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 LA BRETAGNE OCCULTE

 

 

INTRODUCTION

La Bretagne, pays chrétien aux racines païennes, terre de contraste ou les édifices religieux côtoient des mégalithes dressés vers le ciel, pays enraciné dans sa culture celte qui a su survivre  au labourage exercé par le christianisme avec pour seul outil : la foi.

La Bretagne, pays de légendes aux fées, enchanteurs, lutins ou Korrigans cultive une histoire pleine de contes et de légendes.

Dolmens, Menhirs, Galgals ou Cromlechs, peut importe le nom dont ont été baptisés ces mégalithes a travers les siècles car ils ont laissés place aux églises, chapelles et cathédrales de notre ère chrétienne. Pourtant la fascination qu’ils exercent est toujours présente même de nos jours.

Ce n’est cependant pas sur ces thèmes que les articles qui vont suivrent sont basés. Ils traitent d’une partie de l’occultisme Bretons, sur des bases Judéo-chrétiennes qui ont su traverser les siècles et parvenir jusqu'à nous.

Loin d’êtres exhaustifs, les sujets traités sont une approche d’une Bretagne méconnues ou loin du celtisme, les forces du bien côtoient les forces du mal et où Dieu affronte Satan.

LE PARADIS

La route du paradis n’est que ronces et épines et est jalonnée de quatre-vingt-dix-neuf auberges ou l’on doit s’ajourner au moins une fois. Celui qui n’a pas d’argent pour payer et consommer dans une auberge rebrousse chemin et prends la route de l’enfer.

L’auberge située a mi-parcours s’appelle Bitêklê. Dieu vient y faire sa tournée tous les samedi soir et emmène avec lui les voyageurs qui ne sont pas trop saoul.

Trois rangs de nuages sont à franchir avant d’arriver au paradis. Le premier est noir, le second gris et le dernier d’un blanc immaculé.

Selon les uns, c’est Saint Mathurin, pour d’autre c’est Saint Denis qui est chargé de conduire les âmes qui ont terminé leur pénitence, vers le paradis.

Saint Michel garde la porte du paradis. C’est lui qui est chargé de peser les âmes pour savoir si elles peuvent être reçues. C’est pourquoi il est représenté portant une balance.                             

LE DIABLE ET L'ENFER

An diaoul zo eun dèn honest :  na c’houll man evit man

( Le diable est un honnête homme : il ne demande rien pour rien )

 

En Bretagne, région traditionnellement croyante et Catholique, il ne peut être conçu de paradis sans enfer, de saints sans démons, de dieu sans diable, de bien sans mal.

Avoir la foi en l’un est donner substance à l’autre.

Pour les Bretons comme pour le reste du monde Chrétien, deux forces rivales se partagent le monde : Dieu et le Diable, le bien et le mal.

Quoi de plus naturel que de s’attirer les faveurs des saints et se garder des persécutions des démons ? Aussi, n’est il pas rare de voire une parcelle d’un champs qui ne sera jamais cultivé ; C’est la part du diable.

Pour rencontrer le diable, il faut se rendre dans un cimetière ou une tombe nouvelle vient d’être creusée, ou a un carrefour de trois chemins, ou au carrefour d’un champs à trois angles ou bien encore dans une chapelle en ruine dont la pierre n’est plus consacrée.

On dit que le diable ne dort jamais, nuit et jour comptent pour lui comme deux. C’est pourquoi quand on pactise avec lui, il ne faut pas s’étonner de le voir au bout de six mois alors que le délai était d’un an.

Les autres noms du diable : Pôl ; Pôlic ; Pôl goz ( le vieux Pôl ) ; Ar pôtr braw ( le joli garçon ) ; Ar marc’hadour glaou ( le marchand de charbon ) ; Satann goz ( le vieux Satan ) ; Pôtr he dreid marc’h ( le gars aux pieds de cheval ) ; Ar Pôtr Rouz ( l’homme roux ) ; Ar prins rû ( le prince rouge ) ; Lucatan ; Lucas coz ( le vieux Lucas ) ; An erouant ( le serpent-roi ) ; Cornik ( le cornu ) ; Pôtr he ivinô houarn ( l’homme aux ongles de fer ).

La route de l’enfer est large et bien entretenue. Elle invite le voyageur à la prendre. En chemin, on trouve quatre-vingt-dix-neuf auberges ou dans chacune on doit passer cent ans.

Le mets et boissons vous sont servis  a volonté et le goût en devient de plus en plus bon au fur et a mesure que vous vous rapprochez de la porte de l’enfer.

Si le voyageur arrive a la dernière auberge sans être ivre et a sus résister aux tentations, il est libre de rebrousser chemin et le diable n’a aucun pouvoir sur lui. Si dans la cas contraire il a succombé tout au long du voyage, la dernière auberge lui servira un mélange de sang de couleuvre et de sang de crapaud et il appartiendra au diable.

La porte de l’enfer s’appelle le Youdig.

L'ANKOU

Oberour ar maro ( l’ouvrier de la mort )

Il exerce sa besogne depuis la tradition païenne et a survécu à la Christianisation du royaume Celte. Il est connu sous les noms de Ankow en Cornouaille et de Angheu au Pays de Galles. Sa représentation commune est un homme grand aux membres squelettiques et au visage cadavérique. De longs cheveux blanc et argent flottent au vent sous un large chapeau de feutre.

Il est aussi représenté comme un squelette drapé d’un linceul dont la tête vire continuellement en haut de sa colonne vertébrale. Dans cette représentation il porte dans une main une lance ou à l’extrémité est montée une girouette qui a charge de lui indiquer la direction des âmes qu’il a à quérir.

Dans une représentation comme dans l’autre, l’Ankou porte avec lui une faux.

La particularité de cette dernière est que l’outil est monté à l’envers d’une faux de moissonneur. Ici, le tranchant est à l’extérieur, ce qui fait que pour faucher il projette son outil en avant alors qu’un moissonneur traditionnel tire à lui la lame.

 

L’Ankou pour se déplacer se tient debout dans une charrette a clair voie.

Cette charrette appelée karrik ou karriguel ann Ankou est reconnaissable de nuit par le bruit particulier que fait son essieu en grinçant.

Le chariot est tiré par deux chevaux attelés en flèche.

Celui de devant est maigre voir squelettique, celui du limon est noir, le poil soyeux, luisant et est gras.

 

L’Ankou à traditionnellement deux compagnons qui l’assistent dans son travaille. Habillés de noir  et le visage caché sous un capuchon ou un chapeau de feutre, l’un marche devant l’attelage de l’Ankou et est chargé d’ouvrir les portes des enclos et des chemins, l’autre a pour mission de conduire le cheval de tête par la bride. Le premier a aussi pour tâche de charger les morts que l’Ankou a fauché.

 

Selon les régions, c’est le dernier ou le premier mort de chaque paroisse qui est l’Ankou pour le reste de l’année.

Toujours selon la tradition, voir ou entendre l’Ankou alors que sa visite ne nous est pas destinée, mène à la mort dans les jours prochain le témoin de son passage. 

LES INTERSIGNES

 Doué da bardono d’an anaon ( Dieu pardonne aux défunts )

Dans la tradition Bretonne, la mort est toujours annoncée. La mort ne frappe jamais sans qu’un message soit  délivré aux proches ou au futur défunt.

Cela permet de s’organiser pour que la dépouille du défunt soit traité de la manière la meilleurs qui soit et de l’entourer pour son passage dans l’au-delà.

Les manifestations des messages annonciateurs de décès sont appelées les intersignes.

Selon les régions, les intersignes sont aussi appelés séblanchou, sinaliou ou traou spont.

«  Les intersignes annoncent la mort. Mais la personne à qui se manifeste l’intersigne est rarement celle que la mort menace. Si un intersigne est aperçu le matin, c’est que l’évènement annoncé doit se produire à brève échéance ( huit jours au plus ). Si c’est le soir, le délai est plus long, et peut être d’une année ou plus. Personne ne meurt sans que quelqu’un de ses proches, de ses amis ou de ses voisins n’en ait été averti par un signe. Les Intersigne sont comme l’ombre projetés en avant de ce qui doit arriver – Anatole le Braz : La légende de la mort ».

 

Trois pies sautant ensemble sur une route présagent d’un enterrement proche.

Si un coq vient chanter près de vous c’est que votre heure est proche.

Si un coq chante dans l’après-midi, c’est signe de grande joie ou de deuil. Si il chante de nuit avant minuit, c’est signe de grand malheur.

Quand une pie vient se poser sur un toit, c’est signe de deuil pour quelqu'un de la maison.

Quand un oiseau vole autour d’une maison, au moment de la mort il vient frapper un carreau.

Quand une poule sort d’un tas de foin avec une brindille sur la queue, c’est signe de deuil pour les habitants de la maison.

Les trois chandelles de la mort : A Paimpol, les femmes de marins qui sont sans nouvelle de leurs maris depuis quelques temps, font un pèlerinage dans la commune de Lanloup. Elles allument aux pieds du saint un cierge. Si le cierge brûle d’une flamme vive, le mari est bien portant. Si le cierge brûle d’une flamme triste et s’éteint, c’est signe que le mari est mort.

Trois chandelles allumées que l’on laisse brûler dans une maison est signe que bientôt on aura à allumer les trois chandelles de la mort.

Si la nuit, le menuisier entend des planches qui s’entrechoquent, c’est signe qu’il aura le lendemain un cercueil à construire.

Entendre la chute d’un objet ( assiette, verre ou écuelle ) est signe de mort pour un parent ou un ami en voyage.

Etre pris sans raison d’un frisson, est signe que l’Ankou vient de passer.

Une subite envie de pleurer alors que rien ne vous y invite, indique que vous aurez bientôt à pleurer la disparition d’un proche.

Quand sur une route on y croise un grand nombre de pies, qui ne se sauvent que lorsque on est très près d’elles, si de plus elles reviennent on foi que vous êtes passé, c’est un enterrement y passera dans peu de temps.

Quand on voit le soir dans une maison voler de petits papillons blancs, c’est signe qu’un de ses habitant doit mourir dans quelques temps.

 

Les intersignes prennent des fois des apparences bien plus significatives et évidentes.

L’apparition d’une personne alors qu’elle se trouve a des lieus de la, est souvent annonciateur de mauvais présage et nombreux sont les témoignages ou un proche se manifeste aux siens au moment de son trépas.

PRATIQUES POUR SAVOIR QUAND ON MOURRA

 An heur diveza a zo kuzet ( Votre heure viendra a vous aussi )

Un moyen de connaître approximativement dans quel délai on doit mourir consiste à poser sur l’eau de certaines sources sacrées une croix faite de deux ramilles de saule. Si la croix flotte, la mort ne tardera guère. Si la croix s’enfonce, le terme est encore assez éloigné, il le sera d’autant plus que la croix aura coulé plus vite.

Dans la région de Saint-Jean-Trolimon, il était d’usage au début de l’année de beurrer autant de tartines de pain qu’il y a d’habitant dans la maison. Le chef de famille nommais alors chaque personne et lançait la tartine en l’air. Celui qui retrouvais sa tartine coté beurre sur le sol était sur de mourir dans l’année.

A Plégat-Guerrant, il y a une fontaine appelée Feunteunan-Ankou ( la fontaine du trépas ). Celui qui s’y rend la première nuit de mai et qui s’y penche sur le coup de minuit sera renseigné rapidement. En effet, si son image lui apparaît sous une forme squelettique, son heure est proche.

Dans le pays de Gourin, on va pour le mourrant à la chapelle de Saint-Mîn. On commence par exposer le cas a la statue du Saint Diboan, puis on se rend a la fontaine du saint.

On vide a l’aide d’une écuelle la totalité de la fontaine et on se penche sur le trou dont sort l’eau de la fontaine. Si elle fait du bruit en sortant, c’est que le mourrant est en train de mourir. Si au contraire elle coule sans bruit, le mourrant a toutes les chances d’en ressortir vivant.

Si le vêtement d’un enfant s’enfonce dans l’eau de certaines fontaines, l’enfant meurt dans l’année. Si au contraire le vêtement flotte, on emmaillote l’enfant dans le vêtement humide et cela le préservera de tous les maux.

Si vous buvez par trois fois de l’eau de la fontaine de Kerignac à l’heure de minuit et quelle ne vous guérie pas de vos maux, cessez toute médication : votre heure est proche.

Une femme enceinte ne doit pas accepter d’être marraine ou bien elle ou son enfant mourrait dans l’année.

Les gens qui découvrent un trésor n’en jouissent pas longtemps, leur sort est de mourir un an jour pour jour après leur découverte.

Lorsqu’un mourrant a trop de mal à trépasser, le moyen infaillible d’abréger son agonie est de le descendre de son lit et de lui faire toucher le sol avec les pieds nus.

 

L'ANAON

 Le peuple des âmes resté sur terre en pénitence s’appelle l’Anaon.

Quand il fait jour, la terre est aux vivants. Quand vient le soir, la terre appartient aux âmes défuntes. Il ne faut jamais rester dehors, la nuit, sans nécessité et si tel est votre cas, gardez vous bien de siffler sous peine d’attirer sur vous le courroux de l’Anaon.

Si vous avez a franchir un talus planté d’ajonc, faites du bruit afin de prévenir l’Anaon de votre passage et de ne pas déranger les âmes en peine.

Les âmes ont toujours froid. Aussi est il bon de laisser couver dans le feux quelques cendres pour que l’Anaon puisse y venir se réchauffer.

Par temps de pluie, lorsque sur une route vous voyez une partie sèche, vous pouvez être sur que l’Anaon est présent.

Quand vous parlez d’un mort en le nomment, n’oubliez jamais de dire Doué d’he bardono ( Dieu lui pardonne ) sous peine de vous attirer son courroux.

Si vous entendez une âme prononcer les mots suivants : Sed libera nos a malo ! , répondez lui Amen, cette âme sera libérée.

LA FETE DES AMES

 

 Il existe trois fêtes ou les âmes des morts se retrouvent :

La veille de Noël

Le soir de la Saint-Jean

Le soir de la Toussaint.

Ces nuits la, on voies les âmes des revenants défiler en longue procession, a leurs têtes un prêtre portant une ciboire suivi d’un enfant de cœur qui fait tinter une clochette.

Les âmes chantent des cantiques avec des voix douces qui ressemblent au vent dans les feuilles d’un arbre, elles tiennent chacune une chandelle qui ne vacille point au vent.

Le cortège ainsi formé se dirige vers une quelconque chapelle abandonnée ou l’on ne célèbre plus guère que les messes des morts.

La nuit de la Saint-Jean, s’allument les feux appelés Tantad. Quand le feu a fini sa flambée, les gens s’y rassemblent en cercle autour des braises et s’agenouillent. Un ancien récite les grâces et cette chose faite se relève. L’assistance se lève à son tour et marche sur une seule file autour du foyer. Au troisième tour, l’assistance s’arrête et chacun ramasse un caillou au sol qu’il jette dans le feu. Ce caillou est appelé Anaon. Des que la foule de disperse, les âmes défuntes se rendent autour du Tantad pour se réchauffer. Elles s’assieds sur les anaons et y restent jusqu’au levé du soleil. Le lendemain, les vivants retournent devant le Tantad, et celui dont l’anaon est retourné devra s’attendre à mourir dans l’année.

Le soir de la Toussaint, veille de la fête des morts ( Goël ann Anaon ), les morts viennent tous visiter les vivants.

 

LE PELERINAGE DES AMES

 On a coutume de dire que celui qui a prévu de faire un pèlerinage de son vivant, mais qui ne l’aurait effectué, devra le faire une fois mort. Aussi, n’est il pas rare qu’un vivant sur un lieu de pèlerinage entende dans les fourrés et talus les voix de âmes s’acquittant de leurs promesses.

Tout mort est condamné à revenir trois fois sur terre.

 

L'AGRIPPA

 Ou selon les régions : Egremont, Egromus, Ar Vif, An Negromans ou encore livre de l’igromancie.

L’Agrippa est un livre ou plutôt un grimoire.

Sa taille est telle que debout il a la hauteur d’un homme.

On dit que ce livre est vivant et quand on n’a pas à le consulter on doit le maintenir fermé avec un gros cadenas et le suspendre à une poutre tordue pour que personne ne puisse l’ouvrir par mégarde.

Ses feuilles sont rouges et quand on l’y contraint, le livre y fait apparaître ses caractères en noirs.

Ce grimoire doit être signé par le diable.

L’homme qui possède un agrippa ne peut s’en séparer sans le secours d’un prêtre et seulement à l’article de la mort.

A l’origine, seul les prêtres possédaient des agrippas. Il leurs apparaît le lendemain de leurs ordination sans que personne ne sache d’où il vient. Cependant, la révolution en fit tomber dans les mains de clercs ou autres profanes, et il s’en trouve aujourd’hui dans quelques fermes et sont considérés comme des livres « étranges ».

On dit d’un homme qui ne soit pas prêtre et qui possède un agrippa qu’il sent le souffre, parce qu’il fait commerce avec le diable.

L’agrippa contient le nom de tous les diables et enseigne comment les évoquer.

Il enseigne aussi sur la damnation d’une âme en consultant les démons un a un et en leurs demandant si ils ont pris l’âme du défunt. Si ils répondent tous par la négative, c’est que l’âme n’est point damnée.

 

LES LAVANDIERES DE LA NUIT

 Quand la nuit est tombée, ne tardez pas au lavoir… de peur d’y rencontrer les lavandières de la nuit.

Ce sont des fantômes qui sont connus dans toute la Bretagne.

Issues de femmes défuntes, mortes le plus souvent de mort violente, en couche, assassinées ou suicidées et n’ayant achevées leurs tâches sur terre, elles reviennent la nuit pour y effectuer leurs tâches quotidiennes.

Si au détour d’un chemin, sur les bords d’un ruisseau, d’une rivière ou aux abords d’un lavoir, vous les entendez battre le linge, tournez les talons et filez aussi vite que vos jambes le peuvent. Si par malheur une d’elle vous adressais la parole, ne lui répondez pas, n’acceptez son aide sous aucun prétexte. Si d’aventure vous vous avisiez de lui répondre, elle ne manquerait pas de vous demander de l’aider à essorer un de ses draps. S’en suivrais alors une fascination, comme un état hypnotique et le drap tordu, les plis s’étendraient à vos bras et ensuite votre corps, qui finirais en bien piteux état. Pris dans un tel mouvement, la seule façon connues de se défaire du fantôme est de détordre le linge au fur et a mesure que le spectre l’enroule.

On dit, que ces lavandières d’un genre particulier on une apparence de vielle femme, mais que leurs tailles est bien plus grande que celle d’un grand gaillard. Elles traversent les étendues d’eau comme les étendues de joncs ou de ronces. Pour les faire disparaître il faut gagner rapidement une étendue de terre fraîchement labourée car elle s’y enfonce et s’évaporent.

 

LES DAMES BLANCHES

 Toutes les régions de France et d’ailleurs ont leurs dames blanche. La Bretagne n’échappe pas à cette croyance populaire et a aussi a son lot de revenantes.

Il n’est pas une contrée, une route, un château qui ne soit hantée la nuit venue par le fantôme d’une femme dont la mort fut tragique.

A Rennes, par les nuits de pluie ou de brouillard, des dames blanches hantent la place du Parlement de Bretagne. Les châteaux de Trécesson à Brocéliande et le château de Tonquédec ont des dames blanches qui font parti des plus connues. L’île aux moines a aussi ses dames blanches, qui viennent se coiffer sur les rivages tourmentés. Et ceci n’est qu’un maigre exemple des cas qui encore de nos jours hantent les chemins et lieu dit Bretons.

 

LES NOYES

 

Quand on meurt de mort violente, on doit rester à l’état de spectre pendant le temps qu’il nous restait naturellement à vivre.

Pour retrouver le cadavre d’un noyé, il faut prendre une planche, y fixer une écuelle que l’on remplit de son et ou l’on plantera une chandelle. La frêle embarcation laissée à la dérive ne tardera pas à gagner l’endroit ou le corps a sombré et s’y arrêtera.

C’est toujours le corps du patron que l’on retrouve en dernier de l’équipage d’une barque sombrée en mer.

Si un pêcheur péri en mer, les goélands et les courlis viennent battre de l’aile aux vitres de sa maison.

A Gueltraz, près de Port-Blanc, on voit souvent débarquer une procession de noyés. Il sont conduit par une femme et viennent chercher de l’eau douce.

Les noyés dont le corps n’a pas été retrouvé et inhumé en terre sacrée est condamné a errer le long des cotes. En Bretagne ces revenants sont appelés « Iannic-ann-ôd ». Ils hurlent la nuit le long des cotes et malheur a ceux qui répondent à leurs lamentations. Si vous répondez une première fois Iannic-ann-ôd fait un bond et franchi la moitié du chemin qui vous sépare de lui. Si vous répondez une seconde fois, Iannic-ann-ôd franchi la moitié du chemin qui vous sépare encore de lui. Et si par malheur vous répondez une troisième fois, Iannic-ann-ôd  fond sur vous et vous rompt le cou.

Les bateaux fantômes sont appelés bag-noz pour bateau de nuit car c’est souvent à la tombée de la nuit qu’ils sont aperçus. Croiser un bag-noz est souvent annonciateur de mauvais temps.

 

LE GARO OU LOUP-GAROU

 Selon la croyance populaire, c’est un homme excommunié depuis neuf ans qui prend l’apparence d’un loup. Il court la campagne la nuit en vomissant et crachant du feu.

Pour le délivrer de son tourment, il faut lui infliger une blessure au milieu du front.

Extrait d’un rapport sur la lycanthropie de 1598 :

 

 

 

BIBLIOGRAPHIE

 Anatole Le Braz – La légende de la mort.  Ed. Jeanne Laffitte.

Jacques Cambry – Voyage dans le Finistère. Paris 1798

Annick Lamezec – Le Diable en Bretagne, dans la tradition populaire. Ed. Skol Vreizh, Morlaix 1993

Paul Sebillot- Traditions et superstitions de la Haute-Bretagne. Réed. Maisonneuve et Larose, 1967.

 

 

 

 

 

 

 

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