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VIERGE NOIRE

 La Vierge noire de l'église Saint-Victor de Marseille a une origine qui ne laisse aucun doute sur sa forme première, qui, de toute évidence, était la statue d'Isis. En l'an 416 de notre ère, un religieux, Jean Cassien, qui venait de passer vingt-cinq années dans les couvents du Liban et d'Egypte, revint à Marseille, d'où il était originaire, en rappor­tant d'Egypte une statue de femme en bois noire. A l'église Saint-Victor, dans les catacombes, il installe cette statue, la débaptise, et instaure le culte de la vierge qui, assez rapidement, se propage en Gaule et y remplace la dévotion d'Isis et de Cybèle. Jean Cassien fut violemment combattu par le Nestorianisme, mais il parvint à faire condamner Nestorius au concile d'Ephèse en l'an 432. A ce même concile, soutenu par de nombreux fidèles du culte déjà très vivace de la Vierge, il se fait reconnaître officiellement par l'Eglise.

Aujourd'hui encore, le 2 février, jour de la Chandeleur, s'ouvre à Saint-Victor, une neuvaine à la Vierge noire. On célèbre l'office dans les catacombes et la tradition est de toucher la robe verte de la statue avec des cierges verts et de ne les allumer qu'ensuite. On y vend des pâtis-series dont la recette est gardée secrète de père en fils et qui se préparent elles aussi dans les catacombes ; elles portent le nom de « Navettes » et affectent très exactement la forme de la barque d'Isis.

A Chartres, où se trouve une Vierge noire, dont le culte se célèbre dans le puits des Saint-Forts, c'est-à-dire dans la crypte de la cathédrale, on pré-tend que cent ans avant la naissance du Christ on y adorait déjà une Vierge noire qui aurait été « celle qui devait enfanter ». Or, il se trouve que l'on vénère aussi à Chartres le voile de la Vierge, seul objet connu que la tradi­tion dit lui avoir appartenu, et qu'on ne peut manquer de mettre en parallèle avec le voile d'Isis.

A Rocamadour, on célèbre un culte à la Vierge noire, statue datant environ du xe siècle. La légende rapporte que Zachée, l'ancien chef des pu­blicains qui, après avoir reçu le Christ dans sa maison, avait donné la moi­tié de ses biens aux pauvres, serait, après la mort de Jésus, venu jusqu'en Gaule avec Véronique. Ils se seraient tous deux arrêtés dans la région de Bordeaux où Véronique serait morte. De là, Zachée seul serait parti à la recherche d'une région désertique pour y vivre en ermite, et se serait ins-tallé dans une vallée rocailleuse. Dans la solitude, il aurait sculpté dans un tronc d'arbre une statue de la Vierge, et aurait fait des miracles dans la région où on l'aurait considéré comme un homme plein d'amour. Après sa mort, on donna aux lieux qu'il habitait le nom de Roc de Saint Amadour. Au moment des guerres de religions, on découvrit sous la principale plate-forme de Rocamadour, un squelette très ancien qui fut brûlé par les pro-testants. On recueillit les cendres qui reposent dans une urne dorée. Au Moyen Age, la fameuse Vierge noire jouissait, en raison des miracles nom­breux qu'on lui attribuait, du privilège suivant : les condamnés qui s'enga­geaient à venir jusqu'à elle, leurs chaînes aux pieds, étaient, s'ils parvenaient à leur but, relevés de leurs peines. Il en venait de tous pays, et aujour­d'hui encore pendent à Rocamadour des chaînes d'origine hongroise, autri­chienne, allemande, espagnole, française, etc... ayant appartenu à des for­çats délivrés par la Vierge noire.

Il n'est pas besoin de rappeler ici dans ses détails, l'histoire de la Vierge noire de Boulogne-sur-Mer, datant de l'an 620 de notre ère, et qu'on prétend être venue de la mer sur une barque de pêche. A Vassirière, dans le Puy-de-Dôme, près du lac de Papin, existe aussi une dévotion très ardente à une Vierge noire. Elle est telle que la Vierge y a un séjour d'été et un séjour d'hiver et que son transport donne lieu à des cérémonies fastueuses. La Vierge noire de Fourvière jouit d'une dévotion toute particulière ; elle est couverte de joyaux inestimables, colliers d'émeraude et de diamant, col­liers de rubis, de corail rouge, etc... ; elle voisine d'ailleurs en parfaite intel­ligence avec la Vierge blanche. Il existe aussi une Vierge noire près du Havre, mais tout porte à croire qu'il s'agit d'une Vierge blanche taillée dans une pierre noire. Toujours est-il qu'on lui attribue le mérite d'avoir arrêté l'avance allemande en 1870  avec l'aide des militaires d'ailleurs. Il existe une Vierge noire à Barcelone, et une non moins authentique à Czetoskowa en Pologne... du moins s'y trouvait-elle, mais elle disparut assez mystérieusement quelque temps avant l'avance allemande en 1940. Malgré toutes les enquêtes et recherches, les envahisseurs ne purent jamais la retrou­ver, et à l'heure qu'il est, elle n'est pas encore sortie de sa cachette.

Toutes les Vierges noires sont à proximité de l'eau. De celles qui ont été perdues ou détruites ou camouflées... on ne sait rien... On sait pourtant qu'il existe à Chartres une petite Isis sur le socle de laquelle on a gravé une inscription latine à titre de naturalisation. On sait aussi qu'il existait à Paris, dans l'église Saint-Germain-des-Prés ancien temple d'Isis dont date en-core, pense-t-on, le bas de la tour carrée une statue d'Isis. Parce qu'un jour, une femme peu soucieuse de distinctions subtiles, alla prier devant cette statue, l'abbé Bellanger, alors curé de Saint-Germain-des-Prés, la fit mettre en pièces afin de conjurer le sacrilège et éviter le retour de pareils accidents. On ne sait pas quel saint la paroissienne avait cru prier, mais, du point de vue de la hiérarchie mythologique, elle ne risquait guère de se tromper à son désavantage. Bref, c'est au geste justicier de l'abbé Bellan­ger que nous devons de ne plus avoir de statue d'Isis à Paris. Mats comme les pouvoirs civils, avec toute leur naïve sottise, ont le mérite de se laisser porter par les courants collectifs, la barque d'Isis reste dans les armes de la ville de Paris. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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