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 LA LYCANTHROPIE

 

 

La Lycanthropie; Ses origines

 

Les loups-garous ont été bien longtemps la terreur de nos campagnes et d’ailleurs.

On savait que les sorciers ne pouvaient se faire loup que par le secours du diable. Dans les idées des démonologues, un loup-garou est un sorcier que le diable lui-même transmue en loup, et qu'il oblige à errer dans les campa­gnes en poussant d'affreux hurlements.

 

L'existence des loups-garous a été soutenue par Virgile, Solin, Strabon, Jean Wier, Breughel, Bosch, de Lancre, Thomas d’Aquin et par tous les ju­risconsultes et démonomanes des derniers siècles, a peine commençait-on à en douter sous Louis XIV. L'empereur Sigismond fit débattre devant lui la question des loups-garous, et il fut unanimement résolu que la transformation des loups-garous était un fait réel et constant.

 

On peut noter que dans nos provinces, la croyance de l’existence des loups-garous s’est éteinte il y a moins de 100 ans.

 

Les loups-garous trouvent leurs origines dans l’antiquité.

Le mot lycanthrope vient du grec lukos qui signifie loup et de antropos, l’homme.

Le terme de lycanthrope viendrait d’un roi d’Arcadie nommé Lycaon. Fils de Phoronée, ce roi d'Arcadie, lui donna le nom de Lycaonie. Il bâtit sur les montagnes, la ville de Lycosure, la plus ancienne de toute la Grèce, et y éleva un autel à Jupiter Lycaeus, auquel il commença à sacrifier des victimes humaines.  Il mangeait tous les étrangers qui passaient dans ses Etats. C'est ce qu'il faillit arriver à Jupiter qui était venu se loger chez Lycaon. En effet, ce dernier se préparait à lui ôter la vie durant son sommeil mais auparavant, il voulu s'assurer que ce n'était pas un Dieu. Pour ce faire, il lui fit souper, selon les dires de certains, les membres d'un de ses hôtes ou d'un de ses esclaves. Mais Jupiter s'aperçu de l'intention de Lycaon et il alluma un feu vengeur qui consuma le palais et Lycaon fut ainsi changé en loup. Ce serait l'un des plus anciens loups-garous.

D’autres versions de cette histoire définissent les origines du mot lycanthropie.

 

Cependant, la fin de la légende est toujours la même ; Zeus, fou de rage transforma son hôte en créature mi-homme mi-loup et le condamna à errer  ainsi jusqu'à la fin des temps. C’est de cette légende que le mot Lycanthrope tire son étymologie.

 

D’autres noms existent pour définir les lycanthropes :

 

En Français : Loup-garou

En Allemand : Wervolf

En Anglais : Werewolf

En Grec: Lycanthopre ou mormolycies

En Latin: Varios et versipelles

 

 

 

Le bien ou le mal ?

 

 Les récits où les hommes se transforment en loup ou en autres bêtes sont présents dans beaucoup de civilisations.

Dans ces récits, l’image du loup symbolise l’incarnation du mal ou la punition suprême et divine. Cependant,  le loup est aussi dans certains récits et peuples divers, un symbole du bien.

Ces transformations ne sont pas seulement réservées aux hommes, elles sont aussi les privilèges des dieux.

 

On peut citer comme exemple :

- Une louve a donné naissance à la ville de Rome, et dans la mythologie Romaine, le loup est associé à Mars, Dieu de la guerre.

- Le Roi Nabucodonosor II chassé par les hommes, est condamné à manger de l’herbe et au bout de 7 ans, il se verra changer en Bœuf ( voir la bousanthropie ). Certains théologiens attestaient que le souverain avait perdu la raison et se croyait changé en bœuf, d’autres croyaient en sa transformation réelle en cet animal.

- Les compagnons d’Ulysse, changés en pourceaux par Circé.

- Le roi dieu Osiris, qui selon Théodore de Sicile a emprunté la forme d’un loup pour délivrer l’Egypte des forces du mal qui voulaient l’envahir.

- Le Minotaure, issu des amours de Pasiphaé et d’un taureau blanc.

- Les centaures, êtres mi-homme mi-cheval.

- Les Faunes, que l’on distingue des satyres et syl­vains, quoiqu'ils aient aussi des cornes de chèvre ou de bouc, et la figure d'un bouc de­puis la ceinture jusqu'en bas. Mais ils ont les traits moins hideux, une figure plus gaie que celle des satyres, et moins de brutalité.

- Dans la mythologie nordique, les Berserkers étaient une secte de guerriers louant Odin et qui sous l'effet de drogue, hydromel et champignons, étaient possédés d'une fureur incontrôlable. Ils étaient vêtus de peau d'ours pour effrayer le peuple craignant les animaux sauvages et hurlaient en mordant leurs propres boucliers. Ces féroces guerriers étaient apparemment insensibles à la douleur jusqu'à ce que leur folie s'estompe. Dans leur rage, ils attaquaient même les rochers et les arbres des forêts, d'ailleurs ils étaient fréquents qu'ils s'entretuent.

Note : La signification du nom Berserkers est en anglais, "Bear Sark" : poitrail d'ours ou chemise d’ours.

Les noms d’Ulfhednar « pelisses d’ours » sont également mentionnés. A noter également que ces farouches combattants louaient Tyr, les premiers seraient même le fruit de sa création. On trouve les traces de ces guerriers à partir du IX ème siècle.

Il y eut également un mythe de Berserkers femmes, les Vargynjur « femmes louves »...

- Aussi dans la mythologie Nordique le loup Fenrir.

- La mythologie Mongole, avec la naissance du peuple Turc, issue de l’union entre un enfant et une louve.

- La mythologie Indienne, où depuis la nuit des temps, loup et soleil s’affrontent dans un éternel combat, l’un gagnant une victoire, puis l’autre et ainsi de suite.

- Les hommes léopards en Afrique, les hommes tigres en Asie,d'autres cultes ou castes d’hommes revêtant des peaux d’animaux afin de pratiquer un sacrifice rituel ou tout autre forfait.

- etc

Ovide traita dans quinze ouvrages le sujet.

Loup, aigle, serpent, taureau, cygne, ours, les dieux se permettaient toutes les métamorphoses pour duper ou contraindre les hommes à leurs dessins et les mythologies Grecques et Romaines regorgent de cas où femmes et maris trompés, changeaient en créatures animales les conjoints adultères. 

 

 

Les Loups-garous et la sorcellerie

 

 Aux premiers siècles après Jésus-Christ, le loup était très présent dans toute l’Europe.

C’est Charlemagne le premier qui institua la destruction organisée des meutes de loups tant celles-ci s’avéraient, dans leurs attaques meurtrières de troupeaux, dévastatrices pour l’économie et l’élevage des moutons.

Si les méfaits des loups étaient jusqu’alors réservés et concentrés sur les troupeaux de moutons et les élevages des fermes isolées, le moyen âge apporta une nouvelle vision des choses.

La misère du peuple, la peste, la famine, les conditions de vies précaires de l’époque, firent grands nombres de morts parmi la population.

Bien vite, charniers, cadavres à l’abandon et sans sépulture attirèrent les meutes de loups de plus en plus près des bourgs et des villes.

L’animal qui jouissait déjà d’une mauvaise réputation se vit alors affublé du titre de mangeur d’homme.

Mais c’est vers le 16ème siècle que le mouvement du culte de Lycaon pris son essor dans le peuple, véhiculé par l’imprimerie et l’accès aux ouvrages jusqu'alors réservé à l’église, ses copistes, étudiants et bibliothécaires, nombres d’ouvrages sur la démonologie, la sorcellerie et autres rituels se succèdent et circulent parmi le peuple. A cette époque-ci, peu de personnes savent lire. Ceux qui en ont la possibilité, se procurent les ouvrages précédemment nommés et en font lecture aux autres.

Paysans et citadins entendent donc lors des veillées, les récits de ces dieux et de ces hommes qui ont le pouvoir de se changer en bête et les gens y trouvent alors de nombreuses explications dans les agissements «  bizarres » de certains de leurs congénères et voisins.

Le 16ème siècle voit donc les cas de lycanthropie et les procès se multiplier.

Si une partie du peuple règle ses comptes cachés sous des peaux de bête…..

L’autre en revanche en profite pour exceller dans l’art de la dénonciation.

Vielles rancunes et malveillances ressurgissent alors pour nuire à son prochain.

A cette époque, toutes les régions de France ont leurs loups-garous.

En Picardie c’est le loup-varou, en Gironde et dans le Poitou c’est la bête bigourne , dans le Berry on trouve le  loup-berou, en Bretagne le bisclavaret, en Vendée et Charente c’est le garelaut et en Normandie le Garwall ou warou, etc.

Les cas se multiplient et les sorciers d’Europe

et de nos campagnes sont montrés du doigt.

Si l’église a instauré l’image de la brebis pour incarner le bien, dans l’idée populaire le diable est à l’origine de la transformation des ces sorciers qui pactisent avec les démons pour se donner pouvoir sur les hommes. L’image de l’homme transformée en loup s’oppose à celle de l’agneau.

C’est le mal contre le bien, Satan contre jésus Christ.

Des traités et études sur les loups-garous sont édités.

Les « spécialistes » de l’époque les décrivent comme des personnes au teint pâle et aux yeux renfoncés.

Ses écrits décrivent les possédés comme des hommes allant à une allure fulgurante, ayant des yeux de feu et se déplacent en meute en laissant derrière eux bien qu’ils aient forme humaine, des traces et empreintes de loup.

 

Le 17ème siècle verra les esprits s’apaiser et il faudra attendre le 18ème siècle pour voir ressurgir les vieux démons en l’affaire de la bête du gévaudan.

A cette époque, l’information dispose de plus de moyens qu’au siècle précédent et toute la France est tenue en haleine par les médias qui narrent les méfais du monstre.

 

Au début du 20ème siècle, les loups ont tellement été pourchassés et décimés que la race a pratiquement disparue de l’Europe occidentale.

 

 

La transformation

 

 Il existe des transformations volontaires et d’autres involontaires.

Les transformations volontaires sont le plus souvent d’un être né de l’union d’un sorcier et d’une louve ou d’un loup et d’une sorcière. La progéniture possède alors le pouvoir de se transformer à sa guise en homme ou en bête.

Un autre cas de transformation volontaire est le pacte avec le diable ou un démon.

Le possédé transformé en loup en profite alors pour faire les pires carnages.

La transformation avec une ongue spéciale ou une ceinture magique est aussi citée dans de nombreux ouvrages.

Un autre cas de transformation est dit involontaire.

C’est le cas par exemple, quand un incube abuse et soumet à ses charmes une personne humaine de sexe féminin ou un succube pour l’inverse. L’enfant né de cette union contre nature se verra souvent destiné à pratiquer la sorcellerie et sera un parfait futur loup-garou.

 

Une autre thèse sur la transformation et l’apparition des loups-garous est soutenue par Eliphas Levi dans Dogme et rituel de haute magie :

 

…………….Osons dire maintenant qu'un loup-garou n'est autre cho­se que le corps sidéral d'un homme, dont le loup représente les instincts sauvages et sanguinaires, et qui, pendant que son fantôme se promène ainsi dans les campagnes, dort péniblement dans son lit et rêve qu'il est un véritable loup.

Ce qui rend le loup-garou visible, c'est la surexcitation presque somnambulique causée par la frayeur chez ceux qui le voient, ou la disposition, plus particulière aux personnes simples de la campagne, de se mettre en communi­cation directe avec la lumière astrale, qui est le milieu commun des visions et des songes. Les coups portés au loup-garou blessent réellement la personne endormie par congestion odique et sympathique de la lumière astrale, par correspondance du corps immatériel avec le corps matériel…………………

 

Cette idée expliquée par Eliphas Lévi, pourrait être en rapport avec les phénomènes de bilocation abondamment commentés et attestés  par de nombreux notables et repris dans divers ouvrages ou récits, qui consistent en la présence de l’esprit matérialisé d’une personne, alors que celle-ci se trouve en tant qu’enveloppe charnelle à des lieux de la scène.

 

Gôrres partage en trois classes les faits de bilocation :

1° Quelquefois, dit-il, l'homme est emporté avec impétuosité dans un lieu éloigné, et c'est alors le système moteur qui concourt d'une manière spé­ciale à la production des faits de cet ordre.

2° Dans les faits de seconde classe, l'homme, restant à sa place, est conduit en esprit au loin, y fait ce que Dieu veut qu'il fasse — si l'opération n'a pas un caractère diabolique — et rapporte avec soi certains signes extérieurs qui attestent sa présence aux lieux que son esprit a visités.

3° Dans les faits de troisième classe, l'homme restant à sa place, et y étant vu par les autres, est vu ailleurs en même temps, et y agit d'une manière effective et réelle; or, cette bilocation participe à la nature de la vision.

 

« Rien au monde n'est mieux attesté et plus incontestablement prouvé que la présence visible et réelle du Père Alphonse de Liguori près du pape agonisant, tandis que le même personnage était observé chez lui, à une grande distance de Rome, en prière et en extase »

                                                                                  Eliphas Lévi.

 

 

Le Nagualisme

 

 D’après La sorcellerie de I. Bertrand – 1899.

 

Au Mexique, on appelait nagual le génie ou démon qui présidait, suivant les initiés, à la naissance d’un enfant.

Les nagualistes, nous disent les missionnaires, et, après eux, l'abbé Brasseur, qui a publié sur le Mexique des travaux très remarquables, se rendaient auprès des indigènes convertis au christia­nisme et les poussaient à apostasier secrètement. Ceux qui se laissaient convaincre devaient commencer par maudire le Christ, la Sainte-Vierge et les saints.

Cela fait, le magicien ou sorcier leur lavait la tête et les parties du corps qui avaient reçu le contact des saintes huiles.

Pour les enfants, la cérémonie magique précé­dait le baptême et en paralysait d'avance les effets, dans la pensée du nagualiste. Elle consistait, pour ce dernier, à tirer du sang de la langue ou de l'oreille du nouveau-né, et à l'offrir au démon sous le patronage duquel il venait de le placer.

Parvenu à l'âge adulte, l'enfant était tenu de ratifier l'engagement pris en son nom. Le nagua­liste le préparait à ce grand acte, le catéchisait et lui faisait entendre que le nagual qui lui avait donné la vie continuerait à le protéger, sous la forme d'un animal, nos yeux mortels n'ayant la faculté de voir les esprits que revêtus d'un corps matériel.

L'adolescent donnait son adhésion avec l'assentiment des membres de sa famille.

L'initiateur le conduisait alors dans un lieu solitaire et offrait un sacrifice au génie, qui se montrait au catéchumène sous l'aspect de l'animal lion, tigre, crocodile ou serpent dont il devait porter le nom nagualique. Les liens qui les unissaient l'un à l'autre étaient si étroits, que le protégé ressentait le contre-coup des blessures reçues par l'animal dont le nagual avait pris la forme.

 

Voici le fait que raconte à ce sujet le R. P. Burgoa:

Le P. Diégo était un religieux de grand courage, et que nul danger n'intimidait. Un jour, il lui arriva de punir avec sévérité un indien qui s'était rendu coupable d'une faute très grave. Le délinquant en éprouva une irritation des plus vives. Résolu de se venger, il se posta sur les bords d'une rivière que le religieux devait tra­verser pour aller confesser un moribond.

Le P. Diégo cheminait tranquillement sur sa monture, occupé à réciter son office, lorsque à peine entré dans l'eau, le cheval se sentit arrêté. Le religieux, bais­sant la tête, aperçu un caïman qui s'efforçait d'entraîner l'animal dans l'eau. A cette vue, donnant des rênes, et invoquant le secours divin, il lança son cheval avec tant de vigueur qu'il traîna hors de la rivière le caïman, que les ruades de la mon­ture et une grêle de coups de bâton ferré appli­qués sur sa tête contraignirent de lâcher prise. Le religieux continua sa route, le laissant étourdi sur le rivage; et son premier mouvement, lorsqu'il débotta, ce fut de raconter ce périlleux incident.

Or, il achevait à peine de confesser son malade, qu'un messager passait, annonçant la mort de l'In­dien qu'il avait puni quelques jours auparavant; le malheureux avait succombé sous les ruades du cheval que montait le P. Diégo. En effet, le reli­gieux s'empressant d'aller aux informations, on trouva le caïman étendu sur le rivage, et l'Indien portait les traces mêmes des coups de pied dont avait péri le caïman, c'est-à-dire son nagual…..

 

L'Influence de la pleine lune

 

 La pleine lune est présente dans l’idée de la transformation de l’homme en loup, elle est liée dans ses phases, comme tous les astres, à beaucoup de rituels magiques.

Elle exerce, on le sait aujourd’hui, des changements dans le comportement humain et animal. La symbolique du loup, sauvage et indocile, se prête parfaitement à des usages que l’homme se ne permettrait pas dans son état normal. Aidé et transcendé par les drogues, l’homme/bête se met à courir plus vite que de nature, sauter plus haut, son appétit pour le sang, symbole de la vie, est affirmé et insatiable.

On peut de la même façon noter que l’éclairage à cette époque, n’était pas le même que de nos jours. Quoi de plus naturel pour l’agressé ou les spectateurs de ces horreurs que de décrire une bête mi-homme mi-loup, quand l’agresseur nu sous une peau de loup attaquait sous le couvert de la pénombre un passant égaré en grommelant des phrases incompréhensibles et en griffant et mordant tout ce qui se trouvait à sa portée.  

 

La lycanthropie, comme le vampirisme ou la nécromancie, est liée au culte d’Hécate et une tradition Hellénique impose aux spectres pour apparaître d’être éclairé par l’astre lunaire.

Ainsi, Origène dans son ouvrage Philosophumena, rapporte ce texte de conjuration :

« Viens, ô triple Bombo, déesse infernale, terrestre et céleste ; déesse des chemins et des carrefours ! Ennemie noctambule de la lumière et qui,cependant nous la révèle, amie et compagne de la nuit….Errante parmi les ombres et les sépulcres, tu te plais aux longs abois des chiens et à la vapeur du sang répandu. Tu désires le sang, et apportes aux mortels l’épouvante… O Gorgo ! Mormo ! Lune multiforme, favorise d’un rayon propice un sacrifice offert en ton honneur… »

 

 

La Balle d'Argent

 

 Arrêtons là tout de suite cette idée née à Hollywood…. Une balle d’argent a les mêmes effets qu’une balle ordinaire…

On peut y trouver éventuellement un symbole de lumière et de pureté, mais l’or dans ce cas aurait mieux fait l’affaire. L’argent, symbole lunaire pourrait-il détruire ce qu’il a créé ?.

Ce qui est vrai, ce sont les progrès fait par l’armurerie au travers des siècles.

Il est beaucoup plus facile de tirer une balle, que de prendre le temps d’armer et tirer un carrelet d’arbalète sur une bête qui vous poursuit…ou que vous poursuivez.

C’est peut-être là, la naissance du mythe de la balle en argent.

Une autre explication serait que la bête étant une représentation ou une invocation du diable, le principe destructeur aurait été de couler une balle faite dans un matériau saint et béni comme un crucifix…en argent !

 

La Capture des Loups-Garous

 

 Comme le constate Eliphas Levi dans Dogme et rituel de haute magie :

 

1° Que jamais personne n'a été tué par un loup-garou, si ce n'est par suffocation, sans effusion de sang et sans blessures ;

2° Que les loups-garous traqués, poursuivis, blessés même, n'ont jamais été tués sur place.

3° Que les personnes suspectes de ces transformations ont été toujours retrouvées chez elles, après la chasse au loup-garou, plus ou moins blessées, quelquefois mourantes, mais toujours dans leur forme naturelle.

 

Comme nous l’avons dit précédemment, le 16ème siècle voit une recrudescence des cas de lycanthoprie.

Quand un cas d’attaque est signalé, il s’en suit dans les meilleurs délais de gigantesques battues auxquelles participent militaires et civiles. Tout le village participe…Les bois sont fouillés, les talus sont inspectés, la moindre touffe d’herbe est tailladée et piquée, les ruisseaux et cours d’eau sont sondés…. La bête est traquée…..

Quoi de plus naturel pour un animal ou une créature poursuivie, que de s’enfuir devant son bourreau ?

 

La bête doit mourir, rendre des comptes et être brûlée… le fuyard en est conscient et c’est un être effrayé, essoufflé, apeuré, et l’air agars que l’on retrouve généralement dans les taillis. Quand il n’est pas nu et couvert de boue, il a les vêtements crasseux et déchirés.

Des longs cheveux décoiffés, sa peau sale, ses yeux agars qui cherchent le salut, ses mains aux longs doigts aux ongles crochus, font de lui le loup-garou parfait que les paysans avaient vu courir au loin sous sa forme de loup.

Il n’était pas rare à l’époque, qu’un loup-garou poursuivi par la milice local, fut blessé par un  mousquet tiré à grande portée. L’homme alors de retour chez lui devait à grande peine cacher la blessure infligée sous peine d’être reconnu comme la bête qui quelques temps plus tôt parcourait la lande avec son air menaçant.

 

On peut noter que la majorité des écrits et procès verbaux venus jusqu'à nous relatent des captures de loups-garous sous leurs formes humaines et trahis par leurs blessures.

 

S’en suivait un procès en place publique. Condamnés pour sorcellerie pour avoir pactisé avec le diable, forcé à l’aveu de ses forfait par l’inquisiteur, l’issue  est toujours la même : le bûché. 

 

 

Quelques Loups-Garous célèbres

 

 DAMNETUS, ou DAMACHUS

Loup-garou, de l'antiquité. On conte qu'ayant mangé le ventre d'un petit enfant sacrifié à Jupiter Lycien en Arcadie, il fut changé en loup. Mais il reprit sa première forme au bout de dix ans. Il remporta même le prix de la lutte aux jeux olympiques.

 

GARNIER (GILLES)

Loup-garou, con­damné à Dôle sous Louis XIII, comme ayant dévoré plusieurs enfants. On le brûla vif, et son corps réduit en cendres fut dispersé au vent.

«Henri Camus, docteur en droit et con­seiller du roi, exposa que Gilles Garnier avait pris dans une vigne, une jeune fille de dix ans, l'avait tuée et occise, l'avait traînée jusqu'au bois de La Serre, et que, non content d'en manger, il en avait apporté à sa femme;

qu'un autre jour étant en forme de loup (travestissement horrible qu'il prenait sans doute pour sa chasse), il avait également tué et dévoré un jeune garçon , à une lieue de Dôle, entre Grédisans et Monotée; qu'en sa forme d'homme et non de loup il avait pris un autre jeune garçon de l'âge de douze à treize ans, et qu'il l'avait emporté dans le bois pour l'étrangler....»

Son procès est raconté dans un arrêté mémorable du Parlement de Dôle de 1574.

 

GRENIER (JEAN)

Loup-garou qui flo­rissait vers l'an 1600. Accusé d'avoir mangé des enfants, par Jeanne Garibaut et par d'autres, quoi qu'il eût à peine quinze ans, il avoua qu'il était fils d'une prêtre noir ( prêtre du sabbat ), qui portait une peau de loup, et qui lui avait appris le métier. On ne sait ce que devint ce jeune homme.

 

Bibliographie

 

 

 Quelques ouvrages traitant ou relatant des cas de lycanthropie :

 Arrêt mémorable de la Cour du parlement de Dole, du 18 janvier 1574,

 La sorcellerie, par I. Bertrand – 1899,

 Dialogue de la lycanthropie ou transformations d’hommes en loup, par Claude Prieur – 1596,

 

Discours de la lycanthropie ou de la transformation des hommes en loup, par Beaunnois de Channincourt – 1599,

 

La lycanthropie, transformation et extase des sorciers, par J. de Nynauld – 1615,

 

Loups-garous et vampires, par Rolland Villeneuve – 1960,

 

Dogme et rituel de haute magie, par Eliphas Lévi – 1952 ( 2ème Ed. ).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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