle qui varie d'une façon intéressante au cours de l'histoire. Sans
reprendre ici la succession des modes qui ont fait se succéder les cheveux ras,
les cheveux plats, les cheveux en brosse, les cheveux en casque, les perruques
poudrées, les perruques plates, les raies à gauche, les raies au milieu,
etc..., on peut dire que l'évolution double (chez l'homme et chez la femme) de la
longueur, de l'ordonnance, de la souplesse ou de la rigidité, de la liberté ou
de la forme de la chevelure suit une courbe dépendant de celle de l'évolution
économico-historique. Si, au lieu d'embrasser le phénomène d'un point de vue
statistique, on analyse les rapports de l'individu et de la chevelure, on voit
que la discipline du cheveu traduit des considérations (inconscientes
d'ailleurs) de classe, de morale, etc... La puritaine a les cheveux tirés, le
moine a une tonsure, les femmes de mauvaise vie se voient couper les cheveux à
titre de punition, le petit garçon bien élevé est bien peigné, etc. Enfin, les
collectivités réagissent à l'égard de la chevelure chacune selon son mode :
l'armée coupe les cheveux ; la synagogue les encourage sans les discipliner ;
le pensionnat catholique les discipline sans les couper ; les ordres féminins
les tondent ; les prisons aussi, etc...
De tout cela, lorsqu'on le regarde de plus près, il
ressort, selon les conclusions de Jean Carteret, que la chevelure symbolise
les forces instinctives et la coiffure l'attitude de l'individu, de la
collectivité et de la société à l'égard de ces forces. Cette interprétation est
conforme à la fois à la
Tradition (voir interprétation des Tarots) et à son
expression mythologique_ Lorsque les Erythréens virent, dans la mer, flotter
sur un radeau une statue trop lourde pour être tirée sur la plage, un pêcheur
d'Erythas, qui était voyant, dit qu'il s'agissait d'une statue d'Hercule et fut
averti en songe que si les femmes érythréennes voulaient couper leurs cheveux
et en tresser une corde, elles tireraient le radeau sans peine. Ce qui fut
fait. On montre encore, dans cette ville, la corde de cheveux et la statue
d'Hercule dans le même temple. On sait aussi que l'emploi le plus important
d'Iris était d'aller couper le cheveu fatal des femmes vouées à la mort. En
Egypte, il était courant de sacrifier sa chevelure à quelque fleuve, et nous
verrons que le fleuve n'est pas sans analogie symbolique avec le cheveu. Plus
couramment encore, on sacrifiait la chevelure des enfants conduits au temple
pour y être guéris, dès que ce résultat était acquis. Chez les Grecs, les
adolescents sacrifiaient à Delphes leur premier cheveu (ou poil) à Apollon. En
Grèce encore, on se coupait les cheveux sur le tombeau d'un être cher. Les
Romains portaient les cheveux courts ; dans le deuil, ils les laissaient
croître. Les Lacédémoniens les portaient longs et les parfumaient d'essences
les jours de combat. Apollon a les cheveux longs et flottants. Mars et Mercure ont
les cheveux bouclés et courts. Vénus porte presque toujours les cheveux noués
derrière la tête ou une bandelette avec un noeud de cheveux sur le haut du
front. Diane et Junon étaient coiffées de même. Vulcain et Hercule ont les
cheveux courts et crépus. Pluton les a épais, ondoyants et rabattus sur le
front. Jupiter les a ondoyants et majestueusement relevés sur le front, qu'ils
laissent découvert. Ceux de Neptune sont longs et en désordre. Ceux des Faunes
et des Satyres tiennent de la nature du poil des boucs et des chevreaux. On
représente « l'Occasion » chauve par derrière. Méduse et les Furies ont pour
cheveux des serpents. Bérénice, femme et soeur de Ptolémée et Vergète, promit
aux Dieux le sacrifice de ses cheveux si son mari revenait vainqueur de l'Asie.
Le voeu fut exaucé. La
Princesse suspendit sa chevelure dans le
temple de Mars. L'apprenant, son mari entra dans une grande colère, mais
l'astronome Conou de Samos le rasséréna en lui disant que la chevelure avait
été transportée au ciel par Vénus — où elle est de-venue le groupe d'étoiles
aujourd'hui connu sous le nom de Chevelure de Bérénice. Dans l'Inde primitive,
on pratiquait sur les femmes enceintes, au cinquième mois de la grossesse, le «
rite de la raie des cheveux » (sirnan la Karta).
Le brahaman divisait la chevelure de la patiente en deux masses symétriques, à
l'aide d'un piquant de porc-épic portant trois anneaux blancs. Les femmes
annamites d'aujourd'hui pratiquent encore la séparation des cheveux.
L'utilisation magique de la chevelure procède
évidemment de ses rapports avec la vie, qu'elle symbolise. On se souvient de
l'histoire de Sam-son, privé de sa force en même temps que de sa chevelure. En
un mot, au-tant la chevelure sacrifiée volontairement représente un bon
placement (par sublimation des forces instinctives), autant elle se prête à la
castration symbolique.
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CHIEN
Animal consacré à Mercure, comme au plus vigilant
et au plus rusé des dieux. La chair des chiens était considérée comme si pure
qu'on l'offrait en sacrifice aux dieux et qu'on la servait aux repas des dieux.
En Egypte, ils étaient en grand honneur. On gardait un chien dans le temple
d'Esculape à Rome, mais les Romains en crucifiaient un tous les ans, en
punition de ce que les chiens ne les avaient pas avertis de l'arrivée des
Gaulois. En Ethiopie, les habitants avaient un chien pour roi. Au temple
consacré à Vulcain, sur le mont Etna, il y eut des chiens sacrés.
Les Parsis avaient une espèce de vénération pour
les chiens et l'on rapporte que lorsqu'un mourant était à ses derniers
moments, on appliquait la gueule d'un chien sur la bouche du mourant de manière
que l'animal recueille l'âme de l'homme avec son dernier soupir. Lors de la
mise au sépulcre, on approchait un chien le plus près possible du défunt, pour
que celui-ci connaisse la félicité. Si le chien montait sur le défunt et lui
arrachait un morceau de pain dans la bouche, on considérait son bonheur comme
assuré.
Teutatès pour les Germains (et Thot pour les
Egyptiens) était le Dieu suprême, présidant aux batailles, au commerce, à
l'éloquence ; on le représentait sous la figure d'un homme à tête de chien.
Cerbère, le chien gardien des enfers, caressait ceux qui y entraient et
dévorait ceux qui tentaient d'en sortir. On le représentait avec trois têtes et
le cou hérissé de serpents. Hésiode lui donne cinquante têtes ; Horace, cent ;
ses dents noires et tranchantes pénétraient jusqu'à la moelle des os. Lorsque
Hercule, conduit par Mercure, vainqueur de Cerbère, l'enchaîna tout écumant de
rage et l'entraîna hors du trône de Pluton, Cerbère répandit cette écume sur
toute la région, l'herbe devint vénéneuse et propice aux opérations
théurgiques.
Plus tôt, Cerbère fut endormi au son de la lyre
d'Orphée, quand celui-ci vint chercher Eurydice aux enfers ; la sibylle l'endormit
aussi avec une pâte de miel et de pavots. Rappelons enfin que Diane, dans la
mythologie gréco-latine, avait, sous l'un de ses trois aspects (Proserpine),
une tête de chien.
De ces éléments disparates, on peut retenir que le
chien modelé par l'homme à son usage (le chien résulte de croisements dirigés
du loup et du renard jusqu'au type mâtin, qui est à l'origine de toutes les
races ; abandonné à la vie sauvage, le chien retourne en quelques générations à
l'une des deux espèces dont il est issu) est l'objet sur lequel il a projeté
séparément plu-sieurs aspects de lui-même.
Cerbère est le gardien du seuil inférieur ; en
termes de psychanalyse, il représente le potentiel acquisitif et défensif du
moi inconscient. Le pavot l'endort parce que le sommeil est une des voies de
libération de l'égo vers la participation dans le rêve. A l'état de veille,
l'art (la lyre) peut l'anesthésier et provoquer une sortie du moi. Pour le
reste, il laisse entrer, mais pas ressortir.
A un autre étage, il est une projection de
l'animique, d'où son intervention dans les rites funéraires ; d'où aussi le
fait que les sépultures royales comportent un chien sous les pieds (le principe
de gouvernement est de dominer l'animique), encore que ce symbole ne soit
adultéré par l'interprétation du chien comme c ûblème de fidélité. Enfin, dans
la mesure où le chien est une création de l'homme (les autres animaux ont été
créés par Dieu et seulement nommés par Adam selon la Genèse
biblique par exemple), il est le témoignage du pouvoir divin de l'homme et a
été, de ce fait et par projection, divinisé.
Qu'il soit divinisé ou considéré comme Attribut du
Dieu créateur (Mer-cure, lame I du Tarot), il était inévitable que l'homme
projetât enfin par ambivalence le symbole du chien dans le domaine maudit ; il
devient l'image de l'ennemi de Dieu (les chiens de chrétiens, pour les
Musulmans), un Démon (Cerbère, etc.), l'image de l'immoralité (Cunis, cynisme),
ou le compagnon du Diable (le chien jaune de Méphistophélès). C'est à l'un de
ces derniers titres que le chien est utilisé dans des rites variés de magie
noire.
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CHIROLOGIE
En opposition à la chiromancie, méthode de
divination basée sur l'interprétation des signes révélés par la main, la
chirologie est une science d'observation dont l'objet est d'établir des
rapports constants entre les complexes caractéristiques des mains et les
caractéristiques des sujets examinés.
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CHIROMANCIE
Art de dire la bonne aventure par l’inspection des
lignes de la main. Cette science, que les Bohémiens ont rendue célèbre est,
dit-on, très ancienne. Nous en exposons les principes à l’article main
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CHOC EN RETOUR
On appelle ainsi le fait qu'en magie noire,
certaines circonstances peuvent retourner sur l'opérateur l'effet de ses maléfices.
Historiquement, il faut connaître l'affaire célèbre des Bergers de la Brie
(vers 1700). Etienne Hocque pratiquait l'envoûtement sur les bestiaux et
utilisait pour ce faire (comme beaucoup d'autres bergers envoûteurs vers la
même époque) une « charge » magique qu'il enterrait près des étables. Mis aux
fers, Hocque ne révéla son secret que grâce à un subterfuge de la Justice
(on le fit enivrer par un compagnon de cellule). Il déclara que seul, un
certain Bras-de-Fer pouvait, en son absence, lever le maléfice. On fit amener
Bras-de-Fer à pied d'oeuvre. Il découvrit et déterra la charge, mais au même
moment, il eut la révélation que la charge avait été posée par Hocque et que
celui-ci venait de mourir. Effectivement, au même instant, Hocque, un homme
solide et bien portant, mourait à Paris dans sa prison, au milieu des
convulsions.
Selon les notions modernes d'envoûtement, le choc
en retour s'explique de diverses manières car son processus est multiple.
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CHOUETTE
Oiseau dont la rencontre ou le chant sont habituellement
considérés comme de mauvais présage. Cependant, les Grecs, qui avaient consacré
la chouette à Minerve, comme symbole de la vigilance, la considéraient comme de
bon augure. C'est en tant que symbole de clair-voyance qu'elle constitue
l'attribut traditionnel des devineresses et des devins.
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CHRYSOLITHE
Pierre précieuse qu'Albert le Grand dit être un
préservatif contre la folie et dispose celui qui la porte à la résipiscence.
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CHRYSOPRASE
Pierre précieuse à laquelle on attachait des
propriétés merveilleuses, telles que celles de fortifier la vue, de réjouir
l'es-prit, de rendre l'homme joyeux.
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CIGALE
Cet insecte était consacré à Apollon, ce qui
s'explique par l'association naturelle d'idées entre le chant de la cigale et
le soleil.
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CIGOGNE
Animal consacré à Junon parce que cet animal se
nourrit d'insectes et de reptiles. Analogiquement, elle est en rapport avec la
lune, et c'est ce qui motive probablement la légende allemande selon laquelle
cet oiseau apporte les bébés. D'autre part, comme tous les migrateurs, la
cigogne ressortit aux attributions de Mercure.
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CIRCONCELLIONS
Fanatiques du quatrième siècle, de la secte des
donatistes. Ils parurent en Afrique .Armés d’abord de bâtons qu’ils appelaient
bâtons d’Israël, Ils commettaient tous les brigandages sous prétexte de
rétablir l’égalité. Ils prient bientôt des armes plus offensives pour tuer les
Catholiques. On les appelait aussi Scotopètes. Ils faisaient grand cas du
diable et l’honoraient en se coupant la gorge, en se noyant, en jetant eux et
leurs femmes, dans les précipices. A la suite de Frédéric Barberousse, au
treizième siècle, ont vit reparaître des circoncellions qui damnaient les
catholiques .Ces violent sectaires, à l’une et l’autre époque, ne durèrent pas
longtemps.
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CIROMANCIE
Divination qui se pratiquait au moyen de la cire
fondue, par les mêmes procédés que ceux qu'on appliquait au plomb.
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CLAIRVOYANCE
On appelle clairvoyance la faculté de voyance.
Alors que le vocable de voyance désigne tout à la fois la faculté, le processus, le résultat de
ce processus..., le mot clair-voyance se définit exclusivement comme une
aptitude. Ce serait pratique de lui réserver ce sens s'il n'avait pas, plus
encore que le mot voyance, le défaut de centrer le phénomène sur l'idée de vue
ou de vision — alors qu'il existe des savoirs non imagés, des auditions (pour
lesquelles on a forgé le vocable correspondant de clairaudiant), des voyances
en attitude (mimétisme conscient par rapport à un objet ou une personne
absente), etc...
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CLAVICULE
Petite clef. Ce mot ne s'emploie que dans un sens
figuré, notamment dans les expressions comme Clavicule de Salomon.
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CLEDONISMANCIE ou CLEDANISMANCIE
Divination tirée de certaines paroles qui,
entendues ou prononcées en diverses rencontres , étaient regardées comme bon ou
mauvais présages ;Cette divination était surtout en usage en Smyrne ;
il y avait un temple ou c’était ainsi qu’on rendait les oracles .Un nom seul offrait quelquefois
l’augure d’un bon succès . Léotychide, pressé par un SAMIEN Perses demande
à ce Samien son nom et ; apprenant qu’il s’appelait Hégésistrate, not qui signifie conducteur
d’armée, il répondit : j’accepte l’augure d’Hégésistrate.
Ce qu’il y avait de commode en tout ceci, c’est
qu’on était libre d’accepter ou de refuser le mot à présage. S’il était saisi
par ce lui qui l’entendait et qu’il frappât son imagination, l’avait toute son
influence ; mais si pas une prompte attention, l’augure était sans force.
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CLEF
La clef symbolise à la fois ce qui est caché, le
moyen d'accéder à ce qui est caché, le fait d'être caché, la captivité, la libération,
etc... L'opposition de ces deux derniers sens illustre au mieux ce qu'il faut
entendre par ambivalence des symboles (voir la première partie de cet ouvrage).
Dans le même sens, le Moyen Age a employé le mot Clavicule. Enfin, la
psychanalyse a mis en lumière les rapports symboliques existant entre la clef
et le domaine sexuel (organe viril et tous les sens dérivés). Les deux
considérations se ramènent à une seule : la clef, comme le serpent, est à la
fois la sagesse (les clefs initiatiques) ou le chemin qui y mène, la tentation
(la clef que Barbe-Bleue confie à sa femme), la volupté (la clef du Paradis,
selon l'expression populaire hindoustanie), la libération (la clef des champs,
le caducée de Mercure).
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CLEIDOMANCIE ou CLEIDNOMANCIE
Divination par le moyen d’une clef. On voit dans
Delrio et Delancre qu’on employait cette divination pour découvrir l’auteur
d’un vol ou d’un meurtre .On tortillait autour d’une clef un billet contenant le nom de celui
qu’on soupçonnait ; puis on attachait cette clef à une bible, qu’une jeune
vierge soutenait des ses mains. Le devin marmottait ensuite tout bas le
nom des personnes soupçonnées ; et
on voyait le papier tourner et se mouvoir sensiblement.
On devine encore d’une autre manière par la
cleidomacie . On attache étroitement une clef sur la première page d’un
livre ; on ferme le livre avec une corde, de façon que l’anneau de la clef
soit dehors ; la personne qui a quelque secret à découvrir par ce moyen,
pose le doigt dans l’anneau de la clef, en prononçant tout bas le mon qu’elle
soupçonne. S’il est innocent la clef reste immobile ; s’il est coupable,
elle tourne avec une telle violence, qu’elle rompt la corde qui attache le
livre.
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CLERAMANCIE ou CLEROMANCIE
Art de dire la bonne aventure par le sort jeté,
c’est-à-dire avec des dés, des osselets, des fèves noires ou blanches. On les
agitait dans un vase, et après avoir prié les dieux on versait sur une table et
l’on prédisait l’avenir d’ après la disposition des objets. Il y avait à BURA,
en Achaie, un oracle d’HERCULE qui se rendait sur un tablier avec des dés Le
pèlerin, après avoir prié, jetait quatre dés, dont le prêtre d’HERCULE
considérait les points, et il en triait la conjoncture de ce qui devait
arriver. Il fallait que ces dés fussent d’os de bêtes sacrifiées.
Le plus souvent on écrivait sur les osselets ou sur
des petites tablettes qu’on mêlait dans une urne ; ensuite on faisait
tirer un lot par le premier jeune garçon qui se rencontrait ; et si
l’inscription qui sortait du rapport avec ce qu’on voulait savoir, c’était une
prophétie certaine.
Cette divination était commue en Egypte et chez les
Romains ; et l’on trouvait fréquemment des cléromanciens dans les rues et
sur les places publiques, comme on trouve dans nos fêtes des cartomanciens.
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CLOU
Les Grecs modernes placent dans leur porte un clou
provenant d'un cercueil, afin de chasser les mauvais, esprits.
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COBALES
Génies malins et trompeurs de la suite de BACCHUS,
dont ils étaient à la fois les gardes et les bouffons.
Selon Leloyer, les cobales, connus des Grecs,
étaient des démons doux paisibles, nommés par quelques-uns bonhomets ou petits
bonshommes des montagnes, parce qu’ils se montrent en vieux nains de basse
stature ; ils sont vêtus court, demi-nus, la manche retroussée sur
l’épaule,et portent un tablier de cuir sur les reins.
<Cette sorte de démons est présentement assez
plaisante, car tantôt vous les verrez rire, tantôt se gaudir, tantôt sauter de
joie,et faire mille tours de singe ; ils contreferont et imiteront les
singes.A cette heure, vous les verrez bêcher dans les veines d’or ou d’argent,
amasser ce qu’ils aurront bêché, et le mettre en des corbeilles et autres
vaisseaux pour cet effet préparés , tourner la corde et la poulie afin
d’avertir ceux d’en haut de tirer le métal,et fort rarement on voit-on qu’ils
offensent les ouvriers ,s’ils ne sont
grandement provoqués de brocards,injures et risées dont ils sont
impatients. Alors ils jetteront premièrement de la terre et des petits cailloux
aux yeux des pionniers, et quelque fois les blesseront.Les Allemands appellent
ces mêmes démons familiers KOBOLD.>
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COLOKYNTHO-PIRATES
Pirates nains fabuleux, qui, dans l’histoire
véritable de Lucien, naviguaient sur de grandes citrouilles ou coloquintes, longues
de six coudées (trois mètre) .Lorsqu’elles étaient sèches, ils les
creusaient ; les grains leur servaient de pierres dans les combats, et les
feuilles de voiles, qu’ils attachaient à un mât de roseau.
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COLOMBE
Oiseau favori de Vénus qui le portait à la main et
l'attachait à son char. Elle empruntait parfois sa forme. Les colombes étaient
chargées de pourvoir à la nourriture de Jupiter, aussi se gardait-on d'en tuer
ou d'en manger aucune. Les Assyriens, croyant que l'âme de Sémiramis s'était
envolée sous cette forme, les révéraient aussi. On racontait que deux colombes
s'étaient envolées à Dodone et que l'une d'elles (qui était d'or) s'étant posée
sur un chêne, lui donna la faculté de rendre des oracles ; et l'autre qui était
blanche, passa la mer et, arrivée en Libye, se posa entre les cornes d'un bélier
et rendit des oracles.
Le blanc et l'or figurés par une colombe sont une
représentation de l'esprit, sous ses deux formes. Mais la colombe seule a, on
le sait, la valeur de l'Esprit dans la mythologie judéo-chrétienne. Celle
qu'envoie Noé en reconnaissance, et qui revient avec un rameau d'olivier dans
le bec, pourrait bien être un ramier et les exégètes ne sont pas tous d'accord
sur ce point. Quant à l'Esprit-Saint descendu sur la tête du Christ au moment
du baptême, personne ni aucun évangile apocryphe ne conteste qu'il ait
réellement la forme d'une colombe.
C'est par une approximation qu'on assimile par
ailleurs à une colombe, l'âme des défunts en voie de migration. Il s'agit d'un
oiseau, mais non d'une colombe — de l'âme et non de l'Esprit. Il y a pourtant
une confusion permanente entre la pureté, l'âme, la messagère et l'Esprit ; on
voit toutefois la filière qui joint ces différentes acceptions.
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COLONNE DU DIABLE
On conserve à PRAGUE trois pierres d’une colonne
que le diable apporta de Rome pour écraser un prêtre pendant qu’il disait la
messe. Mais saint Pierre, s’il faut en croire la légende populaire étant
survenu jeta trois fois de suite le diable et sa colonne dans la mer, et cette
diversion donna au prêtre le temps de se repentir .Le diable en fut si désolé
,qu’il rompit la colonne et se sauva.
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COMETES
On sait que les comètes passent depuis toujours
dans la croyance populaire, pour présager des calamités. En fait, les astrologues
modernes ne leur donnent aucune signification.
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CONJUNCTIO
Figure de géomancie dont le nom français est la
réunion, le nom populaire l'inconstante, et le nom populaire arabe la
rencontre. Elle exprime les actions convergentes et harmonisantes, l'union et
la coordination, la fédération et la construction, le mariage, l'amitié, la
concorde, les contrats, les rencontres heureuses, les concours de
circonstances, l'organisation. Concordances : Terre : Mercure.
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CONJURATION
Nom désignant les formules d'invocation. Les
formules s'adressent aux Entités infernales soit pour les appeler, soit pour
les chasser.
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COQ
Symbole animal de la vigilance et de l'activité. Il
est un des attributs de Minerve et de Mercure. Il symbolise aussi les combats
et la victoire parce qu'il préfère la mort à l'abandon du combat. Il fut aussi
immolé aux Dieux Lares et à Priape. Le sang d'un coq blanc était considéré
comme un remède infaillible pour rendre la vue à un aveugle. (On remarquera
que la magie noire utilise par contre, le sang d'une poule noire).
Dans l'ensemble, le coq — emblème de la Gaule
— est un symbole glorieux. Par ailleurs, sa vigilance prend un aspect
désagréable lorsqu'il prévient Vulcain de l'adultère de son épouse Vénus avec
Mars ; elle prend égale-ment un aspect consternant lorsqu'il chante trois fois
pour proclamer au monde que Pierre a renié Jésus. Comme le fait spirituellement
remarquer André Virel, le coq se conduit comme un « poulet ». C'est un des
effets typiques de l'ambivalence des symboles.
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CORAIL
Après que la Méduse
eut osé disputer de beauté avec Minerve, qui aussitôt changea ses cheveux en
serpents et donna à sa tête le pouvoir de changer en pierres tous ceux qui la
regardaient, sa tête fut coupée par Persée et du sang qui s'en écoulait naquit
le cheval Pégase. Sa tête fut changée en plante, le corail. On lui attribuait
des vertus merveilleuses telles que celles d'arrêter le sang, de préserver de
la foudre, d'éviter les mauvais génies, etc... On le croyait aussi plus rouge
porté par un homme que par une femme.
Le destin mythologique assez inattendu de cette
pierre curieuse est sans doute prémonitivement inspiré de sa situation tout à
fait étrange aux confins du règne animal, du règne végétal et du règne minéral.
Effective-ment, le corail est un animal végétatif qui devient pierre lorsqu'on
le décapite — s'il est permis d'employer ce mot ici.
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CORBEAU
Oiseau de mauvais présage. Dans l'antiquité, il
était consacré à Phébus (ainsi que le cygne). On interprétait son croassement
et l'on distinguait soixante-quatre inflexions ayant chacune une interprétation
divinatoire différente. La
Corneille est l'objet d'un présage différent
: perchée et immobile, elle augure d'une fidélité (ce qui procède d'une
croyance selon laquelle la corneille veuve observe une sorte de veuvage).
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CORDE DES VENTS
Cordes portant trois noeuds et que les magiciens de
plusieurs pays vendaient aux marins. En mer, il suffisait de défaire un noeud
pour obtenir un vent modéré, deux noeuds pour déclencher un vent violent.
Lorsqu'on dénouait les trois noeuds, on déchaînait la tempête.
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CORNEILLE
Oiseau considéré comme le symbole d'Apollon, dieu
des devins. On considère que, perchée, elle marquait la foi conjugale. Son
chant entendu par quelqu'un qui commençait une entreprise, était un mauvais
présage, aggravé si c'était au temps de la couvaison. On considérait que la
corneille, après la mort de son conjoint, observait une sorte de veuvage, et
témoignait donc d'une véritable fidélité — aussi les Anciens l'invoquaient-ils
souvent avant leur mariage.
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CORPS ASTRAL
On peut faire à la dénomination de Corps astral les
mêmes critiques qu'à celle de Corps éthérique. La métapsychique est une science
bien assez complexe pour qu'on n'éprouve pas le besoin d'aller mêler les astres
à l'aventure.
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CORPS CAUSAL
Par opposition au corps fluidique, qui a une existence
matérielle si on en juge par le fait qu'il est visible, le corps causal serait
le principe immatériel du corps fluidique — principe qui aurait notamment la
propriété de relier nos diverses existences éventuelles. Etant donné que
l'hypothèse est basée sur la nécessité de fonder la morale, on peut dire
qu'elle est le type même de l'hypothèse gratuite. La notion de Karma réduite,
pour les besoins d'une conscience superstitieuse et égotique, aux .dimensions
d'une comptabilité des bonnes et des mauvaises actions, a sans .doute besoin de
s'appuyer sur une continuité de l'être. D'ailleurs, cette continuité
.correspond sans doute à quelque chose, mais probablement pas à un corps. Le
principe causal, si l'on veut donner un nom moins anthropomorphique à la
chose, est de l'ordre des lignes de force et ne saurait avoir un .caractère
personnel — dût cette assertion chagriner ceux qui tiennent à la pérennité de
leur personne dans l'au-delà et au-delà.
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CORPS ETHERIQUE
Nom donné quelquefois au corps fluidique. Sans
méconnaître que le mot « fluide » ne signifie rien, on peut toutefois observer
qu'il ne préjuge rien. Le mot éthérique a le défaut d'établir un parallèle
parfaitement gratuit et superflu avec l'éther inter-sidéral (qui d'ailleurs
n'existe pas).
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CORPS FLUIDIQUE
Les différentes données expérimentales de la
métapsychique obligent à imaginer l'hypothèse du corps fluidique. Celui-ci
serait un corps immatériel, coïncidant avec le corps matériel dans les conditions
ordinaires de la vie. Dans certaines circonstances, le corps fluidique peut
cesser de coïncider avec le corps matériel. Il apparaît lumineux et tout semble
confirmer cette constatation, y compris la photographie. Il semble dénué de
masse et là, les données subjectives se superposent aux impressions
expérimentales. Quant à la nature du « fluide » qui le compose, nous en sommes
réduits aux hypothèses gratuites — sauf si nous nous livrons nous-même à
l'expérience, ce qui peut nous en donner une connaissance intuitive. A cause de
cette difficulté, les contempteurs du non-mesurable professent à l'égard du
corps fluidique un scepticisme de mauvais aloi. Mais il faut bien se dire que
les mêmes contempteurs sont incapables de définir la nature de la conscience et
de la pensée au nom desquelles ils émettent un avis réprobateur.
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CORPS GLORIEUX
Nom donné à l'apparence luminescente et
immatérielle que prennent quelquefois les grands mystiques en extase. Ce
phénomène est cité tant de fois dans l'histoire des civilisations les plus.
disparates qu'on aurait mauvaise grâce à ne pas admettre l'existence du corps
de gloire. Vraisemblablement, celui-ci est de l'ordre des auras ;
mais le rayonnement prend ici une intensité telle qu'il devient perceptible
pour tout spectateur non prévenu. Pour l'instant, la métapsychique n'est pas
parvenue à reproduire le phénomène. Cela tient notamment à ce qu'elle utilise
des sujets situés à un stade d'évolution très inférieur à celui
où un tel rayonnement est possible.
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CORRESPONDANCES
La psychanalyse a démontré, en s'appuyant sur des
bases expérimentales, qu'il existe un symbolisme naturel. Avant toute
démonstration, le sens commun saisissait qu'il existe une correspondance
symbolique entre le soleil et l'or, entre la lune et l'argent, entre
l'obscurité et le mal, etc... Mais il semblait que ces correspondances
pouvaient procéder d'une rencontre fortuite entre deux idées présentant une
certaine ressemblance, ou d'une tradition née du génie imaginatif des poètes.
En fait, les idées, les choses, et d'une manière générale, tous les objets de
pensée sont placés le long d'axes analogiques, qui sont les axes même de notre
pensée, les catégories de l'intuition.
L'analyse des mythes, du folklore, du langage, de
l'inconscient individuel, montre comment et pourquoi la terre, l'or, l'excrément,
le denier du Tarot, le soleil, etc... sont des notions correspondantes. Ce
symbolisme naturel quelquefois simple et quelquefois complexe, dans la mesure
où il se pro-jette sur des plans incommensurables entre eux, s'est fixé dans la Tradition. Avant
l'ère baconnienne et mieux l'ère scientifique, chaque recherche nouvelle était
rapportée à ce barème de références commun. De sorte que toute notion vient
s'inscrire dans le tableau des correspondances. Les tableaux qui suivent
témoignent de la diversité des plans entre lesquels s'établissent les rapports
analogiques. Ils témoignent aussi du degré d'approximation avec lequel chaque
époque, tributaire du système de connaissance qui lui est propre, détermine
les objets de référence.
Il ne faut d'ailleurs pas croire, parce que le mot
« hystérie » a changé de sens, ou parce que la profession d'alchimiste ne
figure plus dans les tableaux d'orientation professionnelle, que les
correspondances établies entre des notions de cet ordre ont cessé d'être
valables. Il y a, selon les cas, un sens à restituer ou une transposition à
effectuer. C'est là une vicissitude à laquelle n'échappe pas la spéculation
humaine, même de nos jours : dans cent ans, il y aura une transposition
sérieuse à effectuer pour rendre l'idée « d'affinité chimique » ou « d’ensemble
mathématique ».
Dans l'effort d'analyse de la pensée contemporaine,
on aperçoit chaque jour un peu plus la valeur profonde des correspondances.
Elles constituent un instrument de recherches des plus précieux, parce qu'elles
expriment l'analogie qu'est la clef de voûte des structures de l'univers pensé.
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CORRIGAND ou KORRIGAN
Voir au mot FEU FOLLET.
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CORYBANTIASME
Espèce de frénésie Ceux qui en étaient attaqués s’imaginaient
voir des fantômes devant leurs yeux, et entendaient continuellement des
sifflements .Ils ouvraient les yeux lorsqu’ils dormaient. Ce délire sanguin a
souvent été jugé possession du diable par les démonomanes.
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COSINGAS
Prince des Cerrhéniens,
peuples de Thrace, et prêtre de Junon. Il s'avisa d'un singulier expédient
pour réduire ses sujets rebelles. Il ordonna d'attacher plusieurs longues
échelles les unes aux autres, et fit courir le bruit qu'il allait monter au
ciel, vers Junon, pour lui demander raison de la désobéissance de son peuple.
Alors les Thraces, superstitieux et grossiers, se soumirent à Cosingas, et
s'engagèrent par serment à lui rester fidèles.
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COSQUINOMANCIE
Sorte de divination qui
se pratique au moyen d'un crible, d'un sas, ou d'un tamis. On mettait un crible
sur des tenailles, qu'on prenait avec deux doigts; ensuite on nommait les
personnes soupçonnées de larcin ou de quelque crime secret, et on jugeait
coupable celle au nom de qui le crible tournait ou tremblait, comme si celui
qui tenait les tenailles, ne pouvait pas remuer le crible à sa volonté….
Au lieu du crible, on
met aussi (car ces divinations se pratiquent encore) un tamis sur un pivot,
pour connaître l'auteur d'un vol ; on nomme de même les personnes soupçonnées,
et le tamis tourne au nom du voleur. C'est ce qu'on appelle, dans les
campagnes, tourner le sas. Cette superstition est surtout très répandue
dans la Bretagne.
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COU
On
regardait chez les anciens comme un augure favorable une palpitation dans la
partie gauche du cou, et comme funeste celle qui avait lieu dans la partie
droite.
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COUCOU
(de Cuculus, onomatopée). Animal sous l'aspect
du-quel se cacha Jupiter pour tromper Junon. On dit aussi que ce dieu emprunta
sa forme après avoir rendu l'air extrêmement froid, pour aller se reposer, sans
être vu, sur le sein de Junon. Cet oiseau lui est consacré.
Par ailleurs, on sait que le coucou pond ses oeufs
dans le nid des autres oiseaux. C'est à cette particularité que se rattache le
rapprochement avec l'homme trompé (par inversion symbolique) qui était dit, en
français médiéval, coucou, mot dont on a fait cocu. Cet état passe pour porter
chance (une veine de cocu) en matière d'argent (couleur or-jaune). Sans qu'on
puisse établir des liens de causalité ou d'enchaînement historique entre ces
différents faits, il est certain que le chant du coucou, annonciateur d'argent,
procède de la même filiation analogique. L'élément magique supplémentaire
intervient sous forme d'obligation de toucher l'or au moment où l'on entend cet
oiseau chanter.
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COULEUVRE
Serpent ayant pour correspondances symboliques les
procureurs, les notaires, les avocats (comme ministres fidèles), parce qu'elle
ceint les cheveux de la
Discorde, soeur de l'Envie, elle aussi
couronnée de couleuvres.
Les Gorgones et les Euménides avaient, en place de
chevelure, des couleuvres dressées en tous sens, mais dédiées à Minerve. La
couleuvre représentait plutôt ici la sagesse qui prend parfois l'aspect de
l'agneau quand elle est danger, et celui de cavales ou de monstres alors
qu'elles sont protectrices de la Méduse. Cette
ambivalence n'est pas sans intérêt. Elle procède de celle qui caractérise la
symbolique générale du Serpent.
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COURONNES MAGIQUES
Couronnes formées de laine et de cire, qu'on
plaçait sur la tête des êtres qu'on voulait protéger, ou des Dieux qu'on
désirait se rendre favorables.
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COURONNE
NUPTIALE
Chez les habitants de
l'Entlebuch, en Suisse, le jour des noces, après le festin et les danses, une
femme vêtue de jaune demande à la jeune épousée sa couronne virginale, qu'elle
brûle en cérémonie. Le pétillement du feu est, dit-on, de mauvais augure pour
les nouveaux mariés.
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COURROIE DE SOULIER
C'était un mauvais
présage chez les Romains , de rompre la courroie de son soulier en sortant de
chez soi. Celui qui avait ce malheur croyait ne pouvoir terminer une affaire
commencée, et ajournait celles qu'il s'était proposé d'entreprendre.
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CRAPAUD
Animal dédié à saturne et qui, d'autre part, est
considéré comme l'auxiliaire des sorcières se rendant au sabbat. Elles les
revêtaient d'une cape de velours vert et de soie écarlate et suspendaient .à
leur cou une clochette.
La poudre de crapaud entrait dans la composition de
divers philtres -destinés à l'ensorcellement. Mais la pierre dite crapaudine,
que les grimoires prétendaient se trouver dans la tête des crapauds, était
l'antidote puissant contre ces mêmes maléfices ; on prétendait qu'elle
changeait de couleur et suait si elle était proche d'un gobelet contenant du
poison.
Les crapauds entrent dans les philtres à deux
titres fort différents. D'une part, les sorcières bourraient des crapauds de
poudres et d'herbes extrêmement toxiques (produits arsenicaux, datura, etc...).
Ces crapauds ultérieurement desséchés conservaient, bien entendu, les
propriétés des alca-Ioïdes et toxiques employés. Dans ce procédé, le crapaud ne
servait que de support magique. La célèbre Toffana, l'un des deux poisons des
Borgia, était également préparée à partir d'un crapaud, mais alors que 1«éponge
à poison » des sorcières contenait toutes sortes de toxiques, celui qui servait
à la fabrication de la
Toffana n'était gavé que de digitale, de ciguë et
d'amanite. Puis on le tracassait jusqu'à ce qu'il mourût d'épuisement, on
distillait le corps de l'animal de manière à obtenir le redoutable poison qui,
avec les moyens du temps, ne pouvait absolument pas être décelé. Bien pis, les
récipients préparés au crapaud gardaient, malgré les lavages, des vertus
mortelles et ne les perdaient que par le feu.
En second lieu, la sorcellerie des campagnes
utilise encore de nos jours le crapaud en nature. L'animal est enfermé avec
différents objets servant de support d'envoûtement ou bien il est transféré
avec l'un d'eux, et sert notamment, en vertu de ses propriétés saturniennes, à
nouer l'aiguillette.
A noter que, dans la même sorcellerie des
campagnes, le crapaud joue aussi un rôle protecteur. Lorsqu'on garde un tel
animal dans sa poche, on échappe non seulement à certains sortilèges, mais même
à la suggestion hypnotique quelle que soit la force de l'hypnotiseur. Enfin,
le crapaud lui-même peut servir de support d'envoûtement ou d'intermédiaire
dans cette opération. On cite notamment de nombreux cas dans lesquels l'effet
de charme manifeste (maladies, impuissance, obsession) aurait été brusque-ment
interrompu à partir du moment où on aurait libéré le crapaud de l'endroit où
l'avait caché le jeteur de sorts. Dans deux cas précis qui nous ont été
rapportés, la cachette du crapaud avait été découverte par un sorcier amateur
appelé par des proches (une fois dans une cave à vin, une autre fois sous un
perron), et l'amélioration de l'état de la victime aurait été aussi net que
subit ; encore que l'intéressé n'ait pas été au courant de la manoeuvre de
dégagement.
Nous n'avons pas d'opinion personnelle. Il semble
en tout cas que le rôle du crapaud — comme en d'autres cas celui de la
chauve-souris --soit accidentel.
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CRESCENCE
Cardinal, légat du Saint
Siège au concile de Trente, qui mourut paisiblement en 1552. Jean de
Chassanion, huguenot, n'aimant pas ce prince de l'Eglise , parce qu'il s'était
élevé contre les protestants, a écrit que le diable, en forme de chien noir,
était venu le voir à son dernier moment et l'avait étranglé, ce qui n'est pas
vrai.
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CRESPET (PIERRE)
Religieux célestin ,
mort en 1594., auteur d'un traité contre la magie , intitulé : Deux livres
de la haine de Satan et des malins esprits contre l'homme, etc. Paris,
1590, in-S°. Cet ouvrage est rare et curieux.
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CRIBLE
Parler au crible est un
ancien proverbe qui signifiait faire danser un tamis par le moyen de paroles
mystérieuses. Théocrite nommait les gens qui avaient ce pouvoir
crible-sorciers ou sorciers du crible.
Je me suis trouvé,dit
Bodin, il y a vingt ans, dans une maison à Paris , où un jeune homme fit
mouvoir un tamis sans y toucher, par la vertu de certaines paroles françaises,
et cela devant une société; et la preuve, dit-il, que c'était par le pouvoir de
l'esprit malin, c'est qu'en l'absence de ce jeune homme on essaya vainement
d'opérer en prononçant les mêmes paroles.
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CRIÉRIENS
Fantômes des naufragés,
que les habitants de l'île de Sein, en Bretagne, croient entendre demander la
sépulture, à travers ce bruit sourd qui précède les orages. Les anciens Bretons
disaient : « Fermons les portes, on entend les criériens; le tourbillon les
suit. »
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CRISTAL
Gemme qui a le pouvoir de rendre la pensée lucide,
qui était considérée par les Anciens comme une pierre de victoire, qui guérit
les reins, amène la pluie, préserve des terreurs nocturnes et est considérée
comme conduisant celui qui la porte vers de hautes dignités. On voit que ces
attributions rapprochent le diamant du cristal. Pourtant, alors que le premier
se tient symboliquement au niveau de la sagesse spirituelle, le second partage
avec le lin pour l'ordre végétal, le sens de sagesse naturelle ; c'est, pour
emprunter un langage plus théologique, la foi extérieure qui produit les
oeuvres.
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CRISTALOMANCIE
Divination par le moyen
du cristal. On tirait des présages (les miroirs et des vases de cristal, dans
lesquels le démon faisait, dit-on, sa demeure. Le roi Childéric cherchait
l'avenir dans les prismes d'un petit globe de cristal.
Les devins actuels
prédisent encore par le miroir.
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CRITOMANCIE
Divination qui se pratiquait
par le moyen des viandes et des gâteaux. On considérait la pâte des gâteaux
qu'on offrait en sacrifice, et la farine d'orge qu'on répandait sur les
victimes, pour en tirer des présages.
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CROCODILES
Les Egyptiens modernes
assurent que jadis les crocodiles étaient des animaux doux ; et ils racontent
de la manière suivante l'origine de leur férocité. Humeth, gouverneur
d'Egypte sous Gisar AlMutacil, calife de Bagdad, ayant fait mettre en pièces
la statue de plomb d'un grand crocodile (figure talismanique) que l'on avait
trouvée en creusant les fondements d'un ancien temple de païens, à l'heure même
de cette exécution les crocodiles sortirent du Nil, et ne cessèrent, depuis ce
temps, de nuire par leur voracité.
Pline et Plutarque
témoignent que les Egyptiens connaissent, par l'endroit où les crocodiles
pondent leurs oeufs , jusqu'où ira le débordement du Nil. Mais il serait
difficile, dit Thomas Brown, de comprendre comment ces animaux ont pu deviner
un effet qui, dans ses circonstances, dépend de causes extrêmement éloignées,
c'est-à-dire de la mesure des rivages dans l'Ethiopie.
Les habitants de Thèbes
et du lac Moeris rendaient un culte particulier aux crocodiles. Ils leur
mettaient aux oreilles des pierres précieuses et des ornements d'or, et les
nourrissaient de viandes consacrées. Après leur mort, ils les embaumaient et
les déposaient en des urnes que l'on portait dans le labyrinthe qui servait de
sépulture aux rois. Les Ombites poussaient même la superstition jusqu'à se
réjouir de voir leurs enfants enlevés par les crocodiles. Mais ces animaux
étaient en horreur dans le reste de l'Egypte.
Ceux qui les adoraient
disaient que dans les sept jours consacrés aux fêtes de la naissance d'Apis, ils oubliaient leur férocité
naturelle, et ne faisaient aucun mal ; mais le huitième jour, après midi ,
ils redevenaient furieux.
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CROIX (MADELEINE De LA)
Religieuse de Cordoue, qui mena mauvaise vie au seizième
siècle, se disant sorcière et se vantant d'avoir pour familier un démon.
François de Torre Blanca raconte qu'elle avait à volonté des roses en hiver, de
la neige dans le mois d'août, et qu'elle passait à travers les murs qui
s'ouvraient devant elle. Elle fut arrêtée par l'inquisition ; mais ayant tout
confessé elle fut admise à pénitence.
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CROMERUACH
Idole principale des Irlandais,
avant l'arrivée de saint Patrice en leur pays. L'approche du saint la fit
tomber, disent les légendes, tandis que les divinités inférieures s'enfoncèrent
dans la terre jusqu'au menton. Suivant certains récits en mémoire de ce
prodige, on voit encore leurs têtes à fleur de terre dans une plaine, qui ne se
trouve plus.
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CROMNIOMANCIE ou
CROMMYOMANCIE
Divination par les oignons.
Ceux qui la pratiquaient mettaient la veille de Noël, des oignons sur un autel.
Ils écrivaient sur les
oignons le nom des personnes dont on voulait avoir nouvelle. L’oignon qui
germait le plus vite annonçait que la personne dont il portait le nom jouissait
d'une bonne santé.
Cette divination est
encore en usage dans plusieurs cantons de l'Allemagne, parmi les jeunes filles, qui cherchent à savoir ainsi
qui elles auront pour époux.
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CROQUE-MITAINE
Espèce d'ogre dont on
épouvante à Paris les petits enfants indociles.
Aujourd'hui que ses dents
sont tombées, il se contente de les mettre au cachot et de donner le fouet,
malgré les lumières du siècle.
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CRYPTESTHESIE
Mot qui a reçu plusieurs sens, selon les auteurs.
Littéralement, la cryptesthésie est un sens caché ou sens sensibilisé aux
choses cachées — ce qui peut aussi bien s'entendre de la radiesthésie que de
la voyance ou même de la connaissance. Historiquement, on a précisément mêlé
ces tau s acceptions à la faveur de l'imprécision qui; règne généralement dans
ces domaines. Pour cette raison, le vocable est. à éviter jusqu'à ce qu'il ait
été défini par une académie valable. En outre, il prête à toutes les confusions
en ce sens que les choses cachées appartiennent un peu à tous les domaines et
nous submergent ; par surcroît, celles: qui sont décelables cessent justement
d'être cachées.
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CUBOMANCIE
Divination par le moyen
des dés. Auguste et Tibère avaient grande confiance en cette manière de
consulter le sort. Les Grecs s'en servaient aussi. C'est à peu près la même
chose que l'astragalomancie.
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CUIVRE
Les premières mines de cuivre que les Anciens aient
connues sont celles de l'île de Chypre, d'où vient le nom de ce métal. Cest
pour cette raison qu'il fut consacré à Vénus. Les Lacédémoniens frappaient sur
un chaudron quand leur roi mourait, parce qu'ils pensaient que le cuivre pur a
la vertu de chasser les spectres et les esprits impurs. D'une façon générale,
et selon toutes les Traditions, le cuivre est un métal bénéfique.
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CULTE
Les démons recevaient un
culte par tout l'univers, avant le christianisme. Jupiter et les autres dieux
n'étaient véritablement que des démons ; mais le diable a reçu un culte plus
spécial de gens qui savaient bien qu'ils s'adressaient à lui et non à un dieu.
Ainsi, les sorciers au sabbat adorent le diable par son nom. Le culte qu'ils
lui rendent consiste principalement à lui baiser le derrière, à genoux, avec
une chandelle noire à la main.
Certains peuples de
l'Afrique ne rendent aucun culte à Dieu, qu'ils croient bon , et font des
sacrifices au diable pour la raison contraire.
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CUNÉGONDE
Femme de Henri II, empereur
d'Allemagne. Elle fut accusée d'adultère par des calomniateurs, et se purgea de
l'accusation en marchant pieds nus, sans accident, sur des socs de charrue
rougis au feu.
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CUREAU DE LA CHAMBRE
Habile médecin, mort en
1669. On a de lui un discours sur les principes de la chiromancie et de la
métoposcopie. Paris, 1653, in-8'.On l'a aussi imprimé sous le titre de l'Art
de connaître les hommes.
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CURMA
Du temps de saint
Augustin , un paysan des environs d'Hippone , nommé Curma , mourut un matin et
demeura deux ou trois jours sans sentiment. Comme on allait l'enterrer, il
rouvrit les yeux et demanda ce qui se passait chez un autre paysan du voisinage
qui, comme lui , se nommait Curma : on lui répondit que ce dernier venait de
mourir à l'instant où lui-même était ressuscité.-Cela ne me surprend pas,
dit-il ; on s'était trompé sur les noms; on vient de me dire que ce n'était pas
Curma le jardinier , mais Curma le maréchal, qui devait mourir. -Il raconta en
même temps qu'il avait entrevu les enfers ; et il mena depuis meilleure vie.
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CURTIUS
Fils d'un gladiateur romain. On dit qu'un spectre
lui annonça ainsi sa mort : il avait accompagné en Afrique un lieutenant
du gouverneur de ce pays conquis. Il vit un jour, dans une galerie, le spectre
d'une femme de haute stature, qui lui dit qu'elle était l'Afrique, et qu'elle
venait lui annoncer le bonheur. Elle l’assura qu'il aurait de grands honneurs à
Rome; qu'il reviendraitencore sur le sol africain, non plus comme valet, mais
avec la qualité de commandant en chef, et qu'il y mourrait. Cette prédiction
s'accomplit entièrement; Curtius fut questeur, puis préteur; il eut les privilèges
du consulat, et fut envoyé comme gouverneur en Afrique : mais en débarquant il
se sentit frappé d'une maladie dont il mourut. Il est très probable que ce
conte a été fait après coup.
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CYGNE
Cet animal était consacré à Apollon, Dieu de la Musique,
parce que près de sa mort, il chantait mélodieusement. On pensait qu'il était
immortel puisqu'il se réjouissait de perdre son enveloppe mortelle. Il est
aussi consacré à vénus à cause de sa blancheur et de sa nature voluptueuse.
Jupiter prit sa forme pour tromper Léda, c'est-à-dire, la puissance
harmonieuse. Accompagné d'une harpe, il est le symbole de l'enthousiasme.
En volant, le cygne ne peut s'élever très haut :
voué à l'eau — principe opposé au feu — le cygne est donc un symbole féminin
(Tradition dixit). Pour cette raison ou pour toute autre, il est certain que le
cygne représente l'aspect féminin ou le pôle féminin de la virilité.
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CYLINDRES
Sortes d'amulettes
circulaires que les Perses et les Egyptiens portaient au cou, et qui étaient
ornées de figures et d'hiéroglyphes.
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CYMBALE
C'est le nom que les
sorciers donnent au chaudron dans lequel ils mangent leur soupe au lard parmi
les fêtes du sabbat.
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CYNANTHROPIE
Espèce de frénésie dont
ceux qui en sont attaqués se persuadent qu'ils sont changés en chiens. C'est,
comme la bousanthropie, une nuance de l'état de loup-garou.
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CYNOBALANES
Nation imaginaire, que
Lucien représente avec des museaux de chien , et montés sur des glands ailés.
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CYNOCÉPHALE
Singe que les Egyptiens
nourrissaient dans leurs temples pour connaître le temps de la conjonction du
soleil et de la lune. On était persuadé que, dans cette circonstance, l'animal,
devenu aveugle, refusait toute nourriture. Son image, placée sur les
clepsydres, était purement hiéroglyphique. On prétendait qu'à chaque heure du
jour le cynocéphale criait très-exactement.
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CYPRIEN.
Avant de se convertir au
christianisme, saint Cyprien s'occupait de magie. On voit, dans la Légende
dorée, qu'il évoquait les démons, et que ce furent les
épreuves qu'il fit de leur impuissance contre le simple signe de la croix qui
l'amenèrent à la foi.
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