| LE
DICTIONNAIRE DES SCIENCES OCCULTES
D'après J.Collin de Plancy
1391 Articles
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BACCHARIS
Herbe nommée vulgairement gant Notre-Dame, dont on
se servait contre les enchantements.
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BACIDES
Ceux qui faisaient de la divination, inspirés par
les nymphes, portaient le nom de bacides.
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BACON
( Roger )
Roger Bacon
naquit en 1214 à Ilcester, comté de Sommerset. Il fit ses premières études à
Oxford, et vint ensuite à Paris prendre les titres de maître ès-arts et de docteur en
théologie. A cette époque, Albert le Grand professait publiquement à Paris. De
retour en Angleterre, il entra dans l’Ordre des Franciscains vers 1240. Il apprit le
grec, l’arabe, l’hébreu pour lire les anciens auteurs dans le texte. Il acquit
ainsi une prodigieuse érudition. Il revint à Paris, qui lui offrait plus de
facilités pour ses
études. Ses supérieurs ignorants, effrayés de sa science, commencèrent à le
persécuter. Clément IV qui l’admirait fut impuissant à le protéger, et Bacon dut
se cacher de ses
supérieurs pour écrire et envoyer au pape l’Opus majus. Nicolas III
succéda à Clément IV. C’est sous ce
pontife que Jérôme d’Esculo, général des Franciscains, passant par Paris, fit
enfermer Roger Bacon, l’accusant de magie et d’hérésie. Jérôme d’Esculo fut
lui-même élu pape
sous le nom de Nicolas IV, et Roger Bacon désespérait de jamais sortir de son
cachot quand Raymond Gaufredi fut nommé général des Franciscains. Homme doux et
savant, Raymond fit mettre en liberté Roger Bacon et plusieurs autres
Franciscains. Bacon retourna en Angleterre, mais il avait trop souffert, il
était trop vieux
pour reprendre ses chères études. Il mourut à Oxford en 1294; à son lit de mort
il laissa tomber ces tristes paroles: « Je me repens de m’être donné tant de
peine dans l’intérêt de la science ! »
Les ouvrages de
R. Bacon relatifs à l’alchimie ont été réunis dans un recueil intitulé: Rogerii
Baconis Thesaurus chimicus, un vol. in-8e. Francofurti, î6o3 et 1620.
Liste des traités
de Roger Bacon: Alchimia major, Breviarium de dono Dei, De leone viridi,
Secretum secretorum, Speculum alchemiae, Epislola de secretis operibus artis et
naturae ac nullitate magiae.
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BAETILES
Pierres qu'on croyait animées et que l'on
consultait comme des oracles. Ces pierres étaient rondes et petites. On les
portait sur soi ou suspendues au cou. On trouvait les bætiles sur le mont
Liban. Elles y descendaient dans un globe de feu et voltigeaient en l'air. Un
médecin nommé Eusèbe en portait un et en recevait sous forme d'un sifflement
qu'il savait seul interpréter des oracles fort prisés. Ces pierres vivantes se
retrouveront, sous les noms variés, dans tout l'Orient (chiones des Grecs,
pierre noire du Temple d'Héliogabale en Syrie ; pierre du temple de Minerve
Chalcidique à Sparte, Thrasideitoi, etc...).
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BAGE
En Perse, les Mages, ou sectateurs de Zoroastre,
appellent ainsi un silence mystérieux qu'ils observent lorsqu'ils se lavent ou
qu'ils mangent, après avoir dit secrètement quelques paroles. Ce silence,
inviolable, fait partie des rites importants de leur religion. Dans le Bage se
retrouvent, d'une part, les restes d'une technique de concentration mentale et,
d'autre part, le symbolisme du respect, qui implique le silence. La « minute de
silence », observée chez nous dans certaines grandes occasions, ne procède pas
d'autre chose. En outre, il convient de ne pas confondre le rite du Bage et le
silence dont il est question dans le Yoga. Il s'agit du calme intérieur qui
s'obtient lentement et selon des procédés très définis. (V. à propos de
Ramakrishna, l'admirable livre de Don Gopal Mukerji Le Visage du Silence).
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BAGUETTE MAGIQUE
La baguette magique est celle dont on se sert pour
toutes sortes d'opérations magiques et notamment pour tracer les cercles de
protection dont on s'entoure. La baguette magique doit être de coudrier, et
provenir d'une pousse de l'année ; elle doit être coupée le premier mercredi de
la lunaison, entre onze heures et minuit, en prononçant une formule consacrée.
Le couteau doit être neuf et la section à laquelle on l'emploie doit être faite
de bas en haut. On bénit alors la baguette. Au gros bout, on écrit le mot agla,
au milieu le mot on, et au petit bout, le tétragrammaton. Chacun de ces mots
est précédé d'une croix ; on dit alors : Conjuro te cito mihi obedere. Venias
per Deum vivum (première croix), per Deum verum (deuxième croix), per Deum
sanctum (troisième croix).
De la baguette magique, il faut rapprocher la
marotte, la canne des magiciens et le sceptre des rois et souverains de tous
ordres (spirituels compris). Outre que le sceptre est un attribut et un
symbole, il a conservé et conserve encore une valeur magique. Il est
généralement creux, peut contenir un parchemin et les formules ou accessoires
qui y sont inclus procèdent d'un rite analogue à celui que nous venons de
décrire sommairement.
Le Pentateuque représente les magiciens et les
enchanteurs du Pharaon, armés de Baguettes magiques ou de verges dont ils se
servaient dans les maléfices. Il raconte qu'en présence du roi les magiciens
jetèrent à terre leurs baguettes qui se changèrent en serpents. Aaron, qui
avait aussi jeté la sienne à terre, sur l'ordre de Dieu, la vit se transformer
aussi en un serpent qui dévora les autres. Le caducée de Mercure était
également une baguette magique. Homère a rendu célèbre la baguette de Circé
qui transforma en porcs les compagnons d'Ulysse.
Au Moyen Age, les sorciers, les enchanteurs, les
fées, les nécromans et devins de tous genres, figurent toujours dans les
légendes avec leur baguette magique. Au seizième siècle, on ne lui accordait
que la vertu de déceler les métaux précieux ou trésors cachés dans le sol.
Du point de vue symbolique, la baguette signifie,
d'une façon générale, le pouvoir. Le pouvoir de la baguette magique est une
transposition sur le plan des forces psychiques de la puissance
instinctivo-sexuelle. Maints rites consécratoires, analogues à celui que nous
avons rapporté ici, mais différents, quant à la nature des mots employés, le
démontrent clairement.
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BAHMAN JESCHT
Dans la mythologie persane, on appelle de ce nom
une prophétie très importante résultant d'un songe de Zoroastre. Dans ce rêve,
Zoroastre voit un arbre sortir de terre et pousser quatre branches, l'une d'or,
les autres d'argent, d'airain et de fer. Puis ces branches s'entrelacent et,
après qu'il a bu quelques gouttes d'une eau reçue d'Ormuzd, il a l'intelligence
de sa vision et les branches se couvrent de fruits, de divers métaux. De cette
vision, Zoroastre tire une prophétie concernant les révolutions de l'empire et
de la religion, depuis Gustape jusqu'à la fin du monde.
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BALANCE ( Signe de la )
La symbolique de la Balance
procède de l'ouverture au monde extérieur, de l'équilibre, de l'harmonie.
C'est la Justice
sans son appareil pénal, mais sereine. C'est l'autre, les problèmes que pose
l'autre, le besoin de l'autre, et aussi l'attrait sur les autres, la défense
contre les autres sans violence. C'est aussi la religiosité, qui est le besoin
d'un lien et d'un ordre harmonieux. C'est la courtoisie cherchant en tout le
juste milieu. C'est le passage. C'est la révélation par la lumière.
Correspondances : chaleur, humidité, air, jour, automne, stérilité. Métal :
cuivre. Minéraux : diamant, marbre, quartz. Partie du corps : reins (aux deux
sens du mot), organes génitaux internes. Planètes : domicile diurne de Vénus ;
Saturne y est exalté ; Mars y est en exil et le Soleil en chute.
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BALDER
Mythologie nordique, «
seigneur » :(dit le "Bon") Il fut le Dieu de la lumière, de la
pureté, de la beauté, de l'innonence, de la réconciliation mais aussi celui de
la fertilité et du printemps ! Fils d'Odin et de Frigg, il fut aimé de tous les
Dieux et hommes, considéré également comme le meilleur d'entre-eux. Il a un bon
caractére, est amical, sage, éloquent et de plus, a quelques pouvoirs magiques.
Sa femme est Nanna, fille de Nep, et leur fils se nomme Forseti, le Dieu de la
justice. Le Palais de Balder est Breidablik (Large-Eclat). La plupart des
récits à son propose ne se rapportent qu'à sa mort depuis qu'il souffrait de
terribles cauchemars depuis sa jeunesse, se voyant mourir.
La mort de Balder : Odin, chevauchant sur Sleipnir, se dirigea vers la terre
des morts et apprit d'une prophétesse que Balder serait tué d'une branche par
son propre frére, Holder. De retour, il apprit que Frigg était allait faire
jurer à toutes les choses et êtres de ne jamais faire de mal au Dieu bon.
Apparemment le probléme était résolu et pour tester son invulnérabilité, ils
employérent de nombreuses armes, vainement. Mais les cris de joie ne furent pas
partagés par Loki qui trouva la seule chose qui n'avait pas promis, le gui,
trop insignifiant pour qu'on lui demande. Le Dieu du feu en arracha pour
fabriquer une lance qu'il donna à Holder, le dieu aveugle, qui ne pouvait pas
s'amuser à tester son frére. Loki guida son arme et Balder fut transpercé et
périt immédiatement !
Frigg proposa à Hermod d'offrir une rançon à Hel pour le faire revenir. Le dieu
prit donc Sleipnir pour rejoindre le royaume des morts mais là, Hel lui proposa
un accord qui devait voir chaque chose des neuf mondes pleurer faute de quoi
Balder ne serait pas rendu. Les Dieux se mirent alors en quête de visiter tous
les lieux de l'Univers mais ils se heurtérent à un seul être, la vieille géante
de glace, Thokk, qui refusa. Cette géante n'était toutefois que Loki déguisé...
Les funérailles de Balder : A sa mort, les Dieux l'habillèrent de vêtements
cramoisis et le placérent sur son bateau, Ringhorn (ou Hringhorni), qui passe
pour le plus grand du monde. Derrière lui, ils étendirent le corps de sa femme
Nanna, qui mourru de chagrin. Le cheval de Balder et ses trésors (dont l’anneau
Draupnir) furent mélés aux innombrables fleurs et épines, symboles du sommeil,
recouvrant le drakkar qui fut alors bénit par le marteau de Thor. La dépouille
fut incendiée et la géante Hyrrokin envoya le navire vers le large où il brilla
de milles feux avant de disparaitre à jamais...
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BALMUNG
Mythologie nordique, Une épée magique donné par
Wayland le forgeron à Odin, ce dernier l'enfonçant dans l'arbre Branstock, un
chêne dans le Palais de Volsung. Odin déclara alors que celui qui la récupérant
ne connaitrait que la victoire sur les champs de bataille. Neuf des princes de
Volsung essayérent mais seul le plus jeune y parvint. Son nom était Sigmund.
Une fois, Odin brisa Balmung au combat mais elle fut refaite et Siegfried
l'utilisa contre Fafnir.
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BANSHEES
Fées du Nord de l'Ecosse. Il en habite une sur
chagge monticule, il en passe une dans chaque tourbillon de poussière. Le
paysan qui les rencontre ne manque pas de leur dire : « Dieu vous bénisse ! »
et se montre très respectueux des lieux où elles ont établi domicile. Les
banshées pouvaient aussi, en certaines occasions, prendre les apparences d'une
vieille femme. Le plus souvent, c'était pour annoncer la mort de quelque
personnage considérable.
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BAPHOMET
Le Baphomet est une idole que vénéraient les
Templiers en marge de leur adoration pour les dieux chrétiens qui était
profonde et peu suspecte. Nul commentateur du procès des Templiers, qui
pourtant en suscita beaucoup, ne semble avoir pu définir l'origine de cette
idole. C'était une tête humaine dont les yeux étaient deux escarboucles,
brillantes comme le feu, il avait un crâne humain et une peau humaine, et
portait une longue barbe blanche. Si l'on en croit l'historien Henri Martin,
certaines de ces idoles étaient à trois faces et montées sur quatre pieds. Au
cours du célèbre procès, et pendant toute l'instruction, on entretint autour du
Baphomet et du Temple une confusion telle qu'il est assez difficile de savoir
quel était le culte correspondant à l'idole et par conséquent quelle était sa
signification. Sous l'instigation de tous ceux que l'immense fortune des
Templiers incommodait, on accusa ces moines d'évoquer les démons, de se livrer
à la sorcellerie et aux plus infâmes débauches ; le culte de l'idole comportait
un serment secret, les contraignant à cracher sur le crucifix et à se livrer à
la sodomie. On fit avouer sous la torture à trois commandeurs de l'ordre du
Temple qu'à un chapitre tenu la nuit à Montpellier, le diable était apparu sous
la figure d'un chat, qu'il avait parlé avec bienveillance aux assistants, que
plusieurs démons étaient apparus ensuite sous forme de femmes à raison d'une
par frère, mais que ceux-ci avaient eu avec elles des rapports anormaux.
On imagine mal qu'une idole puisse comporter un
culte aussi extraordinaire et que ce culte soit partagé par des milliers
d'hommes dont cinq cent soixante-six au moins, très fervents, puisque Philippe
le Bel les condamna à mort.
Il faut dire que quand Philippe le Bel et son
complice Clément V eurent confisqué les quelque vingt mille manoirs, forteresses
et propriétés appartenant à l'Ordre, et brûlé à petit feu (c'est-à-dire
d'abord les pieds, puis les jambes, puis les cuisses, etc...) des centaines
d'innocents, on cessa de s'intéresser au Baphomet dont la mission politique
était terminée.
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BARDO TOD TOL
Livre des Morts thibétain décrivant les pérégrinations
des défunts dans l'au-delà. Il y est tenu le plus grand compte des expériences
des délogs et fait état de considérations magiques traditionnelles sur la
mort.
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BARKTAN
Pierre noire polie posée à l'angle oriental de la Kaaba
a quatre pieds et demi de hauteur, suspendue par des chaînes d'or. Elle est
devenue noire miraculeusement parce qu'une femme qui n'était pas en état de
pureté l'avait embrassée. Selon certaine tradition, cette pierre est tombée du
ciel ; selon une autre, elle était en surnombre lors de la construction du
temple et le patriarche la consola en lui disant qu'il commanderait à tous les
fidèles de la baiser.
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BASCANIE
Sorte de fascination employée par les magiciens
grecs ; elle troublait tellement les yeux, qu’on voyait tous les objets a
rebours : blanches les choses noires, rondes les choses pointues, laides
les plus jolies figures, et jolies les plus laides.
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BASE DE LA
PAUME
En chiromancie, la base de la paume charnue et ferme
traduit un tempérament énergique. Lorsqu'elle est trop développée, elle indique
de la violence.
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BAYARD
Cheval des quatre fils Aymon. Il avait la taille
d'un cheval ordinaire lorsqu'il ne portait qu'un des frères, et s'allongeait
lorsqu'il les fallait porter tous quatre. On conte beaucoup de merveilles sur
cette monture célèbre, qui se distinguait surtout par une vitesse incroyable.
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BAYER
En 1726, un curé du diocèse de Constance, nommé
Bayer, ayant été pourvu de la cure de Rutheim, fut inquiété un mois après par
un spectre ou mauvais génie qui se montrait sous la forme d'un paysan mal vêtu,
de mauvaise mine, d'une puanteur insupportable. Il vint frapper à sa porte,
et, étant entré dans son poêle, lui dit qu'il était envoyé de la part d'un
officier du prince de Constance, son évêque, pour certaine commission qui se
trouva entièrement fausse. Il demanda ensuite à manger. On lui servit de la
viande, du pain et du vin. Il prit la viande à deux mains et la dévora avec les
os, disant : « Voyez comme je mange la chair et les os; faites de même. » Puis
il prit le vase où était le vin, et l'avala tout d'un trait; puis il en demanda
d'autre qu'il but de même. Après cela, il se retira sans dire adieu au curé; et
la servante, qui le conduisait à la porte, lui ayant demandé son nom, il
répondit : « Je suis né à Rutsingue, et mon nom est George Raulin; » ce qui
était faux. En descendant l'escalier, il dit en menaçant le curé allemand : «
Je te montrerai qui je suis. » Il passa tout le reste du jour à se faire voir dans
le village, et revint le soir à minuit à la porte du curé, criant trois fois,
d'une voix terrible : « M. Bayer, je vous montrerai qui je suis. »
En effet, pendant trois ans, il revint tous les
jours vers quatre heures après midi, et toutes les nuits jusqu'au point du
jour. Il paraissait sous diverses formes, tantôt sous la figure d'un chien
barbet, tantôt sous celle d'un lion ou d'un autre animal terrible; quelquefois
sous la forme d'un homme, et souvent sous celle d'une femme ou d'une fille,
pendant que le curé était à table ou au lit, le sollicitant à l'impudicité. Ou
bien il faisait dans toute la maison un fracas semblable à celui d'un tonnelier
qui relie des tonneaux; certains jours, on aurait dit qu'il voulait renverser
tout le logis par le grand bruit qu'il y causait. Pour avoir des témoins, le
curé fit venir le marguillier et d'autres personnes du village. Le spectre
répandait partout une odeur insupportable; mais ne s'en allait pas. Enfin on
eut recours aux exorcismes, qui ne produisirent aucun effet; on résolut de se
munir d'une branche bénite le dimanche des rameaux, et d'une épée aussi bénite,
et de s'en servir contre le spectre. On le fit deux fois; et depuis ce temps il
ne revint plus. Ceci a été attesté par un religieux capucin, témoin de la plupart
des choses, le 29 août 1749.
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BEHEMOTH
Nom d'un boeuf merveilleux que les Rabbins disaient
réservé pour le repas du Messie. Ils le disaient si grand et si gros qu'il
mangeait chaque jour le foin de mille montagnes très vastes, herbe qui, broutée
le jour, repoussait la nuit. Il ne quittait jamais le lieu qui lui était
assigné. Sa femelle fut tuée au commencement du monde afin qu'une espèce aussi
prodigieuse ne se multipliât pas, mais l'Eternel ne la sala pas, parce qu'elle
étàit aussi réservée au repas du Messie et que le sel ne convenait pas à un
pareil festin. Les Juifs superstitieux juraient sur leur part de boeuf
Béhémoth, comme le font parfois les chrétiens sur leur part de Paradis. Le
Moyen Age nous le montre au contraire sous la figure d'un éléphant et le range
parmi les démons.
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BELETTE
Mauvais présage en Grèce, où, dès que cet animal
paraissait, on interrompait toute cérémonie de divination.
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BELIER ( signe du )
Le symbolisme du Bélier tient dans son caractère
d'ascension brusque, de dynamisme intense et printanier, d'éclosion, de
réalisation, dans laquelle la poussée tient plus de place que l'ordre,
l'impétuosité plus que le contrôle. C'est l'initiative du chef entraîneur
plutôt que l'offensive concertée, le courage du bélier plutôt que celui du
cheval, l'action révolutionnaire du réformateur que la stratégie militaire.
Correspondances : Feu, Masculin, Rapide, Septentrional, Mars, Rouge, le
Pionnier, la
Tête. Domicile de Mars et de Pluton.
Le Soleil y est en exaltation, Vénus en exil et Saturne en chute. Métal : le
fer. Minéraux : soufre, pyrite, améthyste, ocre, le sable du désert. Prophète : Moïse.
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BELIER
Jupiter sous cette forme frappa le sol pour en
faire jaillir une source afin de rafraîchir Bacchus mourant de soif. Jupiter,
sous cette forme, porte le nom de Ammon ; c'est le Soleil, le nom signifiant «
être chaud » ou « brûler », les cornes du bélier figurant les rayons du soleil.
Quant au bélier dont la toison porte le nom de « Toison d'Or », on sait qu'il
s'agit d'un animal donné par Mercure à Phryxus. Il fut sacrifié à sa demande
(car il avait le don d'augure et de voler dans les airs) après avoir donné à
Phryxus sa toison d'or, puis alla au ciel où il forma la première constellation
du Zodiaque.
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BELOMANCIE
(De belos, dard). — Divination par les flèches. Les
Chaldéens inscrivaient sur leurs flèches le nom des villes où ils se
proposaient d'aller. Celle qu'ils prenaient la première dans le carquois leur
indiquait la décision à prendre. Encore récemment, les Arabes inscrivaient sur
trois flèches d'un carquois spécial des indications analogues. (On dit aussi
Bolomancie).
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BENEDICTION
Il existe un rituel magique d'exorcisation et de
bénédiction que l'Eglise romaine a fixé pour son compte. Le rituel est
semblable pour la bénédiction du sel, d'une épée, de l'or, de l'encens, de la
myrrhe, du pentagramme et des médailles, du feu, des croix d'herbes, des
prières sur parchemin, d'un oratoire, d'une croix, d'un chapelet, d'un anneau,
etc...
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BENEDICITE
Saint Grégoire le Grand rapporte que le diable se
transforma un jour en laitue, et qu'une jeune religieuse le mangea en salade,
ce qui eut de graves suites. La religieuse n'avait pas dit son bénédicité :
elle se trouva possédée du démon; mais le saint homme Equitius la délivra; et la Légende
dorée observe que, dans les exorcismes, on demanda au diable pourquoi il était
entré dans le corps de la jeune vierge; à quoi le diable répondit : « Je n'y
suis point entré; j'étais assis sur une laitue, elle m'a mordu et avalé. »
Cette circonstance dément un peu saint Grégoire.
On lit ailleurs qu'un capucin entra dans un
cabaret, malgré les défenses du prieur, et se mit à boire sans avoir
préalablement fait le signe de la croix. Le diable, qui le guettait se jeta
dans son corps, sous la forme d'un demi-setier de vin, et rendit le capucin si
pesant, qu'il fallut dix hommes pour l'emporter. Il fut délivré par saint
Dominique.
Un enfant qui avait soif demanda à boire, sans que
personne lui en donnât. Le diable en eut pitié, il prit une forme humaine, pour
ne pas effrayer le petit bonhomme, et lui apporta un verre d'eau. Comme
l'enfant était pressé, il but ce qu'on lui présentait sans songer à faire le
signe de la croix, et sans dire son bénédicité. Le diable, stupéfait de cette
négligence, se rapetissa aussitôt, et entra.dans le corps du marmot pour lui
apprendre à être plus circonspect à l'avenir, et à ne point négliger ses
dévotions. Les parens, voyant leur fils possédé, l'interrogèrent, et connurent
bientôt la cause de cet accident. Ils le conduisirent donc à saint Euchaire,
qui se hâta de bénir un second verre d'eau, et le fit boire au petit
démoniaque. Incontinent le diable se retira.
Une jeune nonne était si véhémentement tracassée
par le diable, qu'elle excitait la pitié de toutes les soeurs. Ce n'étaient point
de ces espiègleries qui ne font qu'exercer la foi et la patience, c'étaient des
tourmens insupportables. L'esprit immonde se jetait impudemment sur son lit, la
serrait dans ses bras, et lui faisait toutes sortes de violences. On avait
inutilement consulté les experts; tous les remèdes spirituels étaient sans
effet; et les prières, les confessions, les signes de croix ne dérangeaient pas
le démon obstiné. La religieuse s'adressa enfin à un pieux personnage, qui lui
donna ce conseil : « Quand le diable voudra s'approcher de vous, dites le
bénédicité, vous serez débarrassée à coup sûr. » La soeur suivit cette
ordonnance; et véritablement le diable fut obligé de reculer. On dit même qu'il n'osa plus revenir.
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BERBIGUIER
Alexis-Vincent-Charles Berbiguier de Terre-Neuve du
Thym, né à Carpentras, est un auteur vivant qui a publié en 1821 un ouvrage
dont voici le titre : Les Farfadets, ou Tous les démons ne sont pas de l'autre
monde, 3 vol. in-8°, ornés de huit litographies et du portrait de l'auteur,
entouré d'emblèmes, surmonté de cette devise : le Fléau des farfadets, avec
cette épigraphe : a Jésus Christ fut envoyé sur la terre par Dieu le père, afin
de » laver le genre humain de ses péchés; j'ai lieu de croire que je » suis
destiné à détruire les ennemis du Très-Haut. »
L'auteur, qui pourrait s'appeler, non le fléau,
mais le Don Quichotte des farfadets, débute par une dédicace à tous les
empereurs, rois, princes souverains des quatre parties du monde. « Réunissez
vos efforts aux miens, leur dit-il, pour détruire l'influence des démons,
sorciers et farfadets qui désolent les malheureux hahitans de vos états. » Il
ajoute qu'il est tourmenté par le diable depuis vingt-trois ans. « Il y a déjà
long-temps, dit-il ensuite, que les persécutions diaboliques des farfadets
auraient eu un terme sur la terre, si quelqu'un de vos sujets avait eu le
courage de vous les dévoiler. » Il annonce qu'il va tout découvrir; et alors
suit une préface où on lit que les farfadets troublent le repos public par
leurs visites nocturnes, qu'ils détruisent les récoltes, suscitent les tempêtes
et les orages, font agir l'influence des planètes, lancent la grêle,
intervertissent l'ordre des saisons, désunissent les ménages, subornent les
femmes et les filles, et procurent des morts secrètes.
M. Berbiguier dit que les farfadets se
métamorphosent sous des formes humaines pour tourmenter les hommes. Dans le
chapitre 2 de son livre, il nomme tous ses ennemis par leur nom, et soutient
que ce sont des démons déguisés, des agens de Belzébuth; qu'en les appelant
infâmes et coquins, ce n'est pas eux qu'il insulte, mais les diables qui se
sont emparés de leurs corps, et qu'il espère bien qu'après qu'il les aura fait
connaître, ils ne sauront plus où reposer leurs têtes criminelles. Il dit que
Moreau, magicien et sorcier à Paris, est le représentant de Belzébuth, et que
Satan et Moloch possèdent le corps de ses médecins. « On me fait passer pour
fou, ajoute-t-il; mais si j'étais fou, mes ennemis ne seraient pas tourmentés
comme ils le sont tous les jours par mes lardoires, mes épingles, mon soufre,
mon sel, mon vinaigre et mes coeurs de boeuf'. »
Le discours préliminaire qui suit la préface
contient une petite compilation intitulée : Opinion des auteurs sacrés et
profanes les plus recommandables, à l'effet de prouver qu'il y a des hommes
adonnés aux esprits infernaux. L'auteur cite confusément le Lévitique, Apulée,
Tibulle, Platina, saint Jérôme, Wierius ou Jean Wier, Delrio, saint Augustin,
saint Thomas et M. Salgues.
Les trois volumes sont en quelque sorte les
Mémoires de l'auteur, que le diable ne quitte pas. Il établit le pouvoir des
farfadets; il conte, au chapitre 4, qu'il s'est fait dire la bonne aventure
en 1796, par une sorcière d'Avignon, appelée la Mansotte,
qui se servait pour cela du jeu de taro. « Elle y ajouta, dit-il, une cérémonie
qui, sans doute, est ce qui m'a mis entre les mains des farfadets. Elles
étaient deux disciples femelles de Satan: elles se procurèrent un tamis propre
à passer de la farine, sur lequel on fixa une paire de ciseaux par les pointes.
Un papier blanc plié était posé dans le tamis. La Mansotte
et moi nous tenions chacun un anneau des ciseaux, de manière que le tamis
était, par ce moyen, suspendu en l'air. Aux divers mouvemens du tamis, on me
faisait des questions qui devaient servir de renseigne-mens à ceux qui
voulaient me mettre en leur possession. Les sorcières demandèrent trois pots :
dans l'un elles enfermèrent quelques-uns des tarots jetés sur la table, et
préférablement les cartes à figures. Je les avais tirées du jeu les yeux
bandés. Le second pot fut garni de sel, de poivre et d'huile; le troisième de
laurier. Les trois pots, couverts, furent déposés dans une alcove, et les
sorcières se retirèrent pour attendre l'effet...
« Je rentrai chez moi à dix heures du soir;
je trouvai mes trois croisées ouvertes, et j'entendis, au dessus de ma tête, un
bruit extraordinaire. J'allume mon flambeau; je ne vois rien. Le bruit que
j'entendais ressemblait au mugissement des bêtes féroces; il dura toute la
nuit. Je souffris trois jours diverses tortures, pendant lesquels les deux
sorcières préparaient leurs maléfices. Elles ne cessèrent tant que dura leur
manège, de me demander de l'argent. Il fallait aussi que je fusse là pour leur
donner du sirop, des rafraîchissemens et des comestibles; car leurs entrailles
étaient dévorées par le feu de l'enfer. Elles eurent besoin de rubans de
différentes couleurs, qu'elles ne m'ont jamais rendus.
« Pendant huit jours que dura leur magie, je
fus d'une tristesse accablante. Le quatrième jour, elles se métamorphosèrent en
chats, venant sous mon lit pour me tourmenter. D'autres fois elles venaient en
chiens : j'étais accablé par le miaulement des uns et l'aboiement des autres.
Dieu! que ces huit jours furent longs! » M. Berbiguier, vexé cruellement,
s'adressa à un tireur de cartes, qui se chargea de combattre les deux
sorcières; mais il ne lui amena que de nouveaux tourments. L'auteur, désespéré,
allait mal finir, quand Jésus-Christ lui apparut, comme on le voit au chapitre
7, assis dans un trône de diamants et de rubis, entouré d'étoiles, éclairé par
une bobêche plate, d'où sortait une vive lumière. M. Berbiguier dit qu'il fut
si content qu'il regarda ce beau spectacle pendant trois heures sans rien dire.
Le chapitre 8 contient de nouveaux miracles; le
paradis est décrit dans le chapitre 9: c'est un grand bâtiment dans une plaine
verte, éclairée par une multitude de flambeaux. Dans les chapitres suivants,
l'auteur se fait dire encore sa bonne aventure, et se croit obsédé; il entend
sans cesse à ses oreilles des cris de bêtes affreuses; il a des peurs et des
visions. Il vient à Paris pour un procès, fait connaissance d'une nouvelle magicienne,
qui lui tire les cartes. « Je lui demandai, dit-il, si je serais toujours
malheureux; elle me répondit que non; que si je voulais, elle me guérirait des
maux présents et à venir, et que je pouvais moi-même faire le remède. » « Il
faut, me dit-elle, acheter une chandelle de suif chez la première marchande
dont la boutique aura deux issues, et tâcher en payant de vous faire rendre
deux deniers. » Elle me recommanda de sortir ensuite par la porte opposée à
celle par laquelle je serais entré, et de jeter les deux deniers en l'air; ce
que je fis. Je fus grandement surpris d'entendre le son de deux écus, au lieu de
celui de deux deniers. L'usage qu'elle me dit de faire de la chandelle fut
d'allumer d'abord mon feu, de jeter dedans du sel, d'écrire sur un papier le
nom de la première personne qui m'a persécuté, de piquer ce papier dans tous
les sens,, d'en envelopper la chandelle, en l'y fixant avec une épingle, et de
la laisser brûler entièrement ainsi.
Aussitôt que j'eus tout exécuté, ayant eu la
précaution de m'armer d'un couteau en cas d'attaque, j'entendis un bruit
effroyable dans le tuyau de ma cheminée; je m'imaginai que j'étais au pouvoir
du magicien Moreau, que j'avais consulté à Paris. Je passai la nuit à alimenter
le feu, en y jetant de grosses poignées de sel et de soufre, pour prolonger le
supplice de mes ennemis. » M. Berbiguier fit neuf jours de suite la même
opération, sans pour cela se voir débarrassé des farfadets et magiciens. Il se
confessa, ce qui le soulagea un peu, comme l'atteste le chapitre 23; mais les
tourments reviennent; il voit une nuée noire qu'il reconnaît être l'ouvrage des
magiciens. Au chapitre 36, il apostrophe les farfadets; il cite ensuite
plusieurs personnes qui furent très surprises de ses connaissances, et qui
durent l'être en effet. Il dit cependant au chapitre 58, que les farfadets lui
enlèvent quelquefois ses facultés intellectuelles, quoiqu'il se soit fait
exorciser, comme il le conte dans le chapitre 61.
On voit dans le chapitre 68, que les femmes
l'engagent à être galant et à oublier ses visions; sur quoi il se récrie qu'il
aime mieux être livré aux farfadets qu'aux dames; et une demoiselle lui jette
un sort en lui touchant les deux cuisses avec ses mains. Mais si M. Berbiguier
n'aime pas les dames, il aime son écureuil coco; il conte qu'un jour ce pauvre
coco, persécuté par les farfadets, se réfugia sous le bonnet de coton de son
maître, et il espère bien qu'on dira Berbiguier et son coco, comme on dit saint
Roch et son chien, d'autant plus que son coco meurt au chapitre 16 du tome 2,
tué par les farfadets, parce qu'au chapitre 11, M.
Berbiguier les avait empêchés de troubler la fête du roi en 1818. Aussi le 7
février suivant, il reçoit une lettre de l'antechrist, qui lui reproche
amèrement le tort qu'il lui a fait en décriant les farfadets, qu'il détruit
même en grand nombre avec une lardoire et un coeur de boeuf...
Les trois volumes sont partout de même force, et
nous ne dirons rien de trop en rangeant cet ouvrage parmi les plus extravagantes
productions des temps les plus barbares.
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BERGERS
On est encore persuadé, dans presque tous nos
villages, que les bergers commercent avec le diable, et qu'ils font
très-adroitement des maléfices. Il est excessivement dangereux, assure-t-on,
de passer près d'eux sans les saluer; ils fourvoient loin de sa route le
voyageur qui les offense, font naître des orages devant ses pas et des
précipices à ses pieds. On conte là-dessus beaucoup d'histoires terribles.
Un voyageur, passant à cheval devant une petite
chapelle située à l'entrée d'une forêt du Mans renversa par mégarde un vieux
berger qui croisait sa route. Comme il était fort tard, le cava-lier pressé ne
s'arrêta pas pour relever ce bon homme, et ne chercha pas même à lui demander
excuse. Le berger, se tournant vers le voyageur, lui cria qu'il se
souviendrait de lui. L'homme à cheval ne fit pas d'abord attention à cette
menace; mais bientôt, réfléchissant que le berger pouvait lui jeter un
maléfice, ou tout au moins l'égarer, il eut regret de n'avoir pas été plus
honnête.
Comme il s'occupait de ces pensées, il entendit
marcher derrière lui : il se retourne et entrevoit un grand spectre, nu,
hideux, qui le poursuit... C'est sûrement un fantôme envoyé par le berger...
Il pique son cheval qui ne peut plus courir. « Grand Dieu! je suis
ensorcelé!... » Pour comble de frayeurs, le spectre saute sur la croupe du
cheval, enlace de ses deux longs bras le corps du cavalier, et se met à hurler
d'une force épouvantable. Le voyageur fait de vains efforts pour se dégager du
monstre, qui continue de crier d'une voix rauque et sépulcrale. Le cheval
s'effraie des cris, et cherche à son tour à jeter à terre sa double charge. Le
cavalier ne savait plus à quel saint recourir, lors-qu'enfin une ruade de
l'animal renverse le spectre, sur lequel le pauvre homme ose à peine jeter les
yeux. II a une longue barbe sale; le teint pâle, les yeux hagards; il fait
d'effroyables grimaces... On pourrait même distinguer deux cornes au milieu de
ses cheveux hérissés...
Le cavalier fait un grand signe de croix, et fuit
au plus vite : arrivé au prochain village, il raconte sa mésaventure. On lui
apprend que le spectre qui lui a causé tant de frayeur est unfou échappé, qu'on cherche depuis quelques heures.
Mais beaucoup de maléfices de bergers ont eu des
suites plus fâcheuses. Un boucher avait acheté un demi-cent de moutons sans
donner le pour-boire au berger de la ferme. Celui-ci se vengea en prononçant
une prière magique; et, lorsqu'ils passèrent le pont qui se trouvait sur leur
route, tous les moutons se ruèrent dans l'eau la tête la première.
On conte aussi qu'un certain berger avait fait un
petit talisman avec la corne des pieds de ses bêtes, comme cela se pratique
pour conserver les troupeaux en santé. Il portait, selon sa coutume, ce
talisman dans sa poche : un berger du voisinage parvint à le lui escamoter; et,
comme il lui en voulait depuis long-temps, il mit ce talisman en poudre, et
l'enterra dans une fourmilière, avec une taupe, une grenouille verte et une
queue de morue, en disant : maudition, perdition, destruction. Il fit ensuite
une neuvaine de chapelet, et au bout de neuf jours il déterra son maléfice et le
sema dans l'endroit où devait paître le troupeau de son voisin qui fut
entièrement détruit.
D'autres bergers, avec trois cailloux pris en
différens cimetières, et certaines paroles magiques, donnent des dyssentries,
envoient la gale à leurs ennemis, et font mourir autant d'animaux qu'ils
souhaitent. Quoique ces pauvres gens ne sachent pas lire, on craint si fort
leur savoir et leur puissance, dans quelques villages, qu'on a bien soin de
recommander aux voyageurs de ne pas les insulter, et de passer auprès d'eux
sans leur demander quelle heure il est, quel temps il fera, ou telle autre
chose semblable, si l'on ne veut avoir des nuées, être noyé par des orages,
courir de grands périls, et se perdre dans les chemins les plus ouverts.
Il est bon de remarquer que, dans tous leurs
maléfices, les bergers emploient des prières adressées pour la plupart à la
sainte Vierge, et que les Pater, les Ave, les neuvaines de chapelet, sont leurs
grands ressorts pour faire mourir les moutons.
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BERITH
Démon qui a le pouvoir et le secret, selon la tradition
des alchimistes, de changer tous les métaux en or. Le mot Bérith signifie
Alliance en hébreu. Il ne faut peut-être voir là qu'une personnification
commode dont les alchimistes se servaient dans leur notation — à moins qu'on
ait démonifié un principe de ce nom utilisé en alchimie.
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BERYLLISTIQUE
Art divinatoire interprétant les images formées
dans des miroirs spéciaux appelés Berylli.
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BETYLES
Pierres informes qu'adoraient les habitants de la Syrie
et de la Phénicie,
dont le culte passa plus tard chez les Grecs, puis chez les Romains. On suppose
que les bétyles étaient des aérolithes et que c'était leur mystérieuse origine
qui leur avait valu les honneurs du culte.
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BEZOARD
Nom donné aux concrétions qui se forment dans les
intestins des ruminants, en particulier l'antilope et la chèvre sauvage ou,
pour le Bézoard occidental, de la vigogne et du lama. Le Bézoard passait et
passe encore quelquefois en Orient pour un talisman tout-puissant contre la
peste et divers dangers. Il atteint des prix très élevés et ceux qui n'en
possèdent point en louent quelquefois un très cher avant d'aborder un danger.
Quand l'occident du Moyen Age devint grand amateur de Bézoards, les Bézoards
dits occidentaux ne suffirent plus, et on alla jusqu'à en fabriquer de
factices.
Ces pierres, examinées en coupe, sont faites de
couches calcaires disposées concentriquement autour d'un noyau (petit caillou
ou corps étranger avalé par l'herbivore). Leur renommée se rattache
analogiquement au fait qu'ils sont formés au plus profond de la matière vivante
et participent donc des forces de l'inconscient. C'est parmi les fétiches qu'il
faut donc ranger les Bézoards, mais il est intéressant de noter le mécanisme de
leur rôle magique supposé.
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BIBLIOMANCIE
Divination ou sorte d’épreuve employée autrefois
pour connaître les sorciers Elle consistait a mettre dans un cotés d’une
balance la personnes soupçonner de magie, et dans l’autre la Bible :
si la personne pesait moins, elle était innocente ; si elle pesait plus,
elle était jugée coupable ; ce qui ne manquait guère d’arrive, car bien
peu d’in-folio pèsent un sorcier.
On consultait encore la destinée ou le sort, en
ouvrant la Bible
avec une épingle d’or, et en tirant présage du premier mot qui se présentait.
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BICHE
Animal consacré à Junon la conservatrice, qui ne
sauva qu'une des cinq biches aux cornes d'or, et qu'elle attela à son char. La
biche aux pieds d'airain et aux cornes d'or du mont Ménale était consacrée à
Diane. (Mythe à ne pas confondre avec celui de la Corne
d'Abondance, arrachée par Jupiter enfant à une chèvre). A noter que la biche
est chassée par Diane et protégée par Junon, qu'en fait, elle vit en communauté
avec les femelles du cerf ; de ces éléments, on peut déduire la signification
de la biche quant à la symbolique sexuelle.
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BIFROST
Nom donné, dans la mythologie celtique, à
l'arc-en-ciel. Le bifrost va de la terre au ciel ; il est extrêmement solide et
construit avec plus d'art que toute chose au monde. Pourtant, il rompra quand
les mauvais génies, après avoir traversé les fleuves des enfers, viendront à
l'escalader. Il est de trois couleurs, dont le rouge parce qu'il est en
ignition pour éviter que les géants de la montagne ne l'utilisent pour
retourner au ciel.
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BLANC
Dans le symbolisme des couleurs, le blanc est
considéré soit en lui-même, soit comme expression de l'incolore. En un mot, le
blanc doit être défini comme « lumière sans couleur ». Il participe donc de la
signification de la lumière elle-même (qu'on appelle d'ailleurs lumière blanche).
La lumière est le symbole naturel de la Divinité
et l'on retrouve cette signification dans toutes les mythologies et dans toutes
les civilisations. Dans le symbolisme chrétien, elle est le Principe incréé et
impensable. L'Eternel, conçu comme tel, s'exprime plutôt par des corps
parfaitement transparents et le diamant est son symbole type, en même temps
qu'il est celui de la pureté. Le blanc proprement dit, tel qu'on le voit sur
les objets opaques peints ou teints en blanc, bénéficiera du même symbolisme,
mais transposé au plan terrestre. Ainsi, les anges sont tantôt translucides
dans le monde des mythes et tantôt blancs lorsqu'on les appréhende avec des
yeux terrestres. Les vêtements des souverains spirituels (y compris celui de
Rome) sont blancs. La mythologie gréco-latine avait déjà donné des vêtements
blancs à ses Dieux et ses Héros bénéfiques, par opposition aux Démons et Dieux
suspects, qui étaient vêtus de couleurs variées plus ou moins sombres.
Dans le symbolisme astrologique, la couleur blanche
est apparentée au mythe lunaire, à l'argent comme métal. L'héraldisme a suivi
les mêmes règles de correspondance. Il faut voir là tout un plan plus profond
d'interprétation et, à ce titre, rappeler que le blanc est aussi (avec le bleu)
la couleur de la
Vierge, dont le mythe est infiniment plus ancien et
universel que le Christianisme. Alors que le jaune (le soleil) appartient aux
forces créatrices du jour, le blanc appartient aux forces créatrices de la
nuit.
Enfin, l'analyse du langage montre que l'idée de
blancheur et de transparence s'associent, dans l'inconscient collectif, à des
choses plus variées. On dit d'un personnage qu'il est incolore lorsqu'il manque
d'originalité. Mais on dit blanc comme neige d'un innocent ; une conscience
blanche pour une conscience pure ; un mariage blanc et un coup tiré à blanc
pour qualifier un manque ; un blanc-bec pour un homme sans virilité, etc...
C'est un plan de symbolisme beaucoup plus humain et qu'il importerait
d'analyser pour retrouver les filières générales.
Au-dessus de tous ces symbolismes et sans entrer
dans le détail de leurs correspondances, on sait que le blanc et le noir ont,
de toute façon, une signification morale définie (ainsi, la magie blanche
oeuvre « pour le bien ») et une signification de présage (les Egyptiens, puis
les Grecs, marquaient à la craie blanche les jours fastes et d'une marque au
charbon de bois les jours néfastes) et une signification sacrée constante (tous
les Dieux principaux de Chaldée, Phénicie, Egypte, Rome, Indes, Chine, sont vêtus
de blanc).
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BLEU
Symboliquement, le bleu a deux significations assez
distinctes. D'une part, et c'est le sens que lui donne la symbolique
chrétienne, il correspond au plan humain et particulièrement au plan du Christ
(par opposition au Rouge, qui est la couleur du Saint-Esprit, et au Blanc, qui
est la couleur du Père). D'autre part, le bleu est aussi la couleur de la nuit
et, à ce titre, son symbolisme est en partie confondu avec celui du noir, au
moins en un certain sens (fécondité, etc.). La couleur bleue qui, avec le
blanc, est celle de la
Vierge, se rattache au symbolisme nocturne. (En
Astrologie, le signe de la
Vierge est sous l'horizon, mais touche à l'horizon).
Ainsi donc, le bleu, couleur du Christ, est celui de l'eau (symbolisme des
Poissons) et c'est un bleu d'eau, franc et dense. Celui de la Vierge
est sans matière ni densité, comme celui du ciel quand la nuit est terminée.
En Astrologie, comme en Héraldisme, le bleu (qui
dans ce dernier domaine s'appelle azur) est la couleur de Jupiter. Il en
découle tout un symbolisme dont nous ne pouvons ici démontrer la filiation
avec celui qui précède. Mentionnons seulement que le bleu est resté un signe de
royauté (tatouage des rois) et, par extension, de noblesse (le sang bleu). Les
linguistes expliquent qu'une confusion s'est instaurée dans ces domaines à une
époque où la superstition faisait employer le mot bleu pour le mot Dieu, qu'on
ne devait pas prononcer en vain (d'où les expressions Parbleu ! Ventrebleu !
etc...). Mais de telles rencontres ne sont.des hasards que dans la mesure où
Napoléon s'est appelé Napoléon par hasard, et où Notre-Dame aurait pu tout
aussi bien être édifiée à Saint-Denis.
La langue populaire consacre d'ailleurs d'autres
points du symbolisme authentique du bleu. On dit du sang bleu pour du sang
noble, et un bas bleu pour désigner celles qui singent la noblesse
intellectuelle. On dit faire passer au bleu ce qu'on renvoie au domaine de
l'inaperçu et de l'oublié — au domaine de la nuit, dans lequel on n'y voit que
du bleu. La colère bleue et la peur bleue procèdent bien entendu d'une simple
observation physionomique, comme la colère rouge et la peur blanche. Le blaue
Montag (lundi bleu) des Allemands correspond à la nuit de la conscience qui
succède à l'ivresse dominicale. Le cordon bleu indique une dignité et presque
une royauté, comme le Blue Ribbon des paquebots champions. Il y a d'ailleurs en
français une couleur bleu de roi, appellation que n'a reçu aucun rouge, aucun
jaune, aucune autre couleur. Au-delà de ces considérations, il reste donc bien
que le bleu symbolise la royauté (le Christ-Roi prêchant le Royaume), l'Eau et la Nuit
à son déclin. Secondairement, le bleu a donc la signification du principe
royal féminin (le bleu du Yin-Yang).
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BOA
Considéré comme une divinité supérieure dans
d'anciennes peuplades de Sibérie, qui croyaient qu'il avait créé le ciel et la
terre et que son trône était au-dessus des nues. Il commandait à tous les
dieux, assignant à chacun ses fonctions. Dans cette fiction, on retrouve le
symbolisme général du serpent.
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BOHMIUS
Idole les Arméniens, qui était faite d’un métal
noir, symbole de la nuit. Son nom vient du mot hébreu bohu, désolation, à ce
que dit LELOYER . C’est le démon du mal.
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BOIS DE VIE
Nom donné parfois à la pierre parfaite du Grand
oeuvre des Alchimistes.
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BONNE AVENTURE
Les diseurs de bonne aventure et les magiciens
étaient devenus si nombreux à Rome du temps des premiers empereurs, qu’ils y
avaient une confrérie ;et le lendemain du jour ou fut tué Caligula, des
magiciens venus d’Egypte et de Syrie devaient donner sur le théâtre une
représentation des enfers.
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BOUDDHA
L'histoire de Bouddha Gautama n'a pas sa place ici
; d'autant que la religion bouddhique est rigoureusement rationnelle et ne
comporte aucun point de contact avec l'occultisme. Le Bouddhisme n'ignore pas
les faits métapsychiques mais les intègre aux lois d'une nature parfaitement
cohérente. Par incidence, citons ici un passage d'Emile Ferrière, fondé d'après
l'auteur, sur les Essais de Mythologie comparée de Max Muller et le
Dictionnaire des Légendes, collection de l'abbé Migne : « Dans le catalogue
des Saints de l'Eglise romaine, Josaphat est associé à Barlaam. Or, Josaphat,
c'est le Bouddha, et Barlaam, c'est le brahmane Asita, qui prédit la grandeur
de Bouddha à la naissance de ce prince. L'histoire de cette admission du
fondateur de la plus grande religion du globe dans le para-dis chrétien est
curieuse. Au VIII° siècle de notre ère, un moine intelligent et instruit, Saint
jean de Damas, soit qu'il eût connu la vie du Bouddha par des récits oraux,
soit qu'il eût eu sous les yeux le texte même de la biographie légendaire du
Bouddha, fut frappé du profit qu'on pourrait en tirer moyennant adaptation pour
l'édification des fidèles. Il composa donc un extrait de la vie du Bouddha
qu'il accommoda en histoire chrétienne : L'Histoire de Barlaam et de Josaphat,
roi des Indes, rédigée par Saint Jean de Damas, eut une vogue immense ; elle
fut traduite dans toutes les langues, même en islandais. L'Eglise promut au
nombre des saints Barlaam et Josaphat ; leur fête 'est célébrée le 26 août
dans l'Eglise orientale, et le 27 novembre dans l'Eglise romaine. Jamais
l'Eglise n'a été aussi bien inspirée ; le Bouddha est assurément, avec Vincent
de Paul, le plus grand saint qui siège au Paradis chrétien. »
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BOUC
Cet animal était en grande vénération en Egypte. II
représentait le dieu Pan, avec la face et les jambes de bouc. Sous cette forme
les Egyptiens adoraient le principe de fécondité de toute la nature. Les Grecs
l'immolaient à Bacchus. Le bouc servait de monture à Vénus et même la Vénus
marine était portée par un bouc marin. Les Cléoniens immolaient un bouc au
soleil levant pour être délivrés de la peste. Dans la mythologie
judéo-chrétienne, on sait quelle place tient le bouc, à la fois sacré et
maudit, puisqu'iI symbolise la virilité dans la nature. Moïse a des cornes de
bouc, ainsi que l'Arche d'Alliance en ses quatre coins ; mais c'est le bouc
qu'on sacrifie et le bouc émissaire qu'on charge des péchés d'Israël.
Quant à ce dernier, on sait qu'il était non pas
sacrifié, mais relâché dans la campagne ; c'est-à-dire qu'il remettait en
circulation dans la nature le courant mauvais dont s'étaient déchargés les
Hébreux. Cette manoeuvre est magiquement courante. Elle s'exprime aussi dans
les croyances populaires, par exemple lorsqu'on se protège du maléfice d'un
miroir brisé en allant en jeter les morceaux dans une eau courante ou lorsque,
pour expier ses péchés, on sacrifie sa chevelure aux eaux d'un fleuve.
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BOULE DE CRYSTAL
Support de voyance constitué par une sphère aussi
parfaite et aussi parfaitement polie que possible. Elle est plus souvent en
verre qu'en cristal. Elle permet la voyance soit par l'interprétation des
images réfractées qui s'y forment (on place quelquefois derrière la boule de
cristal une flamme de bougie) ou soit encore en procurant par fixation une
semi-hypnose.
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BOUNDSCHESCH
Livre sacré dit « Livre de l'Eternité » et qui
renferme, selon la tradition zoroastrienne, les vérités éternelles concernant
Ormuzd et Ahriman.
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BORAX
Sorte de pierre qui se trouve,disent les
doctes,dans la tête des crapauds ; on lui
attribue divers effets
merveilleux ,comme celui d’endormir .Il est rare qu’on la puisse recueillir ,et
il n’est pas sûr qu’elle soit autre chose qu’un os durci.
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BOTANOMANCIE
Divination par le moyen des feuilles ou rameaux de
verveine et de bruyère, sur lesquelles les anciens gravaient les noms et les
demandes du consultant.
On devinait encore de cette manière lorsqu’il y
avait eu un grand vent pendant la nuit, on allait voir de bon matin la
disposition des feuilles tombées, et les charlatans prédisaient ou déclaraient
là-dessus ce que le peuple voulait savoir.
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BOTRIS ou BOTRIDE
Plante dont les feuilles sont velues et découpées
et les fleurs en petites grappes.
Les gens à secrets lui attribuent des vertus
surprenantes, et particulièrement celle de faire sortir avec facilité les
enfants morts du sein de leur mère.
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BOURRU
Les parisiens faisaient autrefois beaucoup de
contes sur un fantôme imaginaire qu’ils appelaient le moine bourru ;il
parcourait les rues pendant la nuit,tordait le cou à ceux qui mettaient la tête
a la femêtre , et se permettait un grand nombre de tours de passe-passe . Il
paraît que c’était une espèce de lutin. Les bonnes et les nourrices épouvantaient
les enfants de la menace du moine bourru. Croque-mitaine lui a succédé.
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BOUSANTHROPIE
Maladie d’esprit qui frappait certains
visionnaires, et leur persuadait qu’ils étaient changés en bœufs. Mais les
bousanthropes sont bien moins communs que les loups-garous ou les lycanthropes,
dans les annales de la superstition.
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BRAS ARME
Le bras armé sortant d'une nuée, image que l'on
rencontre fréquemment dans les pantacles ou dans l'iconographie du Moyen Age,
signifie « Colère Divine ». Cette figure apparaissant dans les nuages passait
pour présage de guerre ou de quelque calamité.
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BREUVAGE DE HAINE
Breuvage composé de la plante Prométhéa et du fiel
de quatre animaux, breuvage destiné à provoquer la mort par empoisonnement. (On
l'appelle aussi Misetra, de mysos, haine).
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BRIZOMANTIE
Divination par l’inspiration de Brizo, déesse du
sommeil ; c’était l’art de deviner les choses futures ou cachées par les
songes naturels.
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BROUETTE DE LA MORT
C’est une opinion généralement reçue parmi les
paysans de la
Basse-Bretagne que, quand quelqu’un
est destiné à rendre bientôt le dernier soupir, la roulette de la Mort passe dans le voisinage. Elle est couverte
d’un drap blanc, et des spectres la conduisent ; le moribond entend même
le bruit de sa roue .Dans certains cantons, cette brouette est le char de la Mort,
CARRICK AN NANKOU, et le cri de la fresaie annonce son passage.
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BROWNIE
Lutin écossais. Le roi Jacques regardait Brownie
comme un agent de Satan, Kirck en fait un bon génie. Aux îles d ’Arkney, on
fait encore des libations de lait dans la cavité d’une pierre appelée la pierre
de Brownie, pour s’assurer de sa protection .Le peuple de ces îles croit que
Brownie doux et pacifique ; mais si on l’offense, il ne reparaît plus.
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BUISSON
En Grèce antique, quand quelqu'un était malade, on
mettait sur sa porte des branches de buisson pour chasser les mauvais esprits.
Le buisson ardent de Moïse montre aussi qu'en général le buisson a un sens
sacré ou bénéfique. Il est
probablement l'archétype de la nature végétale indéterminée.
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