J
JACK
Parmi les démons inférieurs de la sphère du feu,
nous ne saurions oublier le follet appelé vulgairement en Angleterre Jack
with the lantern, Jack à la lanterne, que Milton nomme aussi le moine
des marais. Selon la chronique de l'abbaye de Corweg, ce moine en
séduisit un autre, frère Sébastien, qui, revenant de prêcher la fête de saint
Jean, se laissa conduire à travers champs par la fatale lanterne jusqu'au bord
d'un précipice où il périt. C'était en l'année 1034; nous ne saurions vérifier
le fait.
Les paysans allemands
regardent ce diable de feu comme très irritable; pourtant ils ont quelquefois
la malice de lui chanter un couplet qui le met en fureur. - Il n'y a pas
trente ans qu'une fille du village de Lorsch eut l'imprudence de chanter ce
refrain, au moment où le follet dansait sur une prairie marécageuse : aussitôt
il poursuivit la chanteuse ; celle-ci se mit à courir de toute la vitesse de
ses jambes; elle se croyait déjà sauvée en apercevant sa maison, mais à peine
franchissait-elle le seuil que Jack à la lanterne le franchit aussi, et frappa
si violemment de ses ailes tous ceux qui étaient présents qu'ils en furent
éblouis. Quant à la pauvre fille, elle en perdit la vue; elle ne chanta plus
que sur le banc de sa porte, lorsqu'on lui assurait que le ciel était pur.
Telle est du moins la légende.
Il ne faut pas être un
très fort chimiste pour deviner la nature de ce démon électrique; mais on peut
le classer avec les démons du feu qui dénoncent les trésors cachés par les
flammes livides qu'ils font exhaler de la terre, et avec ceux qui parcourent
les cimetières par un temps d'orage. Maintes fois, autour des sources
sulfureuses où les petites maîtresses vont chaque année réconforter leurs
poitrines délicates, le montagnard des Pyrénées voit voltiger des gobelins de
la même famille : ils agitent leurs aigrettes bleuâtres pendant la nuit, et
font même entendre de légères détonations.
Le plus terrible de ces
démons est celui qui fond son essence vivante dans les liqueurs fermentées,
qui s'introduit sous cette forme liquide dans les veines d'un buveur, et y
allume à la longue un incendie qui le dévore, en fournissant aux médecins un
exemple de plus de ce qu'ils appellent scientifiquement une combustion
spontanée.
JAKISES
Esprits malins répandus
dans l'air chez les Japonais. On célèbre des fêtes pour obtenir leurs bonnes
grâces.
JEAN-GAUT-Y-TAN
(ou Jean et son Feu). Démon qui porte sur ses cinq
doigts cinq chandelles et les fait tourner avec la rapidité d'un dévidoir. Dans
la croyance populaire bretonne (Finistère), Jean apparait la nuit.
L'interprétation de son apparition est variable selon les cas. Il semble qu'il
faille rechercher ce mythe et sa prétendue qualité de démon au caractère
profane ou sacrilège de l'Esprit.
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