YAGA-BABA
Monstre décrit dans les
vieux contes russes, sous les traits d'une femme horrible à voir, d'une
grandeur démesurée, de la forme d'un squelette, avec des pieds décharnés,
tenant en main une massue de fer, avec laquelle elle fait rouler la machine qui
la porte (espèce de vélocipède). Elle parait remplir l'emploi de Bellone ou de
quelque autre divinité infernale.
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YUGA.
Unité de temps de la Cosmogonie de Brahma. Le jour de
Brahma (période manifestée du cycle cosmique) se décompose en :
Krita-yuga : 4.800 ans.
Treta-yuga : 3.600 ans.
Dwapara-yuga : 2.400 ans.
Kali-yuga : 1.200 ans.
Nous sommes dans cette dernière période.
Après elle, le monde retournera à l'état incréé et
potentiel pour un: temps égal, puis un nouveau cycle recommencera. Il y a
d'ailleurs plusieurs modes d'interprétation de ces chiffres, mais la notion de
cycle reste fonda-mentale, ainsi que le principe de la non-homogénéité du
temps. Ces deux points sont, par eux-mêmes, assez remarquables si l'on songe
que le principe précis en a été formulé il y a une dizaine de millénaires, et
que la science contemporaine en arrive à des conclusions qui les rappellent
singulièrement
En premier lieu, l'emploi simultané de toutes les
méthodes possibles; (dosage de l'émanation contenue dans les aérolithes, calcul
du point origine de l'expansion de l'univers, courbe de vieillissement des
étoiles, etc...) mène à considérer comme évaluation globale, l'âge du monde à
une dizaine de milliards d'années, et la limite de ses destinées à une
quinzaine de milliards, d'années (voir travaux de M. Gauzit, Directeur de
l'Observatoire de Lyon)
Si donc il reste à prouver que l'univers effectue
un cycle total et que ce cycle dure 129 milliards d'années comme le veut la
cosmologie hindoue, on: voit qu'en tout cas, le demi-cycle de la manifestation
s'opère en vingt-cinq milliards d'années environ et nous mène vers l'état
incréé. Par ail-leurs, la relativité du temps, démontrée par les mathématiques,
a mené les physiciens à chercher une pendule cosmique fixe. Ils n'ont rien
trouvé de plus fixe que les temps de désintégration spontanée des corps
radioactifs. Cette désintégration, on le sait, s'opère de telle façon que
chaque période correspond à une désintégration deux fois moindre que celle qui
s'est pro-duite dans la période de même durée qui l'a précédée. De sorte que le
temps étalon le temps le plus fixe que nous sachions fixer n'est pas homogène,
mais suit une courbe exactement semblable à celle qu'indique la succession des
yugas.
On peut toujours dire que les coïncidences expliquent
tout. Deux coïncidences connexes et de cet ordre de probabilité deviennent
pourtant impensables en termes de hasard. Faut-il supposer pour autant que les
sages de l'Inde primitive avaient une idée de l'univers aujourd'hui considéré
par la science ? Assurément non. Nous croyons l'explication plus simple.
Lorsqu'un esprit très dégagé de la prison du moi entre en état de participation
avec l'univers, il ressent les lois de structure et, fondé sur cette certitude
expérimentale, il pense juste sans autre mystère. Dans cet ordre de choses, on
peut rappeler que Ramakrishna, sage vivant aux Indes à la fin du siècle
dernier, fut souvent mis à l'épreuve par des esprits forts de tous pays. Un
jour, un mathématicien de passage lui posa la question suivante : « Si je jette
une pierre avec une force infinie, elle va décrire une droite. Où ira-t-elle ?
» Ramakrishna se recueillit un instant et répondit : « Elle reviendra dans
votre main ». Cela se passait bien avant qu'Einstein ait posé le principe de
l'univers courbe, et le mathématicien sourit de la naïveté du Maître. A son
tour, le Maître sourit, mais n'ajouta rien.
Devant des coïncidences de cet ordre, il ne faut
pas se hâter de sourire du moins pas avant d'avoir fait un effort sincère pour
comprendre ce que la tradition veut dire.
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